À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 50.
Note [50]

Tallemant des Réaux s’est fait l’écho du même bruit (Historiettes, tome ii, pages 198‑199) :

« Il {a} était surintendant des finances. M. d’Émery ne voulait point un tel collègue, et d’ailleurs on avait quelque soupçon qu’il {b} ne pensât au chapeau car il faisait furieusement le catholique : il avait dit que la religion catholique était ruinée en Allemagne si on faisait ce que les protestants demandaient. Il dit, plaignant le duc de Bavière, que c’était le prince le plus catholique de l’Europe. Il porta les intérêts des ennemis de la landgrave de Hesse, et allant en Hollande pour entreprendre la paix avec l’Espagne, il demanda la liberté de conscience. On a cru qu’il faisait cela pour porter les catholiques d’Allemagne à demander pour lui un chapeau de cardinal. L’année d’après, {c} il eut ordre de la cour de revenir à Paris dans sa maison, de ne point se mêler de sa charge de surintendant des finances et de ne voir ni le roi ni la reine. ».


  1. Claude de Mesme, comte d’Avaux.

  2. D’Avaux.

  3. 1648.

Le motif profond du rappel de d’Avaux fut l’impossibilité où il était de s’entendre avec Servien ; Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, pages 486‑487, mercredi 6 mai) :

« M. de Mesmes, opinant, {a} dit un mot qui fut très remarqué. Soutenant que l’intérêt des maîtres des requêtes était plus considérable au Parlement, étant du Corps, que celui des autres compagnies, il dit “ Je considère plus mon frère que mon ami, mon domestique que mon voisin ”, à cause de M. d’Avaux, lequel était très maltraité, étant sorti par ordre du roi de Münster et demeuré à trois lieues de là, attendant ses passeports. Les uns disaient qu’il allait à Montirandé, {b} les autres qu’il venait à Paris ; que M. le cardinal avait dit qu’il n’avait que deux ennemis : M. de Beaufort pour avoir attenté à sa vie, et M. d’Avaux pour avoir attenté à son honneur. L’on racontait que le sujet de cette disgrâce venait de ce qu’il avait dit que les Français voulaient la paix, les Espagnols, les Allemands et les Suédois aussi, mais que les Italiens ne la voulaient pas. »


  1. Le président Henri ii de Mesmes (v. note [12], lettre 49), frère aîné de Claude, s’exprimant à la Grand’Chambre.

  2. Abbaye du diocèse de Châlons-en-Champagne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 50.

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(Consulté le 16/04/2024)

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