Secrétaire du roi
Les secrétaires du roi sont des officiers qui signent toutes les lettres qui s’expédient dans les grandes ou petites chancelleries au nom du roi et avec son paraphe fait en forme de grille, qu’ils mettent au devant du leur (Furetière). Ils étaient distribués en plusieurs collèges, parmi lesquels le grand Collège, servant la Chancellerie de France, conférait la qualité de « conseiller, notaire et secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France, et de ses Finances », autrement nommés garde-notes et boursiers.

Au nombre de quelque 300, ces offices étaient fort courus des roturiers fortunés. Il s’agissait le plus souvent de sinécures qui, au prix d’une somme jugée raisonnable (moins de 100 000 livres), faisaient jouir leurs titulaires de beaux privilèges : exemption d’impôts et du logement des gens de guerre, privilège du committimus (droit de choisir ses juges en cas d’action en justice), autorisation d’exercer le commerce en gros, et surtout noblesse au premier degré (avec le titre de seigneur).

Ce dernier avantage valait à l’office de secrétaire du roi le surnom de « savonnette à vilain ». Un grand nombre appartenait à la classe des partisans enrichis : « À la différence des offices importants de l’État, anoblissants mais fermés aux élévations trop rapides, soupçonneux envers des candidats proches du maniement des toiles ou des sacs de grains, la chancellerie est plus complaisante. Les fils de marchands comme les enfants de modestes robins peuvent prétendre forcer sa porte. Les écus amassés par leurs pères ou par leurs soins y pourvoient. La fonction des offices de chancellerie est d’aspirer vers la noblesse la partie fortunée du tiers [état] » (J.‑F. Solnon, in D.G.S.)