Les tableaux électriques dentaires
Exposition de l'ASPAD aux journées dentaires de Nice 2015
 

L’ASPAD possède de nombreux tableaux électriques dentaires et en présentait plusieurs sur son stand d’exposition d’antiquités dentaires lors du congrès des Journées Dentaires de Nice 2015.

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Stand de l’ASPAD aux Journées Dentaires de Nice 2015 avec quelques tableaux électriques au milieu de meubles et équipements anciens.

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APPARITION DES TABLEAUX ÉLECTRIQUES DENTAIRES

Dés les années 1850 les dentistes se sont intéressés à « l’Electricité » pour leur exercice. Ce fut au début avec des appareillages alimentés par des piles chimiques. (Pour plus d’info consulter www.biusante.parisdescartes.fr/aspad /expo10.htm ) Mais rapidement à partir de 1870 l’électricité entraina une formidable révolution et devint vite indispensable. Certains cabinets dentaires furent alors amenés à produire eux-mêmes, grâce à des dynamos, leur propre électricité, car même dans des grandes villes, comme à Paris en 1900, la distribution électrique était balbutiante.

Les tableaux électriques, furent souvent au début les premiers postes de réception, et parfois les seuls, de la force électrique dans les cabinets dentaires. Ils produisaient de la lumière électrique avec une seule ampoule, marque de modernisme pour un cabinet médical. N’oublions pas que l’éclairage au gaz, grâce aux manchons illuminateurs, restera encore longtemps bien plus performant que l’éclairage électrique ! Quant au concept de prises de distribution électrique aux quatre coins d’une même pièce il ne commencera que vers 1920.

Grâce à l’électricité deux progrès importants s‘imposèrent pour les dentistes: Le thermocautère et la lumière intra buccale, avec souvent l’apport d’un éclairage frontal. L’éclairage directionnel, gaz ou pétrole, sur bras, type Telshow, s’électrifia progressivement. Plusieurs prises d’alimentation s’expliquaient pour les nombreux branchements professionnels qui devinrent vite indispensables avec parfois un incroyable encombrement de conducteurs comme nous le montrent certaines photos d’époque. Naturellement les piles chimiques furent abandonnées et tous les équipements complémentaires demandaient à être aussi alimentés.

Si l’électrification est vite devenue indispensable dans de très nombreux domaines scientifiques, elle ne fut pas immédiate. Par exemple les hôpitaux parisiens ne commencèrent à être électrifiés qu’en 1904 ! Le Dr Béclère, pionnier de la radiologie médicale, produisait lui-même, à l’hôpital, son électricité en 1896. Pratiquement jusqu’en 1910 les courants disponibles étaient de différents voltages selon les endroits, avec courants alternatifs ou continus : En 1910 trois sortes de courants différents étaient distribués sur les Champs Elysées ! De plus au début la distribution n’était pas constante avec de nombreuses interruptions : Certains praticiens gardèrent longtemps encore leurs batteries d’accumulateurs de stockage de dépannage, surtout en province.

Tout cela explique la présentation soignée et parfois luxueuse, souvent sur marbre, des tableaux électriques qui apportaient l’électricité, le progrès, mais étaient aussi une marque de modernité vis à vis de la clientèle, mettant en valeur le praticien et son cabinet.

Tout bascula juste après la guerre 14-18, l’électricité alors très rapidement changea la vie de tout le monde et naturellement l’exercice de la chirurgie dentaire. La demande de puissance électrique des nombreux équipements dentaires à alimenter modifia considérablement les installations électriques des cabinets avec de nouvelles normes de sécurité devenues indispensables. L’éclairage d’ambiance fit son apparition et l’éclairage buccal un pas de géant. Les moteurs électriques donnèrent de nouvelles possibilités à la dentisterie rotative. La radiologie naturellement put commencer sa révolution de l’imagerie médicale.

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Tableau électrique ca.1910 sur marbre rouge du Languedoc. Ajustement et réglage de précision. Voltmètre spécial adapté à la galvanothérapie. Pour lumière frontale et intra-buccale ainsi que pour l’usage du thermocautère.
 

Tableau électrique ca. 1900, pour lumière et cautère par les établissements Lüer à Paris. Tableau en acajou avec son rhéostat transformateur de grande performance, capable de traiter et transformer des courants 360V, 240V, 120V, alternatifs ou continus.

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Tableau électrique par Ash, et Caplain St André, ca.1920 pour lumière et thermocautère. Deux variateurs et nombreux réglages. Fabrication française de qualité. Modèle à l’époque le plus vendu. Adaptable 220V et 110V pour courants alternatifs et continus, avec ou sans soufflerie automatique. Excellente finition des câblages auxiliaires remarquablement maniables. Nombreux fusibles de sécurité, câblage interne particulièrement soigné. Cet équipement très fiable se retrouvera opérationnel dans de nombreux cabinets jusque dans les années 1970 !

 
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Même tableau dans différentes versions (Musée de Lyon et de Toulouse) confirmant le grand succès de cet équipement de qualité.
 
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Tableau électrique dentaire des années 1920, vendu par la Société Française de Fournitures Dentaires : Tableau avec ampoule d’ambiance, cautère et lumière intra-buccale. Distribution d’air chaud par un mini compresseur à air sur une résistance chauffée dans une pièce à main. Les supports des pièces auxiliaires servent d’interrupteurs. Ce tableau est équipé de trois enrouleurs avec rappel par déclanchement. De nombreux exemplaires furent produits, voir le modèle du musée de Turin.
 
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Tableau ca. 1900. France. Cautère lumière et air chaud. Tableau fortement inspiré par le tableau précédent avec son mini compresseur. Fabrication Lyonnaise vers 1920. Tableau Italien ca.1900, revendu par Fiot à Turin. Col.Burello.
 
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Dans son environnement 1910, tableau trois fonctions par Mussard à Lyon. Musée dentaire de Lyon.
 
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Tableaux lyonnais, modèle par Quétin ca.1930 et un nouveau design.
 
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Modèle par Créange à Paris, vers 1930 avec stérilisateur.

 
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Intéressant modèle 1930, trois fonctions, suivit de prés par un regroupement sur unit avec moteur, flacons nébulisateurs chauffés. C’est la génération des pré-units qui ne vont pas tarder à s’imposer.
 
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Musée de Hautefort, superbe tableau Ritter 1900-1910 dans son environnement.
 
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Cabinet du Dr Barthélémy à Nancy par Grüber ca.1900, Maitre de l’Art Nouveau. Tableau intégré au cabinet ; clin d’œil de Grüber pour ce tableau animé avec sa tête, ses yeux, ses joues et sa bouche.
 

Splendide tableau électrique, véritable unit mural, par Pelton USA 1912. Très complet avec différentes fonctions électriques. Réglages de haute précision, bouilloire pour flacon nébulisateur, compresseur intégré, mini tablette. Col . espagnole.

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Xénotomètre. Brody & Martin Co. Angleterre ca. 1920. Col. Borja à Gandia. Tableau simplifié. Tableau unit par Ritter ca.1912. Gandia. Tableau démontrant l’encombrement des branchements auxiliaires !
 
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Tableau unit par Ritter ca. 1930. Musée British Dental Association à Londres.

 
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Meuble dentaire n°22 de Ash, en noyer, chêne et acajou, ayant intégré un tableau électrique multi fonctions. Londres 1921. Réserves du Science Museum de Londres.

Tous ces tableaux électriques richement équipés et artistiquement présentés exercent parfois une certaine fascination, ce sont des véritables tableaux d’exposition de la « Fée Electricité ». Pour conclure on ne peut s’empêcher de penser que tous ces remarquables tableaux électriques restent les témoins du chemin parcouru, de l’incroyable progrès scientifique vécu par la profession.

 

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