Archive de la Banque de données en santé publique (BDSP)

Suite à la fermeture du site de la Banque de données en santé publique, le 5 juillet 2019, une archive de la base documentaire BDSP a été créée en coopération entre l’Inist-CNRS et l’EHESP. Elle est hébergée par l’Inist–CNRS, sur une plateforme Vibad, et gérée par l’École des hautes études en santé publique (EHESP).

Elle est accessible librement à l’adresse suivante : https://bdsp-ehesp.inist.fr/.

Elle donne accès à l’ensemble des notices de référencement qui ont été collectées dans cette base depuis 1993 jusqu’en février 2019. Il s’agit ainsi d’environ 530 000 références produites par le réseau documentaire d’informations en santé publique BDSP pendant cette période.

Cette base couvre, pour cette période, une grande part de la littérature scientifique et technique française et étrangère en santé publique, sous diverses formes de documents : articles, ouvrages, thèses, mémoires, travaux académiques, rapports, actes de congrès et retours d’expérience. Un accès au texte intégral est proposé chaque fois que possible (pour environ 20% des références), sous la forme d’un PDF ou via un lien.

Le site permet des recherches simples, avancées ou expertes, au sein de la base.

Le site de l’archive permet également de consulter et télécharger le Thésaurus santé publique dans sa 5e et dernière version (TSP 5), datant d’octobre 2018, et de l’utiliser pour interroger la base.

Un bouton « Contact » donne accès à une messagerie. Nous attirons l’attention sur le fait que seuls seront traités les messages signalant un problème technique rencontré lors de la consultation de l’archive de la base documentaire ou du Thesaurus Santé Publique, ou les retraits de référencements de documents à la demande de leurs auteurs.

Dans le même temps, un travail a été réalisé par les équipes de l’Inist-CNRS permettant d’exposer sur la plateforme Loterre le thésaurus de santé publique TSP, après sa conversion en format SKOS. Cette exposition, outre de rendre le TSP visible et disponible à l’interrogation, permet également des alignements avec d’autres ressources terminologiques (par exemple : le MeSH, thésaurus des pathologies). Le lien vers le TSP sur Loterre : https://www.loterre.fr/skosmos/TSP/fr/.

Fermeture de la BDSP

Peut-être certains d’entre vous ont-ils vu passer l’information sur les réseaux sociaux relative à l’annonce de la fermeture de la Banque de données en santé publique (BDSP).

En effet, depuis 2015, la situation est devenue complexe pour l’École des hautes études en santé publique à laquelle la BDSP est rattachée.

D’importants besoins de financement ont émergé, notamment pour faire face à l’obsolescence du portail de la BDSP. Un projet de refonte du site et des services de la BDSP a alors vu le jour sous le nom de BDSP+.

Au cours des deux dernières années, l’EHESP et la BDSP ont multiplié démarches et montage de dossiers pour obtenir les investissements nécessaires à la poursuite de l’activité de la Banque de données. Sans succès, malheureusement, malgré l’intérêt et l’utilité de la BDSP.

À ce titre, lire la «prise de position d’un collectif de 130 organisations sur le devenir de la Banque de données en santé publique (BDSP)».

Qu’est-ce que la BDSP ?

La BIU Santé s’est associée à cette mobilisation, la BDSP constituant un outil essentiel pour beaucoup de ses lecteurs étudiants et professionnels de santé.

Depuis 2004, elle contribuait d’ailleurs à l’alimentation de cette base par le signalement des thèses de médecine et de chirurgie dentaire de santé publique (11500 thèses au 30 novembre 2018).

La BDSP est une ressource utile à plusieurs titres :

  • Elle indexe beaucoup de documents en français, pratique pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’anglais
  • Ses ressources en santé publique présentent de l’intérêt pour les médecins généralistes, les sages-femmes, les soins infirmiers…
  • Les sujets qu’elle recouvre ne sont pas uniquement cliniques (comme PubMed) : relation soignant-soigné, réticence vis-à-vis de la vaccination…

Les contributeurs de la BDSP sont essentiellement des documentalistes dans des organismes qui ne participent pas au réseau Sudoc. Ces organismes publics (ou assimilés)  produisent beaucoup de littérature grise qui est signalée à la BDSP. Demain, ces infos ne seront plus centralisées.

Une fermeture en juillet 2019

Sur son site, la BDSP annonce la fermeture du portail le 1er juillet prochain et indique que «pendant une période de transition de six mois, du 1er janvier au 30 juin 2019, le site et ses services resteront accessibles mais ne seront plus alimentés, ni mis à jour.

Plus précisément, concernant le service ‘Offres d’emploi’, les dernières annonces seront publiées le 20 décembre 2018 (saisie jusqu’au 18 décembre à 18h).

Concernant le service ‘Annonces de colloques’, les dernières annonces ont été publiées le 30 novembre 2018.»

La BDSP s’engage à «[informer] régulièrement [ses utilisateurs] sur le devenir des services (archivage ouvert, reprise, arrêt) et [proposera] des réorientations vers des services similaires »

Si votre organisation souhaite manifester son soutien à la BDSP, elle peut rejoindre la liste des organisations signataires en envoyant un mail à flore.lecomte@sfsp.fr.

En savoir plus

Accéder au texte de soutien

La liste des signataires

CINAHL Complete à la BIU Santé

Infirmières, infirmiers, nutritionnistes, orthophonistes, professionnels paramédicaux, la base de données CINAHL (Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature), vous attend à la Bibliothèque interuniversitaire de Santé.

CINAHL, c’est quoi ?

C’est l’outil de recherche documentaire indispensable pour les infirmières et les professionnels paramédicaux, mais il s’adresse aussi particulièrement aux sages-femmes et aux médecins généralistes. Vous y trouverez toute la documentation que vous cherchez en soins infirmiers,  sciences biomédicales, sciences de la santé, médecine alternative et en santé publique.

Bon à savoir : les recherches s’y effectuent en anglais.

Collection BIU Santé Médecine. Adresse permanente de cette image : https://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/image?07932

Quelle version proposons-nous ?

La base de données CINAHL propose plusieurs formules d’abonnement. La BIU Santé met à la disposition de ses lecteurs la version CINAHL Complete qui permet l’accès à 5400 revues dont 1450 avec texte intégral. Vous y trouverez aussi des livres, des mémoires, des normes et pratiques cliniques sans oublier les fiches de soins fondées sur des données probantes (EBN), les leçons rapides et plus encore.

Comment y accéder ?

Rendez-vous sur la page «Articles et bases de données» de la BIU Santé, puis sélectionner CINAHL Complete. Étudiants et professionnels de santé, vous êtes tous les bienvenus sur place pour consulter cette ressource, horaires d’ouverture et autres informations pratiques disponibles ici. En revanche, l’accès distant aux bases de données est réservé aux seuls membres de l’université Paris Descartes (étudiants et personnels), il s’agit de clauses contractuelles négociées avec les éditeurs de ces outils, auxquelles nous ne pouvons déroger.

Comment interroger efficacement cette base de données ?

La recherche avancée est recommandée, elle permet de combiner des mots sujets ou des descripteurs du thésaurus CINAHL.

Le thésaurus CINAHL utilise beaucoup de descripteurs  MeSH (Medical Subject Headings), qui est le  thésaurus utilisé pour interroger Medline via PubMed,  mais il comprend aussi certains mots-clés plus spécifiques, adaptés aux soins infirmiers et aux sciences paramédicales.

Vous ne savez pas comment faire ? On vous explique tout dans le tutoriel rédigé par les bibliothécaires de la BIU Santé. Rien ne vous échappera ainsi pour utiliser au mieux cette ressource faite pour vous !

Pourquoi interroger CINAHL et ne pas se contenter de PubMed ?

CINAHL est spécialisée dans le domaine des soins infirmiers et donne accès à 1300 titres de périodiques en texte intégral alors que PubMed ne propose que 766 titres dans le sous-ensemble des sciences infirmières. De nombreuses revues disponibles dans CINAHL ne sont donc pas dépouillées dans Medline et introuvables ailleurs.

Un exemple : lançons une recherche sur les relations infirmier-patient dans le cadre de la maladie d’Alzheimer : on obtient 121 articles dans PubMed et 42 dans CINAHL avec seulement 6 références communes ! Les deux bases de données sont donc bien complémentaires.

Les bibliothèques du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont réalisé un comparatif de contenu visible ici.

Les bibliothécaires de la BIU Santé (pôle Médecine) sont à votre disposition pour vous aider dans vos recherches documentaires, sur place ou à distance, n’hésitez-pas ! D’autant que de nombreux autres ressources vous sont destinées, comme l’«univers infirmier» de l’encyclopédie médico-chirurgicale en ligne, EM premium, etc.

Catherine Tellaa

Trois questions à Nicolas de Chanaud, créateur du site LEPCAM

nicolas-de-chanaudNicolas de Chanaud est chef de clinique au département de médecine générale de l’université Paris Descartes tout en exerçant son activité clinique dans un cabinet parisien. Dans le cadre de sa thèse d’exercice, il a conçu le site LEPCAM (Lire, Écrire, Publier et Communiquer des Articles Médicaux) destiné à l’apprentissage des compétences en recherche médicale, de la PACES au post-doctorat.

Nous l’avons interrogé sur sa démarche et les raisons qui l’ont poussé à élaborer ce site.

Pourquoi ce site et à qui s’adresse-t-il ?

Je suis parti du constat qu’apprendre à faire de la recherche est indispensable à chaque étape du cursus médical mais aussi pour la recherche et la pratique clinique.

Ce site s’adresse donc à différents publics. Aux étudiants, d’abord, qui sont évalués lors des examens et passent l’épreuve de LCA (lecture critique d’article) au moment des ECN (épreuves classantes nationales), ainsi qu’aux internes réalisant leur thèse. Aux chercheurs, ensuite, qui créent du savoir et doivent publier et communiquer leurs recherches lors de congrès, aussi bien pour le progrès de leur discipline que pour l’évolution de leur carrière. Celle-ci est d’ailleurs de plus en plus fondée sur l’évaluation, comme le système des points SIGAPS, par exemple. Aux praticiens, enfin, qui doivent savoir analyser les données de la science, afin de pratiquer une médecine de qualité et être en mesure de répondre aux questions de leurs patients, des patients qui de plus en plus s’informent par eux-mêmes sur les maladies et les traitements, sur Internet ou ailleurs. Le site a pour objectif de développer la recherche qualitative et quantitative en santé, particulièrement en médecine générale, mais il s’adresse aussi aux autres disciplines.

lepcamJe suis aussi parti du constat qu’il existait finalement peu de ressources disponibles sur le sujet. Bien sûr, lors de la PACES, les étudiants disposent de polycopiés. Sur la thèse, il existe le guide d’Hervé Maisonneuve, publié par Sanofi, et pour la recherche, il y a bien les ouvrages de Louis-Rachid Salmi et de Paul Frappé, ce dernier étant d’ailleurs issu de son travail de thèse. Mais aucune de ces ressources ne prend en compte la continuité des études et de la carrière médicale, de la PACES à la recherche et à la pratique clinique. De plus, certaines ressources ne sont pas accessibles, voire payantes. Je suis très attaché à ce que le contenu de LEPCAM soit gratuit et réutilisable librement dans le cadre d’une licence Creative Commons.

Quels retours avez-vous eu après le lancement du site ?

Dans le cadre de ma thèse, j’ai proposé un questionnaire sur le site pour le faire évaluer par ses utilisateurs. Les retours sont positifs : 78% des répondants le jugent utile et sont prêts à s’en servir dans le cadre de leurs études et de leur pratique. Côté statistiques, on compte en moyenne 24 visiteurs uniques par jour.

J’ai eu l’occasion de faire un peu de communication pour promouvoir le site : je suis présent sur Facebook et sur Twitter. Actuellement, je le présente à des congrès et j’essaie de valoriser mon travail sous forme d’article.

lcaLes pages les plus consultées sont «Identifier la question et le type d’étude adapté» et «Élaborer un protocole». Vient ensuite la page sur la méthodologie de l’épreuve de LCA (lecture critique d’article).

Parmi les suggestions d’amélioration, on m’a fait remonter que certains pages étaient parfois un peu trop exhaustives. On m’a aussi demandé de rajouter des exercices sur la LCA : sont référencés ceux de la revue Prescrire et prochainement quelques sujets corrigés de LCA, toujours dans l’objectif de mettre en valeur les ressources disponibles gratuitement. Enfin, on m’a aussi demandé d’ouvrir le site aux autres disciplines de santé, aux infirmiers et aux pharmaciens, en particulier. Je suis en train d’y travailler.

Justement, comment voyez-vous l’évolution de LEPCAM ?

Comme je le disais précédemment, le site pourrait être décliné selon les différents profils des apprenants : en fonction de leur avancée dans leur cursus ou de leur discipline en santé. On pourrait aussi envisager, pour certains contenus, une rubrique avec l’information essentielle sur un thème, et une autre plus approfondie, pour aller plus loin.

À terme, je souhaiterais que le site devienne collaboratif et je voudrais impliquer les personnes qui développent une expertise sur un sujet à créer un contenu correspondant sur LEPCAM. Par exemple, je suis actuellement en relation avec une interne de médecine générale qui consacre sa thèse aux études mixtes, c’est-à-dire mêlant les approches quantitatives et qualitatives en MG. Cela serait l’occasion de développer un contenu dédié sur le site.

Propos recueillis par Benjamin Macé

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Médecin de campagne, le film

Le cinéaste Thomas Lilti a une drôle de particularité puisqu’il est à la fois réalisateur et… médecin. Un parcours atypique et sans équivalent – si on excepte l’acteur norvégien Anders Danielsen Lie (Oslo 31 août) – qui lui permet, à travers ses films, de porter un regard précis et juste sur sa profession.

Succès surprise de l’automne 2014, le second long-métrage de Lilti,  Hippocrate, évoquait les difficultés de l’hôpital public à travers le parcours d’un jeune interne effectuant son premier stage dans le service de son père. Poids de la hiérarchie, fin de vie, problèmes budgétaires, statut des médecins « faisant fonction d’interne » (à travers le personnage interprété par Reda Kateb) étaient tour à tour abordés dans ce film drôle et émouvant, jamais démonstratif.

Après Hippocrate, Thomas Lilti présente cette semaine son nouveau film : Médecin de campagne.

medecindecampagneOn y découvre le quotidien d’un médecin rural (François Cluzet), malade, qui accueille bon gré mal gré sa future remplaçante (Marianne Denicourt, déjà vue dans Hippocrate), sur fond de déserts médicaux.

Et la critique est plutôt enthousiaste : « Portrait juste d’un Hippocrate des champs » (L’Obs), « Reflet du quotidien en milieu rural » (La Croix), « Une chronique sociale réussie portée par son duo d’acteurs » (L’Express)…

Idem pour la presse médicale : « Un film hommage aux médecins de campagne » (Le quotidien du médecin, à lire dans nos salles), « À What’s Up Doc, nous avons adoré. » À noter que vous pouvez gagner des places pour voir le film sur ce dernier site.

Thomas Lilti évoque son parcours dans une interview donnée au site francetvinfo.


Médecin de campagne – bande annonce par francebleu

vieilledentRetrouvez dans le catalogue de la BIU Santé quelques ouvrages sur les « médecins de campagne ».

N’hésitez pas à nous dire en commentaire sous ce billet ce que vous en avez pensé !

Médecin De Campagne
Realise par : Thomas Lilti
Une production : 31 juin Films / Les Films du Parc
Starring:
François Cluzet

Benjamin Macé

Archives du Dr Jean Carpentier

Le 19 novembre, les archives du Dr Jean Carpentier (1935-2014) sont arrivées à la BIU Santé. Voici la petite histoire de ce don.

carpentierC’est en mars 2015 que le Pr Mathias Gardet a été en contact avec Philippe Galanopoulos, alors conservateur au pôle Pharmacie. Il est question des archives d’un médecin, décédé quelques mois plus tôt, et de leur intérêt. Le Pr Gardet nous fait parvenir quelques informations, sur la biographie de Jean Carpentier, sur le volume des documents qu’il laisse (« environ 4,5 mètres linéaires », essentiellement du papier, mais aussi « un petit fonds audiovisuel très intéressant »), et nous met en relation avec Danièle Milhaud-Cappe, compagne de Jean Carpentier, et Clarisse Boisseau, sa collègue et collaboratrice.

Nous sommes intéressés par les dons d’archives de médecins. Nous avons constaté que les archives des Dr Dalsace et Vellay, entrées en 2006, sont souvent consultées par les chercheurs. Il existe un intérêt, que nous trouvons légitime d’encourager, pour les problématiques sociales autour de la médecine au XXe siècle, et que des documents d’archive peuvent nourrir.

Un coup d’œil sur la biographie du Dr Carpentier suffit pour constater que sa carrière mouvementée a rencontré et animé des aspects importants de la vie de notre société depuis les années 60 : libération sexuelle, prise en charge des toxicomanes, mission officielle auprès du Directeur général de la santé à propos des produits de substitution, réflexion autour du rôle du « médecin de quartier » et de la signification de la maladie. Ce médecin de Paris engagé a écrit des livres, de nombreux articles, il a joué un rôle important dans le journal Tankonalasanté, il a réalisé des films, des expositions…

Notre intérêt pour ces archives est donc vif.

Clarisse Boisseau et Danièle Milhaud-Cappe viennent rapidement nous rencontrer à la bibliothèque. Nous connaissons l’émotion qui accompagne le désir de donner les archives d’une personne proche. C’est une démarche qui donne certes une garantie de durée à sa mémoire, et qui lui rend hommage. Mais en même temps il s’agit de déplacer les souvenirs de cette personne dans un autre espace, à la fois éloigné – quels traitements vont-ils donc subir ? par quelles mains vont-ils être manipulés ? – et exposé, puisqu’il s’agit d’archives destinées à être rendues publiques. Cela participe ainsi au deuil des donateurs. Nos invitées sont là pour se rendre compte si la bibliothèque est un endroit qui leur convient, et si elles nous feront confiance.

Nous aussi, nous avons des interrogations. Accepter un don, c’est s’engager dans un travail souvent long et coûteux. Nos invitées nous proposent de faire un premier tri des archives. Le volume est assez imprécis, c’est bien normal, mais c’est un volume conséquent. Certains éléments sont problématiques techniquement, nous le savons, notamment les enregistrements vidéo, dont la lecture et la conservation sont difficiles. Nous évoquons quelques points importants à propos du tri préalable (par exemple : pas d’archives qui pourraient porter atteinte à la vie privée d’autrui, pas de dossiers médicaux ; y a-t-il des documents qui devraient être communiqués seulement après une certaine durée ? etc.). Et il faut aussi aborder des aspects légaux : qui sont les ayant droits ? Sont-ils tous sur la même longueur d’onde que nos interlocutrices ? Accepteront-ils d’indiquer par écrit leur accord avec les conditions du don ? Et puis il y a un point vraiment trivial : c’est que la bibliothèque n’a pas de véhicule. On s’arrangera, car ce que nous ont dit nos interlocutrices nous confirme l’intérêt que doit avoir l’ensemble.

Nous nous quittons donc sur un consentement de part et d’autre. Il faudra quelques mois de rangement avant que les archives puissent nous être remises. Il faudra quelques temps aussi, ensuite, pour que nos emplois du temps s’accordent… Nous trouvons enfin une date pour le déménagement. Clarisse Boisseau et Danièle Milhaud-Cappe nous proposent même de nous apporter, elles-mêmes, les cartons – quelle gentillesse. C’est accompagnées du second fils de Jean Carpentier, David Carpentier, qu’elles arrivent dans la cour d’honneur avec un coffre de voiture assez plein de cartons, et aussi avec la « valise à symptômes », donnée par l’ex-épouse de Jean Carpentier, Raymonde Carpentier.

À nous de jouer désormais…

Jean-François Vincent

Remerciements à : MM. Laurent et David Carpentier, au Dr Clarisse Boisseau, à Mmes Danièle Milhaud-Cappe et Raymonde Carpentier, et au Pr Mathias Gardet.

La valise à symptômes

 valiseD’abord montrée en avril 1984 à la galerie L’Arcade (Paris) à l’exposition Médecine de quartier, elle a été diffusée ensuite « à quelques dizaines d’exemplaires » avec ce mode d’emploi :

« Cet objet peut prendre place dans votre cabinet ou votre salle d’attente. Il peut être considéré comme un instrument d’usage quotidien au même titre que le stéthoscope, le tensiomètre ou l’otoscope. Il s’agit d’un matériel de communication : il permet d’accélérer la prise de conscience et la verbalisation de ce qui peut être à l’origine du symptôme. […] »

(Jean Carpentier. Medical flipper : le médecin généraliste, identité et mode d’emploi. – Paris : La Découverte, 1985. – p. 57.)

Archives du Dr Jean Carpentier (1935-2014), don du 18 novembre 2015.