Les poisons à la Faculté de pharmacie

Si vous avez raté les Journées du patrimoine organisées à la Faculté de pharmacie de Paris le 16 septembre dernier, le pôle Pharmacie de la BIU Santé vous donne une chance de vous rattraper ce mois-ci avec une sélection d’ouvrages anciens illustrant l’histoire des poisons présentés en salle Dorveaux jusqu’au 3 novembre 2017. Une sélection d’ouvrages contemporains empruntables en salle de lecture complète cette présentation. Vous pouvez également poursuivre vos pérégrinations dans notre Banque d’images et de portraits et dans la bibliothèque numérique Medic@, sur les traces de Mathieu Orfila, père de la toxicologie moderne, ou en parcourant les planches de nos flores médicales et herbiers.

Gautier d’Agoty. Planche représentant la jusquiame noire

Catherine Blum

Les poisons, arme du crime et remède
Debut: 09/01/2017
Fin: 11/03/2017
4 avenue de l'Observatoire
Paris
75006
FR

Exposition « Venenum » du Musée des Confluences (Lyon)

« Au fil des siècles, le poison a toujours fasciné les hommes. Moyen de défense ou outil de pouvoir ? Arme mortelle ou composant aux vertus médicinales ? L’exposition Venenum revient sur l’incroyable ambiguïté de ces substances et leurs rôles dans l’histoire de la culture, la science et les croyances, la médecine et la criminologie. »

L’exposition Venenum : un monde empoisonné, présentée au Musée des Confluences à Lyon  jusqu’au 13 avril 2018, explore la thématique du poison dans la nature et dans les sociétés humaines, au regard d’une présentation interdisciplinaire.

Elle explore différentes utilisations des poisons, décrivant les affaires des grandes empoisonneuses ainsi que les « poisons d’aujourd’hui » qui peuvent être rencontrés dans la toxicité de certains produits de l’industrie cosmétique, par exemple.

Venenum, un monde empoisonné from Musée des Confluences on Vimeo.

Pour aller plus loin

Venenum, le site de l’exposition.

Le dossier de presse de l’exposition : consultable à la BIU Santé pôle Pharmacie, cote 615.900 9 VEN.

La bande dessinée de l’exposition : consultable à la BIU Santé pôle Pharmacie, cote 502052.

Galerie des poisons

Retrouvez aussi la thématique des poisons dans notre banque d’images et de portraits (plus de 200.000 illustrations libres de droit, téléchargeables gratuitement).

 « Que ce soit un moyen de défense ou de pouvoir, une arme mortelle ciblée ou diffuse, une menace environnementale ou encore un espoir pour la médecine de demain, les poisons ont toujours suscité crainte et fascination. »

Debut: 04/15/2017
Fin: 04/13/2018
Musée des Confluences - 86 quai Perrache
Lyon
69000
FR

Expo Zanzucchi au musée d’histoire de la médecine

Jusqu’à la mi-novembre 2017, le musée d’Histoire de la médecine accueille une nouvelle exposition intitulée «Trace et lumière des simples».

Elle met en valeur le travail de l’artiste Pierre Zanzucchi, réalisé à partir d’un herbier du pôle Pharmacie de la BIU Santé.

Retrouvez l’histoire de cette œuvre sur notre blog (2014), et dans notre exposition virtuelle Vies d’herbier.

Toutes les œuvres sont exposées à nu, sans vitre, directement offertes à l’œil du visiteur, qui pourra ainsi en apprécier tous les effets de matière et de couleurs.

Cette exposition est présentée en trois parties différentes, dans les lieux suivants :

Chaque partie de l’exposition comprend un ensemble d’une quarantaine d’œuvres.

Un catalogue de 96 pages contient les reproductions des œuvres présentées. Il est en vente au musée, et consultable au pôle Médecine de la BIU Santé (cote 156766-448-20).

«L’ESPRIT DE LA TRACE…

À la faculté de Pharmacie de l’Université Paris Descartes, j’ai entrouvert un herbier où s’était décomposée en silence, entre des feuilles de papier vieillies par le temps, la matière disparue de tiges, de fleurs, de pétales, d’étamines…

Prisonnière, leur lumière intérieure s’était inscrite dans le papier ne laissant plus qu’une trace imaginée.

Leurs vies mystérieuses se réveillaient sous mon regard.

Le papier – sa texture, son vieillissement, son bruissement, sa couleur, son incertitude, sa fragilité – devenait le support de mon travail. Il me fallait suivre la trace de l’âme laissée par ces herbes disparues.

J’ai choisi les feuilles où l’empreinte de l’herbe s’accordait à l’énergie de mon trait. Une vie végétale antérieure surgissait encore de la forme originelle.

Mon doigt, ma main, ont dessiné. Tout devenait peinture.

Et là, dans ce silence, naissait la nouvelle énergie des plantes, dépôt de l’âme… testament des herbes disparues.»

Pierre Zanzucchi

Le musée d’Histoire de la médecine (qui est climatisé !) est ouvert de 14h à 17h30 sauf jeudi, dimanche et jours fériés (du 15 juillet au 31 août, mêmes horaires, mais du lundi au vendredi, fermé le week-end).

En savoir plus

Le communiqué de presse de l’exposition

L’œuvre de Pierre Zanzucchi sur son site

Debut: 06/09/2017
Fin: 11/15/2017
Musée d'histoire de la médecine, 12, rue de l'Ecole-de-Médecine
Paris, Île-de-France
75006
FR

Nouvelle numérisation à la BIU. Sentez !

Extrait de La parfumerie française et l’art dans la présentation, 1925

Née en Orient et aujourd’hui fleuron de la culture française, la parfumerieet la cosmétique en général – inscrit son histoire dans celle de l’hygiène et de la mode.

Le XIXe siècle et l’industrialisation marquent un véritable tournant avec l’avènement des procédés chimiques qui se substituent peu à peu aux produits naturels. À partir de 1860, les usines des parfumeurs quittent Paris pour la proche banlieue et Grasse est le second pôle de la parfumerie française[1]. Comme le soulignait fort justement Madame de Staël, «La parfumerie moderne, c’est la rencontre de la mode, de la chimie et du commerce».

La parfumerie française et l’art dans la présentation, 1925

 

Reflet du développement considérable qu’elle connaît depuis, La Parfumerie française et l’art dans la présentation est un volumineux ouvrage qui retrace l’histoire des différentes maisons de parfums, dont un grand nombre a disparu aujourd’hui, des pratiques commerciales et des procédés de fabrication. Véritable arrêt sur image en 1925, l’ouvrage fleure bon une époque révolue aux effluves de rose, de lavande et de violette.

La BIU Santé vous propose de découvrir cet ouvrage riche d’informations et de nombreuses illustrations sur le site de Medic@. Sa numérisation s’inscrit dans le cadre d’une collaboration avec un programme de l’ANR, Littépub, qui s’intéresse à l’histoire croisée de la littérature et de la publicité.

Pour aller plus loin

Retrouvez une sélection de ressources en histoire de la parfumerie dans un billet précédemment publié sur notre blog.

On consultera utilement notre exposition virtuelle «Secrets de beauté» dédiée à la cosmétologie et le dossier Medic@ qui lui est associé, avec une introduction du Dr Jacques Chevallier.

Nous signalons également l’exposition qui vient de s’ouvrir au Musée international de la parfumerie de Grasse : Christian Dior, Esprit de parfum (17 mai – 1er octobre 2017)

[1] Rosine Lheureux, Une histoire des parfumeurs : France 1850-1910, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2016.

Chloé Perrot, chargée de numérisation des collections

Chocolat et santé : résultats du jeu concours de Pâques

Vous avez été nombreux à tenter votre chance pour le jeu concours organisé dans le cadre de l’exposition « Chocolat et santé » du pôle Pharmacie de la BIU Santé et nous vous remercions de votre participation ! Le jeu concours étant clos, nous publions la grille de mots-croisés complétée, la réponse à la question subsidiaire ainsi que le nom des heureux gagnants.

Résultats des mots-croisés

HORIZONTALEMENT

1.       Dramaturge italien, lauréat du Prix Nobel de littérature. Célèbre marque allemande de « chocolat au lait du pays alpin » créée en 1901. Sa fève fermentée et torréfiée permet de produire le chocolat.
2.       Aperçu. Recouvrit d’une mince couche d’or. Le grain de cette plante peut-être associé au chocolat.
3.       Conifère de la famille des Taxaceae. Célèbre chocolatier suisse dont l’entreprise fut fondée à Neuchâtel en 1826. Cité de la Mésopotamie.
4.       Elle peut être vestimentaire ou alimentaire. Celle du dieu égyptien Anubis était celle d’un canidé.
5.       Marque française de biscuits créée à Nantes en 1846. Peintre allemand de la 1ère moitié du XXème siècle. Bonne action.
6.       Célèbre entreprise chocolatière française fondée en 1816. Truffer.
7.       English, Welsh and Scottish Railway (racheté en 2007 par Deutsche Bahn). Célèbre entreprise chocolatière belge fondée en 1857, elle vendait à l’origine des confiseries pharmaceutiques (bonbons contre la toux, réglisse contre les maux d’estomac, morceaux de chocolat, etc.).
8.       Commune de Seine-et-Marne où une dynastie d’industriels décida de déplacer son usine de produits pharmaceutiques en 1825 puis de la consacrer à la fabrication du chocolat (usine représentée sur une illustration dans une des vitrines de l’exposition à l’entrée de la salle Dorveaux). Télévision. Impôt sur les sociétés.
9.       Symbole de l’argon. Institute of Electrical and Electronics Engineers.
10.   Célèbre entreprise chocolatière française fondée à Blois en 1847. Code international de plaque minéralogique des Pays-Bas.
11.   Port d’Athènes. À Pâques il est souvent en chocolat.
12.   Symbole de l’einsteinium (élément chimique de numéro atomique 99). Célèbre chocolatier suisse, il ouvre sa première confiserie à Berne en 1867.

VERTICALEMENT

A.      Quelques carrés de chocolat peuvent aider à la couper. Elle peut être phréatique ou chocolatée.
B.      Charlie et la Chocolaterie (2005) de Tim Burton (avec Johnny Depp dans le rôle du magicien expert en chocolat) en est un. Habitants de la commune d’Ore (Haute-Garonne).
C.      Passée sous silence. Cité de la Mésopotamie.
D.      Uranie était celle de l’astronomie. Multinationale suisse du secteur agroalimentaire fondée en 1875, dont le chocolat est un des fleurons.
E.       Fruit de lianes de la famille des Actinidiaceae dont la pulpe et les graines sont riches en vitamines (C, E, B1, B2, B3, B5, B6), en potassium et en magnésium. Afrique Équatoriale Française.
F.       Lysine décarboxylase. Blessé ou atteint dans ses intérêts.
G.     Célèbre chocolatier suisse de Lausanne, inventeur du chocolat aux noisettes. Plante herbacée cultivée dont les graines sont riches en acide alpha-linolénique (ALA).
H.      Perroquet d’Amérique tropicale. Fleuve d’Italie
I.        Le cinéma est le septième. Célébrée.
J.        Ancien pharmacien du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, il ouvre sa première chocolaterie à Paris en 1800.
K.      Ressources humaines. Capitaine d’arche.
L.       Celle du Nil apportait chaque été un limon noir. Célèbre chocolatier suisse, il crée des machines pour ce qui devient en 1819 la première fabrique moderne de chocolat du pays.
M.    Il peut être comprimé, comme un médicament, ou musical. Bibliothèque interuniversitaire de santé.
N.     Pays merveilleux où résidait un magicien. Célèbre groupe chocolatier américain, dont la création remonte à 1920. Marque de chocolats franco-belge, dont la première chocolaterie fut établie à Bruges.

Réponse à la question subsidiaire

En quelle matière sont les moules utilisés pour fabriquer les œufs en chocolat, selon un Manuel pratique du pâtissier-confiseur-décorateur publié en 1894, présenté dans l’une des vitrines ?

Le manuel dont il est question est le Manuel pratique du pâtissier-confiseur décorateur à l’usage des chocolatiers, confiseurs, cuisiniers, glaciers, pâtissiers, fabricants de biscuits, maîtres-d’hôtels, etc., publié par Emile Hérisse, confiseur-pâtissier-décorateur de son état (Paris, chez MM. Letang fils, 1894, cote 30787). Ouvert à la page 406 dans l’une des vitrines, on peut y lire que l’« on se sert, pour mouler [les œufs en chocolat], de coquilles en fer blanc… ». Si vous n’aviez pas l’occasion de venir voir notre exposition, l’ouvrage était cité dans la bibliographie du billet de blog annonçant l’exposition.  Une version numérisée était également accessible gratuitement dans la bibliothèque numérique Gallica.

Enfin, félicitations aux gagnants, classés ici par ordre d’arrivée :

  1. Karin Lebascle
  2. Antoine Lambert
  3. Saadia Batiga
  4. Badrata Anli, Nour Ben Salem et Gabrielle Leblanc
  5. Véronique Quellec
  6. Lenny Dahan
  7. Fabien Benthami et Marie Bruneel

Ils se verront remettre une récompense (comestible ou non !), et sont invités à participer à une visite privée de la bibliothèque ainsi qu’à une présentation des collections anciennes.

Catherine Blum, Alain Delaforge et Sidonie Vicet

Chocolat et santé : une exposition et un jeu concours

Exposition ChocolatÀ l’occasion de Pâques, vous avez peut-être reçu en cadeau quelques chocolats. Venez découvrir une sélection d’ouvrages et de thèses récents (empruntables) et de livres anciens sur le thème du chocolat et de la santé, à l’entrée de la salle Dorveaux (4, avenue de l’Observatoire, 75006 Paris). Vous consommerez ainsi en gourmands avertis !

Si aucun chocolat ne vous a été offert (ou si vous avez déjà tout mangé !), la bibliothèque vous propose une deuxième chance : quatre lots vous attendent, si vous parvenez à remplir la grille de mots-croisés ci-dessous et à répondre à une question subsidiaire. Les livres exposés pourront vous aider à franchir ces deux obstacles !

GrilleVous pouvez imprimer la grille de mots-croisés avec les définitions en cliquant : ici.

Continuer la lecture de « Chocolat et santé : une exposition et un jeu concours »

Société d’histoire de la pharmacie : séance du 22/03/17

SHPCe mercredi 22 mars 2017 s’est tenue la séance de la Société d’histoire de la pharmacie dans la Salle des Actes de la Faculté de pharmacie de Paris. Si vous n’avez pas eu l’occasion d’y assister, en voici un bref résumé.

Après l’annonce des informations relatives à l’actualité de la SHP et de l’histoire de la pharmacie par le secrétaire général Bruno Bonnemain, quatre interventions se sont succédé durant cette séance présidée par le professeur Olivier Lafont, président de la SHP.

The Bolduc House Museum, Sainte Genevieve, Missouri
The Bolduc House Museum, Sainte Genevieve, Missouri

Bruno Bonnemain a fait le récit d’un séjour de plusieurs mois effectué en Amérique du Nord, à la découverte des monuments historiques et musées consacrés à l’histoire de la pharmacie. Parmi les lieux remarquables qu’il a eu la chance de visiter, on citera la Maison Bolduc à Sainte Geneviève dans le Missouri, le Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal ou encore le Monastère des Augustines à Québec.

Remy Bellenger : Le Laboratoire Dausse, une histoire de familles, 1824-1929

Couv-DausseRemy Bellenger a retracé l’histoire d’une entreprise familiale florissante, le Laboratoire Dausse, à l’occasion de la parution de son ouvrage Le Laboratoire Dausse : une histoire de familles (1824-1929) publié aux éditions L’Hexaèdre. À partir de ses archives familiales et de nombreuses sources historiques, il a pu reconstituer le parcours de son ancêtre Amans Dausse, pharmacien de métier. Propriétaire d’une officine située au 10, rue de Lancry à Paris, Amans Dausse rencontre un certain succès dans la fabrication et la vente de remèdes et médicaments. En 1834, il fonde le Laboratoire Dausse, spécialisé dans la fabrication de médicaments à base de plantes.

Vous pouvez découvrir la suite de cette saga industrielle et familiale en vous procurant l’ouvrage de Remy Bellenger ici.

Bruno Bonnemain : Le Journal de pharmacie et de chimie en 1917

Bruno Bonnemain, Secrétaire général de la SHP, a analysé la publication du Journal de pharmacie et de chimie au cours de l’année 1917, à travers le prisme de la Grande Guerre. Les nouvelles du front et le contexte politique et idéologique de l’époque influent sur le contenu d’une publication spécialisée, à travers des articles portant sur des sujets d’ordre technique (rôle des vêtements dans l’infection des blessures de guerre, accès à l’eau potable sur le front…) ou plus général (l’industrie pharmaceutique en Russie, la production des alcaloïdes en temps de guerre…). En parallèle à l’événement, le Journal de pharmacie et de chimie maintient une politique éditoriale plus classique en abordant des thèmes connexes tels que la chimie alimentaire avec la polémique autour du lait écrémé par exemple, ou encore l’histoire de la pharmacie.

Sophie Jacqueline : Étude pharmaco-archéologique des baumes de momification en Égypte ancienne

Bec d'ibis momifié, collection privée
Bec d’ibis momifié, collection privée

Sophie Jacqueline, lauréate du prix de thèse de la Société française d’histoire de la médecine, nous a présenté l’étude pharmaco-archéologique qu’elle a réalisée dans le cadre de sa thèse d’exercice sur les baumes de momification en Égypte ancienne. De nouvelles méthodes d’analyse permettent de mieux connaître les méthodes de momifications, ainsi que la composition des baumes et des substances participant à la conservation des corps. Cette étude a été conduite selon un cadre méthodologique très strict, composé successivement d’un examen macroscopique, d’un examen scannographique, d’un examen à loupe binoculaire, d’une analyse élémentaire et enfin d’une analyse chromatographique. L’examen d’artefacts et de crânes de momies datant de l’Égypte ancienne permet d’affiner et d’approfondir les connaissances historiques et scientifiques relatives aux techniques d’embaumement. Sophie Jacqueline poursuit actuellement ses études dans le cadre d’un doctorat à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines sur l’apport des techniques médico-légales dans l’art premier.

Pour en savoir plus : Jacqueline, Sophie. « Les produits d’embaumement égyptiens : nouvelles données pharmacologiques ». Histoire des sciences médicales, 2016, Vol. 50 (1), pp. 43-52.

Olivier Lafont : Masséot Abaquesne en vente publique à Paris, durant le dernier quart du XXe siècle

Vase bi-ansé préempté par le Musée de la Renaissance, vente Ricqlès Drouot, 20 octobre 1996
Vase bi-ansé préempté par le Musée de la Renaissance, vente Ricqlès Drouot, 20 octobre 1996

Olivier Lafont a reconstitué le parcours de pots de pharmacie décorés par le célèbre faïencier du XVIe siècle Masséot Abaquesne dans une série de ventes publiques qui se sont tenues à Paris durant le dernier quart du XXe siècle. Ces pots, dont certains peuvent être identifiés avec exactitude grâce à la signature du maître, se caractérisent par l’emploi de motifs en rinceaux et de figures de profil, typiques de l’école de faïencerie rouennaise de la Renaissance. Leur cote marchande a varié au cours des décennies en fonction de leur originalité, de leur rareté et de leur état, ainsi que de la fiabilité de leur attribution à Abaquesne. Ces pots ont circulé de collections privées en collections privées, réapparaissant occasionnellement lors de ventes publiques au cours des dernières décennies, jusqu’à rejoindre les collections publiques de musée pour certains d’entre eux. À travers l’histoire de ces objets se dessine en filigrane l’histoire du marché de l’art à la fin du XXe siècle.

Pour ceux d’entre vous qui souhaitent admirer de plus près les œuvres de Masséot Abaquesne, une exposition intitulée « Masséot Abaquesne, l’éclat de la faïence à la Renaissance » se tient actuellement et jusqu’au 23 avril prochain au Musée de la Céramique de Rouen.

La prochaine séance de la Société d’histoire de la pharmacie se tiendra le mercredi 7 juin 2017.

Catherine Blum

Résultats de l’énigme sur le remède secret

Notre remède secret a perdu de son mystère… Trois heureux gagnants sont parvenus à résoudre l’énigme que nous vous proposions au mois d’octobre à l’occasion de notre exposition sur l’histoire des huiles essentielles. Bravo à eux et bravo à tous les participants ! Voici expliquée pas à pas la solution de l’énigme.

Eau de Cologne , prospectus, XVIIIe siècle
Eau de Cologne , prospectus, XVIIIe siècle

Souvenez-vous, nous vous demandions quelle était la maladie que permettait de soigner le remède secret. La bonne réponse est… le scorbut.

Pour trouver cette maladie, il faut d’abord identifier l’ingrédient principal du remède grâce à trois indices :

1. Mon premier indice est un fruit. Il se trouve sur la planche XXI de la page 254 du tome II du plus grand traité sur les arbres fruitiers du XVIIIe siècle.

L’indice est la bergamote. Pour le trouver, il faut chercher dans Medic@ le Traité des arbres fruitiers publié par Duhamel Du Monceau en 1768. La planche XXI de la page 254 du tome II représente une bergamote.

2. Mon deuxième indice est un personnage. La BIU Santé a fait l’acquisition récemment d’un ouvrage consacré à ses rapports avec ses dentistes.

L’indice est Napoléon. Vous le trouvez grâce au catalogue de la BIU Santé. Une recherche simple en saisissant le mot-clé « dentistes » et un classement des résultats du plus récent au plus ancien document vous permet d’afficher parmi les premiers résultats l’ouvrage de Xavier Riaud intitulé « Napoléon 1er et ses dentistes » (Paris, L’Harmattan, 2016).

3. Mon troisième indice est une maison de parfumerie. Vous le trouverez dans le numéro de Noël 1920 d’une importante revue consacrée à la parfumerie, en bas à gauche de la page 254.

L’indice est la maison Guerlain. Vous le trouvez dans Medic@ via la page dédiée aux périodiques numérisés, qui vous propose la revue La parfumerie moderne. Un volume unique rassemble tous les numéros de l’année 1920. A l’intérieur de ce volume, vous pouvez vous aider de la table des matières pour repérer le numéro de Noël et le feuilleter pour arriver à la page 254 où vous trouvez en bas à gauche une reproduction d’un flacon de parfum de la maison Guerlain.

La combinaison de ces trois indices permet d’identifier l’ingrédient principal du remède secret : l’Eau de Cologne. En effet, l’huile essentielle de bergamote est l’un des ingrédients de ce parfum ; Napoléon en faisait notoirement une consommation effrénée et la maison Guerlain commercialise encore aujourd’hui ce parfum.

Ensuite, pour deviner le nom de la maladie que soignerait notre remède secret, il faut se reporter à l’un des documents qui était présenté dans notre salle de lecture lors de l’exposition, et qui est également disponible dans Medic@ : Vertus et effets de l’Eau admirable ou Eau de Cologne : approuvée par la Faculté de médecine, le 13 janvier 1727. Au détour d’une impressionnante énumération des propriétés thérapeutiques de l’Eau de Cologne, vous découvrez qu’en mélangeant une cuillerée d’Eau de Cologne et deux cuillerées d’eau de fontaine, en se lavant la bouche avec cette préparation et en l’ingérant trois fois par semaine, vous pouvez – en théorie – soigner le scorbut.

Nous félicitons nos trois gagnants, Sylvie Juvin, Annette Busolin et Chiheb Jouini, qui ont élucidé cette énigme avec brio ! Ils remportent chacun un lot de deux ouvrages incluant un exemplaire de La Faculté de médecine et de pharmacie de Rouen paru aux éditions du Grand Métier en 2015.

Nous profitons de cette occasion pour inclure dans notre article un texte proposé par Romain Galmiche (Editions du Grand Métier) :

5 raisons pour un livre sur la faculté de médecine et pharmacie de Rouen ?

1. Parce que les facultés de médecine sont un maillon essentiel mais finalement méconnu du système de santé. A l’interface entre monde hospitalier et Université, avec un grand U, elles assurent la cohérence des projets et des dispositifs ;

2. Parce que joindre médecine ET pharmacie permet un modèle inédit d’insertion des activités de recherche et d’enseignement. L’innovation scientifique n’est pas un cadeau du ciel : elle est le fruit de démarches conjointes et réfléchies ;

3. Parce que cette faculté, après avoir longtemps cherché sa place dans le territoire, l’a trouvée. La création d’un campus de santé, central et resserré, inaugure une nouvelle ère de la médecine rouennaise ;

4. Parce que la nouvelle région normande offre un exemple frappant des défis qui se présentent à la médecine hospitalo-universitaire française. Défis démographiques, défis financiers, universitarisation des professions de santé. La faculté pour relever le gant doit être souple, inventive, intelligente ;

5 Parce qu’une faculté est toujours en prise avec la société qui l’entoure. Les méthodes d’enseignement changent, les questions éthiques bouleversent les certitudes… De nouveaux mots apparaissent : « classes inversées », « medical training center ». Seule demeure l’exigence intellectuelle.

Catherine Blum

Exposition « Anatomie d’une image »

En complément de la journée d’étude «Fecit ex natura» du 18 novembre 2016, la BIU Santé vous propose l’exposition «Anatomie d’une image».

expo-biu-sante-a1-page-001Cet ensemble de panneaux aborde l’actualité des pratiques de l’illustration médicale et son histoire. À visiter jusqu’au 20 décembre 2016 sur le palier devant l’entrée du pôle Médecine de la BIU Santé (vernissage le 18 novembre à 17h). Il s’agit d’une réalisation de l’atelier de didactique visuelle de la Haute école des arts du Rhin, sous la direction d’Olivier Poncer, Martial Guédron et Valérie Chansigaud.

«Acte fondateur du programme Didactique tangible, l’exposition «Anatomie d’une image» s’inscrit dans une démarche épistémologique qui associe des historiens, des professionnels, des didacticiens, afin d’éclairer, d’analyser et de mettre en liens différents modes de représentation des sciences et de la médecine.

pb170146Alors qu’elles nous accompagnent au quotidien, les images scientifiques et médicales sont paradoxalement mal identifiées. L’exposition «Anatomie d’une image» a pour objectif premier de faire un état des lieux de la profession d’illustrateur médical et scientifique en Europe et aux États-Unis, ainsi que de révéler la diversité des contextes de production, comme des processus de création de ces illustrations. Les illustrations scientifiques et médicales sont toujours issues d’une commande, au plus près de l’actualité scientifique, elles traduisent le réel en image. Cette exposition dévoile l’intimité de différentes démarches artistiques et met en perspective quelques repères historiques issus des fonds d’archives de Strasbourg et d’ailleurs. Nous remercions toutes les illustratrices et tous les illustrateurs qui nous ont ainsi conté l’histoire de l’une de leurs images et qui nous ont confié leurs documents de travail intermédiaire.»

En savoir plus

Le site de l’exposition avec présentation des panneaux

Debut: 11/18/2016
Fin: 12/20/2016
12, rue de l'Ecole-de-Médecine
Paris, Île-de-France
75006
FR

L’exposition Champignons est de retour !

Après le succès de l’édition 2015, les mycologues du service de Pharmacognosie et Biologie végétale, avec l’aide de leurs étudiants, vous présentent une exposition de champignons le jeudi 10 novembre de 11 h à 17 h dans le hall d’honneur de la Faculté de Pharmacie de Paris. Ne manquez pas cette manifestation splendide et éphémère !

lepiota-procera-face

À cette occasion, à l’entrée de la salle de lecture Dorveaux, le pôle Pharmacie de la BIU Santé expose des ouvrages sur le sujet (voir la bibliographie à la fin de ce billet), ainsi que des moulages de champignons prêtés par le laboratoire de Pharmacognosie.

Merci à François-Hugues Porée pour son aide.

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir l’exposition du 10/11 grâce à la galerie photo publiée sur Facebook et à une vidéo sur Periscope !

exposition_champignonsSi les champignons ont une place de choix dans le cursus des étudiants de pharmacie (cours de mycologie des 3e année, des 5e et 6e année de la filière Officine, sorties pédagogiques en forêts avec les enseignants) et dans les collections de la bibliothèque, c’est en raison de leur intérêt pour la recherche et la pharmacognosie, mais aussi à cause des propriétés toxiques de nombre d’entre eux, comme en témoigne cette année encore un récent article de presse. On consultera toujours avec intérêt les recommandations et les communiqués de presse sur le site Internet du Ministère de la santé. Voir par exemple : Prévention des intoxications par les champignons. Une fois que les champignons comestibles ont été identifiés et prélevés avec soin, ils sont un régal pour nos papilles …

9782035847621-x_0Les champignons sont aussi un grand charme des forêts d’automne. Le promeneur peut partager le plaisir de ses découvertes en les géolocalisant sur des cartes participatives, comme celle créée par Christophe Boutet : Partagez vos coins à champignons, ou sur d’autres sites recensés dans cet article. D’autres applications proposent aujourd’hui une aide à l’identification : IK-CHAMPI, conçue par Louis Chavant, professeur émérite à la Faculté de Pharmacie de Toulouse, par exemple.

Les éditeurs ne sont pas en reste et sont chaque année fidèles à ce rendez-vous, avec des nouveautés et des rééditions aux couvertures multicolores…

Sidonie Vicet, Alain Delaforge, Françoise Zentz

Continuer la lecture de « L’exposition Champignons est de retour ! »