À Georg Friedrich Lorenz, le 4 juin 1665

Note [2]

Girolamo Mercuriali (v. note [16], lettre 18) a notamment publié :

Luis de Lemos (Ludovicus Lemosius), philosophe et médecin espagnol d’origine portugaise, qui vécut au xvie s., a enseigné la philosophie à Salamanque, puis exercé la médecine à Llerena (Estrémadure). Entre autres éditions, son Iudicii operum Magni Hippocratis, Liber unus [Livre solitaire de Jugement sur les œuvres du grand Hippocrate] a été imprimé à la suite de ses De optima prædicendi Ratione Libri sex [Six livre sur la meilleur manière de pronostiquer] (Salamanque, Ildefonsus à Terranova, 1585, in‑8o). Les Aphorismes y sont analysés dans le chapitre v, De libris editis a magno Hippocrate [Des livres mis au jour par le grand Hippocrate], qui se conclut sur cet avis (pages 31 vo‑32 ro) :

Hæc sunt Hippocratis opera, quæ Galenus medicorum maximus auxit, amplificavit et ad summum usque complevit. Difficillimas enim ob brevitatem Hippocratis sententias et oracula adeo sapientissime, copiosissime et clarissime aperuit, ut ex una Hippocratis sententia nobis plurima commentaria reliquerit. Post hos autem duo in medica facultate lumina, plurimi tum Græci, tum Arabes atque Latini emerserunt, qui illos fidelissime interpretando multa condiderunt volumina, quibus rei medicæ auctio facta et plurima antiquis partim omissa, partim ignorata nos docuerunt. Hac nempe via ut reliquæ artes, sic medicina ad id devenit, ut ad cumulum eius nil amplius desideretur.

[Telles sont les œuvres d’Hippocrate que Galien, le plus grand des médecins, a augmentées et parachevées jusqu’à la perfection. Il a mis en lumière les sentences et les oracles d’Hippocrate, que leur brièveté rend très difficiles à comprendre, avec une sagesse, une richesse et une clarté si grandes qu’à partir d’un seul précepte hippocratique, il nous a laissé d’abondants commentaires. Par la suite, sont venus quantité d’auteurs, tant grecs qu’arabes et latins, qui, en interprétant les écrits de ces deux lumières de la médecine avec la plus grande fidélité, ont composé de nombreux volumes et nous ont enseigné bien des nouveautés médicales, que les anciens avaient négligées ou ignorées. Et c’est ainsi que, comme les autres sciences, la médecine accumule les connaissances, jusqu’au jour où elle ne laissera plus rien à désirer].


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Georg Friedrich Lorenz, le 4 juin 1665, note 2.

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(Consulté le 17/05/2024)

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