L. latine 158.  >
À Hieronymus Bauhin,
le 27 février 1661

[Ms BIU Santé no 2007, fo 99 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Hieronymus Bauhin, professeur de médecine à Bâle.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous écris pour vous remercier à la fois de la fidèle affection que vous me portez et des thèses médicales que vous m’avez envoyées par l’intermédiaire de notre excellent M. Spon. [2] Je les ai presque toutes lues en entier et j’en ai trouvé certaines excellentes ; mais dans celle qui traite de Syphilide, par un certain Moritz Grimm, natif de Soleure, je suis étonné et presque stupéfié d’avoir reconnu et lu mon propre nom, page 7. [1][3][4][5][6][7][8][9][10] Ce qu’il a relaté est certainement vrai, et j’ai le souvenir d’avoir lu cela publiquement du haut de ma chaire, [11] mais mon nom n’est pas si réputé pour qu’on l’offre à lire là à tant de gens, au risque de me valoir des reproches. Je loue néanmoins cet homme et le remercie (ce que je vous prie instamment de lui transmettre de ma part) pour cette preuve certaine d’affection qu’il a là montrée à mon égard. À mesure qu’elles paraîtront, vous m’obligeriez d’une immense et presque inestimable faveur si vous vouliez collecter pour moi les autres thèses médicales et disputations académiques de votre ville ou me les acheter, si certaines sont en vente chez vos imprimeurs (je vous en rembourserai le prix de très bon cœur), et les envoyer chaque année à notre ami Spon qui me les fera suivre. [12] Je vous en récompenserai avec très grande joie par des livres, ou autres cadeaux qui se pourront rencontrer. Souvenez-vous donc de ma prière et soyez bien persuadé que je recevrai et accepterai un si grand bienfait avec la plus extrême allégresse. Votre compatriote Burcardus songeant à repartir en son pays, je lui ai remis un livre pour vous il y a un mois. [13] C’est celui que je vous avais promis de Claude Germain, médecin de Paris, librum Orthodoxum adversus Stibium, et venantam ejus naturam[2][14][15] Si vous désirez autre chose de notre ville, je vous l’enverrai sans difficulté par notre ami Spon. J’ai reçu et lu de bon cœur vos poèmes congratulatoires. [3] Mes fils vous saluent et vous adressent tous leurs compliments. [16][17] Je salue monsieur votre père, comme un excellent homme qui est digne de toute louange et qui a été mon compagnon d’armes voici 36 ans. [18] Ne va-t-il pas achever la publication de l’Historia stirpium dont seule a paru la première partie, voici deux ans ? [4][19] Puisse Dieu procurer en abondance à votre père [20] l’esprit et le courage, les forces, le loisir et les autres aides que requiert une si ambitieuse entreprise. Vale, vive, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer. Je vous prie instamment de ne pas oublier de recueillir et m’envoyer vos thèses de médecine à mesure qu’elles paraissent. À nouveau, vale.

De Paris, le 27e de février 1661.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hieronymus Bauhin, le 27 février 1661

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(Consulté le 25/04/2024)

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