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De' mostri umani, de' caratteri fondamentali su cui se ne potrebbe stabilire la classificazione e delle indicazioni che presentano nel parto. Lezioni accademiche di Vincenzo Malacarne da Saluzzo

Memorie di matematica e di fisica della Società italiana delle scienze. - tomo IX, p. 49-84

Modena : presso la Società tipografica. 1802

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Céline Cherici
Chercheur rattaché au laboratoire SPHERE
celine.cherici@live.fr
15/01/2010

Entre 1802 et 1811, Vincenzo Malacarne publie les trois traités suivants: De’mostri umani : de caratteri fondamentali su cui se ne potrebbe stabilire la classificazione e delle indicazioni che presentano nel parto; Osservazioni anatomiche in conferma d’una proposizione circa all’origine de’mostri; Conferma della proposizione circa alla produzione de’mostri umani. (De’mostri umani : de caratteri fondamentali su cui se ne potrebbe stabilire la classificazione e delle indicazioni che presentano nel parto, Modena, Mem. di Mat. di Fis. della Soci. Ital. delle Sci., 1802, Osservazioni anatomiche.in conferma d’una proposizione circa all’origine de’mostri, lezione accademica terza del Proffessore V. Malacarne da Saluzzo, del collegio ellettorale de’dotti della società italiana delle scienze, Modena, 1805, Conferma della proposizione circa alla produzione de’mostri umani, Mem. di Matematica e di Fisica della Società Italiana delle Scienze, vol XV, Verona, 1811). L'auteur y élabore une classification des monstres fondée sur le principe d'arrêt de développement organique. Il part du postulat que dans la nature, les mécanismes du vivant sont uniforme dans leur formation embryogénique. Il faut rappeler que Malacarne possède une formation en obstétrique et s'intéresse de près à l'embryogénie.

Ainsi, en 1802, dans son traité De’ mostri umani, Malacarne dresse une classification dans laquelle les monstres humains sont groupés en espèces et classés selon leur stade de développement organique. Le thème de la perfection des corps dépendants de la force créatrice de la nature est exposé dès 1780 :

« Mais le cours de la nature en ceci étant constamment uniforme, les choses exposées seront suffisantes pour donner un aspect de vérité majeur à mes simples conjectures. » (1)

Par le biais des observations faites sur la croissance crânienne des conclusions plus générales sur les mécanismes de la formation cérébrale sont énoncées. En outre, en regroupant les formes tératologiques :

« Malacarne arrive à ces conclusions considérant l’évidente uniformité dans la structure et dans la disposition des parties altérées, que l’on peut observer d’une façon caractéristique pour chaque type de malformation. » (2)

C’est en répétant ces études que des types spécifiques de malformations, telle que l’exencéphalie ou la pseudencéphalie sont identifiées. Son épigénisme constitue un fondement théorique au principe d’arrêt de développement organique. Ces études dans le domaine de la tératologie ne doivent pas être appréhendées séparément d’une embryologie générale, la production des monstres faisant appel aux mêmes principes que dans la formation de tous les corps vivants. La tératogénie n’en est qu’une partie. En postulant un principe d’économie qui puisse expliquer la formation de tous les corps, un principe d’uniformité des lois de la nature est exposé en 1811 dans son traité Conferma della proposizione circa alla produzione de’mostri umani :

« Mais ceci suffit pour que chacun puisse décider si je suis loin de la vérité alors que je suis enclin à croire que la nature se sert constamment des mêmes lois qu’elle emploie dans la bonne formation des corps humains en suivant une organisation habituelle, même dans la production de monstres tels que ceux qui forment l’argument de ce discours et des précédents. » (3)

La production des monstres résulte donc des mêmes principes physiologiques que ceux intervenant durant le développement du fœtus :

« Les circonstances seulement relatives aux organes maternels varient quelquefois ; d’autres fois varient celles, qui concernent l’engendrement, le rudiment apporté par la mère, et étant alors le sperme du père ; et de variétés similaires dérivent les grossesses tubales, ovariennes ou ventrales ; Par les mêmes lois invariables, ces autres circonstances données, dérivent aussi la multiplicité, et les monstruosités des fœtus. » (4)

Ce modèle de la fécondation du germe est hérité de la seconde partie du De Generationis portant sur la génération des animaux  de Wolff (5).

La classification des monstres humains proposée par Malacarne va au-delà des classifications traditionnelles ordonnées par excès et par défaut :

 « Si je fus aussi enclin aux classifications, je confesse que je pourrais peu me contenter de celle que nous avons exposée. C’est pourquoi le hasard et la curiosité, m’ont donné toute l’aise pour me confirmer dans les idées déjà expliquées sur le développement régulier et uniforme de la nature au sein de la production des monstres, et dans la disposition des parties, des membres, et des organes qui en donne lieu à toutes variétés. » (6)

A partir de ces deux grandes classes jugées trop générales, il fonde sa classification sur des critères morphologiques. Chacun des groupes est constitué à partir de deux ou trois cas à conditions qu’ils les aient directement étudiés. La fécondité du principe d’économie préconisé permet de conclure à cette uniformité de l'organisation des structures cérébrales qui est telle, que sans une dissection attentive des parties internes, Malacarne n’aurait pas pu les classer selon des critères externes comme il l'explique en 1811 :

« De fait quiconque a observé avec quelque curiosité, comme nous avons pu le faire, différents montres, qui étaient venus à la lumière, et en a fait comme nous la comparaison, ne peut pas ne pas s’être aperçu, qu’ils sont le plus souvent extrêmement similaires dans les difformités qui les constituent en monstres de la même classe : les acrânes, les anencéphales, les acéphales, les abrachiques, les athoraciques, les amyoceliques, (…), les monoculaires, en somme, tous les monstres également dits par défaut. C’est-à-dire que leurs défauts sont presque toujours les mêmes, et presque tous à un mode, et de plus, ils sont tellement peu différents au total, qu’après avoir vu un acrânien, un monoculaire, un monobras, (…) on peut juger que neuf des dix autres monstres de la même catégorie paraîtraient extrêmement similaires, si dix en paraissaient à nos yeux, comme nous pouvons assurer d’avoir trouvé chez tous les variétés de monstres rappelées par nous jusqu’à cette heure, desquelles nous avons pu en examiner minutieusement plus d’un exemplaire, si nous n'avons pas pu faire une dissection scrupuleuse de tous. » (7)

Cette rationalisation du champ tératologique sous forme de classification nécessite la pratique de l’anatomie pour identifier et regrouper les particularités des structures internes. La constance des lois naturelles posée, la tératologie devient un champ d’étude d’une science du vivant où la nature représente l’unique puissance créatrice. Si les monstres diffèrent bien de l’ordinaire pour ce qui relève du nombre et de la disposition de leurs parties, ils diffèrent comparativement aux autres créatures vivantes et peuvent donc être l’objet d’études comparatives avec ces dernières.

La formation embryologique normale doit pouvoir être éclairée par ces observations. Il ne peut, en effet, pas y avoir de développement des parties cérébrales qui soit hors du champ d’appréhension de l’anatomiste. Des descriptions paradigmatiques dans l’histoire de la tératogénie ont ainsi été laissées par Malacarne :

« Un autre groupe de malformations soigneusement étudié et décrit par Malacarne est constitué par les défauts de développement du crâne. On sait que les fœtus dépourvus de la voûte du crâne se présentant toujours d’un aspect différent ne permirent pas longtemps la reconnaissance des caractéristiques communes, et ainsi l’adoption d’une dénomination appropriée. (…) En 1784, G. Sandiford refusa le concept du manque de la tête, introduisant le terme de aencéphale ou anencéphale (fœtus sans cerveau), et attirant de cette façon l’attention sur les concomitantes lésions du contenu crânien. La dénomination donnée par Sandiford sembla insuffisante à Malacarne qui appela un monstre de ce genre acrâne, aencéphale et anauchène, c’est-à-dire sans la voûte du crâne, sans le cerveau et sans le cou. »(8)

Il énonce un des fondements de la tératologie moderne qui est le principe d’arrêt du développement organique. Celui-ci est appliqué à l’organologie comparée ainsi qu’à la tératogénie. De ces études, est extraite une classification présentée en 1802 où les seize catégories se voient attribuer un nom particulier tiré du grec. Ce terme en indique un caractère morphologique premier :

1. « La microsomie qui est la petitesse monstrueuse de tout le corps.

2. La micromélie qui est la petitesse de quelque membre, exemple de la microcéphalie

La macrosomie qui est la grosseur monstrueuse de tout le corps (…). » (9)

Ces études ont été réalisé uniquement sur des fœtus et non sur des sujets ayant été altérés dans l’enfance : les émasculations, mutilations des pieds ou les castrations ne seraient que des cas de monstruosités artificielles :

« En outre, je préviens que je n’ai jamais considéré comme monstre bien qu’ils aient été étrangement altérés par des maladies, ou mutilés par le hasard, ou par un artifice : au contraire tous ceux, qui vinrent au jour avec ces difformités, ces défauts, ce surnombre, desquels après les avoir rencontré et comparé dans plusieurs individus, ou exemplaires, j’en ai déduit les seize catégories précédentes. » (10)

Au-delà de la particularité de chaque cas, Malacarne établit les critères permettant de dire quand un cas rentre dans le champ de la tératologie :

« Chaque espèce de ces monstres, je le répète, qui y sont nommés, et qui comprend plusieurs individus, porte avec lui une difformité tellement évidente dans la structure et dans la disposition des parties même minime monstrueuse observable dans tous les exemplaires, que je croirais manquer du bon usage de la raison, si je doutais encore que la nature ne se serve pas de la constance, ou des propriétés des mêmes lois, dans la production des monstres que dans celle des animaux figurés plus régulièrement, et construits naturellement selon l’habitude. »(11)

Le choix de termes tels que acrânie s’inscrit dans une volonté que la structure soit déjà en partie indiquée. Dans ce cas précis, l’absence de la voûte du crâne est dévoilée d'emblée :

« Un de ceux-ci nous présente un fœtus né mort, qui avait la tête tellement déprimée qu’elle paraissait enfoncée dans le thorax, avec le visage encastré dans la poitrine, de sorte que les oreilles s’appuyaient sur les épaules, et les yeux étaient sur le sommet de la tête. Le visage se présentait aplati, avec la bouche rhomboïdale. Les téguments du crâne manquaient, mais étaient substitués par un tissu amorphe infiltré de sang ; la selle turcique était représentée par une tubérosité, tandis que l’os occipital était courbé en arc, dépourvu de la portion basilaire. De la protubérance occipitale externe à l’os du sacrum, il y avait seulement dix-sept vertèbres, desquelles les six supérieures avaient l’épine bifide, mais contenaient la moelle épinière. » (12)

Un grand nombre des cas classés introduit une nouvelle nomenclature dont une importante partie est adoptée par la plupart des savants de l’époque. En outre, elle est encore employée aujourd’hui.

L'identité des lois entre la formation normale et tératologique est primordiale pour montrer que les monstres sont issus de la même production naturelle que les autres corps organisés. Un des enjeux est que toutes les formes des corps créés par la nature puissent être lues à travers une même grille explicative. C'est pourquoi il est fondamental pour l'auteur de montrer que les monstres sont les produits d’un développement normal inachevé :

« Les mêmes lois, qui militent pour la génération, et le perfectionnement des animaux suivant l’ordre le plus commun et habituel, militent pour la production des monstres, c’est-à-dire d’animaux différents de l’ordinaire en ce qui concerne la forme, le nombre, et la disposition de quelques-unes de leurs parties. » (13)

En obéissant à un empirisme critique, les principes d’uniformité doivent pouvoir s’élever à une certaine forme d’universalité tout en « collant » au réel. En plus des principes purement mécanistes mis en déroute par la complexité des développements organiques qui ne leur sont pas réductibles, il faut présupposer un ordre naturel, une harmonie qui puissent être lus et ordonnés par le savant. Malacarne mène de nombreuses expériences, sans recourir à une essence divine, et postule qu’un savoir des mécanismes de la vie est possible.

Ces recherches possèdent des enjeux médicaux et scientifiques importants dont l’étude ne peut être séparée des travaux sur le développement cérébral normal du cerveau et du cervelet. Elles ont un rôle « charnière » entre les observations anatomopathologiques et cliniques menées sur le crétinisme, l’élaboration d’une théorie sur la fonction du cervelet dans l’expression des facultés intellectuelles et la recherche d’une unité organique comme support de ces dernières.

(1) Vincenzo Malacarne: Encefalotomia nuova universale, Torino, G. Briolo, 1780, partie 1, article 114, p 76.

(2) Ongaro Giuseppe: Les apports de Vincenzo Malacarne à la tératologie, Verhandlungen des XX Internationalen Kongresses für Geschichte der Medezin, dirigé par Goerke Heinz et Müller-Dietz Heinz, 1966. p 188.

(3) Malacarne Vincenzo: Conferma della proposizione circa alla produzione de’mostri umani, Mem. di Matematica e di Fisica della Società Italiana delle Scienze, vol XV, Verona, 1811, p 20.

(4) Idem: idem, p 7-8.

(5) Wolff, Caspar Friedrich: Theoria Generationis, Halle, Hendel, 1759, p 9.

(6) Malacarne Vincenzo: Conferma della proposizione circa alla produzione de’mostri umani, Mem. di Matematica e di Fisica della Società Italiana delle Scienze, vol XV, Verona, 1811, p 18.

(7) Idem: idem, p 8.

(8) Ongaro, Giuseppe: Les apports de Vincenzo Malacarne à la tératologie, Verhandlungen des XX Internationalen Kongresses für Geschichte der Medezin, dirigé par Goerke Heinz et Müller-Dietz Heinz, 1966, p 190.

(9) Malacarrne Vincenzo: De’ mostri umani: de caratteri fondamentali su cui se ne potrebbe stabilire la classificazione e delle indicazioni che presentano nel parto, Modena, Mem. di Mat. di Fis. della Soci. Ital.delle Sci., 1802, tomo 10, pp 18-19.

(10) Idem: idem, p 19-20.

(11) Idem: idem, p 20.

(12) Idem: Osservazioni anatomiche in conferma d’una proposizione circa all’origine de’mostri, lezione accademica terza del Proffessore V.Malacarne da Saluzzo, del collegio ellettorale de’dotti della società italiana delle scienze, Modena, 1805, tome 12, Mem. di Mat. di Fis. della Soci. Ital.delle Sci., p 173.

(13) Idem: idem, p 8.