Autres écrits : Une thèse cardinale de Guy Patin :
« La Sobriété » (1647)
Note [51]
Hinc ut Dionys. lib. 4 Proverbiorum suorum cap. 5 scribit Cyrillus : Vinum mel ori est, sed fel capiti venenosum : sapit in ore, ardet in ventre, fumat in capite, contundit sensus, vigorem confundit, imaginationem destruit, tollit mentem, visum obnubilat, nervos laxat, linguam balbificat et inhonestat, manus mobilitat, pectus inflammat, spumat luxuriam, vim gignitivam enervat, gressus inordinat, totumque corpus vastat, ita quod a planta usque ad verticem non est in eo sanitas. Hæc Dionys.[Denys cite Cyrille dans le chapitre 5 du 4e livre de ses Proverbes : {c} « Le vin est miel pour le palais, mais vénéneux fiel pour la tête : il a bon goût dans la bouche, il chauffe dans le ventre, il enfume la tête, il assomme les sens, il dissout la vigueur, il détruit l’imagination, il emporte l’esprit, il brouille la vue, il relâche les nerfs, il fait bredouiller la langue et la déshonore, il fait trembler les mains, il embrase la poitrine, il met la débauche en ébullition, il amollit la puissance virile, il désordonne {d} la marche et ruine entièrement le corps, à tel point que, des pieds à la tête, il n’y a plus rien de sain en lui. » Ce sont les mots de Denys]. {e}
- V. note [2], lettre 196.
- Anvers, Ioannes et Iacobus Meursius, 1645, in‑fo de 903 pages.
- Cornelius à Lapide citait ici mot pour mot les Ennarationes piæ ac eruditæ in quinquos libros Sapientales [Pieuses et doctes Explications sur les cinq livres sapientaux…] de Denys le Chartreux (Dionysius Carthusianus, 1402-1471, moine et théologien flamand), commentaire sur le chapitre 20 des Proverbes, fo xlviii vo.
Je ne suis pas remonté jusqu’à la source grecque, dans les Fragments sur les Proverbes de saint Cyrille, Père et docteur de l’Église, qui fut patriarche d’Alexandrie au ve s.
- Les verbes balbificare et inordinare, et l’adjectif gignitivus sont des barbarismes de Denys, que Cornelius à Lapide n’a pas corrigés ; mais leur signification s’entend aisément.
- Ces commentaires portent sur le chapitre 20 des Proverbes, livre biblique cité dans la note [49] supra.