Les débuts de l'électrologie médicale
au musée des Sciences de Genève et
au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris

Pour complèter notre présentation d'une collection de coffrets d'électrothérapie du 19ème, des amateurs nous ont demandé d'avoir quelques renseignements sur les touts débuts des appareillages d'électrothérapie. Pour cela il suffit de visiter le formidable musée de l'histoire des sciences de Genève.

Dans la section médicale du musée on peut voir deux coffrets d'électrothérapie électromagnétiques construits par " L. Bonijol à Genève, Plain Palais n°241. Fabrique d'appareils électromagnétiques et d'aimans artificiels ". Louis Bonijol (1796-1869) constructeur d'instruments scientifiques, inventa et perfectionna divers appareils électriques. Il s'intéressa spécialement aux bobines d'induction et travailla beaucoup avec le chercheur Auguste de la Rive, dont le traité d'" électricité théorique et appliquée " décrit, en 1854, ces " coffrets avec bobines à usage médical."

Un premier coffret en palissandre (ca.1853), avec une bobine d'induction à bobinage et appareillage artisanal, est équipé de beaux contacteurs et boutons de manipulation. Le courant par un système de trembleur par aimantation règle lui-même ses interruptions. Une manivelle latérale permet d'actionner sur demande un rhéotome mécanique à roue dentée. Les extra courants y sont récupérables. Deux plaques accessoires en zinc servent pour applications des courants de faradisation.

Nous y remarquons un réel soucis de finition par le miroir du couvercle, l'harmonie des teintes vieux rose et vert d'eau de l'intérieur du coffret ainsi que la décoration avec frises des rhéophores en laiton, sans oublier les quatre pieds supports du coffret.

(cliquer sur les vignettes pour les agrandir)

Coffret de faradisation de Bonijol. (ca. 1853)

Second coffret de Bonijol

Un second coffret, toujours de Louis Bonijol, tout à fait comparable au précédent mais d'une finition moins soignée et peut être un peu plus tardif, nous est présenté dans une autre vitrine.

Ces appareillages étaient alimentés par des piles chimiques, mais difficilement transportables, comme le soulignait le Dr Tripier, car certains contacteurs étaient constitués de godets remplis de mercure. Ces appareils précurseurs furent rapidement dépassés par des équipements plus performants.

Dans la même salle nous est présentée une pièce maîtresse de l'histoire de l'électrothérapie, le troisième appareil du Dr Duchenne de Boulogne, un des pionniers de l'électrologie médicale, construit par Deleuil à Paris vers 1855. C'est une machine magnéto-électrique à double courant inspirée de celle de Clarke. Elle possède tout son coffret d'accessoires pour applications thérapeutiques.

Appareil 
magnéto-électrique 
de Duchenne 
avec ses accessoires

S'intéressant au début de l'électricité et à ses applications médicales, il n'est pas possible de passer sans apercevoir quelques pièces exceptionnelles de cette spécialité.

Une des premières bobines d'induction à bobinage et rhéotome très prototype, par Louis Bonijol à Genève vers 1840.

Bobine d'induction par Bonijol (ca. 1840)

œuf électrique

Un " œuf électrique " pour décharges électriques lumineuses dans les milieux raréfiés, ca.1860, utilisé par Auguste de la Rive. Travaux repris plus tard par W. Röntgen.
Une remarquable Bobine de Ruhmkorff par Ducretet et Lejeune, à Paris ca. 1895, avec son interrupteur à mercure.

Bobine de Ruhmkorff
(ca. 1895)

Interrupteur pour bobine d'induction par Froment

Un interrupteur à mercure version double, avec bobines électromagnétiques, de l'interrupteur inventé en 1856 par L.Foucault et réalisé par Froment à Paris.

Ces deux derniers appareils joueront un rôle déterminant pour la T.S.F. et surtout la diffusion et les progrès extrêmement rapides des rayons X.

Naturellement ce n'est qu'un aperçu très focalisé des collections fabuleuses d'instruments scientifiques, dans tous les domaines remarquablement présentées par le musée d'histoire des sciences de Genève, tout ceci dans le cadre magnifique de la villa Bartholoni située dans un parc au bord du Léman. Musée réellement fantastique, sa visite passionnante est un vrai moment de bonheur.

Photos de l'ASPAD avec la très aimable autorisation
du musée de l'histoire des sciences de Genève.

MODALITéS DE VISITE DU musée D'HISTOIRE DES SCIENCES DE Genève.

Le musée est situé dans le parc de " La Perle du Lac ", au bord du Léman.
Bus n°4, arrêt sècheron.
Parking : Perle du Lac.

Ouvert tous les jours de 10 h à 17h
Fermé le mardi.

Musée d'histoire des sciences.
Villa Bartholoni.
128 rue de Lausanne
CH 1202 Genève Suisse
Tél : 41(22)418 50 60
http://www.mah.ville-ge.ch/

LA MACHINE électroSTATIQUE DE CAVALLO EXPOSéE AU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MéTIERS DE PARIS

Il est difficile de parler des débuts de l'électrologie médicale sans présenter la machine de Cavallo. début 2001, lors d'une exposition temporaire très intéressante sur " Volta, de l'étincelle à la pile " au CNAM de Paris, était exposée une des premières machines destinées à l'électrothérapie ( ca.1800).

La machine de Tiberius Cavallo fut utilisée pour des traitements d'électrothérapie par franklinisation. Elle était transportable. Le Cylindre en verre actionné par une manivelle se chargeait d'électricité statique grâce aux frottements ; les charges ainsi produites s'accumulaient sur le conducteur principal (gros tube en T) monté sur une colonne isolante, le patient isolé recevant directement l'électricité ou plus brutalement par l'intermédiaire d'une bouteille de Leyde chargée de la même manière.

Machine d'électrothérapie de Cavallo ca.1800.

Photos de l'ASPAD, avec la très aimable autorisation du CNAM de Paris.

 
     

 

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