Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-1
Note [33]
L’Enfer de Clément Marot de Cahors en Quercy, valet de chambre du roi. Item : aucunes Ballades et Rondeaux appartenant à l’argument. Et en outre plusieurs autres compositions du dit Marot, par ci-devant non imprimées {a} est une critique de la justice, en 488 vers, que le poète a composée pendant son emprisonnement, au Châtelet de Paris puis à Chartres, en 1525-1526, pour accusations d’hérésie et de mœurs impures. {b} L’Esprit de Guy Patin en citait les vers 95‑98 qui appartiennent au paragraphe intitulé La diversité des avocats (pages 8‑9), en y substituant simplement, au début du premier vers, « Ce sont criards » à « Par ces crieurs », comme voulait l’élision des vers 88‑94 qui précèdent, sur les débats entre accusation (procureur) et défense (avocat) :
« Que toujours l’un l’autre ne veuille mordre,
Dont raison veut qu’ainsi on les embarre, {c}
Et qu’entre deux soit mis distance et barre,
Comme aux chevaux, en l’étable hargneux.
Minos {d} le juge est de cela soigneux
Qui, devant lui, pour entendre le cas,
Fait déchiffrer tels noisifs altercas {e}
Par ces crieurs,… » {f}
- Lyon, Étienne Dolet, 1544, in‑8o de 63 pages.
- L’Enfer ne figure pas dans les Œuvres publiées à Lyon en 1547 (v. supra note [24]).
- Séparer par des barreaux.
- Fils mythique de Zeus, roi de Crète et juge des enfers.
- Querelleuses contradictions.
- Dans la suite, la « cautèle » est la ruse, la défiance.
Un sophiste est (Furetière) :
« celui qui fait des surprises dans l’argumentation, qui a dessein de tromper ceux qu’il veut persuader. Ce mot qui est maintenant odieux, était autrefois honorable, et signifiait simplement, comme dit saint Augustin, {a} un professeur d’éloquence […]. Selon Suidas, {b} on le donnait indifféremment à tous ceux qui étaient excellents en quelque art ou science que ce fût, comme théologiens, jurisconsultes, médecins, musiciens, poètes et orateurs […]. Il était encore en honneur au xiie siècle chez les Latins du temps de saint Bernard ; mais il commença à s’avilir en Grèce dès le temps de Platon, à cause de Protagoras et de Gorgias {c} qui en ont fait un trafic sordide, en vendant l’éloquence à prix d’argent. Sénèque appelle les sophistes, charlatans. Ce sont les scolastiques qui les ont rendus odieux par les termes d’antéprédicaments, de grandes et de petites logicales, de quiddités, etc. » {d}
- Au ve s., v. note [5], lettre 91.
- Au ixe‑xe s., v. note [47] du Grotiana 2.
- Au ve s. av. J.‑C., v. note [17], lettre 176.
- Vocabulaire scolastique pour distinguer les arguments du sophisme, « raisonnement captieux qui induit en erreur, qui n’a que de l’apparence, et point de solidité » (ibid.), et de la sophistique (v. note [44], lettre 332).