Chirurgie orthopédique - thérapeutique des difformités congénitales ou acquises, de L.A. de Saint-Germain, 1883

présenté par le Pr. L.P. Fischer

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Ce livre est intéressant à plusieurs titres :

  • il s’agit de leçons cliniques recues à l’hôpital

  • c’est la première fois que le mot «orthopédie», créé en 1743 par Nicolas Andry , est adjoint au mot «chirurgie» (seul Bigelow l’a peut-être utilisé auparavant aux Etats-Unis).

Jusqu’à L.A. de Saint-Germain , orthopédie (l’art d’avoir des enfants droits) est réservé à l’art manuel non chirurgical : aux fabricants de corsets et d’appareils de redressement, à des instituts où l’on pratique gymnastique et étirement. Les grands instituts orthopédiques sont Orb, près de Lausanne en Suisse, qui appareille le pied bot de Talleyrand ; Lyon, quai des Étroits, où Gabriel Pravaz réduit le premier au monde des luxations congénitales de la hanche ; Montpellier avec Delpech qui aurait préféré parler d’orthomorphie…
 

L.-A. de Saint Germain

Vers les années 1820, la mode du redressement comporte les ténotomies : les plus célèbres sont celles de Guérin à Paris, Stromeyer pour le strabisme ; dans Madame Bovary, le Dr Bovary pratique la ténotomie du tendon d’Achille du pauvre Hippolyte selon la technique du fameux Duval. Amédée Bonnet , à Lyon, a écrit un Traité des ténotomies.

Mais le terme chirurgie orthopédique de L.A. de Saint-Germain va plus loin que les ténotomies : il recouvre tous les gestes un peu longs permis par l’anesthésie à partir de 1846. Il s’adresse à toutes les difformités de l’enfance aussi bien qu’au bec-de-lièvre et aux déformations de la verge de l’enfant par exemple.
 

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Bonnet
En 1918, Calot , de Berck, fera encore évoluer le terme orthopédie en publiant une expérience de la guerre 1914-1918 dans Chirurgie orthopédique de guerre, car Calot, chirurgien des enfants (donc orthopédique), a appliqué à des blessés adultes des techniques destinées aux enfants, des immobilisations par tractions d’articulations fracturées, ouvertes… au lieu des traditionnelles amputations.

Depuis 1950, le terme chirurgie orthopédique a encore évolué : il est employé pour une chirurgie ostéo-articulaire non urgente, souvent de déformations… sur rendez-vous, par opposition à la traumatologie qui, elle, nécessite souvent un geste urgent.