À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 20.
Note [20]

Datée de Leyde, le 13 novembre 1647, l’épître dédicatoire de Saumaise est adressée à Ilustrissimo viro Gaspari Gogneto, Domino de la Thuilerie, Baroni de Coursons, Consiliario Regio et apud illustres fœderati Belgii Ordines legato [conseiller du roi et ambassadeur auprès des illustres ordres des Provinces-Unies] ; cet échantillon en donne le style et le ton :

Meminisse siquidem te arbitror, cum ante annum et amplius Hagæ apud te essem, ac sermo incidisset de sexagesimo tertio vitæ anno quem plerique hodie ab antiquo Climactericum vocitant, et exitialem multis senibus judicant, me quid de eo sentirem ita exponere, ut etiam desideratis scripto consignatam meam super ea re videre sententiam. Domum exinde reversus nihil prius habui quam ut votis tuis meisque satisfacerem promissis. Sic non longa interposita mora, brevi dissertatione quæcunque antiqui Græci et Ægyptii de Climacteribus tradiderunt, congestum ad te misi. Cæterum cum paulo post significasses, qualemcunque illam scriptiunculam te velle cum populo habere, quod ita iudicares non indignam esse quæ a pluribus legeretur et de privato in publicum transiret, morem non invitus tuæ voluntati gessi, et qui primæ non obstiteram, non potui huic secundæ petitioni refragari.

[Quand j’étais chez vous à La Haye, il y a un peu plus d’un an, vous vous rappelez, je pense, que notre conversation en vint à la 63e année de la vie que beaucoup, à la manière des anciens, appellent aujourd’hui la climatérique et croient être funeste aux vieillards. Je vous ai exposé mon sentiment là-dessus et vous êtes même allé jusqu’à désirer que je le consigne par écrit. De retour à la maison, je n’ai rien eu de plus pressé que de satisfaire votre souhait et ma promesse. Peu après, je vous ai envoyé une courte dissertation résumant tout ce que les Grecs et les Égyptiens de l’Antiquité nous ont transmis sur les climatériques. Comme peu après, vous m’avez signifié vouloir partager ce petit texte avec le peuple, jugeant qu’il n’était pas indigne d’être lu par beaucoup d’autres et de passer du privé au public, j’ai déféré de bon cœur à votre volonté, et moi qui ne m’étais pas opposé à votre première requête, je n’ai pu faire obstacle à cette seconde].

Gaspard Coignet, seigneur de La Thuilerie (1594-1653), baron de Courson, avait successivement été conseiller au Parlement de Paris (1618), maître des requêtes (1624-1632), conseiller d’État, intendant du Poitou, de l’Aunis et de la Saintonge, ambassadeur près de la République de Venise, puis avait reçu en 1644 la mission d’entamer des négociations pour mettre un terme à la guerre acharnée que se faisaient la Suède et le Danemark. Grâce à son habileté, il avait obtenu un plein succès en faisant signer aux deux puissances belligérantes le traité de paix de Brosboo (25 septembre 1645), qui fut également bien accueilli de Christian iv et de la reine Christine. Coignet était ambassadeur auprès des Provinces-Unies depuis 1645 (G.D.U. xixe s. et Popoff, no 988).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 20.

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(Consulté le 29/03/2024)

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