Conférence : La bibliomanie de Guy Patin

Le 13 octobre 2015, Loïc Capron donnera une conférence sur «La Bibliomanie de Guy Patin (1601-1672)».

Elle aura lieu à l’École nationale des chartes (65, rue de Richelieu, Paris 2e, salle Léopold-Delisle) dans le cadre du cycle «Du rare à l’unique».

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. S’inscrire

Pour mémoire, Guy Patin fut docteur régent et doyen de la Faculté de médecine de Paris, professeur au Collège royal de France au XVIIe s. Son amour des livres fut tel qu’on lui attribue l’invention du terme «bibliomanie». Il est également connu pour son abondante correspondance, dont la BIU Santé a mis en ligne début 2015 une édition critique inédite.

Loïc Capron, professeur de médecine interne de l’université Paris Descartes, est justement à l’origine de cette édition monumentale.

En savoir plus

Le site présentant la conférence

La correspondance de Guy Patin sur le site de la BIU Santé, par Loïc Capron

Présentation du projet d’édition critique sur notre blog

Debut: 10/13/2015 05:00 pm
Duree: 2 heures:
65, rue de Richelieu
Paris, Île-de-France
75002
FR

 

Edition critique de la correspondance de Guy Patin (1601-1672)

Correspondance française de Guy Patin, éditée par Loïc Capron

Voici, près de trois siècles et demi après la mort de son auteur, la première édition complète de la correspondance de Guy Patin (1601-1672), par Loïc Capron, professeur de médecine interne de l’Université Paris Descartes. Elle est accessible en ligne, gratuitement, dans la section Éditions critiques de notre site.

Portrait de Guy Patin gravé en 1670
par Antoine Masson (1630-1700). Guy Patin, docteur régent et doyen de la Faculté de médecine de Paris, professeur au Collège royal de France.

Guy Patin, docteur régent et doyen de la Faculté de médecine de Paris, professeur au Collège royal de France, a laissé 1.017 lettres en français, écrites entre 1630 et sa mort. Il y parle de tout : de médecine et de science, de la politique agitée de son temps, de l’actualité en général, de religion, des livres – sa passion – et de leur commerce, de sa vie personnelle. Ce n’est pas un héros de la science en progrès qui apparaît à la lecture, mais bien plutôt un personnage passéiste, digne d’avoir sans doute servi de modèle au Diafoirus du Malade imaginaire de Molière. Mais à condition d’en bien comprendre le contexte et la portée, les lettres écrites par ce curieux infatigable au long de quatre décennies offrent un point d’observation original et remarquable sur maints aspects de son siècle.

Né le 6 décembre 1949 à Arras, Loïc Capron est professeur de médecine interne de l’Université Paris Descartes. Il a cessé ses activités de médecin des hôpitaux en 2012 quand il a été élu pour 4 ans président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP.

L’édition offerte par Loïc Capron exploite systématiquement ce point d’observation. On y trouvera plus de 16.000 notes explicatives qui donnent les clés pour l’examen critique du contenu. Les personnages, les événements et les idées y sont situés dans leur contexte et donnent souvent lieu à d’importants développements. D’abondantes citations des textes du temps reconstituent pour le lecteur le concert des voix de cette époque. Les passages en latin (ou parfois en grec) dont les lettres sont truffées sont traduits.

En outre, les lettres sont méthodiquement balisées par un index de plus de 43.000 entrées, qui permet de trouver dans les lettres les mentions de milliers de personnages et de faits. On verra d’ailleurs que cet index original permet au besoin, en cours de lecture, d’identifier presque instantanément ce dont il est question.

 

M. Diafoirus, Thomas Diafoirus et le malade, par Brion (XIXe siècle)
Il est probable que Guy Patin a servi de modèle à Diafoirus, le médecin ridicule du Malade imaginaire. Il fut en tout cas comme lui l’auteur, d’une thèse contre Harvey et « contre les circulateurs », qui conclut : « Ergo motus sanguinis circularis est impossibilis. »

Aussi cette édition est-elle bien plus que ce que son titre annonce : c’est une mine creusée au cœur du XVIIe siècle. De note en note, avec une érudition vaste et claire, et avec son œil de médecin passionné d’histoire, Loïc Capron a écrit, pour son plaisir et pour le nôtre, une encyclopédie du monde de Guy Patin.

Un site Web ne permet pas d’évaluer facilement le volume d’un ouvrage. Si l’on imprimait celui-ci, il occuperait 5.400 pages au format A4.

L’édition de la correspondance française sera suivie dans quelque temps par celle de la correspondance latine de Guy Patin, conservée dans le manuscrit Ms 2007 de la BIU Santé, puis par l’édition des Commentaires de la Faculté de médecine rédigés par Guy Patin (BIU Santé, Ms 13, 1651-1652), toujours par Loïc Capron.

 

Abraham Bosse. La Galerie du Palais (détail, prov. BnF Gallica). « Bibliomane » invétéré, trafiquant de livres, Guy Patin a construit, puis perdu, une nombreuse bibliothèque. Sa correspondance est une source importante d’information pour l’histoire du livre et de la librairie.

La correspondance et l’apparat critique sont placés par leur auteur sous Licence Creative Commons (BY-NC : réutilisation libre à but non commercial, sous réserve d’attribution correcte).

Emblème final de l’ouvrage de Jean Chartier, La science du plomb sacre des sages, ou de l’antimoine, où sont décrites ses rares & particulieres vertus, puissances et qualitez, 1651.
Guy Patin exécrait les innovations médicales en général, et tout particulièrement celles qui émanaient de la chimie, telles que l’antimoine (essentiellement employé comme vomitif sous la forme de vin émétique). La guerre de l’antimoine fit rage pendant des années, et fut perdue finalement par Patin et son camp. Les échos en retentissent tout au long de la correspondance.

La BIU Santé remercie particulièrement Marie-France Claerebout (Aldine) pour son aide généreuse, constante et toujours avisée ; ainsi que Thomas Houques (société Inovcom) qui a assuré avec talent la transformation de l’énorme fichier de traitement de texte original vers le format de base de données adapté au Web défini par la bibliothèque.

Portrait de Jansenius (source BnF Gallica). Patin, dans sa correspondance, n’a fait mystère ni de ses sympathies pour les jansénistes et les réformés, ni de son hostilité contre les jésuites ; ses raisons, à ce qu’on peut en lire, étaient bien moins théologiques que politiques.

Déjà paru dans la section Éditions critiques du site de la BIU Santé : La Fabrique de Vésale et autres textes, par Jacqueline Vons et Stéphane Velut.

Le salut de la France dans les armes de la ville de Paris (1648). Gravure MS 15159, bibliothèque Mazarine, Paris, cliché Charmet, tous droits réservés. Guy Patin commente abondamment les événements de la Fronde, dont de multiples acteurs traversent la correspondance.

Pour en savoir plus

Lien direct vers l’édition critique de la correspondance

– Entrevue avec Loïc Capron (avec : Marie-France Claerebout [Aldine], Jacques Gana [BIU Santé, Département de l’informatique], Jean-François Vincent [BIU Santé, Service d’histoire de la santé].)

Journées du patrimoine 2013

Dans le cadre des journées européennes du Patrimoine, l’université Paris Descartes et la BIU Santé vous proposent…

Au pôle médecine-odontologie (12, rue de l’École-de-Médecine)

Samedi 14 septembre, visites guidées gratuites toutes les heures de 10h à 12h et de 14h à 17h – Inscription sur place le jour même à partir de 9h30.

Deux parcours au choix :

« Richesses de la bibliothèque interuniversitaire de Santé » : 20 mn de visite de la grande salle de lecture (photo ci-contre) et 30 mn de présentation d’ouvrages rares en salle Landouzy (groupe de 20 pers. max.) ;

– « Architecture et patrimoine de l’université » : découverte de la façade, du péristyle, de la cour d’honneur, du grand amphithéâtre, de la galerie Saint-Germain, de la salle du conseil etc. (50 mn environ – groupe de 30 pers. max.)

Profitez également de l’entrée libre et gratuite au Musée d’histoire de la médecine de 10h à 18h.

Concernant la bibliothèque, la présentation d’ouvrages sera notamment liée aux activités éditoriales en cours :

Vésale sera à l’honneur, avec un exemplaire de la Fabricaretrouvez ici les détails du projet Vésale ;

les manuscrits de Guy Patin : la bibliothèque va publier l’édition critique de l’intégralité de sa correspondance, réalisée par le professeur Capron – une mine pour l’histoire de la médecine au XVIIe siècle. En attendant, vous pouvez retrouver ici le manuscrit n°2007, fraîchement numérisé la semaine dernière.

Illustrations Vésale et Patin

Au pôle pharmacie-biologie-cosmétologie (4, avenue de l’Observatoire)

Visite gratuite commentée du patrimoine immobilier de la faculté, ainsi qu’un hommage à Antoine-Augustin Parmentier.

Samedi 14 septembre : 13 h, 15 h et 17h / Dimanche 15 septembre : 13 h et 15 h (visites accessibles aux personnes malentendantes oralisantes). Chaque visite dure environ 2 h., groupes limités à 25-30 pers. Inscription sur place le matin à l’accueil de la faculté.
Plus d’informations sur le site internet de la faculté de pharmacie.

Cette année le pôle pharmacie participe à cet événement en prêtant plusieurs documents à la Société d’histoire de la pharmacie qui organise, en salle des Actes, une exposition consacrée à Antoine-Augustin Parmentier.

Par ailleurs, le Musée François-Tillequin et la BIU Santé s’associent pour proposer une visite consacrée à « Parmentier et la matière médicale ». Quatre stations ont été prévues, autour du chocolat, de l’ergot de seigle, de la cantharide et de l’opium.

Mandrago et matière médicale

Enfin, dimanche 15 septembre, la BIU Santé et l’association Bleu comme une orange, accueillent un petit groupe de personnes malentendantes pour un parcours illustré autour des traités de matière médicale.

Patrimoine toujours…

L’ordre national des Pharmaciens vous ouvre également ses portes et consacre ces deux journées à la visite de son patrimoine architectural et scientifique. Un hommage à Antoine-Augustin Parmentier sera rendu par Anne Muratori-Philip, biographe du grand savant.

Le pavillon mauresque abritant les coll. d’hist. de la pharmacie.

Retrouvez le programme complet des journées du Patrimoine en cliquant ici.

Pour en savoir plus sur Parmentier : redécouvrez l’exposition de la BIU Santé.

Philippe Galanopoulos, Jeremy Schreiber et Jean-François Vincent

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