L. 893.  >
À André Falconet,
le 3 décembre 1666

Monsieur, [a][1]

Le roi [2] s’en va rehausser le prix des louis d’or afin, ce dit-on, de faire revenir en France tant d’or que l’on a envoyé en Angleterre ; mais j’en doute fort, et même il n’y a guère d’apparence, joint que si cela était en état d’arriver bientôt on ne le dirait pas si haut. On parle d’un impôt [3] sur les carrosses pour en empêcher le trop grand nombre, et qu’ôtés ceux qui en auront la permission expresse, il ne sera permis à personne d’en avoir s’ils ne donnent 10 000 écus d’abord, et 100 par an. Les Anglais nous menacent, mais ils doivent plutôt avoir grand peur ; ils tâchent de regagner les Hollandais, mais il n’y a pas d’apparence qu’ils se détachent de la France, non plus que les Danois. Si le roi d’Espagne avait bien de l’argent, je pense qu’il leur en donnerait bien volontiers, ou pour nous amuser, ou pour nous faire du mal. L’on m’a aujourd’hui apporté un livre nouveau imprimé à Bordeaux touchant la thériaque et l’Orviétan ; [4][5] il est curieux, mais je ne sais s’il est fort bon. Son auteur est Thomas Riollet, [6] docteur en médecine de Saintes. [1][7] Dans quelques jours je vous ferai part de ce que j’y aurai appris. Je vous baise les mains et suis de toute mon âme votre, etc.

De Paris, ce 3e de décembre 1666.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 3 décembre 1666

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(Consulté le 19/04/2024)

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