Les champs de l’odontologie de Pierre Fauchard

Titre du chapitre Des Dents tortües, mal arrangées, & luxées Des instrumens & des remèdes qui servent à opérer, quand on redresse & qu’on raffermit les Dents. éd. 1746, T II, p. 87 Titre du chapitre Des Dents tortües, mal arrangées, & luxées Lames d’argent percées de deux trous Détail de la planche 15, éd. 1746, T II, p. 79 Lames d’argent percées de deux trous La contention	Pierre Fauchard (Ce long chapitre est une ébauche de ce que deviendra plus tard l’orthodontie) : Les malpositions dentaires Lorsqu’une dent mal située nuit à l’arrangement des autres dents ; qu’elle se trouve hors de rang, qu’elle blesse la langue ou les joues ; qu’elle choque la vue par la difformité, & qu’elle ne peut être logée dans le rang des autres dents, il faut nécessairement l’ôter. Si au contraire, une dent mal située peut être mise au rang des autres à la faveur de quelque intervalle, on redressera cette dent en la limant, autant qu’il sera possible. Si toutefois la lime n’est pas suffisante, pour mettre cette dent de niveau avec les voisines, on pourra y réussir avec l’usage des doigts, du fil commun, de la soie, des petites plaques, ou lames faites d’or ou d’argent, ou d’autre matière convenable, ou enfin par le moyen du pélican, ou des pinces droites. Si l’on ne peut réussir par tous ces moyens, on ne doit pas balancer à ôter la dent, pour en prévenir les suites fâcheuses. Les matériaux employés sont du fil commun, de la soie, des petites plaques, ou lames faites d’or ou d’argent.
	L’occlusion est prise en considération : après avoir fait asseoir la personne sur un fauteuil convenable, il faut, avant que de redresser les dents qui en ont besoin, examiner quelle est la situation qu’il faut leur donner. Dans cette vue, on fait ouvrir et fermer la bouche [...]. On examine d’abord si les dents qui sont courbées, ou penchées, ne sont point plus longues, ou plus larges que les dents droites qui sont à côté. Si la dent qu’on veut redresser est plus longue, ou plus large qu’elle ne doit l’être, il faut en limer tout ce qui excède celles qui sont droites. On lime aussi les dents qui sont à la mâchoire opposée, si elles ont acquis plus de grandeur qu’elles n’en doivent avoir afin d’empêcher que dans les mouvements des mâchoires ces dents ne viennent à heurter celles qu’on aura redressées.	Fils d’or et lames de plomb Détail de la planche 28, éd. 1746, T II, p. 214 Fils d’or et lames de plomb
Quant aux dents dérangées par coups violents, après les avoir repositionnées, si l’alvéole & la gencive ont été déchirées, on aura recours aux lames de plomb que l’on appliquera, l’une sur la surface extérieure des dents & l’autre sur leur surface intérieure, ayant auparavant garni ces lames avec du linge ou de la charpie, pour empêcher qu’elles ne glissent sur les dents [...], on tient ces lames assujetties par le moyen d’un fil enfilé dans une aiguille que l’on passe dans l’intervalle des dents par les trous de ces mêmes lames [...]. Enfin on fait une lotion avec quatre onces de vin, & une once de miel rosat. Le malade a soin d’en tenir de tems en tems dans la bouche. Pierre Fauchard se dit l’inventeur de cette technique qui est en fait une amélioration sensible des bandes de tissu de Francisco Martinez d’Onielo et des lames de plomb de Bernardin Martin.		Petite bande de tissu empesé de blanc d’œuf et autres poudres pour contenir les dents ébranlées par un choc (Francisco Martinez d’Onielo Coloquio breve ... 1557) Petite bande de tissu empesé de blanc d’œuf