L. latine 89.  >
À Christiaen Utenbogard,
le 31 août 1657

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Christiaen Utenbogard, le 31 août 1657

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1122

(Consulté le 23/04/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 63 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Christiaen Utenbogard, docteur en médecine à Utrecht.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je dois réponse aux trois lettres que vous m’avez écrites il y a quatre mois, c’est-à-dire en avril. J’ai reçu le livre des thèses médicales de M. van Diemerbroeck, avec sa lettre. [2][3] Je lui en sais gré, tout comme à vous, et dès que j’aurai pu les parcourir, je lui écrirai et lui adresserai mes remerciements personnels. [1] Si nous traitions nos malades de la sorte à Paris, peu et même fort peu d’entre eux guériraient : les corps de nos citoyens sont pléthoriques, bilieux et très chauds ; [4][5] c’est pourquoi, à plus d’un titre, nous avons besoin de la saignée. [6] Voici longtemps que je me tiens pour fort obligé à votre égard, mais je vous suis surtout reconnaissant de m’avoir lié d’amitié avec le très docte M. Marten Schoock. [7] Je fais grand cas de son érudition et de ses vertus singulières ; vous m’achèterez donc tout ce qu’il aura publié et me l’enverrez, soit par un porteur idoine, soit par M. Vander Linden, qui aura soin de me faire porter cela par les Elsevier, avec son Celse et le de Bello Belgico de Hugo Grotius. [2][8][9][10][11]

[Ms BIU Santé no 2007, fo 63 vo | LAT | IMG] Notre salsifis d’Espagne est le même que le vôtre, et tout à fait comme vous le décrivez. Si j’ai dit que sa graine est odorante, ce n’est pas parce que nous considérons qu’elle a un parfum, mais parce que les moines disent que quand la graine est mise en terre, alors, les taupes et les mulots la déterrent et la dévorent, en raison d’une certaine odeur qu’elle tient cachée. [3][12] Les deux Dupuy sont partis dans l’au-delà : le plus jeune, il y a un an, mais le plus vieux, il y en a six. [13][14] Je me procurerai le 3e tome qu’on a publié des Disputationes theologicæ de votre Voetius, [15] pour qu’il rejoigne les deux autres ; je les estime et aime plus que leur auteur, pour la diversité des choses qu’on y trouve et qui me charment. Ô que je me réjouirais comme d’un grand présent si, grâce à vous, me parvenait l’Oratio de Pharmacopæi Officio de Freitag ! [4][16] Toute ma famille jouit d’une santé d’athlète. Je n’ai rien à vous écrire sur les affaires publiques : il est question de l’élection de l’empereur, [17] en remplacement du dernier mort, [18] ainsi que de la vessie malade du Jupiter capitolin c’est-à-dire du pape de Rome ; [19][20][21] mais tout cela n’a aucun intérêt par comparaison avec notre Hippocrate. [22] On achève le Varanda à Lyon, [23] ainsi que les œuvres complètes de M. Gassendi, [24] en six tomes in‑fo ; et le Paracelse à Genève, [25] pour que rien ne manque à la complète extravagance des imprimeurs de ce siècle. [5] Que Dieu tout-puissant vous conserve, ainsi que les vôtres. Vale, vous qui êtes le plus doux des amis, et continuez de m’aimer comme vous faites.

Votre Guy Patin pour toujours.

De Paris, ce vendredi 31e d’août 1657.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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