L. 379.  >
À Claude II Belin,
le 12 novembre 1654

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 12 novembre 1654

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0379

(Consulté le 19/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

C’est pour répondre à celle que je viens de recevoir de votre part, pour laquelle je vous remercie. On parle ici d’un nouveau libelle pour M. Courtaud [2] contre M. Guillemeau, [3] que je n’ai point encore vu. Je suis las de lire et d’ouïr tant d’injures, habeat uterque sibi res suas[1] J’ai maintenant autre chose qui me presse, savoir des leçons à faire pro Cathedra regia[2][4][5] lesquelles j’espère de commencer ce carême, après que j’aurai fait ma harangue d’entrée. Je pense que M. Gérard [6] est guéri, je l’ai laissé en fort bon état, Dieu merci, mais il se doit conserver et sibi cavere a recidiva[3] Le livre de M. Perreau [7] n’est point encore achevé, mais il tend à la fin. L’auteur me dit hier qu’il n’y avait plus que trois feuilles, y compris l’indice. Il sera bien étoffé et tout autrement meilleur que celui de M. Merlet. [4][8] Mon fils aîné [9] est ici de retour, je vous remercie derechef de la bonne chère que vous lui avez faite. Je vous supplie de faire mes recommandations à M. Maillet, [10] votre collègue, et de savoir de lui en quel an il prit ici les leçons de feu M. Cousinot [11] de sanguine ex qualibet corporis parte profluente : [5] 1632, 33, 34 ou 35, il vous le dira et je le voudrais bien savoir ; c’est lui-même qui me l’a dit céans, mais je ne me souviens pas de l’année qu’il me désigna ; vous me ferez la faveur de me le mander à votre première commodité. Il y a ici un livre nouveau in‑8o en latin, imprimé à Orange, [12] intitulé Claudii Sarravii, Senatoris Paris. Epistolæ. C’était feu M. de Sarrau, [13] conseiller de la Cour, huguenot, [14] que l’antimoine tua il y a trois ans passés. [15] Il y a là-dedans de fort bonnes choses et entre autres, le P. Petau [16] y est rudement traité. [6] Tout est ici en repos. La reine de Suède [17] est à Anvers. [18] On ne sait où est le cardinal de Retz. [19] Papa convalescit[7][20] Le père Chartier [21] est ici mort d’une apoplexie [22] subite, [23] laquelle le surprit à cheval, et mourut sur-le-champ âgé de 82 ans : voilà son Galien grec demeuré, [8][24] sa famille en est ruinée. On a découvert une conspiration à Bordeaux, [25] que ces gens-là faisaient pour se donner à l’Espagnol. Cromwell [26] a une grande armée sur mer, mais on ne sait point son dessein. Vale et me ama. Tuus ex animo,

Guido Patin. [9]

De Paris, ce 12e de novembre 1654.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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