Purge, purgation, purgatio, purger, purgatif, purgans
La purge (purgatio en latin) et la saignée (ou phlébotomie, qui n’est au fond qu’une façon particulière de purger) étaient les deux grands principes thérapeutiques de la médecine hippocratique, toujours en vigueur au Grand Siècle. Purger, au sens large, c’était ôter les impuretés du corps ou son excès d’humeur. Dans un sens restreint (et implicite) c’était provoquer l’évacuation par la voie intestinale, haute (vomissement, « par haut ») ou surtout basse (défécation, « par bas »). Deux autres manières de purger étaient la sudation et la salivation, mais on les réservait essentiellement au traitement de la vérole (syphilis) par le mercure.

Il existait une vaste variété de remèdes purgatifs par le bas (cathartiques). Presque tous étaient actifs par voie orale. La voie rectale (clystère ou lavement) était moins employée que ne laisse penser l’imagerie populaire. Guy Patin n’y recourait presque jamais, donnant sa préférence aux cathartiques doux et simples (non mélangés les uns aux autres) d’origine végétale (séné, manne, sirop de roses pâles ou de fleurs de pêcher), et manifestant toujours haut et fort sa profonde aversion pour le vomissement procuré par l’émétique d’antimoine.

V. note [2], chapitre viii du Traité de la conservation de santé, pour la subtile nuance entre purgatif par en bas et laxatif.

Contrairement au cliché montrant le médecin moliéresque armé d’un clystère (grosse seringue), le lavement injecté dans le rectum n’était qu’une manière de purger, et loin d’être la plus commune.