L. 310.  >
À Charles Spon,
le 25 avril 1653

Monsieur, [a][1]

Je vous envoyai ma dernière par la voie de M. Devenet, [2] votre libraire, le 8e d’avril, qui est si honnête homme qu’il a même désiré que je lui commisse ma lettre afin qu’elle vous fût rendue de sa part. Nous avons fort parlé de vous et de votre mérite, et de l’honneur de votre amitié. Je le préfère à beaucoup d’autres et véritablement il me semble comme ce médecin d’Homère, [3] πολλων ανταξιος αλλων. [1] Je ne connais qu’un honnête homme à Paris de ce métier-là, reliqui velut umbra vagantur[2][4]

Le roi, [5] la reine, [6] le Mazarin [7] et toute la cour vont ici faire leurs stations dans les églises ; mais le 9e d’avril, nonobstant le jubilé, [8] on n’a point laissé d’emprisonner un maître des requêtes nommé M. Courtin [9] et d’exiler huit conseillers du Parlement, qui sont MM. de Longueil, [10] de la Grand’Chambre, frère du président au mortier[11] de Pontcarré, [12] Pithou, [13] Le Clerc de Courcelles, [14] l’aîné Le Boults, [15] Le Boindre, [16] Dorat, [17] et de Canaye. [18] Le maître des requêtes, le premier et le dernier des conseillers sont soupçonnés d’être des amis de M. le Prince ; [19] les autres ont déplu d’avoir parlé hardiment aux dernières assemblées du Parlement, tant de l’autorité du roi que de celle des parlements. [3]

M. Naudé [20] m’a écrit de Suède et me fait espérer que nous le verrons ici l’été prochain, mais je ne sais si c’est pour s’en retourner par après ; au moins il n’est point encore malcontent de la reine, [21] ni même du pays où il dit qu’il n’a presque point eu d’hiver cette année.

Le P. Paulin, [22] jésuite confesseur du roi, est ici mort, sans aucun regret de la Société. Le Mazarin l’avait mis là sans en communiquer aux supérieurs qui eussent mieux aimé en donner à un autre en qui ils eussent eu plus de croyance. Il était déjà devenu tout courtisan ; il avait envie de devenir évêque et puis après, cardinal sans avoir à répondre à qui que ce fût de sa fortune, par le moyen du roi dans l’esprit duquel il s’était fort heureusement insinué ; si bien que le voilà guéri de l’ambition dont la cour l’avait blessé. On a pris en sa place un autre jésuite, très jésuite et fort adroit, nommé le P. Bagot, [23] qui est breton, qui a par ci-devant écrit de la pénitence en latin in‑8o et un in‑fo intitulé Apologeticus fidei en deux parties, imprimé ici l’an 1644. J’ai autrefois ouï dire que les pères de la Société [24] disaient de lui qu’il était celui d’entre eux qui avait le plus d’esprit ; il est grand et fort, et a environ 66 ans. [4] Les nouvelles qui viennent de Bordeaux [25] sont fort incertaines ; néanmoins, on croit qu’ils sont fort pressés et que le petit duc de Bourbon, [26][27] deuxième fils du prince de Condé, y est fort malade, et sa mère [28] aussi. [5]

On dit que le P. Bagot refuse d’être confesseur du roi, et que les pères de la Société en offrent deux autres à choisir, savoir les pères Renaut [29] ou Lallemant. [6][30]

On renvoie pour la deuxième fois vers le duc d’Orléans [31] l’archevêque d’Embrun [32][33] afin qu’il renonce à toute sorte d’intelligence avec le prince de Condé et qu’il revienne à la cour, ou bien que le roi le poussera plus loin. [7]

Le duc de La Valette [34] a repris Cadillac [35] sur ceux de Bordeaux. On a envoyé un bâton de maréchal de France au comte Du Dognon, [36] à la charge qu’il exécutera le traité qu’il a fait depuis peu avec le roi, qu’il abandonnera tout à fait le prince de Condé, etc. On attend la nouvelle de l’exécution. [8]

On dit ici qu’enfin le premier président [37] a trouvé moyen de faire son fils, de Champlâtreux, [38] président au mortier à la place de M. de Bellièvre, [39] qui devient premier président par la cession du bonhomme qui demeure garde des sceaux ; [9] on en dit encore plusieurs autres changements, mais il faut attendre.

Ce 18e d’avril. M. Brodeau [40] est mort ce matin ici d’une mort subite ; [10][41] il n’a été qu’une demi-heure à mourir, c’est une vomique [42] de poumon qui a crevé. [11] On dit qu’il s’était échauffé à aller à ses stations : s’il n’a gagné les pardons, il a gagné la mort. C’était un avocat fort honnête homme, des plus employés dans le Palais pour les grandes affaires ; non erat rabula forensis[12] jamais homme, à ce que dit M. < Jean > Huguetan, [43] ne mania si bien la jurisprudence. Il avait 70 ans passés, exercuerat utiliter suam causidicinam ; [13] il laisse deux filles mariées, l’une à un maître des requêtes[44] l’autre veuve d’un conseiller de la Cour, [45] et un fils unique [46] auquel il ne laisse guère moins que 100 000 écus afin qu’il se fasse conseiller en Parlement.

Ce 21e d’avril. Pour votre lettre datée du 15e d’avril 1653, je vous en rends très humbles grâces, elle m’a fort réjoui. Des feuilles du livre du P. Théoph., [47] n’en parlons point : j’avais si fort envie de dévorer ce livre que je le fis vitement relier et le parcourus nonobstant ces mauvaises feuilles ; [14] quand M. < Jean-Antoine > Huguetan [48] sera ici, je lui en parlerai ; je vous remercie du présent et du soin que vous en avez eu pour moi. M. Moreau [49] se porte bien, tant qu’un homme de son âge peut bien aller. J’ai consulté [50][51] quatre fois avec lui depuis huit jours et avons toujours parlé de vous. Il dit qu’il vous doit une réponse, son âge l’empêche dorénavant d’en expédier beaucoup. M. Riolan [52] ne fait encore rien imprimer, je vous en donnerai avis en temps et lieu. Le bonhomme est pareillement bien vieux et fort cassé. Il a gagné son procès contre son fils [53] et a fait casser son mariage. Il travaille maintenant à l’exécution d’icelui [15] et à empêcher qu’après sa mort il n’y ait un procès nouveau entre ses enfants. Il a chez soi son fils l’abbé, [54] qui est un bon compagnon, ils font ensemble la débauche, et boivent du vin d’Espagne [55] et du rossolis. [56] Ce fils a son abbaye en Bourgogne près d’Alise, [57] c’est Alexia des Commentaires de Jules César, [58] autrement dite Flavigny [59] et Sainte-Reine. [16] Le fils fournit le vin de Bourgogne, [60] mais le père dit qu’il ne boit point du vin de son fils, l’abbé, qui ne lui coûte une pistole ; et s’accordent tous deux fort bien ensemble contre l’autre fils qui s’est marié sans le consentement de son père à une belle grande fille, de laquelle le père dit bien du mal. L’arrêt qu’il a obtenu contre lui est fort beau, il l’a fait imprimer ; si vous le désirez, je vous en enverrai une copie. Le fils commence à faire parler d’accord à son père, mais le bonhomme ne veut entendre à aucun accord qu’il n’ait quitté cette garce.

Je vous enverrai un Phedrus de M. Rigault [61] in‑12 par la première commodité. On m’a promis ici de faire venir des exemplaires du livre de M. Chifflet [62] de la poudre fébrifuge. [63] S’ils me tiennent parole, je vous les enverrai ensemble. [17] Pour vos chartreux qui ne furent point à l’enterrement du feu cardinal de Lyon, [64][65] cela me fait souvenir de ce que le Catholicon d’Espagne [66][67] dit de ces mêmes moines : qu’ils ne purent assister à la procession de la Ligue [68] à cause qu’ils avaient ce jour-là de l’argent à mettre à rente[18] Ces maîtres moines [69] sont les tuteurs du Messie. [19] Surtout, je vous recommande le sermon de M. Roure [70] contre les Chananéens. [20][71] Après que je l’aurai lu, je tâcherai de le faire imprimer de deçà, j’ai à ma dévotion un libraire de la Réformation à qui j’en ai parlé et qui y consent. Les bonnes choses doivent être communiquées et rendues publiques : Bonum est natura sui diffusinum[21][72] Le Paul Éginète grec est parti, [22][73] aussi bien que le paquet qui était fait et que je vous ai longtemps gardé faute d’occasion sûre, l’un et l’autre vous sera rendu tout ensemble par M. Devenet qui me l’a encore promis aujourd’hui.

Ce 22e d’avril. Pour M. de Caimis, [74] j’espère qu’il vous rendra la Vie de feu M. Dupuy [75] dès qu’il sera à Lyon et je crois qu’il y est, de l’heure que je vous écris la présente. [23] J’ai un reproche à vous faire, mais ce n’est qu’en ami : vous me faites dans vos lettres trop de compliments et de plus, trop de présents ; vous ne voulez point que je vous parle du dernier paquet et de ce qu’il vous a coûté ; je me tiendrais assez heureux d’avoir toutes ces curiosités pour de l’argent et me réputerais encore fort obligé à votre bonté. Comment donc voulez-vous que je fasse après tant de peines que je vous donne journellement avec toutes mes curiosités qui sont bien souvent aussi déréglées que des appétits de femme grosse ? [24] Jugez et ordonnez là-dessus, je vous prie : vous êtes ma partie et je vous reconnais pour mon juge, mais jugez ce procès à votre profit, etc.

Mandez-moi, s’il vous plaît, pour quel crime M. Arnaud [76] a été pendu à Turin, [77] an [25] pour homicide ou pour fausse monnaie ? [78]

On ne dit ici rien de certain du siège de Bellegarde [79] et je ne sais si nous en irons jusque-là. [26] M. Huguetan, l’avocat et notre bon ami, convalescit[27] il n’a été guère malade.

Je vous supplie de demander tout doucement à M. Rigaud [80] quand il veut commencer l’édition des manuscrits de feu M. Hofmann, [81] que s’il ne la veut faire, je suis prêt de reprendre ma copie et la bailler à un autre qui ne demande pas mieux que l’imprimer de présent, et ille est Lugdunensis[28]

Je vous dirai librement qui est cet homme : ce n’est pas M. Devenet, à qui aussi n’en ai-je pas dit un mot, mais un autre à qui je n’en parlais point, mais qui lui-même m’en a parlé le premier en tant qu’il en a vu la copie à Lyon entre les mains de M. Rigaud et le marché que j’en avais fait avec lui dans le même temps ; c’est un imprimeur nommé M. Julliéron [82] qui était par ci-devant associé avec ledit M. Rigaud. [29] Si une occasion se perd, il faut tâcher de la recouvrer d’un autre côté. Je vous prie de lui en parler tout doucement et de tâcher de reconnaître quel dessein il a d’exécuter bientôt ce qu’il m’en a promis.

Je vous supplie pareillement de faire mes très humbles recommandations à nos bons amis MM. Gras, Falconet et Garnier, et de leur délivrer à chacun d’eux ce que vous trouverez qui leur est destiné dans le paquet que vous recevrez, Dieu aidant, bientôt.

M. Julliéron m’a dit que vis-à-vis de son logis il y a un relieur nommé Molin, [83] qui a depuis peu imprimé quelque chose du P. Théophile Raynaud. [30] Je vous prie de vous en enquérir et si c’est quelque chose de nouveau que je n’aie point, obligez-moi de me l’acheter et de me l’envoyer avec le paquet de M. Volckamer. [84] Il ne m’importe par quelle voie, choisissez la plus sûre, mais à la charge que j’en paierai le port. Je suis las et honteux tout ensemble de vous tant importuner, je vous prie de me traiter en ami.

Ce matin 22e d’avril, M. de Bellièvre a été reçu premier président au Parlement et M. de Champlâtreux, président au mortier à la place du dit de Bellièvre. [9] Le bonhomme M. Molé retient pour soi les sceaux, mais on ne sait point combien il les gardera : on dit que dans trois mois on les lui ôtera et qu’il ne sera plus rien, après avoir été mazarin ; que l’on donnera les sceaux à M. de Servien, [85] qui est déjà las d’être surintendant des finances, [86] et que le procureur général, M. Fouquet, [87][88] sera seul surintendant. Voilà les Messieurs qui sont aujourd’hui maîtres des affaires. Votre archevêché de Lyon n’est pas encore donné, M. le maréchal de La Meilleraye [89] le demande instamment pour M. l’évêque de Rennes, abbé de Souillac, [31][90] son parent ; [91][92] mais néanmoins, l’on dit ici que la reine l’a promis à M. le maréchal de Villeroy [93] pour son frère l’abbé d’Aisnay. [32][94][95] On a donné la charge de grand aumônier de France [96] au cardinal Antonio. [33][97][98] Il a été ici dans les églises aux stations publiques et a été vu de tout le monde comme un homme bien dévot, tant qu’un cardinal italien et neveu du pape [99] le peuvent être. Un homme vient de sortir de céans qui m’a dit que le garde des sceaux a déjà grand regret de s’être défait de sa charge de premier président : voilà comment les plus grands hommes ne savent pas trop bien ce qu’ils désirent, Destruere domus totas optantibus ipsis Di faciles ; [34][100] ce qu’ils souhaitent si ardemment leur est accordé et tôt après, ils s’en repentent. Les dernières lettres de Bordeaux portent que le deuxième fils du prince de Condé y est mort et que dans l’ouverture de son crâne, on y a trouvé beaucoup d’eau ; [101] que la princesse de Condé y est bien malade, qu’il y a de la peste [102] et que tout y est en piteux état. [5] Dii meliora[35] en récompense de tant d’afflictions. Je vous baise les mains et suis, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce vendredi 25e d’avril 1653.

M. Huguetan le libraire m’a fait l’honneur de me venir voir. Nous avons parlé fort longtemps ensemble de plusieurs choses, et de vous et des livres qui sont sur la presse. On dit que le cardinal Antonio s’en va pour le roi à Rome en qualité d’ambassadeur extraordinaire, où il sera comme en notre protection contre le pape qui autrement, pourrait attenter sur lui et le maltraiter. Il aura le cordon bleu, [103] comme un grand maître de l’Ordre du Saint-Esprit et ayant la charge de grand aumônier. On dit que Calais [104] n’est plus assiégée et que les Espagnols n’ont point assez de troupes pour entreprendre ce siège ; et que les Anglais ne demandent point mieux que d’être bien avec nous. On va ici à la douceur avec les gens de M. le Prince, de peur des représailles : des deux prisonniers qui étaient dans le Châtelet, [105] dont l’un avait été condamné à avoir la tête coupée en Grève [106][107] et l’autre aux galères, [108] nul ne sera exécuté ; le roi leur a envoyé leur grâce. [36] J’ai reçu lettres de M. Musnier [109] de Gênes, [110] il a pensé mourir à ce qu’il me mande, je suis fort réjoui de ce qu’il en est échappé.

Le paquet de livres de M. Musnier est bien près de Lyon, on l’adresse chez M. Huguetan. Je vous prie de le retirer de M. Ravaud dès qu’il l’aura reçu et de lui en rendre le port depuis Marseille jusqu’à Lyon, M. Musnier en a payé le port depuis Gênes jusqu’à Marseille. Si M. Ravaud faisait quelques balles pour envoyer des livres de deçà, ce serait fort notre fait que de l’y enfermer ; [37] ou M. Devenet qui partira d’ici dans trois jours ; sinon, nous chercherons quelque autre commodité. Vale et me ama[38]


a.

Ms BnF Baluze no 148, fos 68‑69, « À Monsieur/ Monsieur Spon,/ Docteur en médecine,/ À Lyon » ; Jestaz no 90 (tome ii, pages 1062‑1071). Note de Charles Spon au revers de l’enveloppe : « 1653/ Paris 25 avril/ Lyon 30 dud./ Risp./ Adi 9 mai ».

1.

« Un médecin vaut beaucoup d’autres hommes » (Homère, L’Iliade, chant xi, v. deuxième notule {a}, note [16], lettre 126).

2.

« tous les autres errent comme l’ombre » (Plutarque, v. note [24], lettre 307). Je n’ai pas identifié le libraire de Paris que Guy Patin jugeait seul digne de son estime.

3.

Journal de la Fronde (volume ii, fo 208 ro, Paris, 11 avril 1653) :

« Le discours que M. Dorat avait tenu le 7 dans l’assemblée du Parlement, {a} ayant été rapporté au Conseil, on résolut de faire arrêter prisonnier M. Dorat chez lequel on envoya le lendemain un exempt avec une vingtaine de gardes pour le prendre ; mais ils ne le trouvèrent pas. Ils demeurèrent dans sa maison et y sont encore. L’on ne sait ce qu’il est devenu. Et en même temps, l’on envoya M. Saintot chez sept autres conseillers pour leur porter ordre de se retirer, savoir MM. de Longueil, Le Boults, Pithou, Canaye, Le Clerc Courcelles, Pontcarré et Le Boindre, lesquels partirent le lendemain. On les envoie en divers lieux fort éloignés les uns des autres, savoir M. de Longueil à Auxonne, M. Pithou à Chalons en Champagne, M. Canaye à Vienne, Le Bouls à Auxerre, M. de Courcelles en une maison qu’il a en Anjou, M. de Pontcarré à Saumur et M. Le Boindre à Nantes ; mais depuis, il a obtenu permission de demeurer en une maison qu’il a proche Le Mans. Le même jour, 8, on fit mettre en prison à la Bastille M. Courtin, aussi conseiller des Enquêtes, {b} lequel l’on accuse d’avoir fait quantité d’allées et venues dans Paris pour les intrigues de M. de Croissy. »


  1. V. note [28], lettre 309.

  2. Sic pour maître des requêtes.

V. notes : [142], lettre 166, pour l’abbé Pierre de Longueil, conseiller clerc, frère du président de Maisons ; [9], lettre 301, pour Nicolas Camus, seigneur de Pontcarré ; [1], lettre 51, pour Pierre ii Pithou ; [9], lettre 301, pour Charles Le Clerc de Courcelles.

Honoré Courtin (vers 1626-1703), seigneur de Chantereine et des Ménus, d’abord conseiller au parlement de Rouen, avait été reçu maître des requêtes en 1650. Il avait participé aux négociations de Münster et par la suite, exerça surtout d’autres missions diplomatiques : mariage de Louis xiv, ambassades extraordinaires à Londres (1665) puis à Heilbronn et à Breda (pour la paix de 1667), etc. (Popoff, no 1034).

Noël Le Boults (ou Le Bouts, mort en 1684), sieur de Chaumont et d’Égriselle, était le fils aîné de Jacques, secrétaire du roi et trésorier de France à Tours. Noël avait été reçu conseiller au Parlement de Paris en 1632, en la 5e des Enquêtes ; il monta à la Grand’Chambre le 20 mai 1664. Son frère cadet, François, avait été reçu conseiller en la deuxième des Requêtes en 1648 (Popoff, no 703).

Jean Le Boindre, seigneur de Groschenay, baron de La Brunêche, originaire du Mans, avait été reçu conseiller en la troisième des Enquêtes en 1645. Monté à la Grand’Chambre en 1680, il mourut doyen du Parlement en 1693 (Popoff, no 640). Il a laissé un manuscrit des Débats du Parlement de Paris pendant la minorité de Louis xiv (du 9 janvier 1648 au 1er avril 1649 ; transcrit par Patricia Ranum, Paris, Honoré Champion, 1997).

Étienne Dorat, grand frondeur, avait été reçu conseiller au Parlement en 1641 en la troisième des Enquêtes. Il mourut, doyen du Parlement, en 1692 (Popoff, no 1103).

Jacques Canaye (mort en 1686), sieur de Roches et de Grandfond, avait été reçu conseiller au Grand Conseil puis au Parlement de Paris en la première des Enquêtes en 1633. Il monta à la Grand’Chambre en 1666 (Popoff, no 827).

4.

Journal de la Fronde (volume ii, fo 208 vo, 15 avril 1653) :

« Le 12 du courant, le Père Paulin, {a} confesseur du roi, mourut en cette ville. Le Père de Lingendes {b} est un de ceux qui sont proposés pour lui succéder et l’on croit qu’il y aurait bonne part s’il n’était accusé d’avoir été un peu frondeur. »


  1. Charles Paulin, v. note [3], lettre 204.

  2. Claude de Lingendes, v. note [39], lettre 106.

Guy Patin allait dire un peu plus bas que Jean Bagot, jésuite (Rennes 1591-Paris 23 août 1664), refusa de devenir confesseur du roi. Admis au noviciat en 1609, Bagot en avait été retiré de force par son père l’année suivante. Ayant triomphé des résistances familiales, il était entré une nouvelle fois dans la Compagnie de Jésus en 1611. Il avait professé la grammaire pendant trois ans, la philosophie pendant cinq, et 13 années durant la théologie. Censeur des livres, il fut appelé à Rome comme théologien du père général. De retour en France, il administra la Congrégation de la Sainte-Vierge jusqu’à sa mort. Il avait allumé une vive polémique sur les confessions {a} entre les jésuites et les curés de Paris, notamment Rousse, curé de Saint-Roch, et Mazure, curé de Saint-Paul {b} avec les :

De Pœnitentia Dissertationes theologicæ. In quibus ex S.S. Patribus antiquus circa pœnitentiam Ecclesiæ ritus explicatur et hodiernus vindicatur. Contra novas huiusce ævi opiniones. Authore Patre Ioanne Bagotio Rhedonensi, e Societate Iesu.

[Dissertations théologiques sur la Pénitence où, à partir des Saints Pères sur la pénitence, le rite antique de l’Église est aujourd’hui expliqué et revendiqué. Contre les nouvelles opinions du temps présent. Par le P. Jean Bagot de la Compagnie de Jésus, natif de Rennes]. {c}


  1. V. seconde notule {c}, note [54] du Borboniana 5 manuscrit.

  2. V. note [1], lettre 348.

  3. Paris, veuve de Nicolas Buon, 1646, in‑8o de 543 pages.

Quelques-unes des thèses du P. Bagot furent condamnées comme ultramontaines par la Sorbonne et par l’Assemblée du Clergé. Patin citait ici son :

Apologeticus fidei. Pars prior, Institutio theologica de vera religione. Pars posterior, Demonstratio dogmatum christianorum.

[Apologétique de la foi. Première partie, Enseignement théologique sur la vraie religion. Seconde partie, Justification des dogmes chrétiens]. {a}


  1. Paris, veuve de Nicolas Buon et Denis Thierry, 1645, deux parties en un volume in‑fo de 520 et 584 pages.

5.

Le second fils du prince de Condé, prénommé Louis de Bordeaux, était né le 20 septembre 1652 ; il mourut d’hydrocéphalie le 10 avril (v. note [5], lettre 311).

6.

Jacques Renaut (Verdun 1598-Paris 4 mai 1660), novice dans la Compagnie de Jésus en 1614, était devenu recteur du collège d’Orléans. Préposé de la maison professe, il fut provincial de France de 1658 à sa mort. Charles Lallemant, (1587-Paris 1674), novice en 1607 à Rouen, avait enseigné la grammaire et la physique à Nevers, Bourges et Clermont avant de s’embarquer pour le Canada en 1625. Il y fut supérieur de la mission et instaura la première école pour les enfants des colons français. Il avait voyagé plusieurs fois entre le Québec et la France en survivant à deux naufrages. Définitivement revenu en France en 1638, il continua à œuvrer en faveur de la mission canadienne, professa la philosophie et dirigea les collèges de Rouen et de Paris. Ni Renaut ni Lallemant ne devinrent confesseurs du roi, la charge échut au P. Dinet le 3 mai 1653.

7.

L’archevêque d’Embrun, Georges d’Aubusson de La Feuillade (v. note [42], lettre 229), frère cadet du premier chambellan du duc d’Orléans, servait alors d’intermédiaire entre la cour et le duc d’Orléans, qui demeurait à Blois et était allé à Orléans pour les fêtes de Pâques.

8.

V. note [19], lettre 308, pour l’amnistie et l’accommodement du duc Du Dognon.

9.

Mathieu i Molé ne pouvait plus continuer de cumuler les charges de garde des sceaux et de premier président du Parlement de Paris, et sa première présidence fut l’objet de rudes transactions.

Journal de la Fronde (volume ii, fos 208 vo, 15 avril, 210 vo, 18 avril, et 212 ro et vo, 22 avril 1653) :

« M. le président de Novion {a} ayant été plus agréable à la cour que le président de Bellièvre, {b} a fait à peu près le même que celui-ci avait projeté avec M. le garde des sceaux {c} pour la charge de premier président, laquelle il prend, à ce qu’on dit, pour 300 000 livres [et] baille la charge de président au mortier à M. de Champlâtreux, {d} moyenant 450 000 livres de surplus, dont on dit que le roi en donne une partie ; mais on dit aussi qu’il reste encore une difficulté à vider, qui est que ce président {e} veut qu’il soit stipulé dans leur traité que son fils pourra retirer {f} cette charge de président au mortier en rendant 750 000 livres à M. de Champlâtreux. […]

Le traité qui s’était projeté il y a longtemps entre M. le garde des sceaux et M. le président de Bellièvre touchant la charge de premier président fut enfin conclu le 6, le premier ayant donné sa démission de sa charge au dernier sous le bon plaisir du roi, et le dernier ayant aussi cédé la sienne de président au mortier à M. de Champlâtreux qui lui donne < lacune > mille livres de retour ; et Sa Majesté accorde, outre cela, un brevet à M. de Bellièvre par lequel elle entend que ses héritiers puissent tirer une récompense de 300 000 livres de celui qui sera le premier président ; après cela, il sera reçu au premier jour dans cette charge et ira loger dans la maison où logeait autrefois M. le Prince, qu’on appelait l’hôtel d’Enghien. […]

Le 19, M. de Bellièvre prêta le serment pour la charge de premier président du Parlement. […]

M. de Bellievre a été reçu, au matin, au Parlement dans la charge de premier président, et M. de Champlâtreux dans celle de président au mortier, laquelle il a eu sans donner aucun retour à M. de Bellièvre. »


  1. Nicolas iii Potier de Novion] [v. note [25], lettre 183.

  2. Pomponne ii de Bellièvre.

  3. Mathieu i Molé.

  4. Jean-Édouard Molé, seigneur de Champlâtreux, fils de Mathieu i Molé, v. note [8], lettre 214.

  5. Novion.

  6. Récupérer.

10.

Descendant du philologue Jean Brodeau (v. notule {g}, note [55], lettre latine 154), Julien i Brodeau, seigneur de Montcarville (Tours vers 1585-Paris 19 avril 1653) était un juriste de grande réputation. Avocat au Parlement de Paris, il a laissé quelques ouvrages sur le droit français.

11.

La vomique est l’évacuation brutale par la bouche du pus contenu dans un abcès du poumon qui fistulise dans une grosse bronche. Guy Patin illustrait ici le fait qu’un tel accident peut être rapidement mortel.

12.

« ce n’était pas un de ces robins braillards ».

13.

« il s’était consacré sans relâche à sa profession d’avocat. »

De son mariage avec Marie Mérault, Julien i Brodeau eut : un fils, Julien ii, seigneur de Montcarville, reçu au Parlement de Paris en 1654, en la cinquième des Enquêtes, monté à la Grand’Chambre en 1686 et mort en 1702, âgé de 75 ans (Popoff, no 777) ; et deux filles, Marie épouse de Pierre Lallement, conseiller du Parlement en 1642, puis maître des requêtes en 1652 (mort en 1662) (Popoff, no 1513), et Catherine, veuve de François Quatresols, conseiller au Parlement de Paris en 1637, mort en 1650 (Popoff, no 2068).

14.

V. note [7], lettre 205, pour les Erotemata de malis ac bonis libris dont quatre feuilles avaient été gâtées pendant le transport de ce que Guy Patin avait reçu de Lyon (v. paragraphe daté du 14 mars dans la lettre à Charles Spon, datée du 1er avril 1653, lettre 308), et qu’il avait envoyé tel que chez le relieur.

15.

Cet arrêt du Parlement.

16.

V. note [12], lettre 301, pour le site présumé de la bataille d’Alésia. Philippe Riolan, abbé de Flavigny (v. note [16], lettre 1020), était donc tout à fait remis de sa bronchotomie (v. note [14], lettre 301).

Son penchant dispendieux est attesté par le Factum pour messire Antoine de Sabatier,… abbé de l’abbaye Saint-Pierre de Flavigny,… demandeur et défendeur, contre Jacqueline Gruau, poursuivant la préférence, messire Philippe Riolan, ci-devant abbé de Flavigny, et ses créanciers, défendeurs (sans lieu ni date, in‑4o), que la notice de la BnF dit être « Au sujet d’un arrêt de mainlevée, du 29 mars 1679, rendu en faveur de Sabatier contre les créanciers de Phil. Riolan, résignataire de l’abbaye de Flavigny ».

17.

V. notes [13] et [9], lettre 309, pour le Phèdre de Nicolas Rigault et pour le livre de Jean-Jacques Chifflet contre le quinquina (poudre fébrifuge).

18.

Le Catholicon d’Espagne est le titre abrégé et forme la première partie de la Satire Ménippée, de la vertu du Catholicon d’Espagne et de la tenue des états de Paris. Ce fameux pamphlet politique (dont le titre est emprunté aux Satires Ménippées de Varron, v. note [1], lettre 14) parut en 1593 lors de l’assemblée des états généraux de la Ligue (v. notule {a}, note [38] du Borboniana 10 manuscrit). Les auteurs de cet ouvrage érudit, mais fort drôle, sont Pierre i Pithou, Jean Passerat, Gilles Durand, Nicolas Rupin, Florent Chrestien, Jacques Gillot et Pierre Leroy.

L’idée première du Catholicon proprement dit est de transformer en deux charlatans le parti de Lorraine et celui d’Espagne, occupés à brasser le catholicon, essence mêlée de poudre d’or, de pensions, de promesses et de belles paroles, bien alambiquée, bien calcinée et sophistiquée diversement par l’une et l’autre faction. Ensuite, afin de préparer la tenue des états généraux où la Ligue choisira son roi, on renouvelle la procession qui avait eu lieu trois ans plus tôt.

Le titre complet de cette partie est : Abrégé des états de Paris convoqués au 10e de février 1593, tiré des mémoires de Mlle de La Lande, alias la Bayonnaise, et des secrètes confabulations d’elle et du P. Commelaid [pour Commelet, prédicateur jésuite de la Ligue]. Guy Patin y faisait allusion au cortège grotesque des moines (édition de Ch. de Marcilly, Paris, Garnier frères, 1882, pages 20‑22) :

« Puis suivaient, de trois en trois, cinquante ou soixante religieux, tant cordeliers que jacobins, carmes, capucins, minimes, bonshommes, feuillants et autres, tous couverts avec leurs capuchons et habits agrafés, armés à l’antique catholique sur le modèle des épîtres de saint Paul : entre autres, il y avait six capucins, ayant chacun un morion {a} en tête et au-dessus une plume de coq, revêtus de cottes de maille, l’épée ceinte au côté par-dessus leurs habits, l’un portant une lance, l’autre une croix, l’un un épieu, l’autre une arquebuse et l’autre une arbalète, le tout rouillé par humilité catholique. Les autres presque tous avaient des piques qui branlaient souvent, par faute de meilleur passe-temps, hormis un feuillant boiteux qui, armé tout à cru, {b} se faisait faire place avec une épée à deux mains et une hache d’arme à sa ceinture, son bréviaire pendu par derrière ; et le faisait bon voir sur un pied, faisant le moulinet devant les dames. Et à la queue, il y avait trois minimes tous d’une parure, savoir est, ayant sur leurs habits chacun un plastron à courroies et le derrière découvert, la salade {c} en tête, l’épée et pistolet à la ceinture, et chacun une arquebuse à croc sans fourchette. Derrière était le prieur des jacobins en fort bon point, traînant une hallebarde gauchère et armé à la légère en morte-paye. {d} Je n’y vis ni chartreux ni célestins, qui s’étaient excusés sur le commerce. » {e}


  1. Petit casque.

  2. Sans habits au-dessous.

  3. Casque.

  4. Garde ordinaire.

  5. Pour ces derniers, que visait spécifiquement ici Guy Patin, Marcilly note : « Ces moines fort riches possédaient des biens dans les provinces royalistes ». V. note [46] du Naudæana 3 pour les célestins.

19.

Le Messie, Jésus-Christ, étant le fils de Dieu, tuteur est ici à prendre littéralement dans le premier sens qu’en donne Furetière : « qui est élu [désigné] pour avoir soin de la personne et des biens des enfants qu’un père ou une mère ont laissés en bas âge » ; ajoutant que le tuteur onéraire est « celui qui les sollicite, qui reçoit leurs revenus, et qui rend compte ».

20.

V. note [19], lettre 309, pour ce prédicateur et ce sermon dont je n’ai pas su trouver la trace.

21.

« Par nature, ce qui est bon se propage de soi-même » (Bonum est diffusum [ou diffusinum] sui est une maxime attribuée à Thomas d’Aquin).

22.

V. note [22], lettre 309.

23.

V. note [7], lettre 307, pour la Vie de Pierre Dupuy écrite par Nicolas Rigault.

24.

« On dit proverbialement, c’est une envie de femme grosse, pour dire un appétit déréglé pour quelque chose mauvaise, à cause que les femmes en cet état mangent plusieurs choses qui ne valent rien » (Furetière).

25.

« est-ce que c’est ». V. note [3], lettre 243, pour E.R. Arnaud, médecin chimiste de Montpellier dont Guy Patin demandait souvent des nouvelles à Charles Spon.

26.

L’argent manquant, les préparatifs du siège de Bellegarde (Seurre en Côte-d’Or, v. note [27], lettre 307) traînaient en longueur (Journal de la Fronde, volume ii, fos 210 vo et 212 vo, avril 1653) :

« On mande de Bourgogne, du 12, que les états de la province y avaient fini le 7 après avoir conclu {a} le siège de Bellegarde suivant la volonté du roi, auquel ils ont accordé 600 000 livres que quelques particuliers avancent sur une nouvelle imposition de 4 sols par chaque minot {b} de sel, à condition que cette somme ne pourra être employée qu’à ce siège, lequel se doit commencer le 23 de ce mois. […]

On parle {c} de différer le siège de Bellegarde et d’envoyer en Piémont les troupes qui étaient destinées pour ce siège, afin que le duc de Savoie n’ait point de sujet de s’accommoder avec les Espagnols qui l’en sollicitent. »


  1. Décidé d’entreprendre.

  2. 100 livres.

  3. Le 22 avril.

27.

« se rétablit ».

28.

« et il est lyonnais. » V. note [1], lettre 274, pour l’édition lyonnaise en panne des Chrestomathies de Caspar Hofmann, confiée à Pierre Rigaud, qui désespérait Guy Patin.

29.

V. note [2], lettre 301, pour Antoine Julliéron.

30.

V. note [23], lettre 308, pour la Pietas specialis… [Piété spéciale…] du R.P. Théophile Raynaud, publié en 1653 par Antoine Molin à Lyon.

31.

Henri de La Mothe-Houdancourt (1612-1684), abbé de Souillac, frère cadet de Philippe, comte et maréchal de La Mothe-Houdancourt, occupait le siège épiscopal de Rennes depuis 1639. Premier aumônier d’Anne d’Autriche en 1653, il fut transféré à l’archevêché d’Auch en 1662 ; il mourut sans avoir été nommé cardinal (Gallia Christiana).

32.

Camille de Neufville, abbé d’Aisnay (v. note [25], lettre 308) fut nommé comte-archevêque de Lyon le 28 mai 1653, consacré le 29 juin 1654.

33.

Journal de la Fronde (volume ii, fo 214 ro, 24 avril 1653) :

« La charge de grand aumônier de France est donnée au cardinal Antoine Barberin qui en a prêté le serment et en cette qualité après, le cordon du Saint-Esprit qui est inséparable de cette charge. Il doit partir dans trois ou quatre jours pour aller à Rome de la part du roi négocier la satisfaction que Sa Majesté peut donner au pape touchant les différends que l’affaire du nouveau nonce et celle du cardinal de Retz ont fait naître. On dit que le même cardinal Barberin doit résigner quelques abbayes qu’il a en Italie à deux cardinaux de la faction française. »

Premier prélat du royaume, le grand aumônier de France avait la charge de la Maison ecclésiastique (ou Chapelle) du roi. Cette haute charge, créée par François ier, conférait à son détenteur (qui la conservait jusqu’à la mort) de nombreuses fonctions sacerdotales et administratives, dont celle, fort importante pour Guy Patin, de diriger le Collège royal de France.

34.

Juvénal, Satire x (vers 7‑8) :

Evertere domos {a} totas optantibus ipsis
di faciles
.

[En exauçant leurs vœux, {b} les dieux complaisants ont ruiné des maisons entières].


  1. Les verbes destruere et evertere sont presque synonymes ; domus et domos sont deux accusatifs pluriels possibles de domus (maison).

  2. Les vœux insensés d’hommes insatiables : pour Guy Patin, les magistrats avides de charges éminentes.

35.

« Puissent les dieux nous ménager des jours meilleurs » (v. note [5], lettre 33).

36.

Dans le cas où on malmènerait ses agents qu’on jugeait à Paris, Condé avait explicitement menacé de faire des représailles sur les prisonniers qu’il avait faits en Champagne et sur ceux que détenait son frère, Conti, à Bordeaux. Condamné à être décapité, Vineuil avait été gracié le 24 avril. L’autre prisonnier du Châtelet, condamné aux galères, n’a pas été identifié ; ce n’était en tout cas pas Croissy-Fouquet dont le procès n’avait toujours pas pu être entamé car il refusait obstinément de parler (v. note [16], lettre 311).

37.

« Voilà votre vrai fait, ce qu’il vous faut » (Furetière).

38.

« Vale et aimez-moi. »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 avril 1653

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(Consulté le 28/03/2024)

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