Les champs de la chirurgie

L’extraction d’un projectile, une trépanation, une phlébotomie, une opération de la cataracte, une amputation et une réduction de fracture, sur le frontispice de La Chirurgie françoise (1594) de Jacques Guillemeau, disciple d’Ambroise Paré.

L’extraction d’un projectile, une trépanation, une phlébotomie, une opération de la cataracte, une amputation et une réduction de fracture, sur le frontispice de La Chirurgie françoise (1594) de Jacques Guillemeau, disciple d’Ambroise Paré. [BIUM 252]

L’époque d’Ambroise Paré est celle où lentement et conflictuellement les trois parties de l’art médical, la médecine, la chirurgie, la pharmacie, s’efforcent de délimiter leur territoire. La chirurgie, à laquelle revient tout ce qui requiert intervention manuelle, est divisée, d’un point de vue institutionnel, entre barbiers, barbiers-chirurgiens et maîtres chirurgiens mais, dans la pratique, encore partagée entre les différents empiriques : renoueurs pour les fractures et luxations, inciseurs pour les pierres, hernies, cataractes, matrones pour les accouchements. Au yeux de certains chirurgiens, comme Pierre Franco ou Ambroise Paré, il s’agit donc de reconquérir un champ où leur art s’exerce sans contrôle mais aussi d’investir un nouvel espace.

 

La pratique, comme le montre Paré, ignore les frontières que la Faculté veut dessiner : le chirurgien rationnel ne s’occupe pas seulement des plaies, des tumeurs et des ulcères. Il se forme d’abord en anatomie, dont la connaissance est nécessaire à toute intervention sur le corps, et il s’intéresse aussi aux fièvres, aux épidémies, aux maladies vénériennes. Raison toute pragmatique mais aussi volonté exprimée déjà par Guy de Chauliac de faire de la chirurgie plus qu’une intervention manuelle, une part opératoire liée aux autres parties de la thérapeutique.		Le moyen d’extraire les flèches. [f. 22r. BIUM 35183(2)]	Figures d’instruments dans le Petit traité contenant une des parties principalles de Chirurgie que Pierre Franco fait paraître à Lyon, chez Antoine Vincent, en 1556, et contenant déjà le traitement des hernies et de la pierre. [BIUM 71803]	Tonneau propre pour recevoir une fumigation. [A. Paré, Œuvres, 1585, L. XIX De la grosse verolle, p. 821. BIUM 1709]	E. Rösslin, Der swangern Frauwen und Hebammen rosegarten, Argentinae, Martinus Flach junior, 1513. [ f. E4v°. BNF Res 4-TE121-1]
		La chirurgie militaire	La lithotomie	Les maladies vénériennes	L’obstétrique