L. 751.  >
À André Falconet,
le 1er juin 1663

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 1er juin 1663

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0751

(Consulté le 20/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je vous remercie du petit paquet que m’a rendu M. Colot, tout y est beau et savant. Feliciter agit cum nostro sæculo quod tantos viros protulit[1] j’entends les R.P. Bertet [2] et Ménestrier, [3] quibus pro tantis muneribus gratias ago singulares[2] Mais comment se porte le R.P. Théophile, [4] utinam vivat in multos annos, nec mors eum attingat [3] que quand il verra toutes ses œuvres imprimées en 20 volumes in‑fo. Que j’ai bien envie de voir tout cela ! Nous avons aujourd’hui présenté à M. le premier président [5] le Cardan [6] de Lyon en dix volumes de papier fin. Il a fort bien reçu M. Ravaud [7] et je suis assuré qu’il ne se repentira pas de lui avoir fait ce présent. [4] La reine mère [8] est bien, Dieu merci. Elle ira bientôt à Saint-Germain-en-Laye [9] prendre l’air et se refaire. [5] Le roi [10] et la jeune reine sont allés à Versailles, [11] qui, avec M. le Dauphin, [12] sont en bonne santé. [6][13] J’ai vu aujourd’hui M. le comte de Rebé [14] sortir de chez M. le premier président, appuyé d’un bâton. Il était avec M. l’abbé de La Bastide. Il a bien la mine d’un homme qui n’a su quitter le péché, mais que le péché quitte. Il m’a salué fort humainement, et moi de même, lui et sa compagnie, mais il avait autrefois bien des compagnes dont il n’a plus à faire. On peut dire dorénavant de lui ce qu’a dit Juvénal in opere admirando, Sat. x : [15] Iacet sine ramice nervus, et quamvis tota palpetur nocte, iacebit. [7][16] Ou bien il dira lui-même au premier proxénète quod ille effœtus apud Petronium : Crede mihi frater, non intelligo me virum esse, non sentio : funerata est pars illa corporis qua quondam Achilles eram[8]

On s’en va transférer au palais de l’Arsenal [17] la Chambre de justice. [18] On dit que M. Delorme [19] n’est point mort. [9] M. le comte de Commières, [20] de votre pays, a été condamné à la Tournelle [21] d’avoir la tête coupée en Grève ; [22][23] ce qui a été exécuté mercredi 30e de mai. Je le vis passer sur le Pont Notre-Dame, [24] je soupai le même jour avec M. le premier président qui avait présidé au jugement. C’est Mlle de Saint-André qui l’a poursuivi et lui a fait trancher la tête, on dit qu’elle est cousine du marquis de Rebé. [10][25] Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur, etc.

De Paris, ce 1er de juin 1663.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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