Congrès 2016

XXIIe journées annuelles
Vercelli, 7-8 avril 2016

Les prochaines journées annuelles de la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE) se tiendront les jeudi 7 et vendredi 8 avril 2016 à Vercelli en Italie. Ces journées se dérouleront au Dipartimento di Studi Umanistici (DISUM) (Aula A1 Università del Piemonte Orientale Via G. Ferraris 116 13100 Vercelli).

La première journée du jeudi 7 avril 2016 sera consacrée à un colloque dont le thème est le suivant : "La règle et l’exception dans les sciences de la vie (XVIIe-XXe siècles)". L'argumentaire et le programme définitif de ce colloque se trouvent ci-dessous.

La seconde journée, le vendredi 8 avril 2016, sera l'occasion du congrès annuel de la SHESVIE, donnant lieu à des communications libres.

Le programme définitif de ce congrès se trouve ci-dessous.

Jeudi 7 avril 2016
Colloque : "La règle et l’exception dans les sciences de la vie (XVIIe-XXe siècles)"

Lieu : DISUM - Università del Piemonte Orientale, Via G. Ferraris, 116 13100 Vercelli

Argumentaire

“Apprenons […] à ne pas limiter la nature, et à concevoir de plus hautes idées de son immense variété” (Ch. Bonnet, 1762).

Au cours des siècles qui unissent la modernité et la contemporanéité, la dialectique du « singulier » et du « général » caractérise de façon variée la recherche en sciences de la vie. L’« exception » est la singularité irréductible qui fait éclater la possibilité d’une « règle », si par règle on entend la formule mathématique réunissant toutes les variables avec tous les paramètres. La règle conçue de cette façon est la situation idéale que le scientifique vise et qu’il n’atteint jamais. Mais voilà qu’elle se transforme et ce que l’on ne peut atteindre devient ce que l’on ne doit pas atteindre. C’est le cas du dogme « prétendu », dont le chercheur apprend à se méfier, lui opposant la méthode des séries d’observations et d’expériences. Il s’ensuit la recherche d’une norme de validité différente. Par singularité, en fait, on entend même le particulier qui produit l’articulation de la loi, la transforme en règle dynamique, plus vaste et plus solide. Les situations à la limite se multiplient. Elles sont toujours proches de la rupture, mais l’exception devient ce qui pousse à la découverte et engage le scientifique soit à la « prudence » (à l’acception galiléenne du mot) soit à l’ouverture. La règle/bonne méthode est enfin en mesure d’absorber l’exception, puisqu’elle y voit à l’oeuvre – n’importe comment – la contingence. De cette façon elle établit la transparence de la singularité, ou bien, elle la reconnaît et la transforme dans un cas confortant la norme. Le singulier/contingent est reproduit (ou même produit) dans la narration de la découverte, afin qu’il joue le rôle du détail réaliste, de l’erreur dévoilée ou de l’inessentiel concret et bien choisi.

Cette journée d’étude illustre des cas spécifiques du rapport entre la règle et l’exception.

Programme définitif

09h30-09h45 Accueil  
09h45-10h30 Dario Generali (Edizione Nazionale delle Opere di Antonio Vallisneri) Norma e metodo nelle ricerche parassitologiche da Redi a Vallisneri
Norme et méthode dans les recherches parasitologiques de Redi à Vallisneri.
10h30-11h15 Marc. J. Ratcliff (Université de Genève) La règle de l’exception (1742), moment fondateur des sciences de la vie
11h15-12h00 Maria Teresa Monti (Università degli Studi del Piemonte Orientale) L’opuscolo di Spallanzani sul “chiuso” e le “arie”. Una storia (sbagliata) di regole ed eccezioni
L’opuscule de Spallanzani sur “le fermé” et “l’aéré”. Une histoire erronée de règle et d’exception
12h00 Discussion  
13h00-14h00 Pause  
14h00-14h45 Bernardino Fantini (Université de Genève) “Treasure your exceptions!” (William Bateson, 1908): leggi e variazioni nella genetica mendeliana
“Treasure your exceptions!” (William Bateson, 1908) : lois et variations dans la génétique mendélienne
14h45-15h30 Ariane Droescher (Università degli Studi di Bologna) “La formazione di nuove cellule vegetali non avviene affatto in un modo solo”: perché i botanici non scoprirono l’universalità della divisione cellulare )
“La formation de nouvelles cellules végétales ne se produit pas d’une façon unique” : pourquoi les botanistes ne comprirent pas l’universalité de la division cellulaire
15h30-15h45 Pause  
15h45-16h30 Margherita Benzi (Università del Piemonte Orientale) Eccezioni in un mondo statistico: ragionamento basato su casi e medicina basata sull’evidenza
Des exceptions dans un monde statistique : le raisonnement basé sur des cas et la médecine basée sur la preuve
16h30-17h15 Irma Dianzani (Università del Piemonte Orientale) La malattia genetica come eccezione alla regola – La maladie génétique comme exception à la règle
17h15 Discussion  
Vendredi 8 avril 2016
Congrès de la Société d'épistémologie et d'histoire des sciences de la vie

Communications libres des membres de la Shesvie

La Société d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie se veut un lieu de discussion, d'études et d' innovation pour les personnes intéressées par les sciences de la vie, en particulier enseignants, chercheurs dans les sciences biologiques et médicales, étudiants, soucieuses d'envisager les divers aspects de leur développement historique qu'ils soient scientifiques, sociaux ou philosophiques. Elle est heureuse d’accueillir ses membres sans considération de nationalité, et a affirmé dès sa fondation en 1993 une vocation internationale.

Programme définitif

09h00–09h45 Céline Chérici (Université UPJV d’Amiens) Imaginaire pathologique au XVIIIe siècle,
09h45–10h30 Andrea Gambarotto (Università di Padova) Règle et exception en tératologie au début du XIX siècle : le cas de Meckel-Serres,
10h30-11h00 Pause  
11h00–11h45 Charles Galperin (IHPST) La colinéarité, le temps et l'espace dans le développement des membres chez les vertébrés
11h45–12h30 Olivier Perru (Université Claude Bernard Lyon 1, S2HEP) L’abbé Nicolas-Jean Boulay : une étude écologique des mousses et des ronces
12h30–14h00 Repas libre  
14h00–14h45 Ariane Dröscher (Università degli Studi di Trento, Dipartimento di Lettere e Filosofia) Collecting the world staying at home: The network of entomologist Carlo Emery (1848-1926)
14h45–15h30 Brice Poreau (Université Claude Bernard Lyon 1, S2HEP) Le commensalisme remis en question ? L’exemple du corail, des commensaux à l’holobionte,
15h30–15h50 Alessandra Passariello (Rome) Régularités exceptionnelles. L’entrée du monstrueux dans la pensée scientifique. A propos des origines de la tératologie expérimentale,
15h50–16h20 Marta Licata (Varese) I pro e i contro nelle discussioni antropologiche sullo sviluppo della specie umana tra Ottocento e Novecento
16h30   Assemblée Générale de la SHESVie
17h00   Conseil Administratif de la SHESVie

Résumés associés

Céline Chérici (Université UPJV d’Amiens)
Imaginaire pathologique au XVIIIe siècle
Je vais, dans cette communication, m'intéresser à la façon dont les premières théories des localisations cérébrales naissent à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, elles sont d'emblée prise dans un imaginaire pathologique particulier dans la mesure où les anatomistes, qui oeuvrent à comprendre les mécanismes mentaux et psychologiques à travers l'étude de l'anatomie cérébrale humaine, tentent des corrélations spéculatives entre l'état des structures du cerveau et le dossier clinique du sujet disséqué. Mais comment comprendre les comportements individuels, les facultés intellectuelles sur le fondement d'observations post-mortem ? Si les développements de la méthode anatomoclinique donnent naissance à un vaste programme de recherches sur les localisations des facultés, il n'en reste pas moins que pour en appliquer les principes, les anatomistes imaginent plus qu'ils n'observent cette topographie mentale. L'esprit se laissant difficilement contenir dans les seules limites de la matière cérébrale. Nous verrons des extraits de l’oeuvre de Jean-Baptiste Morgagni (1682-1771) ainsi que les modèles, de localisation interne et externe, de Vincenzo Malacarne (1744-1816) et de Franz Joseph Gall (1758-1828).
Immaginazione patologico nel XVIII secolo
In questa comunicazione, ho scelto de mi interessare a come le prime teorie della localizzazione cerebrale nascono alla fine del XVIII secolo in Europa. Pertanto, esse sono immediatamente prese per un particolare immaginario medico dagli anatomisti, cui lavorando per comprendere i meccanismi mentali e psicologici attraverso lo studio dell' anatomia del cervello umano, cercavano dei correlazioni speculativi tra lo stato delle strutture cerebrali e la cartella clinica del soggetto dissecato. Ma come capire i comportamenti individuali, le facoltà intellettuali sulla base d'osservazioni post mortem? Se gli sviluppi del metodo clinicopatologici danno vita ad un vasto programma di ricerca riguardo le sedi delle facoltà ; per applicarne i principi, anatomisti imaginano questo topografia mentale invece osservarla. Lo spirito si lasciando difficilmente contenir all'interno delle sole limitazioni della materia cerebrale. Vedremo degli estratti dal lavoro di Giovanni Battista Morgagni (1682-1771) e dei modelli interni ed esterni di localisazione di Vincenzo Malacarne (1744-1816) e di Franz Joseph Gall (1758-1828).
Andrea Gambarotto (Università di Padova)
Règle et exception en tératologie au début du XIX siècle: le cas de Meckel-Serres.
The paper addresses the relation between rule and exception in teratology at the beginning of the nineteenth century, focusing especially on the figures of Johan Friedrich Meckel and Étienne Renauld Augustin Serres. The reference to monsters is of seminal importance for the life sciences in the early nineteenth century. As Canguilhem has pointed out, the existence of monsters calls into question the specificity of life, its normativity as accordance to specific rules of order. Therefore, we must reserve the qualification “monster” for organic beings: there are no mineral monsters, there are no mechanical monsters. Something with no rule of internal cohesion, something whose form and dimension cannot be seen as a divergence from a module that can be expressed in terms of a measure, mold, or model, cannot be called monstrous. The monstrous is what lies outside the norm.
Teratology was born in the early nineteenth century out of the encounter of comparative anatomy with an embryology transformed by the adoption of the theory of epigenesis. Meckel explained monstrosities as arrested developments, as already suggested by Caspar Wolff. Serres considered monstrosity as the fixation of the development of an organ at a stage surpassed by the others, i.e. the survival of a transitory embryonic form. These theories are represented in the so-called law of Meckel-Serres, an interesting example of a much quoted yet poorly studied historical case.
Charles Galperin (IHPST)
La colinéarité, le temps et l'espace dans le développement des membres chez les vertébrés
La colinéarité est ce processus énigmatique qui assure que l'ordre des gènes hox groupés le long du chromosome est parallèle à l'ordre de leur fonction sur l'axe antéro-postérieur de l'organisme. Ce concept clé du développement est énoncé par Ed. B. Lewisl lors de ses études sur la Drosophile. La recherche sur les mécanismes de régulation chez les vertébrés sera présentée en suivant principalement les travaux de Denis Duboule et de ses collaborateurs. Dans une première partie nous verrons comment la colinéarité temporelle commande la relation antéro-postérieure de l'axe principal. (1989). Cependant, faisant le bilan de vingt-cinq an de "bricolage" des mécanismes qui assurent la colinéarité dans le développement des membres on a pu se demander en 2003 s'il existait un lien causal entre l'activation temporelle des gènes et les domaines spatiaux successifs comme cela avait été suggéré. Dans une seconde partie, nous nous évoquerons les principales étapes expérimentales et conceptuelles qui nous permettrons de poser la question : est-ce que le temps, dans le développement détermine l'espace? "Does time fix Space?" (2009).
Olivier Perru (Université Claude Bernard Lyon 1, S2HEP)
L’abbé Nicolas-Jean Boulay : une étude écologique des mousses et des ronces
Dans cette communication, nous interrogeons le travail pionnier d’un prêtre français, l’abbé Boulay qui fut un des précurseurs de la phytogéographie, en particulier pour les mousses, ainsi que de la paléobotanique. L’abbé Nicolas-Jean Boulay (1837-1905) fut professeur de botanique à la Faculté libre des Sciences de l’Université catholique de Lille dès 1875, puis doyen de cette Faculté. Il soutint en 1876 à la Faculté des Sciences de Caen sa thèse de botanique sur la distribution géographique des mousses. Ce travail devait aboutir à la publication d’un ouvrage en 1877, les Études sur la distribution géographique des mousses en France, au point de vue des principes et des faits. Boulay s’efforce de faire bien ressortir les faits généraux qui résultent de ses observations et qui démontrent les relations des mousses avec les propriétés physiques et chimiques du sol. Dans sa thèse de géologie, il réalise d’une étude d’ensemble sur les végétaux du terrain houiller franco-belge ; il décrit le bassin houiller avant d’aborder l’étude de la flore qu’il renferme et de signaler les faits nouveaux résultant de ses observations personnelles. A la différence de son traité sur les ronces vosgiennes, au sujet des mousses, l’abbé Boulay regarde d’abord l’environnement et ne fait pas oeuvre de systématique mais de géographie botanique : il commence par décrire l’environnement naturel et il situe les espèces de mousses dans leurs milieux. L’auteur examine donc les diverses stations bryologiques en fonction du support physique et les espèces de mousses qu’elles abritent. Il fait l’inventaire des régions bryologiques, les caractères et la distribution de la végétation bryologique de chaque région sont ainsi énumérés. C’est donc à une vaste entreprise de phytogéographie des mousses que se livre l’auteur. Cette inspiration se retrouvera dans les Muscinées d’Auvergne, du Frère Héribaud-Joseph. On retiendra aussi que de multiples textes écrits par Boulay, et sur lesquels nous reviendrons, montrent combien ce dernier accordait une importance à la science et à la relation entre les travaux de la raison humaine et la foi chrétienne, laquelle n’est pas réduite à une expression mystique désincarnée et irrationnelle comme le croient certains. Boulay, prêtre, paléontologue et botaniste, présent dans tous les débats de l’époque, depuis la question de l’évolution jusqu’à celle de l’enseignement des sciences dans les séminaires et les institutions catholiques, est un bel exemple d’homme engagé et de scientifique chrétien.
Don Nicolas-Jean Boulay : un studio ecologico dei muschi e dei rovi
In questa comunicazione, interroghiamo partcolarmente il lavoro pioniere di un prete francese, Nicolas Boulay che fu uno dei precursori della fitogeografia, per quanto riguarda i muschi, così come della paleobotanica. Don Nicolas-Jean Boulay (1837 -1905), fu professore di botanica alla Facoltà libera delle Scienze dell'Università cattolica di Lilla a partire dal 1875, poi diventa decano di questa Facoltà. Sostenne nel 1876 alla Facoltà delle Scienze di Caen la sua tesi del dottorato di ricerca di botanica sulla distribuzione geografica dei muschi. Questo lavoro doveva finire alla pubblicazione di un lavoro nel 1877, Études sur la distribution géographique des mousses en France, au point de vue des principes et des faits. Boulay si sforza di fare riuscire bene i fatti generali che risultano dalle sue osservazioni e che dimostrano le relazioni dei muschi con le proprietà fisiche e chimiche del suolo. Nella sua tesi di geologia, realizza di un studio globale sui vegetali del bacino carbonifero franco-belga; descrive il bacino carbonifero prima di abbordare lo studio della flora che rinchiude e di segnalare i fatti nuovi che risultano dalle sue osservazioni personali.
Alla differenza del suo trattato sui Rovi dei Vosgi, a proposito dei muschi, Boulay guarda innanzitutto l'ambiente naturale e non fa un opera di tassonomia ma di geografia botanica. Comincia con descrivere l'ambiente naturale naturale e localizza le specie di muschi nel loro ambiente naturale. L'autore esamina le diverse stazioni briologiche in funzione del supporto fisico e le specie di muschi che riparano dunque. Fa l'inventario delle regioni briologiche, i caratteri e la distribuzione della vegetazione briologica di ogni regione sono enumerati così. È ad una vasta impresa di fitotogeografia dei muschi che si dedica l'autore dunque. Questa ispirazione si ritroverà nei Muscinées di Auvergne, del Fratello Héribaud-Joseph.
Ricordiamo anche che i multipli testi scritti da Boulay mostrano quanto accordava un'importanza alla scienza ed alla relazione tra i lavori della ragione umana e la fede cristiana. Quella non si trova ridotta ad un'espressione mistica disincarnata ed irrazionale come, ancora oggi, lo credono certi. Boulay, prete, paleontologo e botanico, presente in tutti i dibattimenti dell'epoca, dal’ argomento dell'evoluzione fino a quello dell'insegnamento delle scienze nei seminari e le istituzioni cattoliche, è un bel esempio di uomo impegnato e di cristiano scientista.
Ariane Dröscher (Università degli Studi di Trento, Dipartimento di Lettere e Filosofia)
Collecting the world staying at home: The network of entomologist Carlo Emery (1848-1926)
One part of myrmecologist Carlo Emery’s (1848-1926) plan to unfold the worldwide phylogenetics and biogeography of ants, was the description and determination of more than 1.800 new species and subspecies. Few of them came from Italy (74, including 16 fossil ants) or other European regions (103), whereas most of them originated from Africa (343), Asia (582), Oceania (123), North (216) and South America (361). Only a very small part of these were collected by the Bolognese zoologist himself. Yet, over the years he succeeded in establishing a global network of providers.
My paper will focus on the nature of Emery’s network and on his affords to create it, and to maintain and instruct his partners: colleagues, professional explorers, lay naturalists, trades people, missionaries, teachers, and even soldiers. His correspondence reveals some interesting aspects about his “strategies of friendship”, about his instructions how to find, prepare and ship the precious specimen, and about the difficulties caused by scarce postal services, wars, revolutions and embargos.
Brice Poreau (Université Claude Bernard Lyon 1, S2HEP)
Le commensalisme remis en question ? L’exemple du corail, des commensaux à l’holobionte
Le corail a toujours fasciné les naturalistes et les scientifiques. Depuis l’Antiquité, le corail est resté un émerveillement et a suscité de nombreuses interrogations. Tout d’abord quant à sa structure : est-ce une pierre (description que l’on retrouve dans Les Métamorphoses d’Ovide), une plante comme l’argumente Luigi Ferdinando Marsigli (1658-1730), un animal comme tente de le démontrer Jean-André Peyssonnel (1684-1759) ? Mais aussi quant à son utilisation et à l’économie qui en découle depuis des siècles, comme ce fut le cas en Méditerranée avec le corail rouge Corallium rubrum et la création de la Compagnie du Corail à Marseille dès le XVIème siècle. Si la structure du corail est étudiée dès le XVIIIème siècle pour répondre à la question de sa nature, cette description se poursuit au XIXème siècle en particulier avec les travaux d’Henri de Lacaze-Duthiers (1821-1901). Mais plus que sa structure, l’environnement du corail est également décrit, en particulier les commensaux qui vivent sur le corail. Pierre-Joseph Van Beneden (1809-1894), zoologiste belge qui théorise le concept de commensalisme défini comme une association biologique dont le commensal tire un bénéfice sans nuire à son hôte, va donner de nombreux exemples avec le corail. Durant le vingtième siècle et le vingt-et-unième siècle, la question de savoir si les commensaux du corail sont de véritables commensaux reste entière. Les nouveaux développements de la génétique et de l’immunologie permettent d’apporter quelques réponses en développant le concept d’holobionte : une co-évolution des organismes et du corail.