L. 236.  >
À Charles Spon,
le 8 juillet 1650

Monsieur, [a][1]

Je vous écrivis pour dernière fois, en attendant de vos nouvelles, le vendredi 1er juillet. Dès le lendemain, nouvelles arrivèrent que le siège de Guise [2] en était levé, et que les Espagnols s’étaient retirés vers Landrecies, [3] obligés à cela tant par faute de munitions que par la courageuse résistance, tant du gouverneur de ladite place, nommé Bridieu, [4] qui a par ci-devant été page de M. de Guise, [5] que des habitants mêmes, qui y ont fait merveilles. [1] Le lundi matin 4e de juillet, dès les quatre heures, à cause des grandes chaleurs, le roi, [6] la reine, [7] le Mazarin [8] et toute la cour sortirent d’ici et sont allés à Fontainebleau [9] où, après qu’ils auront séjourné quelques jours, ils iront à Orléans, [10] puis à Blois, [11] à Tours, [12] à Poitiers [13] et delà à Bordeaux, en Languedoc et en Provence, si le cas y échet et si l’état des affaires le requiert. Nous avons ici un de nos grands consultants qui est fort malade d’une fièvre continue [14] pourprée et qui est en grand danger d’en mourir. C’est M. Merlet [15] le père, âgé de 66 ans, c’est un corps nitreux et soufré, tout capable de brûler. S’il meurt, il n’emportera point sa pratique, elle demeurera à plusieurs autres qui s’en trouveront bien ; ce qu’il a ramassé avec grande peine se divisera en plusieurs parts. [2]

Ce 5e de juillet. Pour réponse à la vôtre que je viens de recevoir, datée du 1er de juillet, de laquelle je vous remercie de toute mon affection, je vous dirai que je suis bien aise que notre bon ami M. Gras [16] soit de retour de Grenoble. Je lui souhaite longue et heureuse vie avec toute sorte de prospérité, et lui offre mes très humbles recommandations s’il vous plaît. Nous avons ici les mêmes maladies que vous avez à Lyon, fièvres continues, pourprées et venimeuses, et ne se passe jour que je n’en voie plusieurs. Ce que vous avez remarqué de tænia sive tineis [3][17] est fort beau et curieux, comme aussi du Liber adoptivus de Balzac, [18] et je vous remercie de tous les deux. Les vers, les pierres [19] et les abcès internes [20] sont trois choses qui sont extrêmement remarquables dans notre pratique : dracunculorum meminit Hofmannus in Institutionibus[4][21] Je connais le médecin anglais nommé Boot, [22] il m’est quelquefois venu voir céans avec M. Henry, [23] de votre pays ; je ne sais quelle cabale ils font ensemble. Ce M. Boot est un grand garçon de 50 ans, des yeux enfoncés, une voix éclatante, fort embarrassé de l’opinion qu’il a d’être fort habile homme ; qui ne croit personne être médecin s’il n’est aussi chimiste, [24] et néanmoins lui-même ne voit point ici de malades. Il est marié, demeurant au faubourg Saint-Germain. [25] Je lui ai mainte fois prêté quelques livres [26] et l’ai vu céans plusieurs fois, mais nous n’étions pas toujours de même avis. Il croit que pour faire un médecin, il ne faut être que chimiste et donner de l’antimoine [27] à toute sorte de gens. Il hait fort la saignée [28] et en médit apertement. [5] Il dit force injures à M. Hofmann lorsque je lui montrai la préface qu’il a faite à son livre de Medicamentis officinalibus[29] où il méprise fort la chimie. [6] Il est merveilleusement glorieux, et en son port et en ses jugements. Il est ennemi juré de la France et des Français, et hoc habet cum Anglis commune[7] combien que je me sois laissé dire qu’il était hollandais et non pas anglais. Antehac aliquid scripsit adversus Aristotelem [8][30] avec un autre sien frère. [31] Je ne m’étonne point s’il ne voit point de malades, il n’y connaît rien. Je veux bien croire qu’il est savant en autres choses et ai seulement ouï dire qu’il travaillait, comme vous dites, à un livre de morbis a veteribus prætermissis[9] Je ne sais point ce qui en arrivera, mais je l’ai ici vu et rencontré depuis six mois quatre ou cinq fois, comme un homme fort empêché de sa personne, appuyé sur un bâton, avec des pieds qui n’étaient guère bons et une tête fort branlante ; la vapeur d’antimoine n’épargne personne, il louche fort et regarde de travers ; [10] il parle fort hardiment, mais il est malin et dangereux. On m’a dit qu’il était sorti de Londres pour deux puissants ennemis qu’il y avait, mais je pense qu’il n’est point ici fort à son aise. Voilà ce que je sais de ce personnage ; pour le livre, il n’a jamais été imprimé et ne sais pas si jamais il le sera. [9] Il me demandait un jour à emprunter des livres de chimie, je lui dis que je n’en avais point, comme de fait (j’entends ceux qu’il me demandait) ; il en avait vu quelques autres, je lui dis que le peu que j’en avais me suffisait et que si j’en eusse eu d’autres, je les eusse brûlés ; il s’écria comme s’il eût vu un miracle. Je lui dis que je m’étonnais comment il affectait cette sorte de livres qui étaient les plus malheureux et les plus méchants de tous les livres, lui principalement qui avait autrefois écrit contre Aristote ; il me répondit à cela, plus doucement que je n’espérais (noveram enim acerbitatem hominis), [11] que quelque jour on verrait bien autre chose de lui ; quid enim futurum sit illud, plane nescio[12] C’est un homme hagard, [13] superbe et presque insupportable qui se pique de grande science en chimie, de philosophie nouvelle non péripatétique et de politique. On dit ordinairement ici que les Anglais sont méchants et malins, et que les Hollandais sont superbes. Ledit seigneur a l’un et l’autre, et à tant de celui-là. Pour le sieur Nic. Heinsius, [32] je vous donne avis qu’il a été en Suède et qu’il en est revenu en Hollande. Je n’ai rien ouï dire de son Ovide, mais bien que son Claudien est sur la presse, où seront ses notes critiques. [14] On m’a dit aussi qu’il fera un nouveau voyage en Suède bientôt. On dit ici que M. de Saumaise [33] y est allé, et qu’il est parti. Son Apologie royale est ici en vente, en français aussi bien qu’en latin. Je vous en enverrai une copie avec le livre du P. Caussin, [34] dès qu’il sera achevé. [15] De Thoma Bartholino nihil plane audivi[16][35] Son frère, [36] qui venait d’Italie et s’en retournait en Danemark, vint ici et dit où il était logé ; [17] je fus l’y chercher, il n’y demeurait plus, et ne pus découvrir où il était logé. Oncques depuis n’en ai-je ouï parler, non plus que de ce gentilhomme du duché de Holstein que vous m’aviez indiqué l’an passé. Je ne sais pas ce que dira Bartholinus contre M. Riolan [37] lorsqu’il verra la dernière édition, qui est in‑fo ; [18] mais je l’ai vu autrefois bien plus animé contre M. Hofmann, lequel vivait encore alors. J’ai vu ici cette nouvelle édition de l’École de Salerne [38][39] de Hollande ; ce n’est point celle de M. Moreau, [40] ce n’est qu’un in‑12. [19] M. Moreau a envie de faire réimprimer la sienne in‑4o bien augmentée, [41] mais il lui faut du loisir ; il a plus de pratique qu’il n’en peut faire, et de la meilleure de Paris. Je lui ai fait aujourd’hui vos recommandations comme m’aviez recommandé. Petrus Laphileus [42] était un vieux médecin de Paris qui vivait il y a 100 ans, et moins aussi, [20] que feu M. Piètre [43] m’a dit avoir été un très savant homme, qui allait tout voûté et tout courbé de trop étudier. Il laissa un fils médecin qui mourut il y a près de 50 ans. [21] M. Albert Le Fèvre [44] a été un autre de nos docteurs, très grand personnage dans la science et dans la pratique. J’ai vu une sienne fille qu’il avait laissée unique. Il était de votre religion, il est mort l’an 1607 du regret de la mort d’un sien fils qui était fort savant avocat et qui paraissait fort dans le barreau. [22] La mère de cet Albertus Le Fèvre était fille de Io. Ruellius, [45][46] médecin de Paris qui a écrit de natura stirpium, et qui est le premier des modernes qui a écrit poliment de cette matière ; [23] lequel étant veuf, devint chanoine de Notre-Dame [47] et mourut ici l’an 1537, ne laissant pour tous enfants qu’une fille qui fut mariée à un avocat, et mère de cet Albertus. Il avait présidé en 1597 à feu M. Nicolas Piètre, qui l’extollait et le louait merveilleusement. [24] Je l’ai pareillement ouï priser extrêmement par M. Guérin [48] qui est un de nos anciens, très savant. Albertus Le Fèvre était ici en grand crédit, grand ennemi de la multiplicité des remèdes et dès ce temps-là, ennemi de la forfanterie des apothicaires [49] qui tunc plurimum potebant ; [25] mais il était au-dessus de leur haine et de leur envie. Il avait été fort aimé de Henri iii [50] et avait le brevet de son premier médecin lorsqu’il fut tué à Saint-Cloud, [26][51][52] combien qu’il fût de différente religion. Feu M. Piètre me dit un jour de lui : Il avait bien de quoi être et paraître habile homme, car jamais personne n’a su si bien son Hippocrate et l’Aristote que lui ; et je crois tant plus aisément qu’il était habile homme que M. Nicolas Piètre erat parcus laudator[27] qui néanmoins très souvent et bien volontiers me l’a loué.

Le député [53] du parlement de Bordeaux [54][55] a été ici ouï en pleine assemblée. Le Parlement en a fait deux matinées. Le duc d’Orléans [56] même y a assisté. Il y en a eu qui ont parlé très hardiment de l’état présent des affaires et qui même ont été jusqu’au Mazarin ; mais le tout aboutit à faire des remontrances à la reine touchant l’affaire de Bordeaux, etc. [28] Même M. Foullé, [57] maître des requêtes et intendant de justice, qui a tant fait de vexations et de désordres dans le Limousin, sera mandé de venir répondre à la Cour des plaintes qu’on a faites contre lui. [29] La paix est faite en Allemagne et signée du consentement de tous, il ne reste plus qu’à l’exécuter. [58] L’affaire même de Frankenthal [59] est réglée : les Espagnols la gardent jusqu’à la paix générale, et alors ils la rendront au Palatin ; [30][60] en attendant quoi, on leur donne Heilbronn, [61] qu’ils rendront alors. [31] On ne croit point que le roi aille jusqu’à Bordeaux. Aujourd’hui au matin est mort ici le bonhomme M. le président de Bellièvre, [62] doyen du Conseil. Il est fils du chancelier Pompone de Bellièvre, [63][64] qui mourut l’an 1607, lequel était originaire de votre ville. Il a un fils président au mortier, qui est un honnête homme. [32][65] Je vous baise les mains et suis de toute mon affection, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Patin.

De Paris, ce vendredi 8e de juillet 1650.

M. le garde des sceaux [66] est au lit malade. Il dit néanmoins qu’il veut partir lundi prochain pour le voyage du roi, soit que ce soit tout de bon, soit qu’il veuille qu’on le croie. M. de Saumaise est parti pour Suède.


a.

Ms BnF no 9357, fo 98 ; Reveillé-Parise, no ccxxxi (tome ii, pages 28‑32) ; Jestaz no 37 (tome i, pages 694‑698).

1.

Landrecies est une ville de l’ancien Hainaut espagnol, dans l’Avesnois (région d’Avesne-sur-Helpe, actuel département du Nord), à 25 kilomètres au nord de Guise.

Journal de la Fronde (volume i, fos 248 ro, 251 ro et 253 ro, le 2 juillet 1650 au soir) :

« On sut ici la nouvelle que les ennemis avaient été obligés d’abandonner Guise, {a} dont la cour fut d’autant plus réjouie qu’on désespérait de pouvoir sauver cette place. […]

Après la levée du siège de Guise, le lieutenant général Rose ayant poursuivi les ennemis, attaqua leur arrière-garde ; mais n’ayant que six escadrons de cavalerie et les ennemis lui en ayant opposé douze, il fut obligé de se retirer. Ils sont maintenant campés à Estreux, proche Vervins, où ils se rafraîchissent en attendant des recrues d’infanterie ; cependant, le général Lamboy les a joints avec 4 000 hommes qu’il a amenés d’Allemagne. […]

Les habitants {b} y sont cependant en grande désolation des maux qu’ils ont soufferts pendant le siège, toutes leurs maisons étant découvertes par le feu des bombes, lesquelles ont même endommagé le château. »


  1. V. note [8], lettre 235.

  2. De Guise.

Le marquis Louis de Bridieu (mort en 1677) maréchal de camp depuis 1649, vaillant gouverneur de Guise, devint lieutenant général en 1652. Beau joueur, Retz a loué ce siège de Guise (Mémoires, pages 619-620) :

« Bridieu, qui en était gouverneur, la défendit très bien, et le comte de Clermont, cadet de Tonnerre, s’y signala. Le siège dura 18 jours et le manquement de vivres obligea l’archiduc {a} à le lever. »


  1. Léopold.

2.

Jean Merlet conserva sa pratique (clientèle) et ses revenus car il ne mourut qu’en 1663.

3.

« sur le ténia (ver solitaire) ou vers intestinaux ».

V. note [17], lettre 234, pour le « Livre adoptif » de Balzac.

4.

« Hofmann a mentionné les vers dans ses Institutions. »

Le chapitre cxxiv du livre iii (pages 479‑481) des Caspari Hofmanni Institutiones Medicæ (Lyon, 1645, v. note [12], lettre 92) est intitulé De Lumbricis [Les Vers]. Le parallèle entre les vers et les calculs (maladie de la pierre ou lithiase) apparaît nettement au paragraphe 10 :

Dubitant quidam, Generenturne in solis intestinis ? Non : generantur in ventriculo quoque, quod multis exemplis docerit poterat. Alij, Sintne morbus, an causa morbi ? Eadem quæstio Logica de calculo fuit. Dico paucis, Et calculus et vermes, in se considerati, sunt causa morbifica : tam calculus, quam vermes faciunt in intestinis eam dispositionem, quæ morbus est, obstructionem, uno verbo.

[Certains se demandent si les vers s’engendrent dans les seuls intestins. Non, ils s’engendrent aussi dans l’estomac comme maints exemples ont pu l’enseigner. D’autres de demandent s’ils sont cause ou conséquence d’une maladie. On s’est logiquement posé la même question sur le calcul. Je réponds en peu de mots : les calculs comme les vers, considérés pour eux-mêmes, sont causes morbifiques ; autant le calcul que les vers provoquent dans les intestins cette disposition qu’en un mot on appelle l’obstruction].

5.

Ouvertement.

Arnold Boot (Boate, Boetius ou Bootius ; Gorinchem [Gorkum], Hollande 1606-Paris 1653) avait consacré sa jeunesse à l’étude des langues anciennes : grec, latin, hébreu, chaldéen et syriaque. Cette première orientation décida des occupations du reste de sa vie car, quoiqu’il fût docteur en médecine de Leyde, il consacra toute sa vie à la littérature, à la philologie et à la critique des anciens livres sur la religion chrétienne. En 1630, son frère Geert (v. infra note [8]) avait attiré Arnold en Angleterre et il avait exercé pendant quelque temps la médecine à Londres. Le comte de Leicester, vice-roi d’Irlande, l’avait pris ensuite pour premier médecin et il s’était marié à Dublin ; mais après avoir habité la Grande-Bretagne pendant 14 ans, Boot avait été obligé de la quitter à cause des troubles qui la désolaient. Il s’était retiré à Paris où il passa sept années qui furent consacrées tout entières aux belles-lettres. La plupart de ses ouvrages sont étrangers à la médecine, ils ont pour objet divers points de controverse relatifs au texte hébraïque de l’Ancien Testament (J. in Panckoucke).

V. note [10], lettre latine 1338, pour les circonstances de sa mort relatées par Guy Patin, différentes de ce qu’on lit dans les biographies.

6.

V. note [2], lettre 160, pour la préface du livre de Caspar Hofmann Des Médicaments officinaux.

7.

« et il a cela de commun avec les Anglais ».

8.

« Il a naguère écrit quelque chose contre Aristote ».

Geert (Gérard) Boot (Gorinchen 1604-Dublin 1650), frère aîné d’Arnold (v. supra note [5]) et comme lui médecin, l’avait précédé en Angleterre où sa grande réputation le fit nommer médecin de Charles ier. Après l’exécution du souverain (février 1649), Boot s’était retiré en Irlande (Éloy). Guy Patin mentionnait ici son principal ouvrage, écrit avec son frère puîné :

Philosophia naturalis reformata, id est Philosophiæ Aristotelicæ accurata examinatio ac solida confutatio, et novæ ac verioris introductio…

[La Philosophie naturelle réformée, qui est un examen précis et une réfutation solide de la philosophie d’Aristote, et l’introduction d’une philosophie nouvelle et plus vraie…] {a}


  1. Dublin, Société de libraires, 1641, in‑4o de 368 pages.

9.

« sur les maladies que les Anciens ont négligées » :

Observationes Medicæ de Affectibus omissis. Authore Arnoldo Bootio, Medicinæ Doctore, antehac Proregis, Ordinum, atque Exercituum Hiberniæ Archiatro : jam vero Lutetiæ Parisiorum Medico Clarissimo.

[Observations médicales sur les affections qu’on a négligées. {a} Par Arnold Boot, docteur en médecine, naguère archiatre du vice-roi, et des régiments et armées d’Irlande, mais désormais très célèbre médecin de Paris]. {b}


  1. Il s’agit plus de 12 observations rares ou curieuses que de maladies parfaitement établies comme nouvelles :

    • De Abscessu hypocranio [Abcès sous-crânien] (hématome puis abcès collecté entre le crâne et la dure-mère, ou hématome extradural, v. note [8], lettre 231) ;

    • De Vomica hypocrania [Abcès sous-crânien] (abcès péridural) ;

    • De Vomica cerebri [Abcès du cerveau] ;

    • De suturarum Discessione [Désunion des sutures crâniennes] ;

    • De capitis Distortione [Distorsion de la tête] (torticolis) ;

    • De Epilepsia procursiva [Épilepsie récurrente] (survenant dans les mêmes lieu et circonstances) ;

    • De oris Hæmorrhagia periodica [Hémorragie périodique de la bouche] ;

    • De Lippitudine mucaginosa [Ophtalmie moisie] ;

    • De Linguæ ardores et siccitate extra febres [Brûlures et sécheresse de la langue en dehors des fièvres] (xérostomie) ;

    • De Labro-sulcio seu cheilocace [Labriscilum ou cheilocace] (crevasses des lèvres chez les enfants, accompagnant les écrouelles, v. note [10], lettre 274) ;

    • De Sterni dolore [Douleur du sternum] (douleur thoracique peut-être assimilable à l’angine de poitrine) ;

    • De Tabe pectorea [Tabès de poitrine] (rachitisme, v. note [6], lettre 463).

  2. Londres, Tho. Newcomb, 1649, in‑12 ; réédition à Helmstedt, Henning Müller, 1664, in‑4o de 36 pages, avec une préface d’Heinrich Meibomius (v. note [10], lettre latine 305).

10.

Cette description, brève mais précise, n’évoque pas les effets d’une intoxication par l’antimoine chez un médecin chimiste souvent exposé aux vapeurs de ce métal. Sauf pour la « voix éclatante », on penserait plus volontiers à une shaking palsy [paralysis agitans, paralysie branlante], maladie que James Parkinson a décrite en 1817.

11.

« je connaissais en effet l’âpreté du personnage ».

12.

« pour ce qu’il en sera, je n’en ai pas la moindre idée. »

13.

Hagard : rébarbatif.

14.

Cl. Claudiani Quæ exstant. Nic. Heinsius, Dan. F. recensuit ac Notas addidit. Accedunt quædam hactenus non Edita.

[Ce qui existe de Claudius Claudianus. {a} Nic. Heinsius, fils de Dan., {b} l’a recensé et y a ajouté des notes. Avec certains inédits]. {c}


  1. Claudien ou Claudian, v. note [10], lettre 138.

  2. Nicolaas Heinsius, fils de Daniel, a correspondu avec Guy Patin.

  3. Leyde, Elsevier, 1650, in‑12.

Heinsius travaillait alors sur sa Operum P. Ovidii Nasonis editio nova… [Nouvelle édition des œuvres d’Ovide…] (Amsterdam, Ludovicus Elsevier, 1652, 3 volumes in‑12).

15.

V. notes [4], lettre 224, pour l’Apologie royale… de Claude i Saumaise, traduction en français de sa Defensio regia… et [50], lettre 176, pour les traités du P. Nicolas Caussin sur le Royaume et la Maison de Dieu.

16.

« Je n’ai eu absolument aucune nouvelle de Thomas Bartholin. »

17.

Érasme (Rasmus) Bartholin (Roeskilde 1625-Copenhague 1698) était le sixième et plus jeune fils de Caspar i Bartholin (v. note [1], lettre 306), dont Thomas était le deuxième. Après avoir parcouru l’Europe de 1646 à 1657 en se faisant recevoir docteur en médecine à Padoue en 1654, Érasme revint à Copenhague prendre possession d’une chaire de géométrie qu’on lui avait donnée pendant son absence. Peu de temps après, il fut nommé professeur de médecine. Les honneurs s’accumulèrent alors avec rapidité sur sa tête : assesseur du consistoire en 1675, conseiller de justice en 1684, et conseiller d’État en 1694. Il a publié de nombreux ouvrages de médecine et d’histoire naturelle.

18.

Édition de 1649, in‑fo, de l’Anthropographie (v. note [2], lettre 148) de Jean ii Riolan.

19.

Schola Salernitana, sive de conservanda Valetudine Præcepta Metrica. Autore Ioanne de Mediolano, hactenus ignoti. Cum luculenta et succincta Arnoldi Villanovani in singula Capita Exegesi. Ex recensione Zachariæ Sylvii Medici Roterodamensis. Cum eiusdem Præfatione. Nova editio, melior et aliquot Medicis opusculis auctior. Cum indicibus duobus, altero Capitum, altero rerum.

[L’École de Salerne, ou les préceptes en vers sur la manière de conserver la santé. Par Jean de Milan (…). Avec la lumineuse et courte exégèse d’Arnauld de Villeneuve sur chacun des chapitres. {a} D’après la recension de Zacharias Sylvius, {b} médecin de Rotterdam. Nouvelle édition, meilleure et enrichie de quelques opuscules médicaux. Avec deux index, l’un des chapitres, l’autre des matières]. {b}


  1. V. note [4], lettre 12 pour ce recueil est ses auteurs.

    Je n’ai pas traduit hactenus ignoti [jusqu’ici inconnu], car incapble de rapporter l’adjectif ignoti au nom (génitif masculin singulier, ou nominatif masculin pluriel) qu’il qualifie.

  2. Zacharias Sylvius (1608-1664) a écrit la préface de la première édition latine hollandaise (1648) du De Mortu cordis de William Harvey. On peut aussi la lire dans les :

    Anatomical Exercises of Dr William Harvey Professor of Physick, ant Physician to the King’s Majesty, concerning the motion of the Heart and Blood. With the Preface of Zachariah Wood Physician of Roterdam. To which is added Dr. James De Back his discourse of the Heart, Physician in ordinary to the Town or Roterdam.

    [Essais anatomiques du Dr William Harvey, professeur de médecine et méde cin de Sa Majesté le roi, sur le mouvement du cœur et du sang. {i} Avec la préface de Zachariah Wood, {ii} médecin de Rotterdam, à laquelle on a ajouté un discours sur le cœur, du Dr James De Back, médecin ordinaire de la ville de Rotterdam]. {iii}

    1. V. note [12], lettre 177, pour la première édition latine (Francfort, 1628).

    2. Anglicisation de Sylvius, indiquant sa probable origine britannique.

    3. Londres, Francis Leach, 1653 in‑8o.

  3. Rotterdam, Arnold Leers, 1649, in‑12 de 519 pages ; réédition ibid. et id. 1657 ; v. note [4], lettre 12, pour la Schola Salernitana de René Moreau (Paris, 1625).

20.

Ou un peu moins.

21.

Pierre L’Affilé, natif de Paris, avait été reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1552 ; Baron mentionne sa qualité de Med. Reg. [médecin du roi]. Simon i Piètre avait été de la précédente licence (1550). Le catalogue Baron ne contient pas d’autre médecin nommé L’Affilé qui ait été licencié antérieurement ou ultérieurement.

22.

Albert Le Fèvre, natif de Paris, avait été reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1563. Étant protestant, les guerres de religion l’obligèrent à s’éloigner. Réintégré dans la Compagnie en 1576, il refusa le décanat en 1584, mais accepta la charge de professeur des apothicaires « au delà des ponts », qu’il assuma de 1597 à 1600. Il mourut, selon M. Andry (Encyclopédie méthodique), non pas en 1607, mais le 2 décembre 1609.

23.

Jean de La Ruelle (Soissons 1474-Paris 1537) apprit de lui-même les langues grecque et latine, dont il se servit utilement pour la traduction des œuvres de Dioscoride et d’Actuarius. Il vivait à Paris dans l’intimité de Guillaume Budé, lequel faisait si grand cas de son travail qu’il lui donnait le surnom d’Aigle des interprètes. La Ruelle publia aussi des éditions d’Hippocrate, de Galien, d’Euclide, de Celse et de Pline. Docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1502 (Baron), il en fut élu doyen de 1508 à 1510. Il fut l’un des médecins de François ier. La Ruelle mourut chanoine de Notre-Dame. Parmi les travaux de botanique qu’il a laissés, Guy Patin mentionnait ici ses De Natura stirpium libri iii [Trois livres sur la Nature des plantes] (Paris, 1536, in‑fo, pour la première de nombreuses éditions) (J. in Panckoucke).

24.

En 1597, Nicolas Piètre, bachelier de médecine, avait disputé sa seconde quodlibétaire sous la présidence d’Albert Le Fèvre sur la question An a flatu indicatio refrigerandi ? [Le pet ne fournit-il pas une indication qu’il convient de réfrigérer ?] avec conclusion affirmative (Baron).

25.

« qui avaient alors beaucoup de pouvoir ».

26.

Henri iii (v. note [2], lettre 48), roi de Pologne (1573-1574) puis de France (1574-1589), fut poignardé par le dominicain Jacques Clément, au château de Saint-Cloud, le 1er août 1589 et mourut le lendemain. Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), sur la rive gauche de la Seine, se situe à 10 kilomètres à l’ouest du centre de Paris. Construit dans les années 1570, le château de Saint-Cloud appartint à la famille de Gondi jusqu’en 1655, quand il fut vendu à Barthélemy Hervart (v. note [1], lettre 209). Philippe d’Anjou, frère cadet de Louis xiv, l’acheta en 1658 et il devint le château de Monsieur. Incendié en 1870, il fut rasé en 1891. Il est aujourd’hui question de le rebâtir à l’identique.

27.

« était avare de louanges ».

28.

V. note [9], lettre 235, pour Joseph de Voisin, le député du parlement de Bordeaux auprès de celui de Paris, dont la venue avait obligé la cour à repasser par Paris, au lieu d’aller directement de Compiègne à Bordeaux.

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, pages 285‑287, mercredi 6 et jeudi 7 juillet 1650) :

« Ce matin, les chambres assemblées et M. le duc d’Orléans présent, le député de Bordeaux nommé Voisin a dit sa créance et déclaré sa députation, portant que la jonction des deux parlements était aux fins de supplier le roi qu’il lui plût révoquer le duc d’Épernon, pacifier les troubles de la ville et de la province, et d’accorder la liberté aux princes prisonniers. On fut aux voix. Le sieur de Bachaumont-Le Coigneux, {a} conseiller et fils du vieil président, {b} dit que faire comme on faisait n’était que plâtrer une affaire, et qu’il fallait aller au fond et à la racine, y couper le mal et l’origine de tous les désordres. Son frère, {c} le président en survivance, surpris de l’ouïr ainsi parler, lui demanda tout haut à quelle charge de la cour ou gouvernement il prétendait, voulant dire par là que tous ceux qui avaient poussé le cardinal Mazarin avaient eu des prétentions particulières que l’on avait assouvies pour les faire taire.

M. Broussel dit son avis, qui fut fort suivi, portant que deux députés du Parlement seraient choisis pour aller vers le roi porter à Sa Majesté copie de la créance et demande du député de Bordeaux, qui les baillerait par écrit pour être mises aux registres du Parlement, et serait Sa Majesté très humblement suppliée d’y avoir égard et d’en accorder l’effet touchant la révocation du duc d’Épernon. Le sieur Coulon, {d} conseiller, dit, touchant la liberté des princes, que cette corde n’ayant point encore été touchée, méritait bien que l’on y pensât. […]

Jeudi matin 7, le Parlement étant encore assemblé, M. le duc d’Orléans a dit que si l’on passait outre sur le point de la liberté des princes, qu’il se retirait, ne pouvant assister à telles propositions qui ne pourraient qu’être préjudiciables au royaume, attendu l’état des affaires présentes ; que les créatures, partisans et amis desdits princes se trouvant les armes à la main, il était expédient {e} pour le salut public que lesdits princes demeurassent arrêtés et mis en sûreté. Là-dessus, on lui a dit que ce n’était point que les avis de Messieurs {f} ne fussent pour la liberté desdits princes, mais seulement pour la leur, parce qu’ils prétendent être libres de recevoir les députations et propositions des autres parlements et d’en dire librement leur avis. À quoi ledit duc d’Orléans a répliqué qu’il ne voudrait pour rien au monde leur ôter la liberté qu’ils ont de proposer et dire leurs sentiments ; et que, pour la leur laisser entière, il choisissait de se retirer au cas que, comme dit est, ils voulussent passer outre en ce point. M. de Broussel a donné par écrit son avis d’hier, qui a été reçu par le greffier et passé par la Compagnie qui en a fait un arrêt. M. le duc d’Orléans sortit, la tête couverte, ayant les duc de Beaufort et coadjuteur de Paris à ses côtés, nu-tête, aucuns de la foule criant “ La paix ! la paix ! et point de Mazarin ! ” »


  1. François de Bachaumont-Le Coigneux, v. note [8], lettre 715.

  2. Jacques i Le Coigneux, v. note [5], lettre 84.

  3. Jacques ii Le Coigneux, v. note [1], lettre 317.

  4. Jean Coulon, v. note [39], lettre 294.

  5. Utile.

  6. Du Parlement de Paris.

Retz (Mémoires, pages 634-636) :

« Les coups de canon que l’on tira à Bordeaux avaient porté jusqu’à Paris, devant même que l’on y eût mis le feu. Aussitôt que le roi fut parti, Voisin, conseiller et député de ce parlement, demanda audience à celui de Paris. L’on pria Monsieur de venir prendre sa place et comme j’étais averti qu’il y aurait bien du feu à l’apparition de ce député, je dis à Monsieur que je croyais qu’il serait à propos qu’il concertât ce qu’il aurait à dire à la Compagnie avec M. le garde des sceaux et avec M. Le Tellier. […]

Quoique M. d’Orléans eût dit d’abord que le roi avait commandé à M. d’Épernon de sortir de la Guyenne et de venir au-devant de lui sur son passage, dans la vue de porter les affaires à la douceur et d’agir en père plutôt qu’en roi, il n’y eut pas dix voix à ne pas recevoir le député. L’on le fit entrer à l’heure même. Il présenta la lettre du parlement de Bordeaux ; il harangua, et avec éloquence ; il mit sur le bureau les arrêts rendus par sa Compagnie et il conclut par la demande de l’union. L’on opina {a} deux ou trois jours de suite sur cette affaire et il passa à faire registre de ce que M. d’Orléans avait dit touchant l’ordre du roi à M. d’Épernon ; que le député de Bordeaux donnerait sa créance par écrit, laquelle serait portée au roi par les députés du Parlement de Paris qui supplieraient très humblement la reine de donner la paix à la Guyenne. La délibération fut assez sage, l’on ne s’emporta point, mais ceux qui connaissaient le Parlement virent clairement, dans l’air plutôt que dans les paroles, que celui de Paris ne voulait pas la perte de celui de Bordeaux. Monsieur me dit dans son carrosse au sortir du Palais : “ Les flatteurs du cardinal lui manderont que tout va bien et je ne sais s’il n’aurait pas été à propos qu’il eût paru aujourd’hui plus de chaleur. ” »


  1. Débattit.

En 1660, Guy Patin a reparlé de Joseph de Voisin, devenu prêtre (v. note [10], lettre 656).

29.

V. note [50], lettre 222, pour les exactions d’Étienne Foullé, intendant en Limousin.

30.

Frankenthal, dans le Palatinat rhénan, est toute proche de Mannheim ; occupée par les Espagnols depuis 1623, sa restitution au Palatin avait été convenue par les traités de Westphalie ; mais ce fut le sujet d’interminables querelles, qui n’aboutirent à son évacuation définitive qu’en 1653 (Bogdan).

Pays calviniste, le Palatinat occupait une place à part entre les puissances luthériennes et catholiques de l’Empire. Le Palatin était alors Karl Ludwig (Heidelberg 1617-1680), membre de la grande dynastie allemande des Wittelsbach. À la suite des traités de Westphalie (octobre 1648), il venait de reprendre en partie la place de son père, Friedrich v, chassé de ses terres et déchu de son titre d’électeur palatin (Kurfürst von der Pfalz) au cours de la guerre de Trente Ans (1622). Le Palatinat (Pfalz) était alors réduit au Palatinat rhénan (Rheinpfalz, v. note [17], lettre 61), situé au nord de l’Alsace, et dont la principale ville était Mannheim ; le Haut-Palatinat (Oberpfalz), situé en Bavière orientale (et dont la capitale était Ratisbonne, Regensburg en allemand) avait été concédé à Maximilien de Bavière. L’électorat avait été plus difficile à recréer, mais on tomba d’accord pour en faire un 8e électorat de l’Empire, en l’assortissant de la charge de grand trésorier de l’Empire et en stipulant qu’à l’extinction de la ligne Wilhelmine de Bavière, le Haut-Palatinat rentrerait à la Maison palatine avec la dignité électorale, et qu’alors le 8e électorat serait éteint. Karl Ludwig était querelleur et lutta sans grand succès pour restaurer l’ancienne puissance du Palatinat. En 1657, après la mort de l’empereur Ferdinand iii, il disputa le droit de vicaire de l’Empire à l’électeur de Bavière. En 1665, il voulut exercer son hégémonie sur les riverains du Rhin, mais les trois électeurs ecclésiastiques et le duc de Lorraine prirent les armes pour défendre leurs sujets d’une pareille servitude ; ce différend fut apaisé en 1667, sous l’autorité de l’Empereur, par la médiation de la France et de la Suède. Karl Ludwig avait épousé le 20 février 1650, Charlotte, fille de Guillaume v, landgrave de Hesse-Cassel (morte en 1686). Leur fille, Élisabeth-Charlotte embrassa la religion catholique et fut mariée en 1671 à Philippe, duc d’Orléans. Cette alliance n’empêcha pas le Palatin de prendre parti contre la France dans la guerre de Hollande, ce qui mena à l’invasion et à la destruction du Palatinat (par incendie systématique) en 1674.

31.

V. note [9], lettre 135, pour Heilbronn, en Wurtemberg.

32.

Pomponne i de Bellièvre (Lyon 1529-Paris 1607), chancelier de France en 1599, était le père de Nicolas (v. note [21], lettre 206), qui venait de mourir, et le grand-père de Pomponne ii (v. note [8], lettre 26), qui était alors président à mortier (et devint premier président en 1653).

Tallemant des Réaux a plaisanté sur le prénom du chancelier (tome i, page 200‑201) :

« Un jour, étant chancelier, qu’il tenait un enfant sur les fonts, le curé lui demanda le nom. Il répondit avec une gravité de chef de la justice : “ Pomponne. ” {a} Le curé, qui n’avait jamais été déjeuné {b} de ce nom-là, le lui fit répéter. Il dit une seconde fois et aussi sérieusement : “ Pomponne. – Ha ! Monsieur ”, reprit le curé, “ ce n’est pas une cloche, {c} c’est un enfant que nous baptisons. ” »


  1. « Le chancelier devait son prénom inhabituel à son parrain Pomponio Trivoltio » (A. Adam).

  2. « On dit proverbialement qu’on n’a jamais été déjeuné d’une affaire, quand on n’en a jamais ouï parler » (Trévoux).

  3. Prononcé avec un accent méridional, Pomponne (pomme ponne) peut sonner comme une cloche.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 juillet 1650

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(Consulté le 28/03/2024)

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