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De nouvelles croisades

Rivalités et critiques

 

 

Homme de terrain peu soucieux des propos de salons, Parmentier a toutefois été confronté tout au long de sa vie à des oppositions féroces et des rivalités sournoises.

Dans ses travaux, il ne cache rien et se préoccupe toujours du bien des habitants du royaume. Hélas, ses rivaux ne se comportent pas toujours avec la même honnêteté. Dans l'introduction à ses Expériences et Réflexions relatives à l'analyse du bled et des farines, publiées en 1776, il révèle qu'ayant confié les premiers résultats de ses recherches au ministre Turgot avant publication, il s'est aperçu qu'une brochure intitulée Analyse des blés reprenait ses idées et ses expériences... L'auteur n'était autre que le pharmacien chimiste Sage, chargé par Turgot de présenter le texte de Parmentier lors d'une séance de l'Académie royale des sciences.

Balthazar-Georges Sage (1740-1824)
BIU Santé Pharmacie. Cote : FI 10x110
(Tous droits réservés)
Chimiste et minéralogiste, membre de l’Académie royale des Sciences de Paris, il a connu son heure de gloire grâce à ses travaux de chimie minérale. Après avoir été commissaire aux essais à la Monnaie, il obtient la création à l'Hôtel des Monnaies, en 1783, d'une École des Mines, dont il devient le premier directeur. Pour les besoins de son enseignement, il réunit une collection de minéraux riche de plus de 3500 échantillons. En 1790, la direction de l'école est confiée à une autorité administrative tricéphale, l'Agence des mines. Devenu aveugle à partir de 1805, mis à l'écart par la communauté scientifique fatiguée de ses disputes, Sage finit dans la misère.

Balthazar-Georges Sage
(1740-1824)

Analyse des blés et des farines
BIU Santé Pharmacie. Cote : 12201(1)
(Tous droits réservés)

Analyse des blés et des
farines
, par Parmentier

Analyse des blés, par Sage (1776)
BIU Santé Pharmacie. Cote : 37412-2
(Tous droits réservés)
Pour l’auteur des Expériences et Réflexions relatives à l’analyse du bled et des farines, la publication de Sage est un comble ! « Il s’empare seulement de la plupart de mes expériences, s’insurge Parmentier, il s’approprie mes idées, profite de mes recherches, et, pour ne pas être toujours d’accord avec moi, il a soin d’en tirer quelquefois d’autres conséquences. […] Un ouvrage est-il public lorsqu’il est déposé dans le sein d’une compagnie si souvent consultée sur les objets qui intéressent le bonheur des peuples ? »

Analyse des blés,
par Sage