Amand Malençon (1911-1996) : quarante années d'innovations ergonomiques majeures

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Le professeur Malençon vers 1970

En septembre 2017 un confrère, près de la retraite, propose de céder son équipement à notre association ASPAD. C'est la stupéfaction en découvrant avec les photos envoyées qu'il s'agit d'un « Bloc opératoire dentaire » de Malençon des années 1955 en excellent état. Nous nous mettons en contact avec ce confrère qui nous confirme qu'en 1968, jeune praticien, il avait repris un cabinet avec cet équipement des années 1956-57 de son prédécesseur. Mis à part quelques nouvelles acquisitions de modernisation comme la turbine, des ultrasons, un micromoteur ou plusieurs réglages du fauteuil, l'équipement était d'origine, d'une fiabilité et robustesse remarquable, y compris l'imposante composante hydro pneumatique de l'installation. Bravo pour soixante années de service.

Bloc opératoire de Malençon de 1956-57 toujours en fonction chez le Dr Alexis de Charleroi en 2017 ! (photos du Dr Alexis)

Tout ceci nous remet en mémoire que l'ASPAD en 1998 avait reçu des archives professionnelles d'Amand Malençon et qu'alors nous avions récolté les souvenirs de deux de ses amis : le Dr Sacha Bogopolsky et Mr André Baty, son ingénieur. Il est temps que nous lui rendions un brillant hommage.

Amand Malençon

Amand Malençon (oui, c'est bien Amand et non pas Armand) est né en 1911 à Sainte Mère l'Eglise dans la Manche. Il est le fils unique d'un père médecin. Amand commence des études médicales à Caen pour continuer à Strasbourg en 1937 après son mariage. Pendant la période troublée de la guerre, bénéficiant de conditions spéciales, on le retrouve en études dentaires pour être diplômé en 1943 à Paris.

Dès son plus jeune âge il se passionne pour les sciences, la mécanique et notamment les équipements de radio communication, la TSF de l'époque. Il veut être ingénieur ce qui n'est pas du goût de son père. Pendant la guerre il est très mobile. On le suit, grâce à ses laissez-passer et Ausweis à Paris, Dinard, Rambouillet, sud zone libre, etc... Très discret à ce sujet on sait que ses connaissances en TSF lui permettent d'être actif avec la résistance. D'ailleurs à cette époque difficile il se lie d'amitié avec un couple, Gerda et Philippe Waldberg, issu d'une grande famille d'industriels juifs, à qui il rend de très grands services.

Laissez-passer de Malençon pendant la guerre 39-45

Après ces années perturbées il s'installe dans les beaux quartiers parisiens boulevard de Grenelle, puis boulevard Berthier et boulevard Malesherbes. En 1949 il est nommé chef de clinique de l'école de chirurgie dentaire et de stomatologie de Paris et en 1952 reçu professeur en physiothérapie, sa spécialité.

Un jour de 1948, André Baty vient se faire soigner en son cabinet boulevard de Grenelle : ils s'entendent tout de suite. C'est le début d'une collaboration et grande amitié de presque cinquante années. Baty, jeune ingénieur, sera le bras droit de Malençon, son conseiller, son associé parfois, son ami toujours. En 1998, âgé de 76 ans, Mr André Baty, d'une incroyable mémoire nous a retracé toute la carrière d'Amand Malençon. Des notes furent alors prises et ce sont les principales sources de cette communication.

« Malençon avaient toujours plein d'idées, parfois irréalistes, parfois excellentes, géniales même. Il fallait savoir le contenir et ce n'était pas toujours facile car il avait toujours raison, de plus il était susceptible et parfois caractériel. Il fallait le connaitre et savoir le prendre, mais toutes les idées et les concepts étaient de lui. Ce sont vraiment ses inventions, ses équipements. Je n'étais avec lui que pour le seconder le plus efficacement possible. Il connaissait très bien certains sujets techniques comme l'électricité, les télécommunications, l'ergonomie qu'il dominait en subjuguant tout le monde. Il avait un incroyable don de persuasion et quand il le fallait rien ne lui résistait. Un redoutable vendeur. Il savait anticiper et se tenir au courant de l'évolution des techniques c'était un excellent vulgarisateur. C'était un pragmatique. C'est le premier à s'être préoccupé sérieusement du dos des dentistes, et secrètement il en était fier. ».

« La vie familiale ne l'intéressait pas. Il eut cinq enfants et une épouse pharmacienne dont il divorça tardivement en 1962. Ses relations avec ses enfants furent décevantes. Amand vouait en réalité un amour sans faille pour sa mère, ce qui ne l'empêcha pas de la ruiner complètement pour financer ses travaux. Toute sa vie Malençon eut des problèmes d'argent, pas un mois sans les huissiers ! Il n'en ouvrait même plus les courriers bleus. »

Malençon est grand amateur de romans policiers. Fine bouche, il est un temps chroniqueur gastronomique pour Gault et Millau. C'est aussi un excellent cuisinier, ses dons sont connus de nombreux amis, parfois même des industriels prêts à se laisser séduire.

En 1949, son premier projet avec Baty, c'est le STABILUX qui est un système d'éclairage au néon avec déphasage des tubes pour éviter l'effet stroboscopique. C'est alors commercialisé par Les établissements de Mr Esnou, rue de Rome à Paris, qui au sortir de la guerre est un des rares grands du marché dentaire avec la SFFD (Société Française de Fabrication Dentaire) qui devient alors la SOFAR (Société Française Ash Réunis). On trouve Perrigeaud à Lyon et Mme Corno qui fabrique les fauteuils dentaires de tout le monde et qui sera rachetée par Mr Quétin pour créer sa future entreprise.

Le Physiobloc

Début 1950 c'est la création de la société SEBLOC, au fond d'une cour, rue de la Tour d'Auvergne à Paris, avec trois quatre machines industrielles assistées de l'ingénieur Louis Deberque, puis réinstallation à Colombes après une première faillite pour devenir la SIPEM.

En 1951 c'est l'apparition du Physiobloc par la SEBLOC. C'est une tablette-boitier comportant les éléments destinés à produire des agents physiques devenus très à la mode et bien connus du Pr Malençon. On y trouve des générateurs pour courants galvaniques, pour courants hautes fréquences, pour l'ozone, une soufflette à air, des cautères, un pulvérisateur nébulisateur, un bistouri électrique et un négatoscope dentaire.

Ce Physiobloc est monté sur un bras articulé très mobile solidaire du fauteuil. Malençon fait déjà ses démonstrations avec un siège opérateur à roulettes et dossier. Malençon, sous l'influence des publications de Popesco, commence à s'intéresser aux problèmes des positions de travail et s'oriente vers une position assise de travail. Avec son Physiobloc la SEBLOC propose de rajouter au dossier de fauteuils dentaires existants un système hydraulique d'aide à l'inclinaison du dossier sans effort, ainsi qu'un déclanchement des radios à distance et qu'un support plus efficace pour la lumière.

Malençon avec le prototype du Physiobloc

Publicité de la SEBLOC pour le Physiobloc 1951

Malençon présente son Physiobloc à ses confrères en 1951

C'est à cette époque que Popesco préconise de suspendre l'instrumentation, en la rendant plus mobile, et de supprimer l'unit pour donner plus de liberté à l'opérateur : élimination du diktat de la pompe à essence ! Malençon réalise qu'il faut revoir complètement la conception de l'équipement dentaire. Il s'intéresse alors plus particulièrement à l'ergonomie des postes de travail dans l'industrie et va visiter sur place les premiers spécialistes de l'ergonomie industrielle. Il transpose les solutions en les adaptant au poste dentaire, étudie toutes les aides possibles d'assistance à l'exercice dentaire si particulier et complexe. Malençon se plonge aussi pendant plus d'un an dans une étude complète de la physiologie de la colonne vertébrale, à l'étude des mouvements et à la bonne manière de les réaliser. D'un avis unanime il domine remarquablement les deux sujets.

La SITEM produit une cinquantaine d'Unistom pour survivre. Esnou dispose alors dans les bureaux d'étude de sa société, la CIMM (Compagnie Industrielle de Matériel Médical), de deux ingénieurs allemands, Hermann et Retif, retenus en France au titre de réparations de guerre, qu'il motive à se surpasser en créant un groupe de recherche. En 1952 Malençon, très ami avec Esnou, réussit en effet à le convaincre de concevoir et réaliser un tout nouvel équipement pour concrétiser ses nouveaux concepts ergonomiques. Philippe Waldberg, son ami de l'occupation, sollicité pour ses compétences en matériel aéronautique, au sein de l'ATI, fait aussi partie de toute cette équipe. En 1952 Malençon et Baty se rendent aux USA pour voir la production concurrente, peut être pour prendre aussi quelques idées, et notamment à Rochester, chez Ritter o๠ils sont bien reçus.

Le bloc opératoire dentaire

Stupéfaction générale de la profession en 1953 à la présentation d'un prototype du « Bloc opératoire dentaire » de Malençon. Septembre 1954 c'est une nouvelle présentation de cet équipement révolutionnaire. C'est en effet un équipement dentaire vraiment étonnant avec des mécanismes de mouvements télécommandés par des systèmes électropneumatiques, comme dans aéronautique, et un support d'élévation du fauteuil basé sur le principe de la déformation d'un parallélogramme articulé. Le principe de ce support d'élévation du fauteuil sera adopté par tous les fabricants et reste toujours un concept de base.

Le siège opérateur en selle de moto à dossier, avec reprise de l'excellente tablette du Physiobloc, sont tous deux librement solidaires du fauteuil. Cet ensemble est équipé d'un élément mobile suspendu sur rail avec deux colonnes, qui l'une supporte l'éclairage et le tour électrique, l'autre le bras radio, en assurant une excellente accessibilité et mobilité des appareillages suspendus. La possibilité d'une position complètement allongée du fauteuil est prometteuse en progrès ergonomique, cependant l'approche du patient en position 11 heures n'est pas toujours satisfaisante. Le premier Bloc opératoire vendu est installé à Reims en 1954. Ce modèle sera produit à une cinquantaine d'exemplaires.

Prototype du Bloc Opératoire de Malençon 1953

Publicité pour le Bloc Opératoire

Le Bloc Opératoire du Dr Orosco de Nice en 1995

Le Conformatic

Fin 1950-51 Malençon est un des promoteurs de la création de la société Gallus. En effet il persuade un industriel de Châtellerault de se diversifier vers l'avenir : la fabrication de matériel dentaire dont justement il a un excellent programme en développement. Philippe Waldberg participe vraisemblablement aussi à ce projet de reconversion.

En 1961, année phare pour Malençon, c'est la présentation du premier « Conformatic » de Malençon fabriqué par Gallus. C'est une version simplifiée et nettement améliorée du « Bloc opératoire ». Les équipements, tour électrique grande vitesse toujours à corde, instrumentation dynamique, grand scialytique et générateur radio sont rassemblés sur une seule colonne dont la mobilité est assurée par bras articulés. Naturellement on reprend les concepts d'une instrumentation suspendue, d'un fauteuil ajustable jusqu'à des positions extrêmes, selon le principe de la déformation d'un parallélogramme assisté de systèmes hydropneumatiques efficaces. La tablette d'un Physiobloc amélioré est toujours présente, comme le siège opérateur, complètement réarticulés et solidaires du bloc fauteuil. C'est sur ces équipements que sont montées pour la première fois les seringues multifonctions, reprises plus tard par tous les autres fabricants dentaires. Le Conformatic, vendu près de dix ans à plus de cinq mille exemplaires, est un succès considérable pour Gallus et Malençon.

Publicité pour le Conformatic de Gallus 1962

Le cabinet du Dr.Vaillant à Nice avec le Conformatic en 1998

A la même époque Malençon, la tête pleine d'idées, voit encore plus loin et travaille sur un autre projet. C'est fin 1961 la présentation du prototype du « Clinic » de la société Revima (Société de révision de matériel aéronautique) toujours en collaboration avec Waldberg et Baty. Le « Clinic » est un équipement avec un concept encore tout nouveau. Le système d'élévation du fauteuil est incorporé dans la colonne centrale de l'équipement libérant complètement l'espace sous le fauteuil. Il s'agit d'un vérin hydraulique avec télescope à piston plongeur à simple effet, comme en aéronautique. Le fauteuil à dossier échancré est incliné de cinq degrés vers le praticien. L'instrumentation est disposée sur la colonne et sur une tablette mobile solidaire à la base de l'ensemble. La têtière du fauteuil, très novatrice, de forme circulaire est équipée d'un coussin avec des positions à blocage hydrostatique commandé au pied. En 1968 Revima propose une version simplifiée le « Clinic T » avec un certain succès. Notons que le concept du système de d'élévation du fauteuil inclus dans la colonne centrale sera repris par de nombreux fabricants comme Flex et Planmeca.

Deux modèles du Clinic 1962 et 1965

Publicité pour le Clinic T en 1968

Entraîné par le succès du Conformatic, savamment amélioré progressivement, Gallus demande à Malençon, comme consultant, de superviser toute une nouvelle gamme d'équipements pour s'adapter à une clientèle variée. Cet ensemble de modèles avec le Compact, l'Universel, le Sigma J et le célèbre Fisiodent participe avec le Conformatic pendant une quinzaine d'années au succès de Gallus qui malheureusement ne saura pas se renouveler.

La gamme des équipements Gallus pendant une quinzaine d’années

Le remarquable Fisiodent de chez Gallus fin des années 1970

En 1963, sollicité par Mr Quétin, Malençon travaille en grand secret avec « Carte blanche » à la réalisation d'un nouveau concept de fauteuil le « RC » (RC pour Relaxation Compensée) destiné à compléter le « Proxibloc » mais surtout en 1964 pour s'harmoniser avec le « Supramatic ». Ce dernier équipement est caractérisé par son importante colonne équipée de bras compensés supportant l'éclairage et la radio, et un porte-instruments pour turbine, seringue universelle et un nouveau micromoteur à cordon souple remplaçant le traditionnel tour à corde. L'ensemble siège opérateur tablette mobile est solidarisé au fauteuil. Le fauteuil RC est aussi solidaire de l'équipement et contrôlé par trois systèmes hydroélectriques activant une base type à parallélogramme modifiable. Le dossier est complètement inclinable. La têtière originale est un petit coussin d'appui sous occipital permettant un excellent accès, ajustable par vérin télécommandé. Mais Malençon est furieux quand il apprend que sans lui, Quétin met au point un nouveau modèle l' « Amsterdam ».

Prototype du Supramatic de chez Quétin avec le fauteuil RC et sa publicité. 1964-65

En 1969 c'est l'inauguration des nouvelles installations cliniques de l'Ecole Dentaire de Rennes avec tous les équipements suspendus type Revima 56, spécialement étudié par Malençon. Naturellement une version cabinet est produite avec quelques succès. C'est l'aboutissement de tout un concept d'accessibilité, de simplicité, de liberté. Malençon en est particulièrement fier. Malençon toujours en recherche de simplicité et d'originalité propose même le prototype d'un cart mobile, porte- instruments, équipé d'un siège d'opérateur.

Un équipement suspendu : le Revima 56 de l’école dentaire de Rennes 1969

Le professeur Malençon travaillant sur un Revima 56, modèle cabinet 1970

Prototype du cart siège opérateur mobile de Malençon 1972

Malençon, très ami avec le Pr. Sordina, est aussi pendant de nombreuses années consultant à Padoue chez OMS et à Milan chez Castellini.

Malençon cesse en 1974 son activité professionnelle de cabinet. De plus il est pressé par des problèmes financiers, qui d'ailleurs l'ont poursuivi toute sa vie. Il aurait pu tirer bien plus de revenus de ses collaborations industrielles, mais Malençon n'est pas homme d'argent.

Dès les années 1985 il est un des premiers à s'intéresser aux travaux de Francis Mouyen sur ce qui allait devenir la radiovisiographie RVG dentaire, avec Trophy quelques années plus tard, et son développement considérable qu'il avait prévu. Conseiller très écouté du professeur Vialat, chirurgien dentiste conseil général à la sécurité sociale, Malençon le persuade pour un rapide accès des actes de RVG à la codification sécurité sociale, passage obligé pour être adopté par la profession. C'est aussi un ardent défenseur de l'enseignement soutenu par des démonstrations télévisées en circuit fermé, toujours à l'affut des progrès des nouvelles caméras.

Travaux et essais de Malençon pour la mise au point de caméras intra buccales pour le Dentoscope, 1990 ?

L'aventure du Dentoscope

Depuis toujours passionné d'images, de radio et de communication Malençon connait bien les qualités, le pouvoir des images. Avec la RVG les patients sont étonnés par l'apparition immédiate des radios sur les écrans. La qualité des images fait de stupéfiants progrès. Toujours à l'écoute de l'industrie de pointe, il reprend pour lui un nouveau concept de travail en bouche avec vision directe sur un écran par mini caméra buccale, avec suppression du miroir. On y gagne surtout en posture, car on peut rester droit plus facilement, en accès de travail et en qualité de vision.

C'est dans le début des années 1990 que Malençon très motivé persuade Mr Kohn, ingénieur TV, pour la création de la Société Dentoscope Distribution. La DO1 de Dentoscope est la première caméra intra buccale commercialisée, c'est un très bon matériel mais c'est un échec dû à un mauvais support commercial. Faillite de la société. L'idée est reprise par Gallus pour sortir le Galluscope ou la DO2, excellent équipement bien amélioré produit à plus de 150 exemplaires. Mais deuxième faillite pour un problème de courts circuits mal maitrisés par des cartes informatiques défectueuses. L'idée est reprise par Edmond Santenoy avec la Société Dentoscope Technologie qui sort en 1994 la DO3 un produit de qualité remarquable qui ne rencontre pas, chez les dentistes, le succès escompté. En effet par sa simplicité et par son efficacité le miroir dentaire est incontournable et ne se laisse pas remplacer par une caméra. Par contre la DO3 est proposée aussi en gynécologie avec un certain intérêt.

L’ensemble du Dentoscope avec sa fine caméra intra buccale

Usage du Dentoscope en vision de travail directement sur l’écran

Atteint d'un cancer en 1990 et rétabli, Malençon y succombe malheureusement en 1996. Deux jours avant son décès son ami de toujours, André Baty, vient lui rendre visite à Puteaux o๠il vivait dans des conditions précaires. Malençon le relance alors pour un nouveau siège d'opérateur dont il fallait étudier de suite la faisabilité !

« Incroyable, c'était vraiment en lui. »

Le professeur Malençon utilisant le Dentoscope en 1993

Un bilan bien complet

Le professeur Amand Malençon, même s'il n'a pas toujours été le premier, est à l'origine de nombreuses innovations en équipements dentaires.

  • Premier système d'élévation de fauteuil dont la cinématique est basée sur le principe de la déformation d'un parallélogramme articulé, en remplacement de la colonne du fauteuil.
  • Utilisation de systèmes hydropneumatiques télécommandés, gestion d'assistance pneumatique, comme en aéronautique. Progrès décisif.
  • Premier système d'élévation de fauteuil déporté dans la colonne de l'unit.
  • Premier fauteuil incliné sur le côté et à échancrure latérale.
  • La seringue universelle multi fonctions avec Gallus.
  • Concentration et miniaturisation des agents physiques utilisés en dentaire.
  • Utilisation des ultrasons comme énergie de fraisage.
  • Première caméra intra buccale pour travailler directement en bouche.
  • Utilisation en dentaire de déclencheurs électromagnétiques à distance : d'une importance capitale.
  • Premiers usages et banalisations des joints toriques en matériel dentaire : une avancée technique avec d'importantes conséquences.
  • Banalisation des cellules photoélectriques en matériel dentaire.
  • Participation à la normalisation internationale des fûts de fraises dentaires.
  • Préconise et participe à la promotion de l'outil télévisuel avec démonstrations en circuit fermé.

Mais avant toutes choses, dans la profession dentaire, Malençon est un des premiers à s'occuper de l'ergonomie du poste de travail dentaire, à définir les bonnes positions et à y inclure la physiologie de la colonne vertébrale. Directement concerné par son exercice personnel, très pragmatique, il se focalise sur le dos des dentistes. Deux priorités : le siège d'opérateur et l'accessibilité de l'instrumentation dynamique. Malençon est vraiment le promoteur du travail assis et un des premiers à pouvoir allonger complètement les patients permettant un accès direct, colonne en bonne position.

Le professeur Amand Malençon fut un remarquable précurseur en ergonomie et si toute la profession dentaire travaille maintenant en position assise n'oublions pas qu'elle le doit en grande partie à ce praticien exceptionnel.

Visite dentaire en apesanteur à bord de Skylab. Amand Malençon aurait certainement apprécié ces possibilités ergonomiques absolument sans contrainte !

DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DE L'ASPAD OU DES ARCHIVES MALENÇON CONFIÉES À L'ASPAD.

Bibliographie

Grâce à la sagacité et à la grande amabilité du Dr André Alexis de Charleroi nous pouvons reproduire deux documents exceptionnels relatifs au Physiobloc de 1951 et au Conformatic de 1964, avec tous nos remerciements.

Le Physiobloc

Les plans et mode d’emploi du Physiobloc de 1951, certainement rédigés par Amand Malençon, nous démontrent avec quels soins toute une technologie avait été déjà miniaturisée, bien avant les possibilités de l’électronique. On est très étonné par l’importance des capacités physio-thérapeutiques que pouvait offrir le Physiobloc qui équipera tous les Conformatics jusque dans les années 1970.

Le Conformatic

Rare document promotionnel d’une remarquable qualité, très complet pour l’époque, de l’équipement « Conformatic » de Malençon par les établissements Gallus en 1964. Le Conformatic était accompagné d’un support commercial soutenu qui explique en partie aussi son formidable succès.