Colombo, Realdo
(Crémone, 1510 - Rome, 1559)

On dispose de peu d’éléments biographiques sur ce fils de pharmacien qui commença par être apprenti-chirurgien à Venise, avant d’aller étudier à l’école de médecine de l’université de Padoue, où il fut immédiatement remarqué par son habileté et d’où il sortit diplômé en 1541.

Au moment où Vésale se rendit à Bâle pour la composition et l’impression de la Fabrica, Colombo assura son enseignement, et lorsque, après la publication de la Fabrica, Vésale entra au service de Charles Quint, c’est Colombo qui lui succèda à l’université de Padoue en 1544.

Colombo
Frontispice
   

En 1545, Colombo partit enseigner l’anatomie à Pise, puis en 1548, il se rendit à Rome. Il y rencontra Michel-Ange, devenu l’architecte officiel de la papauté et dirigeant les travaux de la coupole de la basilique Saint-Pierre, dans le but d’établir avec lui une collaboration pour publier un traité d’anatomie surpassant la Fabrica de Vésale. Le projet échoua et Colombo retourna à Pise, avant de s’installer à Rome pour y enseigner à l’université de la Sapienza. Colombo a pratiqué de nombreuses dissections et autopsies, de personnages connus (le cardinal Cibo, Ignace de Loyola), et moins connus. Ses observations sont très précises et consignées dans le livre d’anatomie qu’il a publié en 1559, l’année de sa mort: le De re anatomica, qui ne comporte aucune autre illustration que le frontispice montrant Colombo en train de pratiquer une dissection. Dans ce traité, Colombo a notamment nié l’existence de passages de communication sur la cloison cardiaque interventriculaire et a établi le passage du sang du ventricule droit au ventricule gauche à travers les poumons. Il a aussi observé et disséqué plusieurs monstres et hermaphrodites.