Bourneville proposa de construire un édifice
permettant l’apprentissage pratique de la dermatologie
[consultations], l’observation des maladies [moulages] et
l’enseignement théorique [bibliothèque] dans un lieu unique. Cette
structure nouvelle d’enseignement et de soins devait comprendre « au
rez-de-chaussée : d’un côté une salle d’attente pour les bains
externes […] ; de l’autre une salle d’attente pour les consultations
[…] deux cabinets pour le médecin et le chirurgien. […] Le premier
étage de ce bâtiment renfermera : 1° une vaste salle destinée au
musée pathologique et disposée de manière à pouvoir recevoir dans sa
hauteur une double rangée de vitrines auxquelles on accèdera par une
galerie intérieure.» Complétant cet ensemble, le projet municipal
précisait qu’une « bibliothèque, des salles de travail et de
conférences occuperont le reste de cet étage. Enfin, dans les
combles se trouvera un atelier de modelage.»
L’ensemble musée-bibliothèque-consultation
pouvait ainsi servir aux contempteurs de la faculté de médecine en
montrant que l’Assistance publique [Ville de Paris] disposait des
moyens pour enseigner la médecine sans la faculté [Etat] dont
l’aptitude à former les médecins était fortement contestée.
En 1881 Quentin, Directeur de l’AP, fit adopter
le projet dessiné par Gustave-Léon Véra. Commencé en janvier 1882,
les travaux furent terminés en 1884 et reçus par l’Administration le
5 février 1885. Le coût de réalisation de cet ensemble s’élevait à
809 766,93 francs. Lailler se chargea de l’organisation et du
classement des collections jusqu’à la fin de 1887.
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L’inauguration du musée eut lieu le 5 août 1889,
jour d’ouverture du premier congrès international de dermatologie,
organisé dans le cadre de l'Exposition Universelle.
Deux-cent quinze hommes, dermatologues issus de 28 nations, se
réunissaient dans ce nouvel édifice « décoré […] de trophées et de
drapeaux aux couleurs nationales et étrangères. […] Dans la salle de
la bibliothèque, à droite, étaient installés les bureaux du congrès.
La salle de conférences à gauche […] était réservée pour servir en
cas de besoin de deuxième section et de salle de démonstration pour
les préparations histologiques. La grande salle du musée avait été
aménagée comme salle des séances ». |