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Au très distingué M. Christian Buncken, docteur en médecine de Hambourg.
Très distingué Monsieur, [a][1]
J’ai reçu votre dernière, datée du 1er d’octobre 1653, des mains d’un jeune Allemand très savant, M. Garmers. [1][2] C’est inutilement que vous m’avez prié de prendre soin de lui puisqu’il m’est déjà très cher, étant donné qu’un autre ami, qui m’est particulier, M. Charles Spon, [3] médecin de Lyon, me l’a depuis longtemps tout particulièrement recommandé. Je vous le dirai sincèrement et en peu de mots : un jeune homme de si grande vertu n’a nul besoin d’appui ; c’est à peine si j’ai jamais connu une personne de cet âge qui fût parée de tant de mérites ; il n’y a donc aucune raison que vous me le vantiez plus avant. Je vous ai précédemment écrit et un marchand de mes amis, nommé M. Picques, a porté mes lettres à Hambourg. [4] J’espère qu’il vous les remettra quand vous aurez reposé le pied dans votre pays. Je n’ai reçu qu’une seule des vôtres, par un autre de mes amis, M. Volckamer, médecin de Nuremberg ; [5] j’y ai répondu par ma précédente, mais elle se sera peut-être égarée. Quoi qu’il en soit, je vous en écrirai d’autres dorénavant et elles vous seront délivrées plus sûrement puisque désormais vous exercerez la médecine à Hambourg ; mais je vous prie, quand vous me récrirez, d’utiliser un papier de meilleure qualité, qui ne boive pas l’encre et qui ne soit pas destiné à emballer les paquets, comme était celui de votre dernière, où il y a à peine un mot lisible.
M. Garmers a déjà vu M. Riolan ; [6] mais je lui ferai connaître d’autres médecins, à savoir principalement MM. Moreau, Blondel, et d’autres savants ; [7][8] il assistera à des opérations chirurgicales, etc. [9]
Peu après que vous nous avez quittés, notre Riolan a publié trois livres : le premier est Curieuses recherches, etc. ; [2][10] le deuxième contient ses Opuscula anatomica varia et nova sur divers sujets, parmi lesquels on lit une réponse à feu M. Schlegel, votre compatriote, dont la mort m’attriste fort ; [3][11][12] le troisième réunit quatre traités contre mon ami Thomas Bartholin, savoir les réponses contre ses de Lacteis thoracicis, de Vasis lymphaticis et Dubia anatomica de lacteis thoracicis, et de nouvelles remarques contre son Anatomia reformata de la dernière édition. [4][13][14][15][16] J’ai ici chacun de ces livres prêt à vous être envoyé si vous m’indiquez un moyen sûr de le faire ; sinon, je préparerai un petit paquet, où je les emballerai avec d’autres publications académiques, et le remettrai à M. Garmers, pour qu’il vous le fasse parvenir. Notre Riolan, pour autant que le lui permet son grand âge, se consacre maintenant tout entier à un autre opuscule qui plaira beaucoup aux sages et honnêtes gens. [17][18] Mon fils vous salue avec empressement ; il est docteur depuis trois ans, mais point encore aguerri dans les opérations du métier. [5][19] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.
Vôtre de toute mon âme, Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris.
De Paris, le 7e de novembre 1653. [6][20]
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[…] grand dessein de vous aller voir aujourd’hui afin de faire la débauche […] Janson à Cormeilles, [21][22] mais deux choses sont survenues qui m’en […] je vous prie d’en faire mes excuses envers M. de Janson. Il n’y […] nouveau : M. Piget, le juré vendeur, a eu l’extrême onction : que […]é, voyant qu’il ne voulait point faire ce que je lui conseillais. Le […] jours à Châlons, et Sainte-Menehould assiégé. [23]