Nicolas DUBOIS de CHÉMANT (1753-1826 ?)

Dissertation sur les avantages des dents incorruptibles de pâte minérale, démontrant leur supériorité sur toutes celles faites en substances animales et autres.
Approuvées par la Faculté et la société Royale de Médecine ; les Académies des Sciences et de Chirurgie etc.
Suivie d'un jugement qui a condamné M. Dubois-Foucou, Dentiste du Roi et Consorts, dans leur demande en nullité de Brevet d'invention, qui avait été accordé à l'inventeur.
par M. Dubois de Chémant, chirurgien-dentiste breveté de LL. MM. les Rois de France et d'Angleterre.
Paris, 1824. Se trouve chez l'Auteur, rue Vivienne, n° 7. et chez Mongin, Boulevart des Italiens, n° 10.

Présentation par Micheline RUEL-KELLERMANN
Docteur en chirurgie dentaire et en psychopathologie clinique et psychanalyse
Membre titulaire de l’Académie nationale de chirurgie dentaire
Secrétaire générale de la Société française d'histoire de l’art dentaire (SFHAD)
micheline@ruel-k.net

Trente cinq ans après sa Dissertation sur les avantages des nouvelles dents et râteliers artificiels incorruptibles et sans odeur, Dubois de Chémant annonce par un titre des plus explicites un nouveau ou plutôt récurrent règlement de comptes avec ses confrères.

D'autres se sont penchés comme lui sur la pâte minérale et surtout ont conçu de nouvelles techniques, à commencer par Fonzi. Il est donc dépassé. De plus, son ami Christophe-François Delabarre émet en 1820 une critique à son égard qui met fin définitivement à ses prétentions : « Tout homme impartial qui aime l'art pour l'art même et qui met de côté toute prévention, conviendra que le genre de dents minérales dont il est question ne peut entrer en comparaison avec celles qui ornent la bouche; car la pâte n'étant pas transparente, elle a, étant cuite, le ton terreux de la faïence. (...) Un œil scrutateur y distingue toujours quelque chose de disparate. Je n'admettrais donc l'emploi de ce travail que pour une suite non interrompue de huit à dix dents, ou même pour les dentures complettes, particulièrement chez les personnes âgées ». (Traité de la partie mécanique de l'art du chirurgien-dentiste. Ouvrage orné de 42 planches. 1820. T I, p. 87-90 et p. 98).

Audibran de plus se mêle du procès que Dubois de Chémant a intenté à l'un de ses patients mécontent, Lord Egerton; Furieux, Dubois répondra par : Réfutations des assertions fausses et calomnieuses contenues dans un libellé dirigé par Audibran, dentiste, contre M. Dubois de Chémant, sous le prétexte d'un procès intervenu entre le lord Egerton et M. de Chémant. (Paris 1826).

Cette Dissertation tardive confirme, s'il en était besoin, l'intolérance de Dubois de Chémant à accepter la moindre concurrence. Son portrait orne la deuxième page, à l'instar de Fauchard.

Eléments biographiques et publications.

« Nicolas Dubois de Chémant est né le 12 août 1753 en Charente. Il a été baptisé le 15 août 1753. Il est le dernier fils de Mathurin Dubois et de Clémence Delpeux. Son père ayant fait fortune à Paris, revint dans son pays natal à Garat, en Charente, et acquit la terre noble de Chément. Il mourut alors que Nicolas avait trois ans. Sa mère se remaria rapidement, moins d'un an après son veuvage. Nicolas vécut avec son frère au château de Chément. Il prit le nom de Dubois de Chémant (l'orthographe varie), bien qu'il n'eût aucun droit d'ajouter à son nom celui de Chémant » (B. Kurdyk, Fr. Vidal).

Il est maître en chirurgie à Paris en 1788; il habite alors au Palais Royal, Arcades 92-94 (actuellement 9 rue de Beaujolais). Puis en 1790, il s'installe à l'hôtel de Sillery, quai de Conty et impasse du même nom.

Ouvrons une parenthèse pour évoquer Alexis Duchateau (1714-1792), apothicaire à Saint-Germain-en-Laye, le véritable inventeur des dents en porcelaine : « Duchateau, perdant ses dents se fit faire des appareils en hippopotame. Incommodé par l'odeur, il pensa à la porcelaine. (...) En 1774, il a 60 ans. Il va à Sèvres [pour certains à Paris, pour d'autres à Saint-Germain en Laye, NDLR] voir Monsieur Guerhard; il se confectionne des appareils en porcelaine dure, d'une seule pièce qui ne lui donnent pas entière satisfaction à cause du retrait après la cuisson, mais qu'il améliore petit à petit. Puis, satisfait de sa découverte, il aurait communiqué son procédé à l'Académie royale de Chirurgie en 1776 pour les uns, (...) 1786 pour les autres (...) » (L. Verchère). Mais aucune trace n’en a été trouvée.

Après différents essais, n'étant pas de la partie, il contacte Dubois de Chémant pour qu'il lui améliore ses appareils. Leur collaboration sera de courte durée.

Dubois de Chémant reprend tout à son compte. « Tous ses travaux et recherches ont été menés avec l'aide de la Manufacture de Sèvres où Dubois de Chémant s'était même fait construire un petit four spécialement adapté pour la cuisson de ces porcelaines. C'est là qu'il se procurait également de la pâte tendre » ( B. Kurdik). Rencontrant le succès, il publie sa première Dissertation en 1788 qui répond à la déclaration de Dubois-Foucou dans le Journal de Paris (n° 139 du 18 mai 1788). Ce dernier dénonce l'usurpation de l'invention qu'il rend à Duchateau, discrédite le contrefacteur et estime que cette matière incorruptible « peut convenir pour des dentiers inférieurs seuls et entiers ou être utilisée pour des dentiers doubles destinés à des personnes qui ne craignent pas la publicité que le choc mutuel des mâchoires peut donner etc.. » ( B. Kurdyk).

En 1790, il écrit la Lettre à Monsieur Andouillé : Sur les dents artificielles. Après maintes polémiques, rapports favorables ou prudents, Dubois de Chémant dépose un Mémoire descriptif des Dents Minérales, et il reçoit le 6 septembre 1791 un des tout premiers brevets d'invention décerné par Louis XVI pour « fabriquer, vendre et débiter dans tout le Royaume, pendant le temps et espace de quinze années. (...) Faisons très expresses inhibitions et défense à toutes personnes d'imiter ou contrefaire les dents de pâte minérale dont il s'agit, sous quelque prétexte que ce soit » (Dagen, p 192-193). C'est alors que Dubois-Foucou, d'autres dentistes et Duchateau lui intentent un procès pour rendre la paternité de l'invention à ce dernier. Par un jugement du 26 janvier 1792, ils seront déboutés et Duchateau berné, par sa déclaration écrite le 20 octobre 1789 : j'atteste de plus que je les ai préférés même aux râteliers de porcelaine que j'avais imaginés pour mon usage, il y a dix ans, soit parce qu'ils sont susceptibles d'être mieux faits, soit enfin parce qu'ils imitent la couleur naturelle des dents et qu'ils la conservent toujours. Je crois devoir cette attestation tant pour rendre hommage aux talents de Monsieur Dubois de Chémant etc. (p. 23).

Exultant de satisfaction, Dubois de Chémant, toujours dans l'excès, va publier des extraits du verdict par voie d'affiche dans tout Paris et le 22 mars 1792, il est condamné pour avoir porté atteinte à la réputation de Dubois-Foucou.

Entre temps, il était parti à Londres d'où il faisait de fréquents retours sur Paris. Dépité après cette condamnation, il rejoint son fils et son beau-père, établis à Londres. Il y publie en 1797 : Dissertation sur les dents artificielles démontrant les avantages des dents faites en pâte minérale sur tous les genres de substances animales, avec un avis aux mères et aux nourrices sur les moyens de prévenir et de guérir les maladies qui surviennent pendant la première dentition et Sur les dents artificielles en général. Dans cette dissertation, on proscrit l'usage des dents faites de substances animales. On y démontre les avantages des dents faites des substances minérales.

Il ne manque pas de faire sa propre promotion tant pour ses publications que pour ses mérites personnels et donne son adresse : 2, Frith Street, près de Soho Square, et chez M. Highly, Fleet Street (Dagen, p. 198). C'est à ce même moment que Thomas Rowlandson lui consacre une gravure très caricaturale montrant trois personnages outrageusement dentés, en haut à droite desquels une affiche dit : monsieur de Charmant de Paris fait des dents artificielles, de faux palais, (...) le tout sans douleur et d'une manière qui lui est particulière.

Il revient à Paris, demeure rue de la Loi (Vivienne), puis rue Villedot, rue de Richelieu, rue de la Feuillade, rue des Fossés Montmartre (du Mail) ; ces adresses successives alternent avec les londoniennes.

En 1824, il publie à Paris sa Dissertation sur les avantages des dents incorruptibles de pâte minérale démontrant leur supériorité sur toutes celles faites en substances minérales et autres, suivie d'un jugement qui a condamné M. Dubois-Foucou, dentiste du Roi et consorts, dans leur demande en nullité du brevet d'invention qui avait été accordé à l'inventeur (Chez l'auteur à Paris). Il déclare en fin de cette brochure : MM. Dubois de Chémant, père et fils, ont l'honneur de prévenir le public, que d'après les nombreuses demandes qui leur ont été faites, depuis qu'ils sont en France, ils ont fixé leur domicile à Paris, rue Vivienne, n° 7, au premier. On les trouvera tous les jours, depuis onze heures jusqu'à trois. (...) L'exercice de sa profession est toujours continué à Londres par M. Mortimer, son beau-frère (p. 39).

Il intente un procès à lord Egerton, comte de Bridgewater qui, mécontent de ses cinq appareils successifs, refuse de payer. Audibran s'en mêle et Dubois de Chémant publie Réfutations des assertions fausses et calomnieuses contenues dans un libellé dirigé par Audibran, dentiste, contre M. Dubois de Chémant, sous le prétexte d'un procès intervenu entre lord Egerton et M. de Chémant. (Paris 1826).

Après cela sa trace est perdue et l'on ne connaît pas la date de sa mort.

Pour la réalité hors polémiques, deux témoignages d’auteurs dignes de foi méritent d'être cités.

Gariot en 1805 a utilisé son brevet : « Aujourd’hui on n’emploie presque plus que les dents humaines, celles du cheval marin, et la pâte minérale, (...) de MM. Dubois Chement, l’un dentiste à Paris, et l’autre à Londres : ces artistes sont parvenus à perfectionner cette matière au point de la rendre très-préférable pour les pièces artificielles à tout ce qui a été employé jusqu'alors à cet usage. (…). En achetant de M. Dubois-Chement de Paris le secret de sa composition, je me suis engagé à ne pas publier son procédé qu’il s’est réservé de faire connaître lui-même. Je l'engage beaucoup à ne pas différer plus-longtemps de faire jouir les confrères éloignés des avantages que présente sa composition, qui n'a encore été que mal imitée jusqu'à présent. Il ne doit pas craindre que cette publication nuise à ses intérêts. (...) Le mystère dans une chose utile restreint toujours son emploi; il empêche qu'elle ne se répande, qu'elle ne s'accrédite, et fait toujours plus de tort à l'inventeur, qu'il ne lui procure d’avantages; je pense que c’est toujours par un faux calcul qu’on garde un secret de cette nature. D'ailleurs le petit tort particulier que pourrait éprouver l'inventeur d'une découverte en la divulguant, ne peut être mis en balance avec la satisfaction qu'il doit éprouver à être d'une utilité générale, et l'honneur d'être rangé parmi les vrais savans qui se piquent de faire faire des progrès dans les sciences » (J. B. Gariot, Traité des maladies de la bouche. 1805, p. 296- 298). On peut se demander si les rumeurs concernant l'inventeur arrivaient jusqu'à la cour d'Espagne ou bien alors, Gariot délivre en toute liberté, non sans humour, son opinion de pur bon sens ?

Quinze années après, Christophe-François Delabarre qui fut l’ami de Dubois de Chémant, tient un discours encore plus net sur ces vaines rétentions techniques. « Tant qu'isolés les uns des autres ils travailleront en cachette, l'un obtiendra un résultat, et ne pourra arriver à un autre, tandis qu'un second s'applaudira de son succès sur un essai, et se désespèrera de ne pouvoir imiter une chose que fait aisément son confrère ». Puis il relate à sa manière la naissance de « l'heureuse idée » de son ami : « Elle vint à M. de Chemant, en 1787, il était alors chirurgien à Paris, et je tiens de lui-même les détails qui suivent. Je fus frappé, me dit-il, de la mauvaise odeur qu'avait l'haleine d'une dame dont les gencives étaient malades par le contact d'un dentier d'hippopotame qu'elle portait depuis longtemps. (...) J'imaginai que, si on pouvait en fabriquer une autre [pièce] en porcelaine, la malade se trouverait à l'abri des désagréments qu'elle avait éprouvés. Comme j'étais entièrement étranger à l'art du dentiste, je consultai à ce sujet diverses gens de cette profession; tous m'opposèrent quelque obstacle à vaincre. (...) [Après de nombreux essais infructueux], je consultai M. Darcet père, alors Essayeur de la monnaie (...). J'obtins par lui l'entrée de la manufacture de Sèvres, où je fus mis en rapport avec les plus habiles artistes. Ils m'insinuèrent de lever des moules de la bouche, afin d'obtenir des modèles en plâtre, sans lesquels je ne pouvais rien faire de bon à employer. On me bâtit un petit four, et je fis un grand nombre d'expériences. (...) Je me trouvai très-embarassé pour placer les pièces : mais le temps, l'expérience, et de fréquentes visites aux dentistes, m'apprirent peu-à-peu la partie mécanique ». (...) Après l'exposé intégral du Mémoire descriptif des Dents Minérales et la relation bienveillante des nombreuses polémiques provoquées par son ami, Delabarre reprend son objectivité pour conclure : « Tout homme impartial qui aime l'art pour l'art même et qui met de côté toute prévention conviendra que le genre de dents minérales dont il est question ne peut entrer en comparaison avec celles qui ornent la bouche, car la pâte n'étant pas transparente, elle a étant cuite le ton terreux de la faïence, (...) un œil scrutateur y distingue toujours quelque chose de disparate. Je n'admettrais donc l'emploi de ce travail que pour une suite non interrompue de huit à dix dents, ou même, pour les dentures complettes, particulièrement chez les personnes âgées ». (Christophe-François Delabarre. Traité de la partie mécanique de l'art du chirurgien-dentiste. Ouvrage orné de 42 planches. 1820. T I, p. 87-90 et p. 98).

Après ces précieuses révélations, il n'est pas étonnant que ceux dont notre « inventeur » avait largement exploité les compétences aient cherché, par tous les moyens, de discréditer celui qui, sans vergogne, gardait tout son savoir acquis pour lui !

L'ouvrage

C'est une brochure de 39 pages. Elle a un triple projet. Vanter la supériorité de son invention, réfuter encore les assertions de Dubois-Foucou, redonner les rapports d'approbation déjà publiés en 1789.

SUPERIORITE des dents et râteliers de pâte minérale, tels que je les exécute, sur tous ceux qui ont été faits avant et depuis ma découverte.

Aucune précision sur la technique, rien que des assurances : « Mon imitation est si parfaite que ces ouvrages en imposent, non seulement à la vue mais encore à l'usage. Il n'est aucune perte de substance des gencives ou des bords alvéolaires dont la réparation ne soit devenue facile, et ma méthode qui consiste à faire d'une seule pièce les dents avec les gencives procure à ces ouvrages une grande solidité » (p. 10). Puis il s'en prend à ceux qui sont obligés de « confectionner des râteliers, en plaçant les dents une par une, en les fixant avec des pivots sur une base de platine (...). Pour réparer la perte des bords alvéolaires, M. Fonzi et ses imitateurs sont forcés de placer de grandes dents longues et minces, et d'appliquer sur la base de chaque dent une pièce séparée imitant les gencives (...). Soyons étonnés que M. Fonzi ait pu persuader à l'Athénée des arts, que le moyen consistant à fixer les dents une par une, était préférable à celui qui présente les dents et les gencives ne formant qu'un tout continu. Il est vrai qu'il a eu grand soin d'éviter la comparaison et ne pas soumettre au jugement de cette société éclairée les ouvrages sorties de mes mains » (p. 11-13). Déni pathétique devant l'indiscutable progrès apporté par Fonzi.

Réfutation des assertions avancées par M. Dubois-Foucou, dentiste du Roi.

Dubois commence par cette phrase, magnifique sous sa plume : « Plus une pensée nouvelle est d'une utilité générale, plus elle excite l'envie ». Il poursuit par cette déclaration intéressante : « Livré à la pratique de la médecine et de la chirurgie, lorsque je fis mes premiers essais, l'idée me vint d'en communiquer les résultats à M. Dubois-Foucou, dentiste du Roi. Celui-ci prend une idée très favorable de cette innovation, qu'il veut porter aussitôt deux dents de ma composition, et qu'il me prie de les lui faire » (p. 15-16). Suivent des arguments plus ou moins spécieux. Citons : « M. Fonzi a fait deux erreurs; la première, lorsqu'il a dit que mes essais étaient insuffisans; la deuxième, que l'oubli dans lequel cette insuffisance l'avait fait tomber, avait plongé dans le besoin l'auteur qui alors résidait à Londres. Quinze mille personnes qui font usage des dents de mon invention suffisent pour démentir un tel fait (...). Mais M. Fonzi lui-même est sans doute revenu de cette erreur, lorsqu'il a fait un voyage à Londres, il y a sept ans, où il n'a pas trouvé un râtelier à faire, tant le public d'Angleterre avait exclusivement pris confiance dans mes procédés » (p. 25-26).

Après la publication des Rapports de l'Académie royale des Sciences, Faculté de Médecine de Paris, Université de Paris et les attestations des patients satisfaits, on trouve à la dernière page des précisions sur son adresse, pour y faire venir les patients qui ne sont peut-être pas aussi nombreux qu'il le prétend : « MM. Dubois de Chémant père et fils, ont l'honneur de prévenir le public, que d'après les nombreuses demandes qui leur ont été faites, depuis qu'ils sont en France, ils ont fixé leur domicile à Paris, rue Vivienne, n° 7, au premier. On les trouvera tous les jours, depuis onze heures jusqu'à trois.

Ils saisissent cette occasion pour faire connaître qu'attendu leur grand succès et la multiplicité de leurs travaux et pour satisfaire plus promptement les personnes qui les honorent de leur confiance, ils ont pris plusieurs artistes pour les différentes branches de leur nouvel art, qu'ils étaient avant obligés d'exercer eux-mêmes. (…) Quoique M. de Chémant ait établi sa résidence en France, l'exercice de sa profession est toujours continué à Londres, dans sa maison. n° 2, Frith street Soho Square par M. Mortimer, son beau-frère » (p. 39).

Son annonce d'une collaboration avec plusieurs artistes est une idée déjà émise par Gariot en 1805 dans son Traité des maladies de la bouche : « Le dentiste doit avoir un petit atelier particulier (p. 298). […] Il doit être très familier avec tous les instrumens et savoir s’en servir avec adresse pour faire lui-même toutes les pièces ; mais quand une fois il est très-occupé, lorsque ses rapports au dehors commencent un peu à s’étendre, il doit avoir un habile ouvrier qu’il fait travailler sous ses yeux, qu’il dirige dans la confection des pièces dont il a besoin et auxquelles il ne fait que mettre la dernière main; il vaut beaucoup mieux, si sa pratique lui laisse quelques instants de libres, qu’il les occupe à la partie scientifique de son art, qu’à travailler lui-même toutes ses pièces comme un ouvrier » (p. 299).

Conclusion

Reprenons les termes mêmes des appréciations ou plutôt du jugement implacable du Dictionnaire des sciences médicales, déjà écrits en 1812 : « cette brochure (celle de 1789) et quelques écrits polémiques sur le même sujet, publiés par M. Dubois de Chémant, ont fait beaucoup de bruit dans le temps ; mais aujourd’hui on ne parle plus de l’auteur ; ses écrits et ses dents sont parfaitement oubliés. Cependant il est juste de convenir que M. Dubois de Chémant fait époque dans la découverte des moyens de fabriquer des dents de porcelaine, de pâte minérale incorruptible, etc. ».

Bibliographie

Georges DAGEN (Montcorbier). Documents pour servir à l’histoire de l’art dentaire en France et principalement à Paris < Paris, La Semaine dentaire, 1925 ( Dubois de Chémant, p. 187-204).
Bernard KURDYK. Nicolas Dubois de Chémant et l'utilisation de la porcelaine en art dentaire. Le chirurgien-dentiste de France, 1991, n° 577 p. 49-54.
Javier SANZ, Micheline RUEL-KELLERMANN. Jean-Baptiste Gariot (1761-1835). Sa vie et son œuvre. Actes du XVIe congrès de la SFHAD.