Vies d’herbier, par Pierre Zanzucchi

De la science à l’art

À l’occasion de la 31e édition des Journées européennes du patrimoine organisée cette année sur le thème « Patrimoine culturel / Patrimoine naturel », la BIU Santé a présenté Vies d’herbier : l’esprit de la trace, un ensemble de 16 planches réalisées par le peintre et sculpteur Pierre Zanzucchi.

Tout a commencé au mois de janvier 2013 lorsque Michel Paris, membre de l’Académie nationale de pharmacie, a donné à la bibliothèque un herbier ancien. Très rapidement, il est apparu qu’il serait aussi difficile de conserver que de valoriser ces trois ou quatre mille échantillons de plantes en voie de décomposition.

La rencontre fortuite avec le peintre et sculpteur Pierre Zanzucchi nous a permis d’entrevoir une possibilité de valorisation, non pas scientifique mais artistique. Avec l’accord du donateur, quelques-unes des planches de cet herbier ont été confiées à l’artiste parisien. Avec son regard, son expérience de peintre et de sculpteur, en retravaillant sur les planches mêmes de l’herbier, Pierre Zanzucchi a su trouver les moyens de faire surgir le « fantôme des herbes disparues » …

Force est de reconnaître que le résultat est en tout point étonnant. La poésie qui s’en dégage nous ramène à l’origine même de l’art, quand nos ancêtres disposaient des pigments colorés, du bout des doigts, à la surface de la roche. Vies d’herbier prolonge les recherches antérieures de l’artiste sur le thème du végétal et du minéral et, plus encore, de la trace. C’est à un double voyage que nous invite aujourd’hui Pierre Zanzucchi : l’un sur le versant poétique de l’échange ; l’autre sur le versant scientifique du dialogue, ce dialogue plus nécessaire que jamais entre l’art et la science.

Philippe Galanopoulos

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Don de belles reliures

La BIU Santé a la chance d’être souvent sollicitée pour des dons d’ouvrages ou d’objets. Ainsi les documents les plus remarquables viennent-ils enrichir les collections des pôles Médecine ou Pharmacie.

C’est le cas par exemple du récent don effectué par la famille Poulet.

82 documents ont été reçus, parmi lesquels figuraient deux reliures précieuses en maroquin :

– L’un aux armes de la comtesse d’Artois (épouse de Charles X) pour l’ouvrage :

Histoire de la Société royale de médecine, 1780-1781 (Cote 5749 bis)

– L’autre aux armes de Jean-François Joly de Fleury : J. Raulin. Traité de la phthisie (l’orthographe est ainsi) pulmonaire, 1782 (Cote 59892)

Ouvrages que vous pouvez désormais consulter au service Histoire de notre pôle Médecine.

Retrouvez en cliquant ici les dons récents dont a bénéficié la BIU Santé.

Vous pouvez également nous contacter pour des propositions de dons d’ouvrages ou d’objets.

 

Signalement des ouvrages spoliés à la BIU Santé

Dépôts de la 3ème Commission de choix de la Récupération artistique du 14 décembre 1950

En 1950, la bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris a reçu en dépôt une centaine d’ouvrages provenant de la 3ème Commission de choix de la Récupération artistique. Issus des spoliations subies par les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, ils n’ont pas pu être réattribués après la guerre à leurs propriétaires à cause de l’absence de marques de provenance. Ces ouvrages imprimés entre le XVIe siècle et le XIXe siècle et relatifs à la médecine ou à la pharmacie ont été entrés dans notre inventaire entre 1956 et 1957. Ils ont alors été considérés à tort comme des dons.

Cours complet d’anatomie peint et gravé en couleurs naturelles par M.A.E. Gautier d’Agoty, Nancy : J.B. Hyacinthe Leclerc, 1773. Cote 2208.

Grâce aux recherches de Martine Poulain qui a retrouvé les listes des dépôts aux Archives nationales (cote F 1717994) la bibliothèque a pu identifier ces livres au sein de ses collections. Ils sont dorénavant repérables dans notre catalogue et dans le SUDOC grâce à la mention « Dépôts de la 3ème Commission de choix de la Récupération artistique, 14 décembre 1950 ». Pour en voir la liste, il faut lancer une recherche avancée dans le SUDOC en sélectionnant et en complétant le champ « reliure, provenance, conservation » et en restreignant la recherche à la Bibliothèque interuniversitaire de Santé.

En changeant le statut de ces livres de « don » à « dépôt » la bibliothèque participe à la sauvegarde de la mémoire collective. Nous témoignons ainsi qu’en tant qu’institution publique, notre établissement ne fait que recueillir des documents qui, en droit, resteront de manière imprescriptible la propriété de ceux à qui ils ont été volés ; et cela même si nous ne sommes pas capables d’identifier ces anciens propriétaires ou leurs héritiers.

Pour en savoir plus sur les bibliothèques spoliées lors de la Seconde Guerre mondiale voir :

Qui démasquera l’abbé X ?!

Nous avons récemment évoqué la générosité de Madame Marie-José Pallardy, qui a permis à la BIU Santé de numériser une collection de cartes postales exceptionnelle – sans oublier le don de la bibliothèque de travail constituée par M. et Mme Pallardy sur l’histoire de la radiologie.

Et comme nous le laissions entendre, les débuts de la radiologie n’ont pas inspiré que les médecins. Des esprits badins ont profité de la popularité de cette technique nouvelle pour laisser libre cours à leur imagination.

Quelques exemples de cette mode viennent égayer le sérieux de la collection de cartes postales. Ainsi trouve-t-on des images « à mystère » qui utilisent la radiologie pour divertir le spectateur.

C’est le cas de l’innocente image que nous reproduisons ci-dessous : derrière une palissade agrémentée d’un buisson, on croit deviner les traits d’une charmante jeune femme.

L’application d’un filtre rouge (opportunément fourni avec la carte) permet de découvrir une vérité beaucoup plus dénudée. Vérité juchée de surcroît sur un homme d’église, dont la présence donne finalement sens à une légende auparavant obscure : « Découverte de l’abbé X… par les rayons X. » En l’occurrence, la radiologie est comme l’abbé : elle a bon dos, et sert de prétexte aux plaisanteries libertines. C’est encore le cas de nos jours, et Internet regorge de sites mettant en valeur les radiographies les plus… amusantes (n’insistez pas, nous ne mettrons aucun lien derrière cette rubrique !).

Mais toute la lumière (rouge !) n’est pas encore faite sur cette affaire : quel est ce mystérieux abbé X ? Et quid de cette mention « De la rue (la barbe) » ? Autant de questions qui piquent la curiosité de nos bibliothécaires historiens.

Confrontée à cette énigme historique de la plus haute importance, la BIU Santé fait appel à votre perspicacité pour nous aider à en apprendre davantage sur cet objet insolite. Nous attendons vos commentaires ci-dessous !

Des éditeurs soutiennent la BIU Santé

Comme vous le savez déjà, la BIU Santé a dû interrompre cette année tous ses abonnements à des revues imprimées.

Pour mémoire, vous pouvez consulter ici les raisons de cette situation inédite dans l’histoire de la bibliothèque.

Des collections de périodiques, complètes depuis l’origine, parfois uniques, ont ainsi été arrêtées brutalement début 2014. Jean Deleuze, rédacteur en chef de la Revue du Praticien, avait accepté le mois dernier de fournir gracieusement à la bibliothèque un exemplaire de chaque nouveau numéro de cette année.

Outre les donateurs réguliers qui alimentent les collections de la bibliothèque depuis toujours, d’autres éditeurs ont décidé de soutenir à leur tour la BIU Santé, en envoyant les numéros en cours de leurs revues (liste en cours de constitution, d’autres propositions continuant de nous parvenir) :

APIDPM – Santé tropicale, pour les revues Médecine d’Afrique Noire et Odonto-stomatologie tropicale ;

The British Editorial Society of Bone & Joint Surgery pour la revue The Bone and Joint Journal dont l’accès en ligne (sur place uniquement) est maintenu jusqu’à fin décembre ;

Comité international de médecine militaire pour la Revue Internationale des Services de Santé des Forces ;

– La Confédération nationale des syndicats dentaires pour la revue Le Chirurgien dentiste de France ;

Direction européenne de la qualité du médicament & des soins de santé pour l’accès à la Pharmacopée européenne ;

Edimark pour la revue La lettre du neurologue ;

Éditions CdP pour la revue Implant : Chirurgie Prothèse ;

Éditions NecPlus pour les revues Année psychologique et Enfance ;

EDP Sciences pour les revues Biologie Aujourd’hui, Médecine Bucccale Chirurgie Buccale, Movement & Sport Sciences – Science & Motricité, Orthodontie Française, Perspectives psychiatriques, Médecine/science ;

Elsevier qui maintient l’ouverture d’Embase jusqu’à fin mars ;

Espace ID pour la revue I.D. L’information dentaire ;

Fédération hospitalière de France pour la revue Techniques hospitalières ;

Global Media Santé pour les revues Concours médical, Panorama du médecin,La revue du praticien, La revue du praticien Médecine générale ;

– Le Groupe Profession Santé pour les revues Le médecin généraliste, Le quotidien du médecin, Le quotidien du pharmacien.

Informa pour l’accès à l’ensemble de leurs revues jusqu’à fin mars ;

JBH Santé pour la revue Réflexions rhumatologiques ;

Karger, qui propose de garder l’accès ouvert à la collection complète de revues en ligne  jusqu’à la fin du mois de juin ;

Les Études Hospitalières pour les titres Revue de droit médical et d’identification appliqués à l’odontologie et Revue Droit et Santé ;

La Ligue française contre l’épilepsie pour la revue Les cahiers d’épilespieS ;

Mary Ann Liebert Publishers pour l’accès à l’ensemble de leurs revues jusqu’à fin juin ;

Masson pour les revues Archives des maladies professionnelles et de l’environnement, Éthique et santé, Journal de thérapie comportementale et cognitive, Journal de traumatologie du sport, Journal des maladies vasculaires, Journal of Neuroradiology – Journal de neuroradiologie, Motricité cérébrale, Neuro-chirurgie, Revue des maladies respiratoires & Revue des maladies respiratoires. Actualités ;

Médecins du Monde et Boris Martin pour la version imprimée de la revue Humanitaire, disponible également en ligne ;

Nature Publishing Group pour les revues Nature et Nature Reviews Drug Discovery dont les accès ont été rouverts jusqu’à fin mai ;

Société chimique de France pour L’actualité chimique ;

Société française d’éditions médicales pour La revue des SAMU – médecine d’urgence ;

Société française d’ethnopharmacologie pour Ethnopharmacologia ;

Wiley pour l’envoi de toutes leurs revues en format papier.

La BIU Santé remercie chaleureusement ces professionnels pour leur générosité. Elle permettra de faire en sorte que les numéros de l’année 2014 figurent bien dans nos collections, comme les années antérieures. En espérant que cette situation n’est que temporaire et que la bibliothèque pourra se réabonner au plus vite et à nouveau jouer un rôle actif dans la chaîne de l’édition française.

Pour mémoire, la BIU Santé est CADIST (centre d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique) pour la médecine, l’odontologie et la cosmétologie. Elle a donc pour mission de posséder une collection de référence au niveau national pour ces disciplines.

La bibliothèque de travail de Guy et Marie-José Pallardy

Madame Pallardy, à la fin de l’année dernière, nous a permis de numériser l’intégralité de la collection de cartes postales qu’elle-même et son époux ont consacrée à la radiologie en France.

C’est aujourd’hui leur bibliothèque de travail qui intègre la BIU Santé. Elle constitue un apport important, en particulier concernant l’histoire de la radiologie : un domaine dont on sait tout ce qu’il doit au travail des Pallardy.

Que peuvent attendre les chercheurs de cette nouvelle générosité ? Voici un aperçu, pour patienter en attendant que le volume important de ce don soit traité :

  • Environ un millier de volumes imprimés, dont certains ne se trouvent pas encore à la bibliothèque : radiologie, médecine, histoire de la radiologie et de la médecine.

  • Un important ensemble, très probablement unique, de documentations techniques et de catalogues concernant le matériel radiologique ;
Carton Massiot-Phillips
Catalogue Heller & Cie, 1910
Archives de guerre de Georges Haret
Premières notions de radiologie médicale de guerre, cours polycopié ; dédicace d’Antoine Béclère à « Monsieur le médecin major Haret »
  • Deux albums de radiographies de la Première Guerre mondiale. C’est un témoignage, parmi d’autres (voir par exemple la collection sur les Gueules cassées d’Albéric Pont acquise en 2012), de l’effort considérable de documentation qui fut organisé par les autorités sanitaires pendant ce conflit :

  • De nombreux dossiers de travail.

Merci à la donatrice !

Jean-François Vincent

Merci à la Revue du Praticien

Comme vous le savez déjà, la BIU Santé a dû interrompre cette année tous ses abonnements à des revues imprimées.

Pour mémoire, vous pouvez consulter ici les raisons de cette situation inédite dans l’histoire de la bibliothèque – la négociation nationale avec l’éditeur Elsevier ne constituant pas la seule contrainte.

Des collections de périodiques, complètes depuis l’origine, parfois uniques, ont ainsi été arrêtées brutalement début 2014. C’est le cas de titres de référence comme La Revue du Praticien, dont la BIU Santé possédait tous les numéros depuis sa fondation en 1951.

Jean Deleuze, rédacteur en chef de cette revue, a tenu à apporter son soutien à la BIU Santé : en attendant des jours meilleurs, La Revue du Praticien sera fournie gracieusement à la bibliothèque, pour assurer la continuité de la collection et l’information de ses lecteurs.

Vous pouvez lire ici l’intégralité du message envoyé par M. Deleuze.

La Bibliothèque interuniversitaire de Santé le remercie pour ce geste, lui et toute l’équipe de la Revue du Praticien.

Le patrimoine et ses acteurs à l’honneur

Les journées du Patrimoine 2013 ont donné lieu à plusieurs manifestations à la BIU Santé.

En préambule, une présentation de documents rares s’est tenue dans la réserve du service d’histoire. Elle a permis de rassembler l’ensemble des acteurs du patrimoine : les décideurs de l’université (le président F. Dardel, la présidente de la fondation Paris Descartes, les doyens de médecine et pharmacie, le directeur général des services…), quelques chercheurs familiers de nos collections, ainsi que les restaurateurs qui ont exposé leurs récents travaux. Plusieurs donateurs et mécènes étaient également de la partie, qui ont été remerciés pour leur aide précieuse.

Soirée patrimoine

Ouvrages en salle Landouzy

Pour en savoir davantage sur nos bienfaiteurs, cliquez ici pour consulter la page dédiée – car il est toujours possible de soutenir la bibliothèque, via des dons ou une aide financière.

Les projets éditoriaux en cours ont été mis en valeur : nouvelles numérisations, transcriptions et traductions de Vésale et correspondance de Guy Patin, dont nous aurons l’occasion de vous entretenir dans les mois à venir.

Comme de coutume, la bibliothèque a été ouverte au public et plusieurs visites ont été organisées : historique du bâtiment et de la faculté au cœur de la grande salle de lecture, choix de livres anciens dans la salle Landouzy (photo ci-contre), prêts d’ouvrages pour les visites de la faculté de Pharmacie.

Merci à tous pour votre participation et à l’année prochaine !