[Ms BIU Santé no 2007, fo 184 ro | LAT | IMG]
Au très distingué M. Johann Daniel Horst, à Francfort. [a][1]
Il y a trois jours, j’ai rendu visite à votre fils [2] au domicile de M. Gayan. [3] Il se porte bien et s’accommode de notre hiver très froid. Son hôte vous salue et promet de tout faire pour l’instruire, mais surtout pour lui montrer des opérations de chirurgie, [4] autant qu’il s’en pourra pratiquer. Il a récemment assisté à la dissection d’un fœtus et il en verra encore bien d’autres car on promet à M. Gayan quantité d’autres cadavres de cette sorte. [5] On parle ici beaucoup du cancer ulcéré qui touche le sein gauche de la reine mère, avec de très cruelles douleurs, et un immense épuisement du corps tout entier ; [6] vous savez parfaitement à quel point elle est en péril car c’est par ces degrés qu’on s’en va vers le repos éternel. Je n’ai encore rien à vous écrire sur votre privilège : il n’a toujours pas été obtenu, en raison de la maladie de M. Pierre Séguier, [7] très éminent chancelier de France. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi. Je recommande à votre protection la lettre ci-incluse pour M. Sebastian Scheffer. [1][8]
De Paris, le 29e de janvier 1665.
Vôtre de tout cœur, G.P.