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Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre XII  >

Conclusion de cette œuvre [a][1]

Voilà ce que j’ai eu dessein de dire et proposer brièvement de la conservation de la santé par un légitime usage des six choses non naturelles, [2] laquelle est un trésor préférable à tout autre, tout ainsi que quand elle est déchue ou incommodée, il n’y a rien de plus malheureux et de plus laborieux. Vivons donc, ami lecteur, medice et modice, c’est-à-dire selon les règles de médecine et avec modération, afin que nous vivions longuement et sainement, puisque, selon le docte et incomparable Fernel, quiconque mettra la tempérance et la continence pour fondement de sa vie et de sa santé, ne sera jamais affligé d’aucune incommodité. [1][3]

Aux charlatans [4]

Bonnes gens qui ne pouvez vivre
Sans piper et charlataner,
Ne regardez dedans ce livre,
Que pour vous y voir condamnés
.

Fin

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a.

Traité de la Conservation de santé… (Paris, 1632) : pages 126‑127.

1.

Comme tous les dogmatiques (et c’est l’un des points qui les différencient radicalement des empiriques et des chimistes), Jean Fernel avait la conviction que les écarts de conduite nuisent à la santé, comme le péché nuit à la grâce, ou au destin de l’âme, dans la religion catholique. Il l’a clairement exprimé, entre autres endroits, au début du chapitre xii, Les genres des causes évidentes (pages 42‑43), livre premier de sa Pathologie (publiée pour la première fois en 1554 ; édition française de Paris, 1655, v. note [1], lettre 36) :

« Celui qui a de naissance une bonne constitution du corps vivra longtemps en santé s’il ne vient à être offensé par quelques choses externes ; mais s’il est attaqué par l’immodération d’icelles, il ne pourra pas longtemps demeurer en ce bon état, ains {a} en décherra finalement et tombera en état pire, que nous appelons maladie. Celui-là donc achèvera le cours naturel de la vie, lequel {b} ne sera point agité par les efforts violents des choses nuisibles qui sont hors de lui. Mais qui est-ce qui en est exempt pendant toute sa vie ? Qui est celui qui ne se laisse quelquefois surprendre aux flatteuses caresses de la volupté ? Ou qui, s’étant exactement contenu dans les justes termes d’une tempérance modérée, ne reçoive quelque revers de la fortune inconstante et volage ? Il est certes bien difficile d’éviter toutes les surprises de tant de choses qui nous assaillent de tous côtés. C’est pourquoi il faut soigneusement remarquer les causes en vertu desquelles ou nous persistons en notre première santé, ou nous tombons en maladie. »


  1. Mais.

  2. Vivra lontemps, qui.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits. Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre XII

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(Consulté le 09/05/2024)

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