J’ai écrit à M. Anisson [2] et à M. Spon touchant les deux manuscrits de M. Gaspard Hofmann. [3] Je voudrais que le livre fût déjà imprimé car je crois qu’on n’a point fait de meilleur livre depuis la Pathologie de Fernel. [4] Je souhaite fort que quelqu’un de vos libraires imprime l’Hygiène de M. Gontier. [1][5] Je sais bien ce que c’est : le livre est bon, mais les temps sont bien mauvais ; il n’est pas raison qu’il en coûte rien à l’auteur qui s’en est donné tant de peine, mais nos libraires de deçà ne veulent rien entreprendre tant ils sont pauvres et ignorants. Le roi [6] a bien des troupes sur pied sans que personne sache son dessein. Il y a des gens bien sages qui espèrent que nous n’aurons point de guerre avec l’Espagne, [7] ils disent que M. Colbert [8] a l’esprit fort éloigné de cette dépense ; ainsi soit-il ! On croit que la paix avec les Anglais est déjà bien avancée et que tôt après, suivra celle des Hollandais. [9] On parle fort ici de la banqueroute [10] de Mme de Fouquerolles, [11] mais on ne sait où elle est ni où elle a caché son argent. M. le président de Mesmes [12] en est fort fâché, [2] et moi je crois que ses créanciers le sont encore davantage. Le cardinal de Retz [13] a permission de venir à la cour pour y être 15 jours et après, il s’en retournera à Commercy. [3][14] Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.
De Paris, ce 9e de février 1667.