À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 124.
Note [124]

Eleonora Dori, dite Leonora Galigaï (née 1571 ou 1572), sœur de lait de Marie de Médicis, profita de cette intimité pour intriguer outrageusement en faveur de son mari, Concino Concini, marquis et maréchal d’Ancre (v. note [8], lettre 89). Arrêté trois jours après l’assassinat de Concini, elle fut condamnée pour lèse-majesté et sorcellerie. Le 8 juillet 1617, elle fut décapitée et son corps brûlé.

Les libelles frondeurs ont abondamment joué sur le parallèle entre Mazarin et Concini, son infortuné prédécesseur. L’un des plus éloquents est, en 1649, une affiche intitulée Le salut de la France dans les armes de la Ville de Paris (Bibliothèque mazarine). Sa gravure y représente la nef héraldique de Paris et l’on voit :

  • dans le ciel, « le bon génie de la France, conduisant Sa Majesté en sa flotte royale » ;

  • à la poupe du navire, « Son Altesse le prince de Conti, généralissime de l’armée du roi, tenant le timon du vaisseau, accompagné des ducs d’Elbeuf et de Beaufort, généraux de l’armée, et du prince de Marcillac, {a} lieutenant général de l’armée » ;

  • à la proue, « les ducs de Bouillon et de La Mothe-Houdancourt, généraux, accompagnés du marquis de Noirmoutier, lieutenant général de l’armée » ;

  • autour du mât, « le Corps du Parlement, accompagné de Messieurs de la Ville » ;

  • dans l’eau, près du gouvernail, « le Mazarin, accompagné de ses monopoleurs, {b} s’efforçant de renverser la barque française, par des vents contraires à sa prospérité » ;

  • et plus loin devant, tenant une ancre, « le marquis d’Ancre se noyant, en tâchant de couler le vaisseau à fond, faisant signe au Mazarin de lui prêter la main dans sa première entreprise ».


    1. La Rochefoucauld, v. note [7], lettre 219.

    2. Les financiers corrompus (v. note [16] du Voyage de Théophraste Renaudot), représentés en petits diables actionnant des soufflets.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 124.

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(Consulté le 20/04/2024)

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