Les rayons de Röntgen et le diagnostic de la tuberculose, d’Antoine Béclère, 1899

présenté par le Pr. Guy Pallardy

Bien que précédé par 45 articles parus dans les journaux médicaux et les bulletins des Académies de médecine ou des sciences, ce livre est le premier publié par le Dr Antoine Béclère chez J.-B. Baillière en 1899 (un volume de 96 pages avec 9 figures). Neuf pages d’historique, suivies de dix-sept pages d’étude critique des techniques de radioscopie et de radiographie, caractérisent cette période des pionniers. Les pauvres images caricaturales peuvent faire sourire si l’on oublie leur date, car elles étaient le résultat de beaucoup d’efforts avec des temps de pause longs (de 30 secondes à 1 minute) et l’absence de matériel antidiffusant.

Béclère

Mais les pages consacrées à la maladie contiennent des notions nouvelles à l’époque, comme la notion de latence et de nécessité d’un dépistage de masse pour certaines maladies, des formes douteuses qui ne font pas leur preuve biologique et de la tuberculose certaine dont la radiologie peut délimiter l’extension ou des complications passées inapercues. Antoine Béclère cite largement ses références francaises et étrangères.

A la suite de la découverte des rayons X par le physicien allemand Roentgen révélée le 28 décembre 1895, Antoine Béclère ( 1856-1939), médecin des Hôpitaux de Paris, avait, lors d’une démonstration de radioscopie chez ses camarades d’internat, les Docteurs Oudin et Barthélemy , pressenti les immenses possibilités d’investigation du corps humain par ces rayons invisibles. Aussi, dès 1897, implante-t-il à ses frais dans son service de l’Hôpital Tenon , un appareil de radioscopie pour examiner ses malades et ceux de ses confrères qui les lui confiaient. Nommé à Saint-Antoine en 1899, il poursuit ses études des possibilités radiologiques : son esprit fécond et son activité inlassable lui permettent d’inventer du matériel, d’établir les bases de la sémiologie en radiologie, d’étudier les effets des rayons sur différentes tumeurs et de créer un enseignement suivi par de nombreux médecins français et étrangers.

Roentgen

Antoine Béclère peut donc être considéré comme «le père de la radiologie française», lui qui reçut nombre d’honneurs grâce à sa réputation internationale et à ses vues humanistes.

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