L. 364.  >
À Charles Spon,
le 16 août 1654

Monsieur, [a][1]

Ce 11e d’août. Je vous envoyai une lettre de deux pages le mardi 4e d’août avec le discours de M. Gassendi [2] de l’éclipse [3] du même mois. [1] Depuis ce jour-là, je vous dirai que l’on parle ici du cardinal de Retz [4] et comment il s’est sauvé l’hui troisième [2] du château de Nantes [5] où il était en quelque façon retenu sous la garde de M. le maréchal de La Meilleraye. [6] On dit ici qu’il ne saurait avoir meilleure retraite ni plus sûre qu’à Rome, vu qu’ailleurs il peut être toujours en danger d’être repris et resserré plus étroitement que jamais. [3] Ce 11e d’août est mort ici un savant avocat nommé M. Ogier [7] frère du prieur, [8] qui a fait l’épigramme l’an passé sur l’antimoine. [4][9] Il y avait deux ans que ce pauvre avocat était malade, et plus de 18 mois qu’il ne bougeait du lit. Tabidus interiit ex marcore et siccitate pulmonis[5][10] âgé de 58 ans. Il était extrêmement savant en grec, en latin, en droit, en humanités, en histoire, en géographie et Pères de l’Église, car il était fort persuadé et καθολικοτατος, [6] et surtout bon poète latin. Il avait quelque chose de trop qui me servirait bien, mais il s’en faut passer : Dieu n’a pas fait aux hommes ses présents par distribution arithmétique ; sic placuit Superis, quærere plura nefas[7][11] L’éclipse est ici passée sans tuer personne, hormis que le même jour, 12e d’août, sur les six heures du soir, un gentilhomme normand, voleur de coches et de grands chemins, fut rompu en Grève ; [12][13] mais ce n’a point été l’éclipse qui l’a fait mourir, ç’ont été ses crimes et barbares cruautés qu’il a commises sur de pauvres passants qui ne pensaient point à lui. Il y en a ici qui disent que l’empereur [14] est mort, [15] que l’Archiduc [16] a pris 4 000 chevaux et s’en est allé à Vienne [17] pour se faire élire empereur, quod tamen non credo[8] On dit que le roi [18] est à Ham, [19] que demain M. de Turenne [20] doit attaquer les ennemis dans leurs retranchements, sinon qu’il faut faire état qu’Arras est perdu pour nous et qu’il ne peut tenir que jusqu’au 26e de ce mois. M. Borde, [21] marchand libraire de Lyon, vous doit délivrer franc de port le petit paquet que je vous ai envoyé le mois passé ; j’espère que si vous ne l’avez, il ne tardera plus guère.

Le présent porteur est un honnête homme nommé M. Touvenot, [22] maître chirurgien de Paris, lequel s’en va à Turin [23] pour y être premier chirurgien de Madame Royale. [9][24] Il m’a témoigné qu’il serait bien aise de vous connaître et d’avoir l’honneur de vous saluer, c’est pourquoi je lui ai délivré la présente. S’il peut vous rendre quelque bon office au pays où il va (j’entends à Turin), je me fais fort qu’il le fera de grande affection. Le livre de M. Perreau [25] va toujours fort lentement, il est en grosse colère et néanmoins, on n’y trouve point de remède. [10]

Eusèbe Renaudot [26] a été jusqu’à trois doigts de la mort : il avait dîné chez Guénault ; [27] quatre heures après il se trouva fort mal étant chez soi, il lui prit un furieux choléra morbus [28] dont il pensa mourir ; il chargea son médecin et son confesseur d’assurer M. Merlet [29] que, quand même il échapperait ce coup-ci, que jamais il n’écrirait contre lui, qu’il lui demandait pardon, etc. ; et les chargea tous deux d’aller le même jour le dire à M. Merlet, ce qu’ils firent. M. Merlet me le dit hier lui-même et tout Paris le sait. Eusèbe en a vomi jusqu’au sang. [30] Quatre autres qui avaient dîné à même table en ont été incommodés, entre autres le gendre de Guénault et sa femme. On ne sait d’où vient cela : an ex aliquo sale chymico cibis immixto ? an ex vino emetico confuso ? [11] Les uns disent que c’est d’une herbe qui était dans les poulets fricassés, comme de la ciguë [31] quæ tantas turbas non potest ciere ; [12] d’autres, quelque tithymale [32] dans la salade, quod puto impossibile ; [13] bref, adhuc nescitur vera causa tot symptomatum[14] Quoi qu’il en soit, vous voyez quel homme peut être Guénault puisque jusque chez lui, à sa table, ses meilleurs amis y sont si mal traités, et même sa fille [33] et son gendre. [15][34] Eusèbe Ren. < Renaudot > s’en porte mieux, mais il n’est pas encore échappé. Je vous baise les mains, et à tous nos bons amis, entre autres à MM. Gras, Garnier, Falconet, Huguetan l’avocat, Monsieur son frère et M. Ravaud, et suis de toute mon âme, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce 16e d’août 1654.

Un conseiller du Parlement me vient de dire qu’Arras [35] ne peut plus tenir que trois jours.


a.

Ms BnF Baluze no 148, fo 77 ; Jestaz no 123 (tome ii, pages 1251‑1253). Note de Charles Spon au revers : « 1654/ Paris 16 août/ Lyon 22 dud./ Rispost. adi 25 dud. »

Des passages de cette lettre (sur l’éclipse et sur les frères Ogier) se trouvent dans une lettre datée du 15 août, à tenir pour fabriquée : destinée à Spon, dans Du Four (édition princeps, 1683, no li, pages 172‑174) et Bulderen, (no lxxxviii, i, pages 240‑241) ; mais à André Falconet, dans Reveillé-Parise, no ccccxxv, iii, pages 36‑37). Le reste de cette fausse lettre parle des prophéties de Jean Chalandeau en termes très proches de ceux qu’on a précédemment lus (v. note [18], lettre 342).

1.

V. note [3], lettre 363 ; le 11 août, on était à la veille de l’éclipse, prétendu jour de la fin du monde.

2.

Guy Patin a corrigé huitième en troisième, pour dire « il y a trois [huit] jours » (v. note [5], lettre 307).

Suivant ses propres Mémoires, le cardinal de Retz s’échappa du château de Nantes « un samedi 8 août, à cinq heures du soir » (v. infra note [3]).

3.

Dans ses Mémoires, Retz a consigné ce récit épique de son évasion (pages 1122‑1131) :

« Je me résolus de penser tout de bon à me sauver. M. le premier président, à qui la cour avait déjà fait une manière de tentative, m’en pressait et Montrésor me fit donner un petit billet par le moyen d’une dame de Nantes : “ Vous devez être conduit à Brest dans la fin du mois, si vous ne vous sauvez. ”

[…] Je vous ai déjà dit que je m’allais quelquefois promener sur une manière de ravelin qui répond sur la rivière de Loire, et j’avais observé que, comme nous étions au mois d’août, la rivière ne battait pas contre la muraille et laissait un petit espace de terre entre elle et le bastion. J’avais aussi remarqué qu’entre le jardin qui était sur ce bastion et la terrasse sur laquelle mes gardes demeuraient quand je me promenais, il y avait une porte que Chalusset {a} y avait fait mettre pour empêcher les soldats d’y aller manger son verjus. {b} Je formai sur ces observations mon dessein, qui fut de tirer, sans faire semblant de rien, cette porte après moi, qui étant à jour par des treillis, n’empêcherait pas les gardes de me voir, mais qui les empêcherait au moins de pouvoir venir à moi ; de me faire descendre par une corde que mon médecin, {c} frère de mon intendant, me tiendraient, et de faire trouver des chevaux au bas du ravelin, et pour moi et pour quatre gentilshommes que je faisais état de mener avec moi. Ce projet était d’une exécution très difficile. Il ne se pouvait exécuter qu’en plein jour entre deux sentinelles qui n’étaient qu’à 30 pas l’une de l’autre, à la portée du demi-pistolet de mes gardes qui me pouvaient tirer à travers des barreaux de la porte. Il fallait que les quatre gentilshommes qui devaient venir avec moi et favoriser mon évasion fussent bien justes à se trouver au bas du ravelin parce que leur apparition pouvait aisément donner de l’ombrage.

[…] Je me sauvai un samedi 8 d’août à cinq heures du soir. La porte du petit jardin se referma après moi presque naturellement. Je descendis un bâton entre les jambes, très heureusement, du bastion qui avait 40 pieds {d} de haut. Un valet de chambre, qui est encore à moi, qui s’appelle Fromentin, amusa mes gardes en les faisant boire. Ils s’amusaient eux-mêmes à regarder un jacobin qui se baignait et qui, de plus, se noyait. La sentinelle, qui était à 20 pas de moi, mais en lieu d’où elle ne pouvait pourtant me joindre, n’osa me tirer parce que, lorsque je lui vis compasser sa mèche, {e} je lui criai que je le ferais pendre s’il tirait, et il avoua à la question {f} qu’il crut, sur cette menace, que le maréchal était de concert avec moi. Deux petits pages qui se baignaient et qui, me voyant suspendu à la corde, crièrent que je me sauvais, ne furent pas écoutés parce que tout le monde s’imagina qu’ils appelaient des gens au secours du jacobin qui se baignait. Mes quatre gentilshommes se trouvent < sic > à point nommé au bas du ravelin où ils avaient fait semblant de faire abreuver leurs chevaux, comme s’ils eussent voulu aller à la chasse. Je fus à cheval moi-même devant qu’il y eût eu seulement la moindre alarme, et comme j’avais 42 relais postés entre Nantes et Paris, j’y serais arrivé infailliblement le mardi à la pointe du jour, sans un accident que je puis dire avoir été le fatal et le décisif du reste de ma vie.

[…] Aussitôt que je fus à cheval, je pris la route de Mauves, qui est, si je ne me trompe, à cinq lieues de Nantes, sur la rivière, et où nous étions convenus que M. de Brissac et M. le chevalier de Sévigné m’attendraient avec un bateau pour la passer. La Radde, écuyer de M. le duc de Brissac, qui marchait devant moi, me dit qu’il fallait galoper d’abord {g} pour ne pas donner le temps aux gardes du maréchal de fermer la porte d’une petite rue du faubourg où était leur quartier et par laquelle il fallait nécessairement passer. J’avais un des meilleurs chevaux du monde, et qui avait coûté 1 000 écus à M. de Brissac. Je ne lui abandonnai toutefois pas la main {h} parce que le pavé était très mauvais et très glissant ; mais un gentilhomme à moi, qui s’appelait Boisguérin, m’ayant crié de mettre le pistolet à la main, parce qu’il voyait deux gardes du maréchal, qui ne songeaient pourtant pas à nous, je l’y mis effectivement ; et en le présentant à la tête de celui de ces gardes qui était le plus près de moi, pour l’empêcher de se saisir de la bride de mon cheval, le soleil, qui était encore haut, donna dans la platine ; la réverbération fit peur à mon cheval qui était vif et vigoureux ; il fit un grand soubresaut et il retomba des quatre pieds. J’en fus quitte pour l’épaule gauche qui se rompit contre la borne d’une porte. Un gentilhomme à moi, appelé Beauchesne, me releva ; il me remit à cheval ; et quoique je souffrisse des douleurs effroyables et que je fusse obligé de me tirer les cheveux de temps en temps pour m’empêcher de m’évanouir, j’achevai ma course de cinq lieues devant que M. le grand maître, qui me suivait à toute bride avec tous les cocus de Nantes, au moins si l’on en veut croire la chanson de Marigny, m’eût pu joindre. Je trouvai au lieu destiné M. de Brissac et M. le chevalier de Sévigné, avec le bateau. Je m’évanouis en y entrant. L’on me fit revenir en me jetant un verre d’eau sur le visage. Je voulus remonter à cheval quand nous eûmes passé la rivière, mais les forces me manquèrent et M. de Brissac fut obligé de me mettre dans une fort grosse meule de foin, où il me laissa avec un gentilhomme à moi, appelé Montet, qui me tenait entre ses bras. Il emmena avec lui Joly qui, seul avec Montet, m’avait pu suivre, les chevaux des trois autres ayant manqué ; et il tira droit à Beaupréau, en dessein d’y assembler la noblesse pour me venir tirer de ma meule de foin.

[…] J’y demeurai caché plus de sept heures avec une incommodité que je ne puis vous exprimer. J’avais l’épaule rompue et démise ; j’y avais une contusion terrible ; la fièvre me prit sur les neuf heures du soir ; l’altération {i} qu’elle me donnait était encore cruellement augmentée par la chaleur du foin nouveau. Quoique je fusse sur le bord de la rivière, je n’osais boire parce que, si nous fussions sortis de la meule, Montet et moi, nous n’eussions eu personne pour raccommoder le foin qui eût paru remué et qui eût donné lieu, par conséquent, à ceux qui couraient après moi d’y fouiller. Nous n’entendions que des cavaliers qui passaient à droite et à gauche. Nous reconnûmes même Coulon à sa voix. L’incommodité de la soif est incroyable et inconcevable à qui ne l’a pas éprouvée. M. de La Poise-Saint-Offanges, homme de qualité du pays, que M. de Brissac avait averti en passant chez lui, vint, sur les deux heures après minuit, me prendre dans cette meule de foin, après qu’il eut remarqué qu’il n’y avait plus de cavalerie aux environs. Il me mit sur une civière à fumier et il me fit porter par deux paysans dans la grange d’une maison qui était à lui, à une lieue de là. Il m’y ensevelit encore dans le foin ; mais comme j’y avais de quoi boire, je m’y trouvais même délicieusement. »


  1. Capitaine au château de Nantes.

  2. Raisin vert.

  3. Jean Vacherot, v. note [11], lettre 325] et l’abbé Rousseau [v. note [21], lettre 367.

  4. 13 mètres.

  5. Mesurer sa mèche avant de l’allumer.

  6. V. seconde notule {d}, note [2] du Borboniana 10 manuscrit.

  7. Immédiatement.

  8. Je ne lâchai pas la bride.

  9. La soif.

Le 20 août, un arrêt du roi ordonnait l’arrestation de Retz, où qu’il se trouve dans le royaume (Jestaz).

4.

V. note [29], lettre 335.

5.

« Il a péri tabide par putréfaction et dessèchement du poumon » : largement de quoi évoquer une tuberculose ; comme la consomption, le tabès (qui donne l’adjectif tabide, v. note [9], lettre 93), ou phtisie, était alors ce qu’on appelle aujourd’hui la cachexie (épuisement de tout le corps par une maladie, généralement un cancer ou une infection comme la tuberculose).

6.

« catholique fervent ».

7.

« ainsi en a-t-il plu aux dieux, en demander davantage est impie » (v. note [12], lettre 237). Guy Patin n’a pas précisé ce qu’il entendait exactement par cette arithmétique des dons de Dieu. On peut seulement supposer que ce « quelque chose de trop » qu’avait Charles Ogier était un troisième testicule (v. note [11] du Naudæana 1, pour cette anomalie dénommée polyorchidie).

8.

« ce que pourtant je ne crois pas. »

C’était en effet Ferdinand iv, roi des Romains, qui venait de succomber à la variole (v. note [5], lettre 363), et non son père, l’empereur Ferdinand iii, qui ne mourut que le 2 avril 1657 ; son fils cadet lui succéda alors sous le nom Léopold ier. L’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg était le frère de Ferdinand iii ; gouverneur des Pays-Bas espagnols, il était alors fort occupé par la guerre de Flandre, aux côtés de Condé.

9.

Dans sa lettre suivante, Guy Patin a dit qu’Étienne Touvenot (ou Thouvenot), natif de Lorraine (vers 1624-Turin 1695), était alors chirurgien de l’hôpital des Incurables à Paris. Touvenot n’a laissé aucun écrit imprimé.

La Liste funèbre des chirurgiens de Paris (pages 161‑164), confirme sa nomination de premier chirurgien à la cour de Savoie. Attaché dans un premier temps à Christine de France (Madame Royale), il fut continué dans sa charge et servit son fils, le duc Charles-Emmanuel ii. La même Liste ajoute que Touvenot :

« fut toujours fort estimé à la cour et à la ville, tant pour son habileté dans son art que pour son affabilité et ses manières compatissantes à l’égard des malades qu’il traitait, ainsi que pour sa charité envers les pauvres […]. On attribue au Sr Touvenot assez communément parmi les chirurgiens l’invention de l’instrument qu’on nomme trocart, dont on se sert à présent pour vider l’eau du ventre des hydropiques et celle qui forme des hydrocèles. Il est vrai qu’une sonde canulée à l’extrémité de laquelle il y avait un poinçon, dont le Sr Touvenot se servait pour tirer des liqueurs étrangères contenues dans la poitrine, peut avoir donné aux chirurgiens la première idée de cet instrument, mais il est probable qu’une aiguille triangulaire canulée que Scultet dans son Arsenal de chirurgie {a} a fait représenter sur la planche 12e de ses instruments, fig. xvii, qu’il employait pour la paracentèse du bas-ventre, a encore plus contribué à mettre le trocart dans l’état où nous l’avons. ».


  1. Armamentarium chirurgicum [Arsenal chirurgical] de Johannes Scultetus (v. note [2], lettre latine 390) ; dans l’édition française de 1675, cette « sonde canulée » correspond à la figure xvii de la table xiii, accompagnée de cette légende (page 33) :

    « Instrument composé d’une aiguille trangulaire, a, et d’une canule ailée, B, avec laquelle on perce le nombril des hydropiques et le scrotum dans la hernie aqueuse [hydrocèle], pour en vider l’eau ; cet instrument est poussé jusqu’à la petite étoile de la canule ; ensuite l’aiguille est retirée et la canule seule poussée jusqu’à l’aile, et laissée dans l’abdomen sans aucune crainte de danger. »


10.

V. note [3], lettre 380, pour le Rabat-joie de l’Antimoine triomphant de Jacques Perreau.

11.

« est-ce de quelque sel chimique ajouté aux aliments ? ou de vin émétique qu’on y a mélangé ? » V. note [5], lettre 410, pour le vomissement de sang (hématémèse).

12.

« qui ne peut provoquer de tels désordres » : v. note [8], lettre 196, pour la toxicité, principalement cérébrale, de la ciguë.

13.

« ce que je tiens pour impossible ».

Tithymale (Furetière) :

« plante qui jette un suc blanc comme du lait et fort caustique, dont il y a plusieurs sortes. Dioscoride en met sept espèces […]. Tous les tithymales ont les mêmes propriétés, quoique différents en feuilles, en fleurs et en graine. Les apothicaires appellent tous les tithymales esula. L’espèce nommée cyparissias est la petite ésule, dont ils se servent pour toutes les autres ; et ce qu’ils appellent esula maior est une herbe que Dioscoride appelle pityusa, dont la graine ressemble à la lentille, de la racine de laquelle on fait le turbit. L’espurge {a} est aussi une espèce de tithymale, suivant quelques-uns. Le tithymale est une médecine de paysans qui dessèche tellement le corps qu’il amortit la puissance générative. On l’appelle autrement herbe à lait, en latin lactaria herba, lactuca caprina ou marina, ou esula et tithymalus. » {b}


  1. V. note [5], lettre 473.

  2. Littré DLF fait de tithymale l’ancien nom de l’euphorbe cyprès.

14.

« on ne sait encore la cause de tous ces symptômes. »

15.

L’avocat Jean (ou Antoine) Guérin (v. note [46], lettre 279), époux d’Anne Guénault, deuxième fille de François, mourut le 28 novembre 1654 (v. note [15], lettre 380).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 août 1654

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(Consulté le 13/12/2024)

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