Note [5] | |
« “ Le gosier tue plus de gens que le glaive ” ; mais vous en assassinez plus avec le glaive qu’avec le gosier, et bien que votre bouche et votre langue puissent beaucoup, vous pouvez bien plus encore avec votre lancette. » Ma traduction, volontairement fort agressive, de ce propos entend respecter le ton outragé de la lettre et ma quasi-certitude que Julien Bineteau se référait à la sentence énoncée par Guy Patin dans sa thèse sur la Sobriété, (1647) qui avait tant offusqué les pharmaciens : sicque plures interimat gula quam gladius [et c’est ainsi que le gosier tuerait plus de gens que le glaive] (fin du 3e article, v. sa note [31]). Jean-Louis Guez de Balzac (v. note [7], lettre 25) a attribué le proverbe à Cicéron dans une lettre qu’il écrivait à Gilles Ménage le 4 septembre 1646, à propos d’un amateur de voluptés (Lettres choisies…, Amsterdam, Elsevier, 1656, in‑12, livre quatrième, lettre xix, pages 172‑173) :
Gaston Phébus (v. note [1], lettre 121) a dit autrement les choses dan sa Chasse (Prologue, page 8) : « Encore te veull-je prouver que veneurs vivent plus longuement que nulle autre gent. Quar, comme dit Ypocras : plus occist repletion de viandes que ne fet glaives ne coutiaux ; et comme ilz boivent et mangent moins que gent du monde, quar au matin à l’assemblée ils ne mangeront que pou ; et si au vespre ils soupent bien, au moins auront-ilz au matin corrigé leur nature, car ils auront pou mengié et nature ne sera point empeschiée de faire la digestion, par quoi males humeurs ne superfluitez se puissent engendrer. » {a} |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
De Julien Bineteau, le 8 octobre 1651, note 5.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9090&cln=5 (Consulté le 23/05/2024) |