De la Correspondance française à la Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin (février 2019-mai 2022)

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De la Correspondance française à la Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin (février 2019-mai 2022)

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=7009

(Consulté le 29/03/2024)

 

Deuxième édition (février 2019)

Quatre ans après la parution de la Correspondance française de Guy Patin, en mars 2015, qui s’était depuis enrichie jusqu’à compter 1 094 lettres, nous mettons en ligne la seconde édition de la Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin. Outre divers textes qu’il a rédigés (leçons, thèses, consultations, mémorandums, commentaires décanaux, Traité de la Conservation de santé), j’ai ajouté à cette nouvelle parution 504 lettres latines que Patin a échangées avec 75 de ses contemporains :

  • 33 Germaniques (Allemagne, Autriche et Alsace), pour un total de 230 lettres ;

  • 18 Flamands (Provinces-Unies et Pays-Bas espagnols), 193 lettres ;

  • 12 Français (dont deux médecins innominés), 16 lettres ;

  • 6 Suisses (Bâle et Schaffhouse), 20 lettres ;

  • 3 Danois, 42 lettres ;

  • 2 Italiens (Venise et Turin), 2 lettres ;

  • un Espagnol, une lettre.

Soixante et un étaient médecins. Quatre ont aussi correspondu en français avec Patin : Johann Caspar Bauhin, Christiaen Utenbogard, François Rassyne et Giulio Torrini.

Comme dans la Correspondance française, les lettres écrites par Patin prédominent largement sur celles qu’il a reçues : 475 contre 29.

Ce corpus latin est presque entièrement inédit. Il provient de trois sources (v. notre bibliographie) qui associent :

  • 478 lettres manuscrites qui n’ont jamais été imprimées ;

  • 26 lettres qui ont uniquement été imprimées, dont le manuscrit a été perdu ;

  • 33 lettres manuscrites qui ont aussi été imprimées au xviie s. [1]

Pour les lettres manuscrites, le recueil no 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé, entièrement disponible en ligne, a de très loin été ma source la plus abondante (458 lettres). Son contenu est détaillé dans l’annexe nouvelle qui lui est consacrée.

De très précieux compléments épistolaires me sont venus du manuscrit Montaiglon, conservé par la Bibliothèque du Collège de France (4 lettres), et de la quête entreprise au printemps 2016 par M. Guy Cobolet, ancien directeur de la BIU Santé, auprès de ses collègues du monde entier (16 lettres). Nous restons à l’affût de toute autre lettre, conservée dans une collection publique ou privée, qui pourrait venir compléter notre édition, à l’instar de la lettre latine 21 que le Dr Anna V. Sotgova a exhumée dans les Archives de l’Institut d’Histoire de l’Académie russe des sciences à Saint-Pétersbourg.

En plus de ce copieux supplément de lettres, notre nouvelle édition contient cinq séries de textes que Patin a écrits (ou qu’on peut raisonnablement lui attribuer, au moins en partie), portant sur des sujets médicaux.

  1. Le ms BIU Santé no 2007 m’a fourni :

  2. La thèse de Charles Guillemeau sur la « Méthode d’Hippocrate » (Paris, 1648, v. note [22], lettre 156) est enrichie de onze observations françaises sur les us et abus des apothicaires auxquelles Guy Patin a mis la main. Je les ai insérées dans notre édition car elles mettent en lumière ses pratiques et ses opinions thérapeutiques.

  3. Les inlassables recherches de Marie-France Claerebout ont en outre déniché les trois houleuses lettres françaises que Guy Patin et Julien Bineteau ont échangées en 1651 (datées des 30 septembre, 1e et 8 octobre) sur les querelles académiques touchant à la copieuse saignée et à l’antimoine.

  4. Seul écrit original et personnel que Patin ait publié en français de son vivant, le Traité de la conservation de santé est entièrement transcrit, indexé et annoté.

  5. Enfin, j’ai traduit et édité les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris qu’il a consignés en latin, au jour le jour, durant les deux années de son décanat (1650-1652). Aucun ensemble de ce genre n’avait été intégralement publié en français jusqu’ici : c’est une mine originale de renseignements sur les actes, organisations, interactions et traditions de la très salubre Faculté de médecine et de l’Université de Paris au xviie s.

Le nombre total des lettres contenues dans notre édition est maintenant de 1 601. Nous restons à l’affût de celles qui manquent encore : leur nombre est considérable, mais toutes n’ont pas été irrémédiablement perdues ; aucune n’est à tenir pour dénuée d’intérêt, comme j’ai constamment cherché à le montrer dans mes commentaires.

Outre l’index et la Recherche dans la totalité des textes, les Correspondants et les Années (pour les lettres), deux compléments aident nos lecteurs à pénétrer et à se repérer dans notre volumineuse édition.

  1. Le mode d’emploi, Comment profiter pleinement de cette édition, patiemment rédigé et illustré par Jean-François Vincent, en explique tous les automatismes, bien au delà d’une exploitation purement intuitive. On y accède par le lien Aide qui est en haut à droite du bandeau ci-dessus.

  2. La Chronologie offre un panorama extensif (plus de 260 entrées) des principaux personnages cités et événements commentés dans la période couverte par notre édition (1536-1672). Entièrement mise à jour et corrigée, ses nombreux liens et sa riche indexation permettent de s’orienter dans les faits politiques marquants [Politica], intérieurs comme extérieurs, dans les arts et sciences [A&S], et dans les séquences détaillées de la vie de Guy Patin [Vie GP] et des grandes querelles de la Faculté de médecine de Paris (antimoine [Stibium], famille Renaudot [Renaudot], Université de Montpellier [FMP & UMM]).

Le splendide outil logiciel qu’a développé M. Jacques Gana et qu’entretient désormais M. Olivier Ghuzel est fondé sur la base de données FileMaker Pro (v. les Aspects techniques). Il m’a permis de coder directement mon travail (transcription, traduction, annotation, indexation, liens hypertextes) en langage HTML (Hypertext Markup Language) et de l’insérer dans le fichier source de notre site Internet, sous la bienveillante mais stricte surveillance de MM. Gana et Ghuzel, et avec l’aide de Mme Marie Derre pour mes connexions au serveur de la Bibliothèque.

Comme son directeur, M. Cobolet, désormais retraité actif, M. Jean-François Vincent, coordonnateur de notre projet, s’est à tout moment montré patient, disponible, et aussi prodigue en conseils avisés qu’en encouragements et en précieuses découvertes bibliographiques.

Mes traductions ont voulu rester au plus près du texte latin, tout en sacrifiant le beau style à la facilité de compréhension. Je n’ai pas cherché à « faire du Patin », mais me suis astreint à pourchasser les anachronismes linguistiques, c’est-à-dire à éviter de mon mieux les mots français qui ne se trouvent pas sous la plume de Patin ou dans un dictionnaire de son temps (Furetière). Comme pour tout le reste de notre édition, je serai extrêmement reconnaissant aux lecteurs de me signaler toute erreur qu’ils pourront trouver dans mon travail. L’amender est le plus bel hommage qu’on puisse offrir à un rédacteur.

Mme Marie-France Claerebout a relu et corrigé le corpus latin et les autres écrits avec beaucoup de soin et de compétence. Les notes signalent ses plus extraordinaires trouvailles de talentueuse archiviste, dont la perle a été le splendide portrait de Guy Patin qui avait jusqu’ici échappé à toutes nos recherches (v. note [2], lettre latine 231). Pour les lettres, comme moi, elle s’est sentie submergée par l’abondance des superlatifs (Vir clarissimus, « très distingué Monsieur », n’en est que l’échantillon le plus courant), la fréquence des conjugaisons passives (inhérentes au discours latin) et les multiples redondances verbales (chères à Patin). Sans trop trahir le texte original, nous avons toujours cherché le meilleur compromis entre la lisibilité et la fidélité. Dans les adresses directes aux personnes, j’ai toujours adopté le vouvoiement, constamment utilisé par Patin dans ses lettres françaises, mais dont le latin ne dispose pas (à la deuxième personne du singulier, habes, par exemple, signifie « tu as » aussi bien que « vous avez »).

Le style latin de Patin est généralement « familier », c’est-à-dire direct, simple et chaleureux, à l’instar de ses lettres françaises, et à la manière de ses modèles épistolaires les plus chers, Érasme et Joseph Scaliger. L’amitié et la franchise s’expriment sans fard dans les lettres écrites à ses correspondants favoris : Sebastian Scheffer (55 lettres), Christiaen Utenbogard (58, dont 5 en français), Johann Georg Volckamer (64), Johannes Antonides Vander Linden (69). La prose de Patin peut néanmoins s’enfler, perdre son naturel jusqu’à devenir fort pénible à traduire (et à lire), dans quelques premières lettres écrites à d’intimidantes personnalités ; la lettre du 2 juillet 1665 à Simon i Paulli, archiatre du roi de Danemark et prélat d’Aarhus, en donne un bon exemple.

La traduction des 29 lettres reçues m’a confronté à d’autres manières d’écrire le latin que celle de Patin. Les prétentions rhétoriques de quelques-uns de ces 13 correspondants, tel Reiner von Neuhaus, gymnasiarque d’Alkmaar, m’ont mené aux plus extrêmes limites de mes compétences en latin.

Le contenu des lettres latines est essentiellement savant, autour des cinq thèmes favoris de Guy Patin : médecine, histoire, théologie, vie académique et vie privée. L’échange des livres et des thèses est omniprésent. L’actualité politique est souvent effleurée mais sans fournir de détails qui pourraient attirer l’attention de la police, fort attentive au contenu des courriers qui franchissaient les frontières du royaume, surtout en période de guerre étrangère française (soit presque toujours). Toutefois, les lettres latines évoquent plus abondamment que les françaises les Déboires de Carolus (contrebande et saisie de livres, exil de Charles Patin).

La correspondance latine et les autres écrits ont enrichi notre édition de plus de 7 000 notes et de 15 000 entrées d’index. Elles ont éclairci maints détails sur des personnes, des histoires et des notions mentionnées dans les lettres françaises. Les notes établissent d’abondantes connexions entre les trois corpus que nous avons fusionnés. Dans l’image de Patin qui en émane (v. les Avis critiques sur ses Lettres où je n’ai guère ménagé sa mémoire), sa renommée européenne se trouve fortement accentuée, principalement liée à ses leçons au Collège de France (1655-1672) qui lui ont valu l’admiration et le respect de ses auditeurs étrangers.

Loïc Capron, le 15 février 2019.

Troisième édition (avril 2021)

Mon très fidèle et ancien ami Jean-Claude Baron, naguère professeur de neurologie à Cambridge (Royaume-Uni), est à présent directeur de recherche émérite à l’Inserm (v. note [3], lettre 616). Discutant avec lui un jour de mars 2019, je me suis rappelé avoir laissé de côté les ana de Guy Patin. Mes quelques excursions dans le Naudæana et Patiniana (1701) ou dans L’Esprit de Guy Patin (1709) m’avaient jusque-là laissé sceptique sur l’authenticité de ces textes. Les érudites recherches de René Pintard (La Mothe le Vayer – Gassendi – Guy Patin. Études de bibliographie et de critique suivies de textes inédits de Guy Patin, Pintard a, 1943) et les Papiers Patin, que le Centre de recherches historiques de l’École des hautes études en sciences sociales a tirés d’un manuscrit conservé à l’Österreichische Nationalbibliothek de Vienne et mis en ligne en 2007 (v. note [12] de l’Introduction aux ana), m’avaient néanmoins intrigué, tout en m’intimidant car tous ces textes font passer Patin du monde de la médecine à celui des lettres, où je n’ai guère de légitimité. Je m’y suis néanmoins plongé, pour me décider malgré cela à les éditer. Ce sont les :

Le copieux résultat de ce travail enrichit désormais notre édition de 1 246 articles. Ils révélent une autre facette de Patin et projettent une autre lumière sur sa correspondance et sur les influences qui en ont inspiré l’esprit si particulier.

Les échanges spontanés avec les lecteurs de notre édition m’ont aussi guidé et encouragé dans ce long labeur. Je tiens à citer et remercier tout particulièrement Gianluca Mori (v. note [5], lettre latine 302), Alain Mothu (v. note [9], lettre 60) et Antony McKenna (v. note [7] de l’Introduction aux ana). Centrées sur l’athéisme dissimulé de Patin, nos discussions ont parfois été âpres (v. note [38], lettre 477) mais toujours fructueuses. Elles se poursuivent et m’ont inspiré quatre autres additions ou révisions :

  1. édition de sept lettres latines supplémentaires, déterrées par G. Mori, que Patin a reçues de Samuel Sorbière (les 27 mai 1646, 15 octobre 1646, 25 mars 1647, 30 novembre 1650 et 9 mars 1655), ou qu’il lui a écrites (les 20 juillet 1646 et 1er décembre 1646) ;

  2. nouveau regard sur les deux lettres que Patin a adressées à ses fils Robert et Charles, qui sont devenues les Préceptes particuliers d’un médecin à son fils et la Préface du Borboniana manuscrit ;

  3. rédaction de l’annexe Jacob Spon et Charles Patin, premiers éditeurs des Lettres choisies de feu M. Guy Patin, fondée sur la correspondance qu’ils ont échangée entre 1677 et 1679, éditée par Yves Moreau en 2013 ;

  4. transcription, traduction et commentaires de la Thèse cardinale de Patin sur la Sobriété (1647).

S’y ajoutent aussi :

  1. les transcription, traduction et commentaires des Deux Vies latines de Jean Héroard, premier médecin de Louis xiii, recherche qu’ont inspirée mes discussions avec Marie-Pierre Litaudon (v. note [11], lettre 360) ;

  2. les transcription, traduction et commentaires de l’Autobiographie de Charles Patin, tirée de son Lyceum Patavinum (1682), pour satisfaire ma curiosité et celle de Frédéric Blanchard (v. notule {f}, note [33] de la Leçon sur le Laudanum et l’opium) ;

  3. la révision des traductions, des notes et de l’indexation des 511 lettres latines de la correspondance (achevée le 1er juillet 2021) ;

  4. la correction de La maison de Guy Patin, place du Chevalier du Guet, grâce à l’aide d’Alice Capron-Valat, architecte du Patrimoine.

La méthode de navigation dans le corpus reste inchangée, mais notre édition compte désormais :

  • 1 608 lettres (1 513 écrites et 95 reçues par Patin), dont 511 latines,

  • 101 autres écrits,

  • 21 annexes,

  • 104 fiches biographiques des correspondants de Patin,

  • 27 597 notes,

  • 67 149 entrées d’index.

Loïc Capron, le 23 avril 2021.

Quatrième édition (mai 2022)

Mes propres navigations dans le corpus m’ont convaincu qu’il était nécessaire d’en revoir toutes les notes, au téméraire mépris de la tâche conséquente que cela représentait, avec plusieurs objectifs en tête :

  1. corriger les fautes typographiques et les erreurs d’interprétation qui s’y lisaient (avec la certitude qu’il en subsiste, et la crainte d’en avoir ajouté de nouvelles) ;

  2. faciliter la lecture des notes les plus longues en aérant et harmonisant leur mise en page ;

  3. adapter leur contenu aux progrès dont mes méthodes de recherche ont bénéficié depuis le début de mon travail, voilà 21 ans ;

  4. vérifier les multiples liens qui unissent les notes, notules et sous-notules, en supprimant les redondances et autres fautes qu’elles contenaient ;

  5. mettre à jour les accès aux bibliothèques numériques dont les sidérantes ressources ne cessent de croître ; le nombre de ces liens dépasse désormais les 14 milliers ;

  6. retourner très souvent aux sources imprimées et manuscrites pour améliorer l’exactitude et la pertinence des mes commentaires (travail que ne connaîtra jamais de fin).

Parmi quantité d’autres découvertes, ce labeur d’une année a été récompensé par l’utile addition de :

Notre édition compte désormais :

  • 1 609 lettres (1 511 écrites et 98 reçues par Patin), dont 514 latines,

  • 102 autres écrits français ou latins,

  • 22 annexes,

  • 105 fiches biographiques des correspondants de Patin,

  • 27 761 notes,

  • 68 131 entrées d’index.

En attendant la suite…

Je remercie à nouveau Jean-François Vincent, Marie-France Claerebout, et toute l’équipe de la BIU Santé pour leur assistance de tous les instants, et tout particulièrement M. Olivier Ghuzel, pour ses hautes compétences informatiques ; mon épouse, Frédérique, nos trois enfants et nos quatre petits-enfants pour leur patience bienveillante et leur constant soutien ; sans oublier le Pr Sophie Minon (v. note [1], lettre 115), pour l’aide érudite qu’elle m’a toujours généreusement procurée dans la traduction et l’explication de quelques passages grecs des textes ou des notes ; et enfin les nombreux lecteurs qui m’ont aimablement permis d’améliorer cette édition, et dont la liste complète figure dans le Journal de bord, avec le lien vers les notes qu’ils ont amendées.

Voici, en accès entièrement libre, une opulente récolte sur les faits historiques, la médecine, les lettres et le monde universitaire européen au xviie s. (agrémentée de fréquentes excursions dans les précédents), avec le vif et constant espoir que celles et ceux qui me font l’honneur d’y puiser continuent à m’éclairer de leurs remarques et de leurs découvertes sur tout ce qui a pu m’échapper ou m’égarer.

Loïc Capron, le 17 avril 2022.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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