Caspar Bauhin lui-même regrette, en écrivant son
traité sur les monstres et hermaphrodites, de n’avoir jamais pu anatomiser un
hermaphrodite. C’est pourquoi il cite abondamment d’une part, les observations
réalisées par Realdo Colombo et d’autre part les observations de son frère Jean.
Les observations de Realdo Colombo, auteur du
De re anatomica, publié en 1559, doivent en effet être citées.
Parmi les "cas admirables et rares de monstres" que Colombo
a observés et qu’il évoque dans son De re anatomica, sans planches,
mais avec un frontispice insistant sur l’importance des dissections, il précise
qu’il ne connaît " rien de plus étonnant ni de plus rare " que les cas d’êtres
ni mâle ni femelle. Colombo cite alors trois cas d’androgynie ou d’hermaphrodisme
qu’il a observés : un mort et deux vivants. Lors de sa dissection de l’hermaphrodite
avec vulve et pénis formés, Colombo observe que les vaisseaux déférents étaient
divisés en deux, que le vagin était entier comme l’utérus, mais que les ovaires
se caractérisaient par leur grande épaisseur, et que le pénis avait deux muscles
au lieu de quatre. En procédant à la dissection de l’hermaphrodite, il explique
que même dans ce cas, la nature a su rester "prudente et habile". Il ne parle
ni de "normal" ni de "pathologique".
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Colombo
Frontispice |
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Colombo a aussi examiné deux sujets hermaphrodites
vivants, dont une femme "Ethiopienne", c’est-à-dire à la peau noire, qui l’a
consulté en lui demandant d’ôter par la chirurgie le pénis qu’elle avait, ce
que Colombo refusa, craignant pour la vie de cette personne.
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