L. latine 6.  >
À Jan van Beverwijk,
le 13 mars 1644

[Beverwijk b, page 230 | LAT | IMG]

Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris, adresse ses profondes salutations [1] à Jan van Beverwijk, docteur en médecine de Dordrecht.

Très savant Monsieur, et le plus doux des amis, [a][1]

À vous le dire brièvement et sincèrement, rien ne me déplaît dans l’affection que j’ai pour vous, ni dans celle que vous avez pour moi ; mais tout ce qui m’inquiète et me peine, c’est que les lettres que je reçois de vous soient si rares, et espacées. Je ne désire point me mêler de ce que vous faites, mais souhaite vivement savoir si vous vous portez bien, comment vous menez doucettement vos affaires, ce qu’il y a de nouveau dans les ouvrages auxquels vous travaillez, s’il s’agit d’une édition augmentée et embellie de votre Idea Medicinæ ex veteribus non Medicis[2] ou de quelque autre inédit, tout aussi excellent qu’ont été tous les livres que vous avez publiés jusqu’ici, car je pense qu’il ne peut en être autrement de ceux qui sortiront de votre plume. Si vales, bene est, ego quidem valeo[3] tout comme René Moreau et Gabriel Naudé, vos amis et les miens. [2][3] Hermann Conerding, [4] jeune et savant Allemand de bonne famille qui s’en retourne en Hollande, m’a promis en toute loyauté [Beverwijk b, page 231 | LAT | IMG] de vous remettre cette lettre. Je vous en ai précédemment écrit d’autres, mais je suspecte qu’elles se seront perdues par je ne sais quel mauvais sort, ou plutôt je ne sais quelle créature déployant la perfidie des démons, et l’incurie des facteurs et des messagers, pour entraver les relations épistolaires des hommes les plus innocents et des amis les plus tendres. Malheur à eux, per quos istud scandalum[4][5] Je vous prie instamment, dès que vous le pourrez, de me dire comment vous vous portez, si vous ne nous avez pas oubliés, et quel nouvel ouvrage vous achevez. Par le même Allemand, vous recevrez une thèse de médecine que j’ai récemment présidée et qui, à ce que j’entends, a ici mérité les grands applaudissements de tous. [5][6]

Vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.

De Paris, le 13e de mars 1644.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Jan van Beverwijk, le 13 mars 1644

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(Consulté le 24/04/2024)

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