Au tournant des années 2000, son application a été étendue à des troubles psychiatriques ou neuropsychiatriques dans des formes graves et résistantes aux traitements conventionnels, en particulier le syndrome de Gilles de la Tourette, le trouble obsessionnel compulsif et les dépressions. De nombreux essais cliniques sont en cours dans le monde pour en évaluer la sûreté et l’efficacité. Alors que les innovations thérapeutiques en neurosciences restent relativement
pauvres depuis trente ans en regard des moyens et budgets accordés et des discours développés, la SCP est devenue un grand espoir. Environ 100 000 patients auraient été implantés dans le monde et de nouvelles applications sont évoquées pour les troubles du comportement alimentaire, les états de conscience minimaux, les addictions, la sclérose en plaque, le trouble bipolaire, la maladie d’Alzheimer, etc.
Parce qu’elle intervient directement sur le cerveau des personnes pour en moduler le fonctionnement et parce qu’elle est située à la croisée de nombreuses disciplines cliniques ou de recherche, la SCP inspire des questionnements historiques, éthiques, philosophiques, juridiques et anthropologiques. Quelles formes de soin, mais aussi de recherche, naissent du déploiement de la SCP en neurologie et psychiatrie ? Comment qualifier les actes qu’elle implique ? Comment sont vécues les
interventions et les reconfigurations induites entre le normal et le pathologique, l’organique et le psychique ? Quelles conceptions de l’esprit, de la personne humaine y sont mobilisées ? Quelles finalités assignent-elles à la médecine ? Comment cette technologie trouve-t-elle sa place par rapport aux thérapies médicamenteuses et au contentieux que ces dernières ont fait naître ?