Les sources de la Paléopathologie

Présentation par Pierre L. THILLAUD
Chargé de Conférence de Paléopathologie
EPHE , IVème Section (Paris)

 Liste des ouvrages numérisés

Associant dans une démarche commune : la pathologie, l'anthropologie, l'archéologie et l'histoire, la paléopathologie se donne pour objectif de reconnaître les traces des maladies sur les restes humains anciens et, plus accessoirement, les figurations anthropomorphes artisanales, rituelles et artistiques.

Cette discipline médico-historique permet au médecin de mieux connaître les maladies en étudiant leur histoire naturelle et à l'historien de retrouver à travers les maux dont elles souffraient, les conditions sanitaires et, par là, les modes de vie des populations anciennes ou disparues.

Ce n'est qu'en 1974, soit très exactement deux siècles après la première observation du naturaliste prussien, J.F. ESPER (1742-1810), considérée comme première par la communauté des paléopathologistes, que celle-ci découvrit que ce néologisme avait été conçu en 1892 par R.W.SHUFFELDT pour les besoins d'un article publié dans un périodique américain de vulgarisation scientifique.

Cette découverte fort tardive n'entache pas le mérite de Sir Marc-Armand RUFFER (1859-1917) qui, longtemps reconnu pour être l'inventeur de ce mot, reste bien le rénovateur de son usage et mieux encore, son promoteur en lui assignant dès 1913 pour objectif d'être " la science des maladies dont on peut démontrer l'existence sur les restes humains et animaux des temps anciens ".

Quatre branches participent à des degrés divers de la paléopathologie.

La paléopathologie organique applique les méthodes et les techniques diagnostiques médicales les plus actuelles et les plus performantes à l'analyse des tissus momifiés naturellement ou artificiellement. Depuis la deuxième décennie du XXème siècle, elle peut se prévaloir de résultats spectaculaires dans la connaissance de l'histoire naturelle des maladies comme des pathographies des personnalités célèbres de l'histoire, mais demeure confinée dans l'analyse exhaustive de spécimens aussi prestigieux qu'isolés.

L'ostéo-archéologie dont le champ de recherche est limité aux seuls ossements, dispose de moyens d'investigation nettement plus modestes et se trouve contrainte d'élaborer ses propres méthodes de recueil et d'interprétation. Grâce à son application, à partir des années 1970, sur les grandes séries homogènes de squelettes contenues dans les innombrables nécropoles régulièrement mises à jour, elle accède de manière instructive à la connaissance des états sanitaires des populations anciennes ou disparues. L'observation de lésions élémentaires normalisées sur l'os sec ancien lui permet d'identifier des syndromes ostéo-archéologiques qui offrent parfois un accès immédiat à un diagnostic rétrospectif conforme à la nosologie médicale actuelle.

La paléogénétique se fonde sur l'analyse moléculaire de ces véritables archives biologiques que sont les restes anciens du monde vivant. En traquant l'ADN, elle s'affranchit de la nature organique ou minérale de ce matériel d'étude et nous offre depuis peu des perspectives aussi prometteuses que périlleuses sur l'identification spécifique de l'élément causal des maladies du passé. Apparue au cours des années 1980 , cette spécialité devrait être destinée à servir très efficacement l'histoire des maladies comme celle des populations sous réserve de stabiliser de manière convaincante ses résultats.

L'iconodiagnostic en revanche, ne peut véritablement prétendre à un exercice propre. L'interprétation de la figuration d'un processus morbide n'autorise qu'exceptionnellement une distinction entre la réalité morphopathologique et la vision personnelle de son auteur nécessairement influencée par son environnement socioculturel. Depuis la fin du XIXème siècle, il semble condamné à n'entretenir que n'inextinguibles disputes universitaires.

La création en 1973 par Aidan et Eve COCKBURN de la " Paleopathology Association " marque pour la paléopathologie humaine, son temps présent . Trois périodes contrastées l'avaient précédée. Celle des origines et des premiers résultats (1858-1900) pour laquelle la thèse de J. LE BARON ( 1881) figure comme la première somme de langue française. Lui succède un âge d'or (1900-1930) qui fut dominé par l'œuvre de M. A. RUFFER et dont l'issue fut pour la France marquée par la thèse de L. PALES (1929). Puis, une traversée du désert (1930-1967) qui s'acheva par la publication de l'ouvrage collectif Diseases in Antiquity dirigé par Don R. BROTHWELL et A.T. SANDISON.

Anatole-Félix LE DOUBLE (1843-1913)
Les Variations anatomiques

Anatole-Félix LE DOUBLE est né à Rocroy (Ardennes, France) le 14 août 1848. Très jeune il suivit sa famille à Tours ; fut élève du lycée de cette ville puis s'inscrivit , en 1867 , à l'école de Médecine dont il fut trois fois le lauréat et où il obtint , en 1871, le prix Tonnellé. Désormais externe des hôpitaux de Paris , puis interne en 1873 , il soutint en 1876 sa thèse à propos du "Kleisis génital et principalement de l'occlusion vaginale et vulvaire dans les fistules urogénitales" (prix de thèse, médaille de bronze).

L'année même de son doctorat A.F. LE DOUBLE revint s'installer à Tours où il fut nommé chef des travaux anatomiques (1878), puis professeur suppléant d'anatomie et de physiologie à l'école de Médecine (1879) . Élu le 8 mars 1896 correspondant national de l'académie de Médecine pour la division d'anatomie et de physiologie , puis le 24 décembre 1907 ,associé national , A.F. LE DOUBLE reçut au titre de ses travaux anatomiques de nombreux prix et distinctions : le prix Godard de la Société Anatomique en 1880 , 1898 et 1905 ; le prix Chateauvillard de la faculté de Médecine de Paris en 1879 , 1898 et 1900 ; le prix Montyon de l'académie des Sciences en 1898 et bien d'autres encore...

A.F. LE DOUBLE meurt accidentellement à Tours le 22 octobre 1913 . L'éloge que fit de lui son collègue A.CHAUVEAU alors président de l'académie de Médecine le 28 octobre suivant , nous précise les circonstances de son décès " à cause d'une vulgaire imprudence déterminant un empoisonnement par l'oxyde de carbone ! Le mauvais tirage d'un poêle avait suffi pour supprimer brusquement le vigoureux ouvrier de la pensée qu'était Le Double et, avec lui, la vieille domestique à son service depuis un grand nombre d'années ".

Depuis son internat A.F. LE DOUBLE observe la fréquence des dispositions anormales des organes et cherche à établir, d'une part , les lois qui commandent leur apparition chez l'homme et , d'autre part , la morphologie des organes en s'aidant pour cela de l'anatomie comparée , de la physiologie , de l'histologie , de l'embryologie , de la tératologie expérimentale mais également de la pathologie...

A l'école de Médecine de Tours , il organise un service de statistique qui lui permet d'enregistrer tous les cas anormaux et d'évaluer la fréquence de chacune de ces dispositions anatomiques peu conformes . L'extrême variabilité des formes présentées par les systèmes anatomiques le conduit à ne plus les considérer systématiquement comme anormales mais comme des " variations anatomiques " portant témoignage de la capacité d'évolution sinon d'adaptation qui caractérise le monde du vivant et à laquelle ne saurait se soustraire l'économie de l'homme.

Les fruits de ces patientes recherches , brutalement interrompues par la mort , sont conservées dans quatre volumes respectivement consacrés aux muscles , aux os du crâne , de la face et de la colonne vertébrale qu'il regroupe sous un même intitulé " Traité des variations anatomiques... et de leur signification au point de vue de l'anthropologie zoologique ".

Ce fut son " Grand Œuvre " et de toutes ses productions innombrables et fameuses , jamais l'anatomie descriptive n'avait poussé aussi loin la conjugaison nécessaire de ses talents essentiels : l'acuité de son regard et l'abnégation de son observation , appliqués au détail morphologique.

En vérité , à cette somme solitaire et monumentale , aucun anatomiste ne se risquera de donner une suite.

Le temps passa et l'œuvre fut oubliée . Pour autant , les " Variations Anatomiques "demeurent la source invariable d'un enseignement inestimable. Seul son public a changé ; les chirurgiens alors " aveugles " mais depuis éclairés par l'imagerie médicale ont été remplacés par les paléopathologistes qui trouvent aujourd'hui dans l'œuvre de A.F. LE DOUBLE matière à parfaire leurs diagnostics rétrospectifs mais également les indices morphologiques propres à identifier l'éventuelle communion biologique de plusieurs individus au sein d'une sépulture collective ou d'une nécropole ancienne.

L'intérêt d'A.F. LE DOUBLE pour la médecine n'avait d'égal que celui qu'il portait à la littérature et à l'histoire . Cette infatigable curiosité d'esprit le conduisit tout naturellement à s'intéresser à l'histoire de la médecine et des maladies . L'ouvrage qu'il rédigea sur " Rabelais anatomiste et physiologiste "(1899) demeure encore de nos jours une référence essentielle pour apprécier la connaissance de la " chose médicale " dans son Œuvre.

Enfin , avec sa communication au VIème Congrès préhistorique de France (Tours, 1910) consacrée à " La Médecine et la chirurgie dans les temps préhistoriques et protohistoriques ", A.F. LE DOUBLE doit être considéré comme l'un des premiers vulgarisateurs en langue française de la Paléopathologie . Cette remarquable compilation des résultats obtenus tant par l'ostéo-archéologie que par la paléopathologie organique , n'omet aucune des sources principales alors disponibles . Dans sa conclusion , A.F. LE DOUBLE , le premier , sait s'affranchir du caractère anecdotique du diagnostic rétrospectif pour proclamer avec beaucoup de clairvoyance qu'en explorant ces " véritables archives biologiques " que sont les restes humains anciens , la Paléopathologie relève bien du domaine de l'histoire de la médecine et que cette discipline située au confluent de la médecine , de l'histoire , de l'anthropologie comme de l'archéologie , ouvre mieux que toute autre les chemins de la connaissance des conditions sanitaires et , par là , des modes de vie des populations anciennes ou disparues.

JULES LE BARON (1855-1902)
Lésions osseuses de l'homme préhistorique en France et en Algérie
A. Derenne, 1881
Thèse de médecine de Paris, 1881 n°263

La paléopathologie comme la médecine n'ont retenu de la vie et l'œuvre de J. LE BARON que sa thèse. Nous ne savons de ce médecin rien de plus que les données administratives réglementaires inscrites en titre de cette ultime épreuve doctorale. J. LE BARON est né le 23 février 1855. Son extrait de naissance, dépourvu de la transcription relative au lieu et à la date de son décès, nous apprend seulement que son père était marchand. Nous savons cependant qu'il fut victime d'une mort prématurée survenue en 1902.

Membre de la Société d'Anthropologie avant même de soutenir sa thèse, J. LE BARON avait suivi l'année précédente les cours d'anthropologie préhistorique du professeur Gabriel de MORTILLET (1821-1898).C'est à cette occasion que constatant l'absence de données " sur ce qui concerne le squelette et la pathologie des hommes qui ont vécu avant toute l'histoire ", il conçut son sujet de thèse. Les remerciements adressés aux professeurs G. de MORTILLET, alors directeur de l'Ecole d'Anthropologie et Paul TOPINARD (1830-1911), en charge de la conservation du Musée Broca, confirment la réalité de son engagement dans l'anthropologie physique. Ceux formulés à l'intention des docteurs Emile MAGITOT (1833-1897), spécialiste de l'anthropologie dentaire, Ernest HAMY (1842-1908) du Muséum d'Histoire Naturelle et Charles-Nicolas HOUEL (1815-1881), conservateur du musée Dupuytren, témoignent de son observation directe des pièces décrites. Sa reconnaissance enfin, à son " ancien maître ", le docteur FARGES, ex-directeur de l'Ecole d'Angers, nous indique que les débuts de son cursus médical se sont déroulés dans sa province natale.

Dans cette thèse intitulée : Lésions osseuses de l'homme préhistorique en France et en Algérie, l'auteur développe l'idée que toutes les maladies préhistoriques peuvent être réparties dans deux groupes : les " maladies mécaniques " et les " maladies spontanées ". Cette présentation originale de la nosologie paléopathologique qui peut paraître simpliste se révèle extrêmement judicieuse et tout à fait adaptée à la démarche diagnostique rétrospective pratiquée de nos jours en ostéo-archéologie.

En distinguant bien dans le cadre des lésons mécaniques : les lésions posthumes récentes, essentiellement liées à la qualité des fouilles, du prélèvement et de la conservation des ossements exhumés; des lésions posthumes anciennes tributaires des caractéristiques environnementales (physico-chimique, flore et faune) de la sépulture comme des pratiques funéraires et rituelles, J. LE BARON nous donne à lire une lumineuse synthèse de tous les pièges que doit éviter l'ostéo-archéologiste et qui, bien plus tard, seront regroupés sous le terme générique de " taphonomie " (EFREMOV, 1940) ou de " pseudopathologie " (WELLS, 1967).

Les autres lésions mécaniques, celles survenues du vivant du sujet, font l'objet d'une description précise et d'une interprétation physio-pathologique rétrospective soigneuse, permettant leur distinction entre blessures par armes, par écrasement ou par chute.

Le chapitre consacré aux lésions spontanées du crâne et de la face, des diaphyses ou des articulations des membres, des côtes, des vertèbres ou du bassin, demeure à l'évidence contenu dans le champ nosologique de cette fin du XIX ème siècle qui réserve encore une part trop belle aux diathèses rhumatismales, scrofuleuses ou syphilitiques tout en apprenant à maîtriser la diversité si complexe des maladies infectieuses (ostéites) et en s'initiant à celle des néoplasies (tumeurs).

Cette thèse à laquelle son auteur ne donna aucune suite, fut cependant très remarquée et servit longtemps de référence à bien des publications paléopathologiques. Un demi-siècle après L. PALES écrivait à son propos : " Simple, documenté, précis ce travail peut encore servir de modèle et ses observations nous renseignent avec certitude sur les lésions de certaines pièces (Collections Broca et du Muséum de Paris) disparues aujourd'hui ".

LEON PALES (1905-1988)
État actuel de la paléopathologie : Contribution à l'étude de la pathologie comparative
Thèse de médecine de Bordeaux, 1929-1930, n°76, 1929

Léon PALES est né à Toulouse (Haute-Garonne) le 20 février 1905.Toute sa vie fut consacrée en marge d'une intense carrière chirurgicale, à l'anthropologie, à la préhistoire et ….au folklore ariégeois. Médecin militaire issu brillamment de " Santé Navale " (Bordeaux), il acheva sa formation au " Pharo " (Marseille), scellant ainsi une destinée " coloniale " qui l'envoya au Congo puis au Tchad (1930-1935). En 1938, il est professeur agrégé du " Pharo " et dirige la Section coloniale des élèves de l'École de Lyon. A la veille de la Guerre Mondiale ,il est en charge d'un cours d'ethno-anthropologie à l'Institut de médecine coloniale de Marseille. Après une brève captivité, L. PALES déjà reconnu pour ses travaux d'archéologie et d'anthropologie, est nommé de 1943 à 1945, sous-directeur du Musée de l'Homme qu'il retrouva pour des fonctions identiques de 1950 à 1957 puis, après avoir quitté l'armée cette même année, comme directeur de recherches au CNRS. Jusqu'à sa mort, survenue le 20 juin 1988, il ne cessa de fouiller les grottes de Malarnaud qu'il aménagea en grotte-laboratoire complétée par un petit musée conservant les nombreux spécimens de sa collection personnelle ainsi qu'une partie de la collection BOURRET (fouilles 1888-1891).

En 1929, soit prés d'un demi-siècle après celle de J. LE BARON, la thèse de L. PALES marque à son tour la paléopathologie française. Soutenue à Bordeaux avec pour intitulé : Paléopathologie et pathologie comparative, cette thèse ambitieuse se voulait et parvînt à figurer comme l'état des lieux de l'ostéo-archéologie au terme de son âge d'or. Cette ambition fut d'autant mieux satisfaite que le travail de L. PALES avait su tirer avantage du monumental traité américain publié en 1923 par Roy L. MOODIE Paleopathology, an introduction to the study of ancient evidences of diseases. Mais au delà de cette influence très marquée, l'œuvre de ce jeune Navalais recèle bien des qualités originales et personnelles.

La première touche à la méthode qui s'appuie sur l'usage systématique de la transillumination et de la radiographie pour l'identification et l'interprétation physiopathologique rétrospective des lésions osseuses anciennes. Cette approche novatrice permet à l'auteur de préciser voire de modifier des diagnostics qui avaient été antérieurement portés. Le premier chapitre rappelle les discussions sur le soi-disant rachitisme des hommes de Néanderthal et de Cro-Magnon et donne à l'auteur l'occasion de rétablir les faits, démontrant ainsi toute l'importance de la paléopathologie pour la préhistoire. Un paragraphe spécial est consacré à la maladie de Paget dont les lésions osseuses étaient jusqu'aux observations de L. PALES confondues avec celles de la syphilis. Un chapitre à trait aux lésions traumatiques du squelette. Un autre, aux lésions maxillo-dentaires et au problème de l'apparition de la carie. Viennent ensuite les études relatives aux ostéo-périostites, ostéites simples, ostéo-myélites et à la myosite ossifiante. Plus loin sont abordées et longuement traitées les diverses " spondyloses ou soudures vertébrales " mais les " conclusions nouvelles " proposées témoignent de la grande confusion qui, à cette époque, régnait encore dans la nosologie des affections ostéo-articulaires. La question de la syphilis préhistorique est très honnêtement posée. Reconnu comme extrêmement complexe et souffrant de l'insuffisance ou l'imprécision des documents recueillis, L. PALES conclue qu'en l'état ce problème ne peut être résolu. L'iconographie se compose de 63 planches reproduisant les lésions les plus typiques ; la plupart sont des photographies et des radiographies originales. La bibliographie comprend 660 références.

La seconde qualité de cette thèse, plus conséquente encore, est d'affirmer parfois de manière convaincante, qu'au même titre que l'histoire, la paléopathologie peut servir la médecine en ce qu'elle procure de connaissance sur l'histoire naturelle des maladies dans le passé. A ce propos, une évidence s'impose : si toutes les études paléopathologiques menées à ce jour tendent à affirmer la pérennité de la constitution des maladies, nombreux sont les exemples montrant la variation dans le temps de leur manifestations et de leurs modes évolutifs. Désormais synonyme de l'histoire des maladies, la paléopathologie apparaît comme le domaine privilégié où se conjuguent les efforts de l'historien de la médecine et ceux du pathologiste pour le perfectionnement du savoir médical.

Une qualité plus inattendue : la chance, offrit à cette thèse sa renommée. Cette chance fut d'être la dernière somme paléopathologique de langue française avant que cette discipline ne s'enfonce dans un sommeil trentenaire. Dans le même temps, son auteur qui poursuivit son œuvre archéologique et anthropologique se détourna presque totalement de la paléopathologie. Sa thèse, pour autant, n'eut aucun mal à revenir d'actualité lorsqu'à la fin des années Soixante, la paléopathologie se réveilla. Naguère, cet ouvrage s'imposait encore comme le seul traité d'ostéo-archéologie de langue française.

C'est que cinquante ans furent à nouveau nécessaires pour que la paléopathologie française se dote d'ouvrages comparables :

GRMEK M. D. : " Les maladies à l'aube de la civilisation occidentale " ; Payot, Paris, 1983, 527 p.

DASTUGUE J., GERVAIS V. : " Paléopathologie du squelette humain " ; Boubée, Paris, 1992, 253 p.

THILLAUD P. L. : " Paléopathologie humaine " ; Kronos B.Y., Sceaux, 1996, 238 p.

Si, à l'évidence ces trois ouvrages apportent les compléments et l'actualisation nécessaires sur l'état récent de la paléopathologie, aucun d'eux ne dispense de bien connaître les thèses de Jules LE BARON et de Léon PALES et de recourir inlassablement aux Variations d'Anatole-Félix LE DOUBLE.

Correspondre avec l'auteur : pierre.thillaud@wanadoo.fr