Humaniste accompli et luthérien modéré, Jacob Degen, alias
Schegk (1511-1587), a enseigné longtemps la philosophie et la
médecine à l’université de Tübingen. Bien que ce soit une figure
encore méconnue des historiens, son cours était populaire et
attirait de nombreux étudiants souvent provenant des pays réformés.
Parfois surnommé « second Aristote », Schegk était connu comme un
commentateur d’Aristote. Il s’intéressait aussi aux domaines
biologiques et médicaux et a composé entre autres le traité
embryologique De plastica seminis facultate (Strasbourg,
1580). Ceci est l’un des premiers ouvrages qui appliquent à la
notion galénique de la vertu formatrice le terme « plastique »,
pour donner l’expression de « faculté plastique » (facultas
plastica) à la Renaissance. Bien que cet ouvrage soit rare
aujourd’hui, sa théorie s’est largement répandue à la fin du
seizième et au début du dix-septième siècle, notamment chez les
philosophes naturels de confession protestante, parmi lesquels se
trouve Daniel Sennert (1572-1637).
Bibliographie
Dictionary of Scientific Biography,
12 (1975), pp. 150-151. |
Christoph Sigwart, « Jakob Schegk, Professor
der Philosophie und Medizin », Kleine Schriften, Freiburg
im Breisgau, Mohr, 1889, pp. 256-291.
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Sachiko Kusukawa, « Lutheran Uses of
Aristotle: A Comparison between Jacob Schegk and Philip
Melanchthon », in Philosophy in the Sixteenth and Seventeenth
Centuries: Conversations with Aristotle, éd. Constance
Blackwell et Sachiko Kusukawa, Aldershot, Ashgate, 1999, pp.
169-188.
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Hiro Hirai, « "The Invisible Hand of
God in Seeds: Jacob Schegk’s Theory of Plastic Faculty », Early
Science and Medicine, 12 (2007), pp. 377-404.
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