L. 1028.  >
À Johann Caspar I Bauhin,
le 20 novembre 1659

Monsieur, [a][1]

J’ai bien été ravi de joie de savoir de vos nouvelles et encore plus, de voir monsieur votre fils, [2] qui m’a rendu votre lettre, et son compagnon, [3] une autre, pour lesquelles je vous remercie de toute mon affection. Je leur ai fait bon accueil, comme ils méritent, et les servirai de toute mon affection en tout ce dont ils auront besoin de moi, tant pour l’amour de vous que pour leur propre mérite. Je les ai entretenus deux fois, mais nous ne sommes pas encore au bout ; aussi aurons-nous encore bien des choses à dire. Vous êtes bien heureux d’avoir un fils si grand, si sage et si savant. [1] J’en ai deux qui travaillent tant qu’ils peuvent à étudier et à voir des malades : l’aîné est médecin de l’Hôpital général ; [4][5] le second, âgé de 26 ans, est Professor Pathologicus, solemni Facultatis decreto, in Scholis Medicorum[2][6] Je prie Dieu qu’il leur fasse la grâce de continuer. Nous attendons ici un livre nouveau de M. Sebizius, docte médecin de Strasbourg, qui sera intitulé Speculum Medico-practicum ; [3][7] j’ai bien envie de voir ce nouvel ouvrage et j’aime fort tout ce qu’a fait ce bon homme. Nous n’avons ici rien de nouveau, sinon Io. Gorræi Opuscula, in‑4o[4][8] dans lesquels il y a de fort bonnes choses. M. Vander Linden s’apprête à faire imprimer son livre de Scriptis Medicis pour la 3e fois, et fort augmenté. [9] Il a pareillement sur la presse un certain traité qui sera intitulé Meletemata Medica ; il en est de présent à la Pathologie. [5][10] On imprime aussi à Leyde, in‑fo, un recueil de toutes les œuvres de Io. Wierus. [6][11] M. Huguetan s’apprête à Lyon pour une nouvelle édition de toutes les œuvres ramassées de Cardan, lesquelles contiendront 7 volumes in‑fo ; [7][12][13] il y en aura un de purs manuscrits qui n’ont jamais vu le jour. On imprime à Bologne un Ulysses Aldrovandus de Plantis : le premier s’achève et on dit que les deux autres viendront ensuite. [8][14] Vous avez commencé quelque chose du dessein de feu monsieur votre père ; [15] tous les gens de bien de deçà vous souhaitent longue et heureuse vie, afin qu’il vous fasse la grâce de continuer bientôt ce bel ouvrage. [9] Un certain jésuite fait ici imprimer un commentaire sur les livres de Cicéron de natura Deorum[10][16][17] je vous baise très humblement les mains, et suis de toute mon affection, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce 20e de novembre 1659.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Caspar I Bauhin, le 20 novembre 1659

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(Consulté le 19/04/2024)

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