« et il peindrait pour l’éternité » ; référence aux Apophtegmes d’Érasme, livre vi, page 283 ro, § 39 : {a}
Agatharcus pictor sese iactabat de pingendi celeritate, quum Zeuxis diutius immoraretur operi. At Zeuxis respondit, ea quæ cito fiunt, cito perire : contra, quæ paulatim exacta cura absolverentur, ætatem ferre. Iuxta Valerium ita respondit, Diu pingo, quia pingo æternitati. Cito nata, cito pereunt : diu elaborata, ferunt ætatem. Beta cito nascitur, buxus paulatim.
[Le peintre Agatharcos se vantait de sa célérité à exécuter ses tableaux, quand Zeuxis s’appesantissait sur les siens. {b} Zeuxis répondit que ce qu’on fait vite périt vite, mais qu’au contraire, ce qu’on exécute peu à peu, avec un soin méticuleux, survit au temps. Selon Valerius, il dit : « Je peins longtemps, car je peins pour l’éternité. » {c} Ce qui naît vite meurt vite, ce qui est longtemps élaboré supporte le passage du temps. La bette pousse rapidement, le buis lentement].
- Apophthegmatum Opus cum primis frugiferum, vigilanter ab ipso recognitum autore, e Græco codice correctis aliquot locis in quibus interpres Diogenis Laertii fefellerat, locupletatum insuper quum variis per totum accessionibus, tum duobus libris in fine adiectis, per Des. Erasmum Roterodamum.
Recueil d’Apophtegmes {i} extrêmement instructifs, que Des. Érasme, natif de Roterdam, a lui-même revu et corrigé en quelques citations de Diogène Laërce, {ii} à partir du manuscrit grec, où son traducteur s’était trompé ; il l’a en outre enrichi de divers compléments épars et deux livres, ajoutés à la fin]. {iii}
- Paroles clèbres.
- Auteur des dix livres sur les Vies et doctrines des philosophes illustres (v. note [3], lettre 147) : l’une des sources d’Érasme, avec Plutarque et bien d’autres.
- Paris, Simo Colinæus, 1532, in‑8o de 728 pages.
- Agatharcos et Zeuxis étaient deux peintres grecs du ve s. av. J.‑C.
- Je n’ai pas trouvé cette histoire dans Valerius (Valère Maxime, Faits et dits mémorables), mais Plutarque l’a citée en deux endroits.
- Vie de Périclès (fameux homme d’État athénien du ve s. av. J.‑C.) :
« Un jour, dit-on, le peintre Agatharchus se vantant de sa promptitude et de sa facilité à exécuter les figures : “ Et moi, repartit Zeuxis, je me fais gloire de ma lenteur. ” En effet, la facilité et la promptitude de l’exécution ne donnent pas à l’œuvre une solidité durable, ni une parfaite beauté : c’est le temps qui, ajouté à l’assiduité du travail dans l’exécution, assure à l’œuvre sa durée. »
- Sur le grand nombre d’amis :
« On reprochait à Zeuxis qu’il peignait lentement. “ Il est vrai, répondit-il, que je suis long à faire mes ouvrages, mais aussi c’est pour longtemps. ” »
Il est permis de douter que la peste qui avait probablement emporté Johannes Antonides Vander Linden le 5 mars 1664 (v. note [8], lettre latine 289), ait été aggravée par l’antimoine et eût été guérie par la saignée. |