Retours sur le colloque et l’exposition Lémery

À l’occasion du tricentenaire de la mort de Nicolas Lémery (1645-1715), une exposition et un colloque ont permis de découvrir ou redécouvrir cet apothicaire, médecin et chimiste français, grand personnage de l’histoire des sciences aux XVIIe et XVIIIe siècles qui a marqué la profession à travers ses publications.

lemery-colloqueLe mercredi 9 décembre, la Société d’histoire de la pharmacie et le Club d’histoire de la Chimie de la Société Chimique de France, présidés respectivement par Olivier Lafont et Patrice Bret, ont organisé une journée consacrée au savant et à son œuvre.

Un savant

Afficher l'image d'origine Nicolas Lémery est né à Rouen, le 17 novembre 1645. Il effectue ses études à l’Académie protestante de Quévilly et entre en apprentissage chez son oncle Pierre Duchemin, maître apothicaire à Rouen. En 1666, il rejoint la capitale afin d’étudier la chimie auprès de Christophe Glaser, apothicaire ordinaire du roi Louis XIV, démonstrateur de chimie au Jardin du Roy (actuel Jardin des Plantes) et auteur d’un Traité de chymie (1663).

En 1668, il s’établit dans la ville de Montpellier, où il devint démonstrateur de chimie. Son maître à l’école de médecine était alors Sébastien Matte La Faveur qui a écrit Pratique de chymie (1671). La faculté de Montpellier donnait alors des cours pour les apothicaires, ce qui ne se faisait pas à Paris.

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Hommage à Robert Martin (1928-2014)

Hommage à Robert Martin (1928-2014), ingénieur chimiste et spécialiste mondial de la réaction de Fries

C’est avec tristesse que nous avons appris la nouvelle du décès de Robert Martin, survenu le 5 mai dernier, à l’âge de 86 ans. Utilisateur assidu de la BIU Santé Pharmacie depuis de nombreuses années, Robert Martin avait été contraint, ces derniers temps, de déléguer à son fils, Éric, la poursuite des recherches bibliographiques destinées aux ouvrages de chimie organique qu’il publiait chez Springer Verlag. Nous voulions lui rendre hommage en communiquant quelques éléments de biographie scientifique que sa famille a eu la gentillesse de bien vouloir nous transmettre.

Robert Martin

Né le 4 janvier 1928, Robert Martin a mené une carrière professionnelle bien remplie, tout d’abord à la Société des produits chimiques auxiliaires (SPCA), devenue aujourd’hui Abax Industries, puis dans de grands groupes pharmaceutiques comme Roussel-Uclaf et Sanofi. Chez Sanofi, il occupa le poste de chef de laboratoire à l’usine de Massy (1959-1985), puis de responsable assurance et contrôle qualité du Département de Chimie (1985-1987).

Il a également mené une carrière scientifique hors du commun. Au plan universitaire, il a acquis ses premiers diplômes en fréquentant les cours du soir du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), qu’il qualifiait de « magnifique école du courage ». Il a ainsi obtenu son diplôme d’Ingénieur du CNAM en 1961, avec un travail de recherche sur la réaction de Fries, y consacrant des heures incalculables, y passant même ses samedis et dimanches. Il a ensuite complété sa formation scientifique à la faculté des sciences de l’université Paris VI où il a obtenu successivement les diplômes de Docteur Ingénieur en 1964 et de Docteur ès Sciences en 1972. Sa thèse de doctorat a été soutenue à l’École normale supérieure (ENS), ce qui représentait pour lui « la reconnaissance suprême pour un autodidacte ».

Ses diplômes en poche, sa passion pour la chimie organique l’a très rapidement conduit à consacrer du temps à la recherche, et plus particulièrement à la réaction de Fries et à ses applications. Il effectuait lui-même toutes les expériences, les caractérisations complètes des produits obtenus, ainsi que la recherche bibliographique liée à chaque synthèse. C’est dans ce but qu’il a fréquenté assidûment la bibliothèque de la faculté des sciences d’Orsay et celle de la faculté de pharmacie de Paris.

De 1987 à 1991, pendant les 4 premières années de sa retraite, il a poursuivi ses recherches comme chercheur invité  à l’Institut Curie de Paris (Laboratoire de recherche du Département de chimie), qui, selon ses proches, « lui a réservé un accueil chaleureux et procuré un cadre d’échange scientifique de très haut niveau ». Au cours de ces années et des suivantes, il a publié plusieurs ouvrages et travaux de chimie organique, certains en collaboration avec l’Institut Curie et d’autres avec l’université de Mayence (Allemagne). Il n’a hélas pas pu voir la parution de son dernier ouvrage, en cours de publication chez Springer Verlag qu’il a conçu et rédigé avec son collègue le Dr. Jean-Pierre Buisson. Il aura toutefois eu la satisfaction de savoir que cet ouvrage – décrivant la synthèse de plus de 5.200 produits ! – avait été accepté par l’éditeur. Aujourd’hui encore, dans le monde de la chimie organique, on peut considérer Robert Martin comme l’un des spécialistes mondiaux de la réaction de Fries.

Malgré cette vie bien remplie, il n’a pas ménagé ses efforts pour encourager et aider de jeunes scientifiques en les faisant bénéficier de son expérience et de ses conseils.

La bibliothèque a été heureuse d’accueillir ce chercheur singulier et de l’aider dans son travail en lui fournissant toute la documentation dont il pouvait avoir besoin. « Monsieur Martin » était connu de tous et une place en salle avait officieusement fini par lui être réservée. Infatigable bibliographe, il savait parfaitement se frayer un chemin au cœur de l’imposante collection imprimée des Chemical Abstracts (CAS), difficilement accessible au profane, pour atteindre le but qu’il s’était fixé.

Congrès de la Société Française d’Histoire des Sciences et Techniques. Appel à communication.

Lyon, 28-30 avril 2014

À l’occasion du Congrès de la Société Française d’Histoire des Sciences et Techniques, le Club d’histoire de la chimie (SFC) organise une session sur le thème suivant:

« La chimie entre les deux guerres : l’affirmation d’une profession dans le contexte d’une profonde recomposition industrielle »

Publicité pour les produits Rhône Poulenc. Dans : Chimie et industrie, n° 1, juillet 1933 [Cote BIU Santé Pharmacie : P 10100]
L’après Première Guerre mondiale a été un déclencheur pour la professionnalisation de la chimie en France, parallèlement à une recomposition importante de l’industrie chimique dans un cadre économique profondément modifié.

Ainsi, les chimistes, à travers leurs associations représentatives, ont cherché à mieux représenter et défendre leur métier. Les organisations professionnelles, et la formation des chimistes, notamment dans les écoles d’ingénieurs, seront un premier thème à examiner.

Parallèlement, la modification du paysage industriel durant l’effort de guerre a généré la mise en production massive de différents  produits, entraînant un développement important de certaines entreprises. Et, après la guerre, la prise des brevets allemands en a amené d’autres (l’azote par ex.).  L’étude de ces évolutions ainsi que le développement des recherches académiques et industrielles (en pharmacie, catalyse, polymères ou colorants) sera un second thème à aborder.

D’autres secteurs ont rencontré le même souci de réorganisation après la guerre. La chimie ayant été amenée à répondre à leurs demandes, qu’en est-il par exemple des relations établies avec l’aéronautique, l’automobile, l’industrie électrique, ou le textile ? La place de la région lyonnaise dans ces différentes évolutions scientifiques et industrielles sera un dernier thème à mettre en valeur dans cette session.

Les collègues intéressés sont invités à proposer des communications à cette session, auprès du site officiel du congrès, comme indiqué ci-dessous : http://sfhst2014lyon.sciencesconf.org/

Pour plus de renseignements, veuillez contacter Danielle Fauque.

 

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Des nouvelles de l’Open Access

Pour mémoire, l’Open Access (ou « libre accès » en bon français) est un mouvement de mise en ligne de contenus numériques, dont on parle surtout à propos des travaux de niveau universitaire. Il permet au final d’avoir accès de manière gratuite et sans abonnement aux résultats de la recherche (tout en sachant que le système n’est pas toujours gratuit du côté des auteurs et des institutions).

L’actualité est particulièrement riche en la matière, après l’Open Access Week qui vient d’avoir lieu fin octobre (comme tous les ans)  – et les appels et controverses du début de l’année :

– Le 24 octobre 2013 a eu lieu à Lausanne un colloque intitulé « auteurs, éditeurs, financeurs et institutions au service de la diffusion des résultats de la recherche scientifique ».

Les présentations et vidéos de cette manifestation viennent d’être mises en ligne à l’adresse suivante par la bibliothèque de l’EPFL ;

– Le 18 novembre 2013 a été lancé l’Open Access Button. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un… bouton à rajouter dans votre navigateur Internet. Il vous permettra de faire part de votre dépit au monde entier quand vous n’arrivez pas à accéder à un article en ligne (dans le but de cartographier les « entraves » au libre accès). Cet outil vous aide ensuite à vérifier qu’une alternative gratuite n’existe pas pour accéder au contenu recherché (via Google Scholar, par exemple) ;

Plus d’informations à lire dans cet article de la Boîte à outils des historiens ou celui de Framasoft ;

– Les 19 et 20 novembre 2013 s’est tenue la conférence internationale Berlin 11 : nos collègues de la BU d’Angers reviennent sur cette manifestation fondatrice de l’Open Access dans leur blog consacré aux archives ouvertes ;

– La Royal Society of Chemistry vient de lancer un répertoire d’articles en libre accès. On y trouve des articles en… chimie (!) déposés par leurs auteurs (mais pas de pré-publications) ;

– Au contraire, bioRxiv n’accueille que des pré-publications dans le domaine des sciences de la vie. Cette archive ouverte a été mise en place par le Cold Spring Harbor Laboratory.

– Pour finir, nous vous rappelons l’existence de Base Lab (pour Bielefeld Academic Search Engine). Ce moteur de recherche est spécialisé dans les ressources scientifiques en accès libre. Vous y trouverez beaucoup de documents médicaux (PubMed Central, entre autres), sans compter les inestimables ressources de Gallica et Medic@ (en toute modestie). Une interface mobile est disponible, ainsi qu’un système de création d’alertes par flux RSS.

Testez RxnFinder jusqu’au 31 octobre

Pour nos lecteurs versés en chimie organique, une nouvelle base est en test jusqu’à fin octobre :

RxnFinder (sur nos ordinateurs et en accès distant avec vos codes Paris Descartes – il faut cliquer sur LOGIN en haut à droite pour accéder au contenu).

RxnFinder est le moteur de recherche en ligne de la ChemInform Reaction Library (CIRX). CIRX contient plus de 1,7 million de réactions organiques et couvre les données de 1990 à nos jours. Elle est produite par des spécialistes de chimie organique comme un outil pour la synthèse organique.

RXNFinder

Les données sont choisies parmi environ 100 revues par des critères de sélection précis. Il s’agit d’une base de réactions ciblées.

RxnFinder est mis à jour rapidement, et de nouvelles réactions sont ajoutées quelques semaines seulement près leur publication.

Caractéristiques :

  • 70 000 nouvelles réactions ajoutées chaque année ;
  • Recherche par structure, sous-structure, type de réaction ;
  • Recherche par conditions expérimentales : réactif, solvant, pertinence ;
  • Recherche par données bibliographiques : auteur, revue, année de publication ;
  • Plus de 40 000 réactions manquées (pertinence 0%) sont indexées, vous aidant ainsi à repérer les impasses potentielles ;
  • Filtre par respect de l’environnement.

Nous vous remercions par avance de nous donner votre avis sur cette base (cliquez sur ce lien pour nous écrire). Le test dure jusqu’au 31 octobre 2013.

Didier Partouche

Testez Pharmaceutical Substances

L’éditeur Thieme nous fait bénéficier jusqu’au 30 septembre 2013 d’un test de la base Pharmaceutical Substances (en local à partir des postes de la BIU Santé).

Pharmaceutical substancesElle est accessible à cette adresse : http://www.thieme-chemistry.com/ps/prod/ (en local à partir des postes de la BIU Santé)

Pharmaceutical Substances est conçu pour être un guide de référence complet pour chaque composé pharmaceutique d’importance. Il fournit un recueil de quelque 2500 ingrédients pharmaceutiques actifs d’intérêt pour les industries chimiques et pharmaceutiques.

Nous vous remercions par avance de nous faire parvenir vos impressions quant à l’utilité d’une telle base.

Bonnes recherches.

Didier Partouche