Congrès 2015
XXIe journées annuelles
Paris, 26-27 mars 2015
Les prochaines journées annuelles de la Société d'histoire et d'épistémologie
des sciences de la vie (SHESVIE) se tiendront les jeudi 26 et vendredi 27
mars 2015 à Paris.
Ces journées sont organisées avec le soutien de la SFHST. Elles se
dérouleront au
Centre Cavaillès (29 rue d'Ulm, 75005 Paris).
La première journée du jeudi 26 mars 2015 sera consacrée à un colloque
interdisciplinaire dont le thème est le suivant : "Images et
Classifications du vivant". L'argumentaire et le programme définitif
(ainsi que les résumés associés) de ce colloque se trouvent ci-dessous. Cette
journée sera suivie d'une Assemblée générale et d'un Conseil d'administration.
La seconde journée, le vendredi 27 mars 2015, sera l'occasion du congrès annuel
de la SHESVIE, donnant lieu à des communications libres. Le programme
définitif (et les résumés associés) de ce congrès se trouve ci-dessous.
Jeudi 26 mars 2015 Colloque : "Images et Classifications du vivant"
Lieu : Centre Cavaillès - 29 rue d'Ulm - 75005 Paris Argumentaire Si l’image véhicule de prime abord une information, alors de quelle manière
peut-elle constituer une source d’informations en matière de classification des
êtres vivants ? En quoi ces représentations graphiques participent-elles à la
pratique classificatoire ? Aussi, comment, des représentations d’observations
faites sur le terrain et témoignant de moment d’examens concrets,
éclaircissent-elles un texte décrivant les rapports entre les êtres vivants ?
Enfin, comment ces images sont-elles devenues, en histoire des sciences, des
outils permettant une représentation visuelle de concepts liés à la
classification ? Ce colloque propose d'étudier les différents apports des
images dans l'histoire de la classification des êtres vivants en tentant de
répondre aux questions ci-dessus. Par images, nous entendons ici les
représentations graphiques d'objets naturels, les représentations d'idées, de
relations, de processus (telles que l'image de l'arbre ou de l'échelle) et les
représentations d'entités abstraites (comme des valeurs ou des quantités).
Programme définitif
10h00-10h30 |
|
Accueil |
10h30-11h00 |
Marie Fisler |
La métaphore de l'arbre pour l'Histoire des
Sciences Naturelles |
11h15-12h00 |
Jean Gayon |
Le diagramme et l'arbre de Darwin: une distinction
nécessaire |
12h00 |
|
Déjeuner |
14h00-14h45 |
Danièle Vial |
Des Méduses sur Vélin : les travaux de C-A. Lesueur |
14h45-15h30 |
Cristiana Oghina-Pavie
Fabrice Foucher |
Représentations actuelles de la diversité des rosiers du
XIXe siècle. Le rôle des figures dans une étude interdisciplinaire
histoire-génétique |
15h30 |
|
Pause |
16h00-16h45 |
Jean-Louis Fischer |
Classer l’anormal |
16h45 |
|
Bilan et Discussion générale |
17h15 |
|
Assemblée générale |
17h45 |
|
Conseil d'Administration |
Résumés associés
Marie Fisler |
La métaphore de l'arbre pour l'Histoire des Sciences
Naturelles |
L'arbre du vivant est aujourd'hui l'image permettant la
classification des espèces. Il est associé à une méthode permettant son
élaboration. Mais l'arbre est également un objet, qui a une histoire. En
Histoire des Sciences, on a pour habitude de former des « écoles » d'élaboration
de l'arbre : évolutionnistes, lamarckiens, darwiniens, téléologiens... Mais ces
catégories, amplement décrites en Histoire des Sciences de la Vie, ne sont ni
formalisées, ni transparentes. Nous ne savons pas précisément pourquoi des
figures ou des auteurs donnés sont regroupés ensemble. Or, il en était de même,
dans le domaine de la systématique (science de la classification du vivant)
avant les années 1960 : les groupes taxonomiques n’étaient pas non-plus
formalisés. Depuis lors, l'apparition de méthodes de comparaisons rigoureuses
ont permis, en codant les ressemblances anatomiques, de fabriquer des classes
emboîtées et de savoir précisément sur quels critères des espèces données sont
regroupées. Ces méthodes ont été réutilisées pour coder les ressemblances entre
les arbres élaborés par différents auteurs en Histoire Naturelle. Nous avons
ainsi comparé 233 arbres, produits entre 1555 et 2012. Cela a produit un « arbre
des arbres » : une représentation hiérarchique des idées partagées entre les
auteurs. Il permet de retrouver formellement des catégories déjà connues, de
découvrir des catégories nouvelles, et même de s’apercevoir que certaines
catégories ne sont pas homogènes. Mais il permet également d'étudier les
circulations des idées entre les auteurs et d'étudier les éventuelles
controverses historiques. |
Jean Gayon |
Le diagramme et l'arbre de Darwin: une distinction
nécessaire |
On rappellera d'abord l'utile distinction (Goodman, Vorms) entre plusieurs
sortes de figures (formats de représentation non linguistique) dans les
sciences: représentations picturales, représentations schématiques et
représentations diagrammatiques. Les diagrammes sont des représentations
spatiales de relations non spatiales; parmi les figures, elles ont une vocation
spéciale à représenter des hypothèses théoriques. Le diagramme présenté
explicitement comme tel par Charles Darwin dans L'Origine des espèces est une
parfaite illustration de cette notion. Il est souvent souvent interprété comme
un arbre généalogique stylisé. Ceci n'est pas totalement faux, mais l'intention
de Darwin était plus ambitieuse. Le diagramme est une représentation figurée de
l'allure qu'aurait l'évolution si les hypothèses explicatives mises en avant par
Darwin (variation, sélection naturelle, divergence, et quelques hypothèses
auxiliaires) étaient vraies. Darwin, dans l'explication qu'il donne de son
diagramme au chapitre 4 de l'Origine des espèces ne parle pas "l'arbre de la
vie". Celui-ci ne vient qu'à la fin du chapitre, comme une sorte d'addendum.
C'est une spéculation hardie et ajoutée. Dans le chapitre 13, consacré à la
classification, Darwin établit cependant clairement le rapport entre son
diagramme et l'entreprise de classification généalogique. Les hypothèses
résumées dans le diagramme lui permettent de formuler des recommandations
heuristiques sur les méthodes appropriées pour reconstituer aussi sûrement que
possible la généalogie réelle et unique des vivants. La principale
recommandation est de considérer les caractères adaptatifs, résultant du
processus de sélection naturelle, comme une source majeure de méprise dans de
nombreux cas. |
Danièle Vial |
Des Méduses sur Vélin : les travaux
de C-A. Lesueur |
Comme toute science, la systématique s’accompagne de la nécessité de la
preuve. Cette preuve est le plus souvent apportée par l’observation des
organismes vivants ou conservés dans des collections. Dans le cas de l’étude des
Méduses au début du19ème siècle, la description naturaliste s’est révélée
particulièrement difficile, en raison de la nature même des échantillons et des
difficultés liées à leur collecte. Nous nous intéresserons ici plus
particulièrement aux études de Méduses faites par F. Péron (1775-1810) et C-A.
Lesueur (1778-1846) au cours de leur expédition en terres Australes (1800-1804).
Dans ce cas, nous verrons que l’illustration scientifique (les peintures sur
Vélin de C-A. Lesueur), au delà de sa fonction argumentative au texte descriptif
des différentes espèces, acquiert une réelle autonomie : elle apparaît alors
comme l’objet indispensable au systématicien. |
Cristiana Oghina-Pavie
et Fabrice Foucher |
Représentations actuelles de la diversité des rosiers du XIXe siècle. Le
rôle des figures dans une étude interdisciplinaire histoire-génétique |
L’étude des rosiers obtenus, décrits, collectés et commercialisés au XIXe
siècle en France croise les données historiques, issues de l’analyse d’un corpus
de documents, et les données phénotypiques et génétiques issues de l’analyse
d’un échantillon de variétés conservées vivantes dans les roseraies actuelles.
Pour comprendre l’impact de la sélection sur la diversité des rosiers cultivés,
les résultats sont formalisés en figures : arbres, tableaux, réseaux,
graphiques, diagrammes, etc. Ces figures sont la représentation synthétique
d’une analyse complexe, qualitative et quantitative. La communication propose
d’interroger le rôle des représentations graphiques dans la démarche
interdisciplinaire. Est-il possible de synthétiser, ordonner, corroborer des
données de nature diverse tout en respectant l’historicité des classifications ?
Comment les figures révèlent-elles des tensions conceptuelles entre les données
historiques et les données génétiques ? A quels contresens ou interprétations
réductrices ces représentations peuvent-elles mener ? Quelle fonction
heuristique remplissent-elles dans le dialogue entre les disciplines ? Cette
communication abordera les questionnements méthodologiques dans une perspective
épistémologique de l’interdisciplinarité. |
Jean-Louis Fischer |
Classer l’anormal |
Des premières tentatives relevant d’une démarche
pour instaurer un ordre classificatoire et nominatif de l’anormal, se
rencontrent dans les 16e et 17e s. Ambroise Paré (1510-1590) marque une coupure
entre le récit d’histoires extraordinaires mis au goût du jour par Boaistuau
(1560) et une présentation Des Monstres et Prodiges (1585, 4e édition) qui
inaugure une classification des « monstres » par les causes que devaient en être
à l’origine. Les causes pouvant être une surabondance de semence pour expliquer
la naissance de « monstres doubles » ou un défaut de semence dans le cas de
monstres présentant des défauts organiques. Paré définit 13 causes. Une autre
tentative classificatoire a été proposée, en 1650, par Fortunio Liceti
(1577-1657) qui classe l’anormalité par la forme, par exemple : monstres énormes
! Une classification scientifique de l’anormal s’effectuera quand
l’anatomiste va intégrer l’anomalie, la malformation et la monstruosité comme
appartenant à l’unité du monde organique. L’anormal répond aux lois anatomiques
qui régissent la normalité et à des lois spécifiques qu’étudie la nouvelle
science qui leur est consacrée : la tératologie. Nommer et classer l’anormalité
se fera désormais par un seul terme composé d’un préfixe signifiant une
généralité anatomique et un suffixe spécifiant une particularité anatomique :
hétéradelphe (‘monstres’ double dont les jumeaux sont inégaux), polydactylie
(doigts ou orteils en surnombre)… Nous devons cette première classification
rationnelle et scientifique des anomalies (1832-1837) à Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire (1805-1861). D’autres classifications suivront dont celle de
Bernard Duhamel (1966). |
Vendredi 27 mars 2015
Congrès de la Société d'épistémologie et d'histoire des sciences de la vie
Lieu : Centre Cavaillès - 29 rue d'Ulm - 75005 Paris
Communications
libres des membres de la Shesvie
La Société d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie se veut
un lieu de discussion, d'études et d' innovation pour les personnes
intéressées par les sciences de la vie, en particulier enseignants,
chercheurs dans les sciences biologiques et médicales, étudiants, soucieuses
d'envisager les divers aspects de leur développement historique qu'ils
soient scientifiques, sociaux ou philosophiques. Elle est heureuse
d’accueillir ses membres sans considération de nationalité, et a affirmé dès
sa fondation en 1993 une vocation internationale.
Programme définitif
09h30-10h00 |
|
Accueil |
10h00-10h40 |
Olivier Perru |
Un problème d'anthropologie et
d'évolution : la découverte du Néandertalien de La Chapelle aux Saints
en 1908 |
10h40-11h20 |
Laurent Loison |
Lamarckisme et épigénétique. Est-ce la fin de la Théorie Synthétique de
l’évolution ? |
11h20 |
|
Pause |
11h40-12h30 |
Christian Bange |
Les préoccupations méthodologiques de Claude Bernard dans
ses premières publications scientifiques |
12h30 |
|
Déjeuner |
14h00-14h40 |
Jean Deutsch |
Qu’est-ce qu’un gène en 2015 ? |
14h40-15h20 |
Wenbo Liang |
From integrative medicine to the creation of plural
medicine : A historicized approach |
15h20 |
|
Pause |
15h40-16h20 |
Christiane Nivet |
Comment la vie de Mendel a-t-elle été reconstituée par son
premier biographe morave Hugo Iltis (1924) |
16h20-17h00 |
Jerome Pierrel |
Deux fenêtres sur la biologie moléculaire soviétique : le
Journal of Molecular Biology et Молекулярная биология |
Résumés associés
Olivier Perru (S2HEP,
Université Lyon 1) |
Un problème d'anthropologie et d'évolution : la découverte du
Néandertalien de La Chapelle aux Saints en 1908 |
La
découverte du squelette de Néandertalien, en 1908, à La Chapelle aux Saints
(Corrèze), sera l’une des plus retentissantes en la matière. Cette
découverte de La Chapelle aux Saints a fait l’objet de publications locales,
mais a aussi très vite été relayée au niveau national. Une note de Marcellin
Boule sur le sujet fut présentée le 14 décembre 1908 à l’Académie des
sciences. Boule considère que le squelette fossile découvert à La Chapelle
aux Saints est sans conteste un homme de Neandertal et que, dans aucun type
morphologique actuel, on ne trouve réunis les caractères d'infériorité qu'on
observe sur la tête osseuse de La Chapelle-aux-Saints. Boule assimilait cet
homme de Neandertal comme un intermédiaire entre le singe et l'homme, mais
avec des caractères primitifs, voir simiesques, assez affirmés, alors que
les codécouvreurs du squelette, les abbés Bardon et Bouyssonie, en faisaient
un être humain à part entière. Suite à une proposition d'Arnaud Hurel sur le
sujet, nous nous demanderons si cette découverte du 3 août 1908 correspond
ou pas à un changement de paradigme. Frisant la polémique sur le sujet,
Boule affirme dans Le Matin du 26 décembre 1908 : « N’est-il pas infiniment
plus honorable de descendre d’un singe perfectionné que d’un ange déchu ? ». |
Laurent Loison |
Lamarckisme et épigénétique.
Est-ce la fin de la Théorie Synthétique de l’évolution ? |
Depuis
une vingtaine d’années, l’essor de l’épigénétique en tant que discipline a
conduit à réévaluer la possibilité d’une forme d’hérédité des caractères
acquis. Un certain nombre de biologistes et de philosophes affirment
désormais qu’une perspective lamarckienne doit venir enrichir notre
conception de l’évolution des espèces et que cela doit conduire à réformer
de manière drastique la Théorie Synthétique. L’élaboration d’une Synthèse «
élargie » ou «étendue » (« Extended Synthesis ») semble ainsi devenir un
programme de recherche. Cette communication a pour objet de clarifier les
enjeux de ce débat. Pour ce faire, j’examinerai d’abord les significations
possibles du concept extrêmement flou d’hérédité des caractères acquis afin
d’identifier celles qui peuvent être comprises comme authentiquement
lamarckiennes. Je distinguerai ensuite deux questions souvent inutilement
entremêlées : celle de la résurgence du lamarckisme et celle de la validité
de la Théorie Synthétique. Il s’agira de montrer que, pour des raisons de
nature différente, l’hérédité épigénétique trans-générationnelle ne peut
être considérée ni comme une forme moderne de lamarckisme, ni comme un coin
porté au noyau théorique de la Synthèse. |
Christian Bange |
Les préoccupations méthodologiques de Claude Bernard dans ses
premières publications scientifiques |
Évoquant la publication de
l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, en 1865, Bergson a
présenté Claude Bernard (1813-1878) comme « un homme de génie qui a commencé
par faire de grandes découvertes et s’est demandé ensuite comment il fallait
s’y prendre pour les faire. ». Or on ne peut pas isoler l’Introduction du
reste de l’oeuvre scientifique et didactique de Bernard, à laquelle elle
appartient pleinement, ni omettre de faire ressortir l’originalité de cette
oeuvre au regard du contexte scientifique dans lequel elle s’est développée
: notre physiologiste, dont les premières recherches physiologique remontent
à 1839, n’a pas attendu de rédiger l’Introduction pour réfléchir à la
méthode expérimentale. Si elle comporte nombre d’éléments que Bernard
n’avait pas encore abordés, l’analyse approfondie que l’on trouve dans
l’Introduction s’inscrit, comme l’ont d’ailleurs montré plusieurs
historiens, dans le prolongement des ouvrages, publiés sous le titre général
de Leçons, qui ont recueilli à des fins didactiques, à partir de 1855,
l’exposé des recherches tel que Claude Bernard le présentait à ses auditeurs
du Collège de France, de la Faculté des Sciences et du Muséum. Ces Leçons
comportent chacune une introduction plus ou moins longue qui, d’une manière
ou d’une autre, expose la méthode suivie au cours de l’investigation des
phénomènes étudiés ; les considérations méthodologiques y tiennent une place
de choix et un bon nombre des expériences qui y sont décrites sont là
principalement à titre de paradigmes, autant que pour montrer l’état de la
science sur un sujet particulier, ce qui explique probablement les libertés
prises par l’auteur avec le déroulement réel des expériences tel qu’on peut
le retracer à partir des cahiers de laboratoire. On a noté la coïncidence
entre la thèse de doctorat ès sciences relatant la découverte de la
glycogénèse et les premières de ces Leçons, en 1855. Cependant, on ne doit
pas négliger le fait que les préoccupations méthodologiques de Bernard sont
encore plus anciennes : elles apparaissent déjà, comme nous l’examinerons
dans notre communication, dans les travaux purement scientifiques qu’il a
publiés, dès le milieu des années 1840, sous forme de notes ou de mémoires
dans des publications périodiques, qui témoignent eux aussi d’une attention
portée très tôt aux aspects méthodologiques, liée au désir de caractériser
la démarche propre à la physiologie par rapport aux approches anatomiques ou
chimiques qui prévalaient à cette époque. |
Jean Deutsch |
Qu’est-ce qu’un gène en 2015 ? |
Le concept moléculaire
traditionnel du gène, établi dans les années 1960, comme le gène « un
segment d’ADN codant pour la synthèse d’une protéine », a connu un succès
considérable. Du fait même des recherches en génétique de ces deux dernières
décennies, ce concept très simple vole en éclats. Faut-il et peut-on se
passer du concept du gène ? |
Wenbo Liang |
From integrative medicine to the creation of plural medicine : A
historicized approach |
In this study I want to propose some
epistemological reflections to the studies of integrative medicine.
Towards the relationship between traditional Chinese medicine and western
medicine, the general points of view dwell on abstract debates about the
essence of medical knowledge. Meanwhile, a historicized approach regards
scientific researches as a process of constructing the spaces of
possibility. With a case study from acupuncture researches in China, I will
argue that the development of scientific researches on integrative medicine
depends on material construction from both scientific researches and
traditional Chinese medicine, rather than the reduction to an unique system
of knowledge. |
Christiane Nivet |
Comment la vie de Mendel
a-t-elle été reconstituée par son premier biographe morave Hugo Iltis (1924) |
Je me propose de montrer comment la biographie écrite par
Hugo Iltis a été élaborée longtemps après la disparition de G. Mendel (en
1884) en utilisant, sans le mentionner, les souvenirs d'un moine entré au
monastère St Thomas en même temps que Mendel en 1843. Cet homme, Anselm
Rambousek a succédé à Mendel à la tête du monastère et lui a survécu jusqu'à
la "redécouverte" de l’article de Mendel (publié en 1866) par les
biologistes européens au début du 20e siècle. Le portrait et le récit de la
vie de Mendel ont donc été faits à travers le regard de ce témoin
incontestable : qu'a-t-il vu et qu'a-t-il su mais aussi qu'a-t-il compris ?
La réponse à ces questions nous permet d'accéder à une conception nouvelle
de la vie et des conditions de la réalisation du travail expérimental de
Mendel. |
Jerome Pierrel |
Deux fenêtres sur la biologie moléculaire soviétique : le Journal of
Molecular Biology et Молекулярная биология |
Y a-t-il eu une biologie moléculaire soviétique ? À en croire
l'importance accordée à l'affaire Lyssenko, on pourrait en douter. Du reste,
la biologie soviétique est largement sous-représentée dans les revues
d'histoire des sciences. Or, l'existence d'une revue à comité de lecture
intitulée Biologie moléculaire (Молекулярная биология), publiée à partir de
1967, répond positivement à la question introductive. La langue est bien sûr
une barrière, mais cela n'explique pas tout : plusieurs auteurs soviétiques
publiaient ou étaient cités régulièrement, et ce dès son premier numéro,
dans le Journal of Molecular Biology fondé en 1959, et Alexandre Spirin, de
l'Académie des sciences de l'URSS, a rejoint le bureau éditorial de la revue
à partir du numéro 10 inclus (1964). Dans cette communication, nous
proposons un examen préliminaire et comparatif de ces deux revues ainsi
qu'une étude de la place des auteurs soviétiques dans le Journal of
Molecular Biology.
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