Les archives du cancérologue Georges Mathé à la BIU Santé

Au moment où s’achève l’exposition Georges Mathé à l’hôpital Paul-Brousse, la BIU Santé met à jour sa présentation Medic@ consacrée à ce cancérologue et immunologue, pionnier de la greffe de moelle osseuse.

CIPN20067Il est difficile de résumer en quelques lignes la carrière de ce chercheur, mort en 2010 à l’âge de 88 ans. Étudiant en médecine à Paris, et résistant, pendant la Guerre, il devient chef de clinique à l’hôpital Broussais en 1953. C’est en 1958 qu’il réalise les premières greffes de moelle osseuse, avant de devenir chef du service d’hématologie de l’Institut Gustave-Roussy en 1961. Ses multiples recherches portèrent sur l’immunothérapie, la polychimiothérapie, la médecine translationnelle, la lutte contre le Sida…

Il participa activement à la création et au fonctionnement de l’Inserm, du Circ, de l’Icig, de l’Arc, de l’Esmo et de l’OERTC.

En plus d’avoir été un scientifique renommé, Georges Mathé fut aussi un lecteur assidu de la bibliothèque de la faculté de Médecine, devenue BIU Santé. De ses années d’étude jusqu’à la fin de sa carrière, il fut un habitué de nos salles pendant plus de 60 ans, passant plusieurs fois par mois pour ses recherches, jusqu’à sa mort en 2010.

En 2003, la Bibliothèque interuniversitaire de Médecine a acquis un tapuscrit de Georges Mathé. Ce texte, «les greffes incompatibles» avait été rédigé pour une conférence au début des années 1960. Georges Mathé participa à la mise en ligne de ce document sur le site de la BIUM, complété par deux autres articles.

En 2016, la BIU Santé a pu accueillir un certain nombre d’archives lui ayant appartenu, grâce à un don de sa fille, Catherine Gaston-Mathé. Notamment 38 cartons, contenant plus d’un millier de tirés à part, écrits par Georges Mathé entre 1948 et 2009. L’ensemble est aussi accompagné de documents divers (une conférence écrite pour la Chine en 2009 mais jamais prononcée, les cartes de FFI et du RPF de cet ancien résistant…) et de photographies, qui ont pu être légendées avec l’aide de Mme Mathé. Cet ensemble sera prochainement consultable à la BIU Santé.

Vous retrouverez donc sur la nouvelle présentation Medic@ :


Nous remercions Mme Gaston-Mathé, tous les professeurs et intervenants, ainsi que le BMJ Publishing Group, les éditions Elsevier, Masson et Robert Laffont, d’avoir autorisé la reproduction des documents composant ce dossier.

En savoir plus

La présentation Medic@ sur le professeur Mathé

Notice et bibliographie dans la base Biographie de la BIU Santé

Le dossier consacré à Georges Mathé sur le site Histoire de l’Inserm

Page Wikipédia de Georges Mathé

Cancérologie : rétrospective et nouvelles stratégies thérapeutiques

Alors que le 2ème Plan Cancer (2009-2013) est à l’heure du bilan et que le 3ème Plan Cancer (2014-2018) est entré dans sa phase finale d’élaboration, deux ouvrages récents, parus tous les deux en septembre 2013, retracent l’histoire de la cancérologie et présentent ses dernières avancées.
Le premier, une somme passionnante et très documentée de plus de 600 pages, est dû à un jeune cancérologue américain de 43 ans, d’origine indienne, Siddhartha MUKHERJEE. Sous le titre L’empereur de toutes les maladies : une biographie du cancer, les éditions Flammarion publient la traduction française de The Emperor of all maladies: a biography of cancer, paru en novembre 2010 aux États-Unis, où il a été salué en 2011 par le prestigieux prix Pulitzer, dans la catégorie Essais, et traduit depuis dans 40 langues.

Aujourd’hui professeur assistant à l’École de médecine de l’Université Columbia (New York) et médecin au Service d’oncologie du New York Presbyterian Hospital, l’auteur y raconte en détail l’épopée et les progrès de sa discipline, depuis les pionniers jusqu’à nos jours, sans oublier les patients, en illustrant et entremêlant son récit d’histoires individuelles. Chacun se sent concerné par cette aventure humaine captivante, où des médecins et leurs malades luttent contre un ennemi commun redouté, multiforme, qui demeure la première cause de mortalité dans les pays développés. Le cancer est devenu une expérience universelle et le besoin de mieux connaître ce vieil ennemi et les traitements qui permettent de le combattre est plus fort que jamais.
L’ouvrage est accompagné d’abondantes notes bibliographiques (65 p.) et d’un index de 24 pages. Il est disponible au Pôle Pharmacie de la BIU Santé (Salle Dorveaux, espace Actualités) sous la cote 616.994 009 MUK.

Autre témoignage, autre « roman vrai », celui du Pr Thomas TURSZ, publié aux éditions Odile Jacob sous le titre La nouvelle médecine du cancer : histoire et espoir (252 p.).
Disponible à la BIU Santé Pôle Pharmacie, salle Dorveaux, espace Actualités, cote 616.994 KAY.

L’auteur, professeur émérite de cancérologie à la Faculté de médecine de Paris-Sud, a été directeur de l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif, de 1994 à 2010. Il raconte la naissance et l’histoire de la cancérologie française et consacre une large place à la médecine du cancer d’aujourd’hui et de demain, illustrée par les progrès de la « médecine personnalisée ». Les « chimistes qui synthétiseront les médicaments de demain […] seront guidés par les données de la génétique et de la biologie moléculaire. Les cibles de ces médicaments ne sont en effet plus les cellules qui se divisent, mais des anomalies moléculaires précises et caractéristiques des cellules cancéreuses. » (p. 196). Ainsi déjà, au début des années 1990, la mise au point de l’Herceptine® (trastuzumab) par les Laboratoires Roche, un anticorps monoclonal recombinant, avait ouvert la voie au traitement ciblé de certains cancers du sein.

Le séquençage complet du génome d’une tumeur permet aujourd’hui de décrypter des anomalies moléculaires précises, de déterminer leur implication dans la genèse d’un cancer humain et de synthétiser un médicament spécifiquement ciblé (« personnalisé ») pour ce cancer. Le premier médicament de ce type fut le Glivec® (imatinib) (p. 206-219), des Laboratoires Novartis, utilisé en particulier dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique.
Mais les tâches qui attendent les chercheurs restent immenses et nécessitent des coopérations qui dépassent le cadre national.

Au-delà de cet aspect technique, la personnalisation doit aussi se traduire par plus d’attention dans la prise en charge des malades et de leurs familles, plus d’écoute, de respect et d’humanité.
Sur cet aspect, on lira avec intérêt le témoignage publié en février 2013 aux éditions Odile Jacob, sous le titre De larmes et de sang (254 p.), par le Pr David KHAYAT, professeur à l’UPMC, chef du service d’oncologie médicale à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Vous trouverez cet ouvrage en libre-accès à la BIU Santé Pôle Pharmacie, salle Dorveaux, cote 616.994 KHA et à la BIU Santé Pôle Médecine, Magasins, cote 197516.

N’oubliez pas aussi la prochaine conférence « Éthique et cancer : la médecine personnalisée », qui sera donnée par le Pr Hervé FRIDMAN (Université Paris Descartes) le mardi 10 décembre 2013 à 18h, dans le cadre des Rencontres d’Hippocrate.

Nous vous rappelons aussi le dossier d’information hébergé par l’INSERM et le web-documentaire « Recherche sur les cancers : tout s’accélère ».

 

 

 

Rappelons enfin, avant de refermer ce billet, la parution en décembre 2012 aux Éditions Eska de l’ouvrage technique dû au Pr Jean TRÉDANIEL, professeur de cancérologie à l’Université Paris Descartes, en charge de l’unité de cancérologie du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph : Les médicaments des cancers : une approche pratique des médicaments à notre disposition (315 p.).

Un vade mecum clair et didactique qui fait le point sur les caractéristiques pharmacologiques des grandes classes de médicaments anticancéreux et décrit les particularités des principaux agents. Cette mise à jour entièrement réécrite de son ouvrage sur Les médicaments du cancer (publié en 2009), accorde une attention particulière aux médicaments les plus récents, ces médicaments à cible(s) moléculaire(s) plus ou moins spécifiques d’un ou plusieurs cancers. Expert français et européen, le Pr Jean TRÉDANIEL est membre du Scientific Advisory Group – Oncology, de l’Agence européenne des médicaments, qui examine les demandes d’autorisation de tous les nouveaux médicaments en cancérologie.
Vous trouverez cet ouvrage en libre-accès à la BIU Santé Pôle Pharmacie, salle Dorveaux, espace Actualités, cote 616.994 061 TRE et à la BIU Santé Pôle Médecine, Magasins, cote 197256.

 

Alain Delaforge et Jeremy Schreiber

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Éthique et cancer (rencontre d’Hippocrate le 10 décembre)

Éthique et cancer : la médecine personnalisée

Logo rencontres d'HippocrateLa prochaine « Rencontre d’Hippocrate » aura lieu le mardi 10 décembre 2013, sur le thème « Éthique et cancer : la médecine personnalisée« .

Photo droits réservés EATI.

Conférence prononcée par Hervé Fridman, professeur à l’université Paris Descartes et directeur du Centre de recherche des Cordeliers. En visioconférence avec l’université d’Ottawa.

La conférence aura lieu dans l’amphithéâtre Richet (15, rue de l’École-de-Médecine, site des Cordeliers, 2e étage) de 18h à 20h30. Elle sera filmée puis mise en ligne à l’adresse suivante.

L’accès à ces rencontres est libre et ne nécessite pas d’inscription.

Retrouvez le programme 2013-2014 et les vidéos des sessions précédentes en cliquant sur ce lien.

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Colloque sur la médecine personnalisée en cancérologie

Le jeudi 19 septembre 2013 aura lieu au 12, rue de l’École-de-Médecine un colloque sur «la médecine personnalisée en cancérologie».

Colloque médecine personnalisée en cancérologie

Vous pouvez d’ores et déjà consulter le pré-programme en ligne (liste des interventions et des intervenants) en cliquant sur ce lien.

Cette manifestation est organisée par le laboratoire d’éthique médicale et de médecine légale (EA4569), Paris Descartes – CARPEM.

Elle aura lieu dans le grand amphithéâtre de l’université Paris Descartes (rez-de-chaussée du 12, rue de l’École-de-Médecine, 75006 PARIS) Continuer la lecture de « Colloque sur la médecine personnalisée en cancérologie »

Bourse de thèse sur l’histoire du cancer au XXe s.

L’université du Maine propose une bourse de thèse sur l’histoire du cancer au XXe s. :

Université du Maine

Appel à candidature

Recrutement d’un doctorant pour une thèse sur l’histoire du cancer

Histoire contemporaine / Allocation de thèse de la Région Pays de la Loire

Intitulé de la thèse : Histoire institutionnelle, sociale et culturelle de la lutte contre le cancer en Pays de la Loire (1920-1960).

Établissement d’enseignement supérieur où sera inscrit le doctorant : Université du Maine, Le Mans, France.

École doctorale : ED 496 SCE (Sociétés, cultures, échanges).

Laboratoire où s’effectuera la thèse : CERHIO, Centre de recherches historiques de l’Ouest (UMR  6258), site du Mans.

Directrice de la thèse : Nathalie Richard (professeur d’histoire contemporaine, université du Maine)  ; co-encadrant : Hervé Guillemain (maître de conférences en histoire contemporaine, université du Maine).

Début de la thèse : septembre 2013.

Durée de la thèse : trois ans.

Financement : 92 000 € sur trois ans.

Description du sujet :

La thèse portera sur l’histoire de la lutte contre le cancer au XXe siècle et s’appuiera notamment sur les fonds d’archives des Centre anticancéreux de Nantes et d’Angers. À une analyse à l’échelle régionale, elle est susceptible d’associer une étude à l’échelle nationale et/ou internationale des acteurs et des dispositifs de la lutte contre le cancer. Les archives disponibles permettent d’envisager et de croiser plusieurs approches : une histoire des politiques publiques et des prises de décisions en matière d’équipements sanitaires, une histoire des modes de prévention (centres régionaux, associations, actions de sensibilisation, lutte contre l’exercice illégal de la médecine), une histoire de l’économie sanitaire (approvisionnement en radium, équipement des centres), une histoire de la médicalisation d’un champ (construction de la spécialité médicale, rôle des médecins généralistes), une histoire du point de vue du patient (accès au soin, parcours de soins, représentations de la maladie).

Le doctorant travaillera en étroite collaboration avec les enseignants chercheurs de l’Université du Maine (Le Mans, France) autour de la thématique de l’histoire des sciences et sera associé aux projets en cours de définition dans le cadre de l’axe « Sciences humaines et sociales » du Cancéropôle du Grand Ouest.

Profil du candidat :

Le candidat devra être titulaire d’un Master 2 ou équivalent en histoire, en sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie), en lettres ou en sciences biomédicales. Il devra manifester un intérêt pour les approches historiennes et maîtriser la méthodologie de travail sur les sources du XXe siècle.

Une maîtrise de l’anglais est souhaitée pour les candidats francophones. Une bonne maîtrise du français (lu et parlé) est indispensable pour les candidats non francophones.

Les candidatures (lettre de motivation, curriculum vitae détaillé, notes obtenues en Master 1 et 2) sont à envoyer à l’adresse suivante : nathalie.richard@univ-lemans.fr

Date limite d’envoi des dossiers : 5 juillet 2013.

Entretiens avec le jury, semaine du 8 au 12 juillet 2013.

Pour télécharger le dossier complet, cliquez ici.