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Le Picard au grand cœur

Courage et bravoure

Il n'a pas encore vingt ans lorsqu'il rejoint l'armée du maréchal d'Estrées qui vit alors dans un grand dénuement. Dans cette troupe, Parmentier donne sans cesse des preuves de courage : il n'hésite pas à braver le feu de l'ennemi pour aller sauver les blessés, il se dévoue sans compter au chevet des malades, et parvient même à juguler une épidémie de dysenterie dans un hôpital. Tant de bravoure lui attire la sympathie de l'apothicaire en chef Bayen, chargé d'installer et d'administrer les hôpitaux et les ambulances de l'armée d'Allemagne avec l'aide de Piarron de Chamousset. Bien en cour auprès de Choiseul, le nouveau ministre de la Guerre, ils vont tous deux veiller à l'avancement du jeune Picard.

 

Pierre Bayen (1725-1798)
BIU Santé Médecine. Cote : 90945x24x03
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Considéré aujourd’hui comme le père des pharmaciens militaires, Pierre Bayen (1725-1798) est né à Châlons-sur-Marne d’un père boulanger. Dernier d’une famille de sept enfants, il est élevé par sa sœur aînée à la mort de leurs parents. Il poursuit ses études au collège de Troyes, tout en s’initiant aux travaux de l’agriculture pendant les vacances. Le mystère d’un banal couteau gravé à l’acide par un camarade le fait s’intéresser à la chimie, puis à la pharmacie. Devenu commis chez Faciot, à Reims, il poursuit sa carrière dès 1749 chez le célèbre pharmacien Charas, à Paris. Il y reste le temps de révéler ses compétences à son maître qui le recommande au philanthrope Piarron de Chamousset (1717-1773). Celui-ci ayant installé une apothicairerie dans son hôpital de la rue du Mail lui demande de l’organiser. Devenu entre-temps l’élève de Rouelle, Bayen, à la demande du gouvernement, fut chargé avec son collègue Venel d’une étude sur la composition des eaux minérales de la France . Mais faute de temps, ils ne peuvent analyser que les eaux de Bagnères-de-Luchon, car, en 1756, Venel est nommé professeur à Montpellier et Bayen suit l’armée du maréchal de Richelieu combattre les Anglais à Minorque. Au début de la guerre de Sept Ans, il rejoint l’Armée d’Allemagne afin de réorganiser les services de santé. C’est là qu’il rencontre Parmentier pour la première fois.

Pierre Bayen
(1725-1798)

Parmentier et la guerre de Sept Ans
Illustration extraite de : l’Information pharmaceutique, n°183, novembre 1975.
CHP- CNOP
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En arrivant à Paris, le jeune Antoine-Augustin découvre une capitale frondeuse, critique envers Louis XV et la cour. Adepte du secret et soucieux de préserver la paix, le roi prend des décisions qui déconcertent ses ministres et l’opinion publique. Abandonné par le roi Frédéric II de Prusse qui change sans cesse de camp, Louis XV croit pouvoir mieux résister aux assauts de l’Angleterre en s’alliant à l’Autriche ... son ennemi héréditaire. Un comble ! Mais occupé par une guerre coloniale contre l’Angleterre, Louis XV doit aussi voler eu secours de Marie-Thérèse de Habsbourg. C’est le début de la guerre de Sept Ans qui va coûter si cher à la France et ruiner la popularité du roi.

Parmentier et la
guerre de Sept Ans